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30/09/2010

des bas et des lettres d'amour

 

Vous allez sûrement vous demander quel rapport ?

 

Eh bien, ce matin, en sortant une paire de bas, car les matinées sont de plus en plus fraîches, bien qu'on vive un été indien, une lettre d'amour est tombée de l'emballage.

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Je sais bien que c'est encore un coup de pub, mais, pour mon esprit guimave ce fut un agréable début de journée. Surtout que...

Je me suis souvenue d'une autre rencontre incontournable de cet été : celle avec Frédéric Dard aka le  commisaire San Antonio. Depuis le temps que je le fuyais ! Ma langue française façonnée au XIXème siècle ne voulait pas en "pâtir". Mais, lorsque Phileas Fogg acheta le bouquin que sa fille avait fignolé en guise de cadeau, d'hommage, j'ai craqué, je l'ai effleuré et ensuite plongé comme dans un bain bienfaisant. 

J'ai découvert un esprit libre, ouvert, sans barrières

un frileux de l'âme sous sa cuirasse d'insolence, de charité et de colère gonzesse

un irresistible vanneur, sarcastique, tendre et lubrique

qui jouait avec la langue française en lui faisant des enfants dans le dos

un loup de velours prêt à se laisser submerger par l'émotion à la moindre occasion

l'incroyable humanité qui était sa sève d'écrivain et

son amour forcéné pour sa femme à laquelle il écrivait chaque jour de petits mots et des lettres d'amour

parenthèses de pureté et de vérité dans la frénésie du temps qui va...

 

 

" Mon sublime amour,

Tu  m'as d'abord apporté toi et je t'attendais sans t'espérer. Je t'attendais parce qu'il me fallait une femme totale, une femme à moi, rien que pour moi et qui fût aimante, sensuelle, compréhensive, vigilente, intelligente, dévouée à son amour.

Tu m'as apporté la connaissance qui me manquait: la connaissance de moi-même et celle d'un certain art de vivre qui s'appelle le bonheur.

Tu m'as apporté la sérénité du temps qui s'écoule en montant et non plus en descendant. Le nôtre, à présent, est une pyramide qui s'édifie et qui laissera notre histoire comme un monument d'amour que je veux et je crois indestructible.

Apporte-moi encore une chose d'absolument nécessaire, ô, ma tendre femme chérie, apporte-moi ta confiance en la vie. Tu es mon beau présent et je te veux pour futur comme je t'ai voulue pour épouse, toi, la mère de ma fille, la mère de mon livre. Toi que j'aime. "

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 " Rien n'est plus fort que le mutisme lorsqu'on a quelque chose d'important à se dire. "

" Le plus difficile ce n'est pas de dire à une femme qu'on l'aime, c'est de le lui taire. "

" S'aimer, c'est se devenir indispensables." (Frédéric Dard)

Et s'il avait raison ? Et si on faisait "attaquer aux potaches la littérature qu'ils parlent et remonter les âges pendant qu'ils grandissent et se familiarisent avec Duras et San Antonio ?

Alors qu'avec du Bellay, Ronsard, Marot, les pauvres mômes te la prennent en vilaine horreur, les gonziers à fraise avec leur français à la Jeanne d'Arc, si coton à se farcir. "

 

P.S.- Je m'envole dimanche matin vers la Bulgarie, mais jusque là, les paperasses et le rhume vont encore m'éloigner de l'écran.

Mais je provoque les lecteurs, oui, s'il y en a encore, à écrire une lettre d'amour à leurs compagnes, à leurs femmes, à leurs chéries...

Je ramasserai les copies à mon retour !

A bientôt. 

 

 

15/09/2010

la reine de cadoudal

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" Les rencontres sont les seules aventures de notre vie. Bonnes ou mauvaises, elles nous modifient. Je dis qu'il y a rencontre lorsque la personne dont je croise la route produit sur moi une impression forte et durable. Certaines rencontres m'ont enrichi; d'autres m'ont appauvri,  mais peut-être à propos de ces dernières, n'était-ce qu'une autre forme d'enrichissement. " (Frédéric Dard)

" j'arrive. voiture grise *** " Tu t'égares un peu, mais finalement tu l'aperçois. Silhouette fine, démarche décidée, cheveux courts, yeux d'émeraude.

Elle t'accompagne vers sa maison, tu y pénètres timidement, et là, miracle. C'est la maison de tes rêves. Avec le mur framboise de la cuisine à l'américaine, quelques meubles, le téléscope au cas où l'envie la prendrait de parler aux étoiles, et la table. Imposante. Pour la convivialité, le partage. Et parce qu'elle aime bien te nourrir de la tête aux pieds.

Et puis... deuxième miracle ! T'es dedans, mais en même temps dehors. Un tour de main et la maison s'ouvre. Vers le jardin, vers la forêt, vers la mer que l'on pressent au bout de la route. Tu vois ?

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Elle t'explique, elle te parle à demi-tons, à quart de ton, elle chuchotte les mots. Comme si elle les caressait. Maintenant tu sais : la maison, la table, le pain qu'elle pétrit chaque soir pour le bonheur de ses hôtes et le nôtre, son PC, son iPhone, son laboratoire de l'âme, son plat de légumes vapeur : poivrons, tomates, patates. Des carottes aussi ? Je ne me rappelle plus.

Plus tard, elle t'amène en vadrouille sur le chemin de Cadoudal,  te montre la mer, les maisons des ostréiculteurs, la forêt. Tu fouilleras sur le net et apprendra que :

 "La Forest est un magnifique observatoire permettant de surveiller sans être vu. Cette région parfaitement sûre pour les chouans et leur chef est appelée l'ile du Bonheur. C'est là que Cadoudal se retrouve avec ses compagnons et les prêtres réfractaires. Au cours du remembrement de 1971, le site est menacé. Grâce à de multiples interventions, un ancien chemin bordé de talus et de pierres est débroussaillé. Il conduit le visiteur des ' caches de Cadoudal ' jusqu'aux falaises qui surplombent le bras de mer d'Étel."

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Mais rien ne vaut ses histoires ! Tu peux les lire ici : 
 
 
 
Tu poses des questions, tu crapahutes, tu grimpes et, amusée par tes enfantillages, elle te proclame "la reine de Cadoudal" .
Vous rentrez, c'est l'heure de la tisane. Elle te laisse choisir. Le sachet, le CD. T'es comme chez toi. C'est calme, c'est beau, c'est bon. Le gâteau au beurre et le thé rouge à la vanille. Tu sens ? Oui, tu sens.
 

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Un dernier signe de main, elle reste là, enveloppée par la nuit. Tu te retournes et regardes la route. Silencieuse. Mais quelque chose en toi palpite. Ca doit être ton âme.
 
P.S. - J'ai essayé de faire du Tifenn style. Le résultat devrait peut-être m'inciter à  la modestie, mais j'ai bien aimé.
 
 
 

13/09/2010

Plus Européen, tu meurs ! (2)

Voilà, la pré-rentrée glandouille, comme l'appellait ma Jeanne est finie. Aujourd'hui on a repris pour de vrai. C'est reparti pour trois mois sans interruption !

Quoi de neuf ? Notre ministre a décidé de distribuer, chaque jour, à chaque élève, sauf les lycéens, une pomme ! (ça doit venir de loin, lorsqu'il regardait la scène où Gepetto offrait à son petit Pinocchio une belle pomme après l'avoir bien frottée avec un pan de sa chemise ; je suppose que beaucoup d'élèves vont faire pareil, car il y a encore, à la campagne, des écoles sans eau courante). Avec le croissant et le lait qu'ils distribuaient déjà, ça fera un sacré mélange !

Autre nouveauté : chaque maternelle va recevoir deux lots de poupées : un lot de poupées ayant des infirmités, un autre : des poupées de races différentes .  3 millions d'euros !

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Ha ! J'espère qu'ils ne viendront pas réquisitionner le couple breton offert par mon Phileas Fogg.

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Quant à moi... j'ai reçu et offert des sourires et des fleurs :

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 une lettre de ma chère Tiffen, un vrai cataplasme de tendresse, accompagnée d'une recette "du coeur" :

 http://senourrir.wordpress.com/2010/09/12/lettre-a-dana-e...

et des stylos-bille fluo pour corriger les copies. Après trois mois de pause, je pressens que ça va scintiller de partout !

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Des cadeaux qui me mettent des étoiles dans les yeux et qui fortifient mon bouclier contre "l'amertume d'une période sombre"...

10:49 Publié dans n'importe quoi | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : bahut, rentrée

11/09/2010

Where are you from ?

 Je me suis posé à plusieurs reprises la question : " Quelle idée un Français peut-il se faire aujourd'hui de la Roumanie au travers de ce qu'il côtoie et de ce que veulent bien en dire ou montrer la presse, les médias, le cinéma ? "

Il y a quelques ans on annonçait un film : l'histoire d'une mère maquerelle qui arrive d'un lointain pays, le mien, avec trois jeunes filles dans les bagages, jeunes filles à qui elle a bien l'intention  de faire faire le trottoir. Voilà donc un film qui laissait à penser que la Roumanie, improbable pays, est peut-être un réservoir de prostituées. Je ne sais pas si vous l'avez vu, mais il y a eu sûrement un public, d'autant que le rôle-titre y était tenu par Charlotte Rampling, l'épouse de Jean-Michel Jarre, le spécialise ès-synthétiseur de la musique duquel même les Chinois ont eu à souffrir.

Plus tard, on a assisté à "Je vous trouve très beau" avec la réplique qui tue : " Les Roumaines sont prêtes à tout pour épouser un Français !"

Autrefois, à l'occasion de la journée pour l'enfance,  mon ami JL m'a raconté qu'une chaîne publique française avait présenté un reportage sur la pédophilie et la prostitution des enfants. Où donc ce reportage, à votre avis ? Je vous le donne en mille : en Roumanie !

Est-ce que la pédophilie n'existe pas ailleurs ? Oh, que si. Même Polanski et certains prêtres en savent quelque chose. Mais mieux valait de montrer le flanc d'un autre, et si possible dans un pays dont l'opinion publique a , en général, une piètre idée.

Vous avez donc eu droit à une promenade sur les quais de la gare centrale de Bucarest où des enfants de 12 à 14 ans, cigarette au bec, désoeuvrés, tristes et fanfarons racontaient qu'ils se "donnaient" pour des sommes modiques. Puis ce fut l'interrogatoire dudit pédophile par la police roumaine. Et voilà notre homme expliquant qu'il n'était pas fier de lui, mais que c'est plus fort que sa volonté, que cet impérieux besoin sexuel vient peut-être de ce qu'il fut lui-même violé par son père etc. , etc. En guise de conclusion, il expliquait qu'il emmènait ces enfants au cinéma, dans les meilleurs restaurants de Bucarest...un peu plus , et il nous aurait persuadés qu'il faisait oeuvre de philanthropie !

J'ai le sentiment que depuis la fin du communisme dans les pays de l'est, il y a une sorte de hit-parade de ces pays qui s'est installé dans les esprits, et j'y vois mon pays en assez mauvaise place. Il y a, certes, les "bons élèves", Tchéquie, Hongrie, Pologne, et puis il y a les autres, les "canards boiteux", ceux qui ont, auront, du mal à s'en sortir.

C'est pourquoi, pour revenir aux Roms, je suis chagrinée par les actes de certains membres de cette ethnie, actes qui nuisent peut-être irrémédiablement à l'image de mon pays et des Roumains qui y étudient ou triment honnêtement, tout en supportant les affres d'un exil volontaire.

Imaginez le désarroi de ma fille montant dans un train où sont collées ces affiches :

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 La solution ? L'expulsion ! Car on aura toujours moins de scrupules à raccompagner à la frontière un Rom... et voilà, le Pen jubile, le président monte un peu dans les sondages, alors que dans le Parlement européen Cohn-Bendit se démène, défenseur de toutes les minorités, surtout celles que l'on "opprime", bonne âme, l'indignation à fleur de peau, toujours prêt à être contre mais sans alternatives crédibles.

 Rappelez-vous aussi l'émission de cet humoriste raté qui apprennait aux Français le salut roumain :

 

Enfin, plus récemment, le fin humour d'un autre esprit bien-pensant :

 


Drôle de blague de Nelson Monfort sur les Roumains
envoyé par LePostfr. - L'info video en direct.

 A tous ces gens, je leur dis que je suis Roumaine et fière de l'être et je leur offre ces mots de Frédéric Dard , celui qui aimait bien les cons, mais à condition qu'ils soient à la table d'un autre :

" L'intelligence c'est la tolérance. Elle ne doit s'insurger que contre la connerie, lorsque la connerie atteint ses points culminants, qu'elle devient tyrannique, répressive, contraignante. "

 

10:28 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (26)

06/09/2010

rencontres, y a d'la joie !

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On s'est donné rendez-vous sur le quai de cette ville jolie, coquette et tranquille, surtout en cette période de l'année.

Les jumeaux sont arrivés ensemble.  J'ai pris Louis par les mains ... et j'ai serré très fort Jeanne qui m'a murmuré "bonjour, ma Dana" avec une chaleur à embuer la rétine.

On s'est amusés de constater qu'on avait tous des mirettes bleues, ensuite j'ai pris le temps de regarder ces êtres que j'avais commencé à affectionner à travers leurs notes sur les blogs. Une complicité enchanteresse, prolongée par les mails et des lettres fignolées avec les doigts d'argent de Jeanne.

Plus tard, on a découvert la maison de Jeanne, on a fait la connaissance de son mari ( adorable ! ) et de leurs enfants auxquels j'ai dû aussi dispenser des mots qui, à mon insu, m'ont valu le titre de "reine des compliments"...

Je ne me souviens plus ce que j'ai raconté... ou alors j'ai du mal à exprimer toute cette émotion qui m'accablait...

Jeanne nous a fait goûter à tout ce qui m'avait mis l'eau à la bouche à la lecture de ses notes : verrines, fruits de mers, un plat à base de viande, délicieux et parfumé...

On était les hôtes choyés d'une famille d'une gaieté ivre et qui éveille la tendresse.

A mesure que, à la faveur d'un verre de punch, ma langue se liait, j'ai pris le plaisir de les écouter.

Louis, à l'élocution facile et dont l'intelligence n'a d'égal que sa gentillesse sans bornes. Un coeur enfantin, tendre et altruiste,  malgré cette fichue maladie qui le rattrape de temps en temps...

Jeanne aux doigts lestes, qui, presque chaque jour, nous livre des histoires qui font rire, jubiler, réfléchir, et qui, l'air de rien, bricole plein de petits miracles au quotidien.

Avec son goût pour le truculent, son don de faire surgir des images, sa façon d'envisager les choses de la vie, son incroyable empathie,  elle est, résolument, une femme du soleil. On le devine même à travers la  jovialité de sa tunique multicolore et de ses boucles d'oreilles assorties hand made.

 Tard, dans la nuit, dans le lit de la chambre d'amis, je pensais au sens du mot paradis : "jardin clotûré" ... Comme celui de cette maison, entourée par une grosse muraille qui les protège du bruit et des regards indiscrets. Une maison solide comme l'amour qui les relie et les fortifie...  

Le lendemain, après une balade en ville,  une autre surprise m'attendait. Dans le jardin public de la ville du bord de l'eau, devant le "lac aux tortues" , Virginie, la blonde cendrée à la voix suave, nous guettait , l'APN prêt à immortaliser l'arrivée des "starlettes". 

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Deux heures entre filles pour papoter à n'en plus finir et rire à gorge déployée. Le temps a filé trop vite et on a dû se séparer, avec des espoirs et des promesses de retrouvailles. J'ai senti, oui, sans exagérer, comme un lien sororal et on a, évidemment, évoqué, une autre soeur d'âme, lointaine mais si proche, notre Chriss...

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Le coeur remis d'aplomb, nous sommes partis, en fin d'après-midi,  à la rencontre d'une autre tisseuse d'histoires...

Pour entendre l'autre son de la cloche, c'est par ici... : )

 http://anecdotesdhieretdaujourdhui.hautetfort.com/archive...

http://www.lesrevesdusimorgh.net/wordpress/?p=4780

07/07/2010

impressions en notes violettes

Un rayon de soleil tape sur mon lit , me réveille et m'enveloppe dans sa douceur cuivrée de début de matinée. J'ouvre la porte-fenêtre pour en profiter pleinement. N'eût été l'immeuble d'en face, je lui offrirais mon corps, pour le laisser dorer ma peau à même le lit.  C'est les vacances, on a droit de réclamer un maximum d'effet avec un minumum d'effort !

Je souris...car je me souviens les mots récemment lus de Frédéric Dard ( je vous en parlerai une autre fois ) : " le bonheur c'est du soleil sur une érection" . Je souris... en concoctant de bons plans farniente pour aujourd'hui... Je souris à la pensée que certains de mes amis blogueurs sont si proches en ce moment : loula, brigitte, que je croise peut-être chaque jour sur les boulevards ou au détour d'une ruelle. Lancelot, ksénia, charles, Virginie, elisabeth...

Le cui cui des oiseaux s'intensifie. Le PC de la Diva rame. Grave. Les cloches de la basilique de Saint-Sernin annoncent tous les quarts d'heure. Deux coups.  Dans la cour  attenante une dame formule pour la troisème fois la même question: "Tu veux un yaourt ? "  Nonnnnnnnnnn !  j'ai envie de lui répondre  pour lui éviter de re-demander. J'imagine la tronche insouciante d'un gosse et je re-souris. Le chat noir des voisins s'invite dans la chambre. Je doute qu'il boive du café. Une tranche de saucisson pur porc alors? Hier, au marché, un fermier aveyronnais a insisté pour que j'en goûte. J'ai refusé gentiment, en prétextant une éternelle diète. "Le règime est interdit dans l'Averyon ! " a-t-il déclaré en réduisant à zéro toute trace de culpabilité.

J'avais quand même essayé d'épauler ma copine qui vient de découvrir le terrible Dukan. Mais c'est difficile de ne pas craquer devant les macarons de chez Paul ramenés il y a deux jours par le Petit Prince. Comme il ignorait mes préférences, il a acheté tout ce qu'il y avait comme arôme. Après avoir goûté de tout, j'ai jeté mon dévolu sur celui à la vanille. Ne me dites pas que vous auriez choisi une galette au son d'avoine à la place !

Et hier soir, ma fille est rentrée avec ce gâteau de la Maison Pillon. Nappé de chocolat et fourré de caramel  aux noisettes. Ma détermination a été, une fois de plus, mise à mal et, en victime consentante, j'ai rattrapé mes lacunes en matière de pâtisserie française.

 

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J'avance donc de surprises en émerveillement. Ma copine m'a invitée à  dîner  à "L'Entrecôte". Mais, comme je n'ai guère envie de poireauter sur le pavé devant l'un des plus fameux restaurants de la ville, j'avais la tâche d'en trouver un autre qui me plaise. Tâche que j'ai d'ailleurs oubliée, prise dans le tourbillon des gens possédés par les démons de l'achat compulsif. J'ai attendu les djeunes, histoire d'affronter ensemble les séances effrénées de shopping. Rires,froufrous, piaillements, "ah, je perçois un petit accent là, vous venez d'où ? " "Roumanie". "Ah, vous parlez couramment le russe, alors? " Et zou, c'est parti pour encore une minute de marrade.

Certaines ruelles sont assez crades, par ailleurs ça sent bizarrement, mais je continue de vivre mon  épopée minuscule, tricotée dans une verve gueillerette. Les femmes mises en beauté, volantées, paillettées, fleuries captent la lumière et pétillent d'énergie.

 

 

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Et pendant que je laisse le charme agir, le coeur pimpant, je demande au Petit Prince quelle est la forme correcte : "bienfaisante" ou "bienfaitrice" ?

" Les deux" me répond-t-il.

Tant mieux.

L'important c'est d'être d'accord sur l'essentiel : le bonheur est facile en été !

 

 

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Voilà, mes chers amis, j'ai essayé de débriefer quelques impressions de voyage, comme promis.

Je m'excuse de juste survoler vos blogs en ce moment,  mais je sais que vous ne m'en tiendrez pas rigueur. Vous savez déjà à quel point je suis friande de ce pays de mon coeur et qui me le rend si bien. Autant en profiter un max donc !

 

Je vous embrasse et vous souhaite de bonnes vacances qui réunissent tous les ingrédients essentiels :



 

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et , bien évidemment :

 

 

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19/06/2010

post-it

Mes chers amis,

comme vous l'aurez déjà deviné, je suis partie en vadrouille. Je suis loin de chez moi, le nez au vent, la tête en friche.

J'ai donc délaissé les escarpins rouges, affûté mes ailes et mis des chaussures lestes de marche pour gambader à bride abattue vers les vacances, la chaleur, avide de renifler l'odeur tantôt âpre, tantôt doucereuse de la vie et d'en recenser des myriades de pensées et d'émotions.

Comme dirait ma marraine de blog, Sylvie Germain :

" du bon bonheur du terroir à consommer sur place".

Et sans radinerie surtout : )

Je ne manquerai néanmoins de vous envoyer de temps en temps des cartes postales. Surtout que je nourris l'espoir de croiser certains d'entre vous "en vrai" cet été, au gré de mes errances. Je vous ferai signe le moment venu...

Mon blog sera donc mis en légère hibernation pour quelques semaines, mais la porte sera toujours ouverte et vous pourrez entrer sans frapper...

Je vous remercie d'avoir été si présents et vous offre encore quelques mots de cette chère écrivaine :

" La gratitude, comme l'amitié, c'est avant tout une affaire d'amour, d'amour vêtu de modestie, de pudeur, de patience".

Je vous serre fort, à bientôt...

 

 

 

 

29/05/2010

esmeralda

Au cas où vous ne le sauriez pas, ksénia a l'habitude de donner des noms à ses plantes. C'est ce qu'elle vient de faire  aussi  pour ce  bégonia qu'on m'a gentiment offert sans savoir que je suis une serial flower killer  et j'ai pensé vous le montrer, car j'ai moi-même marre d'ouvrir le blog et de tomber sur le  manteau sel et poivre. 

 

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Je me rends compte  que j'ignore tout sur l'origine de ces belles fleurs, viendraient-elles, comme la fameuse bohémienne, de l'Espagne ? Auraient-elles , comme elle, comme moi, l'âme errante ? Quoi qu'il en soit, elle m'apprend la lenteur et je participe à l'explosion de ses bourgeons avec le même émerveillement que procure l'écoute de ses propres désirs en quête d'équilibre et d'épanouissement. De quoi donner envie de chanter comme le malheureux Frollo :
"Cet océan de passion
Qui déferle dans mes veines
Qui cause ma déraison
Ma déroute, ma déveine

Doucement j'y plongerai
Sans qu'une main me retienne
Lentement je m'y noierai
Sans qu'un remords ne me vienne "
Et pendant ce temps le printemps s'impose et son parfum discret nous enrobe de sensualité et peint des tableaux en vert et rouge. La colline s'étoffe, et moi je m'effeuille.
Du rouge vif, oui, sur les copies de mes élèves,  sur ma table :
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et à mes oreilles. Car  les premières cerises me ramènent toujours à l'enfance et je ne résiste pas à m'en faire une éphémère parure. Je sais, je devrais mûrir. Mais il paraît que chez certaines gens le thymus, la glande de l’enfance,  met plus de temps à disparaître.  Toute la vie.

Il  reste comme un endroit un peu mou dans la poitrine qui nous sauve de l’anémie de l’ âme et de la cécité sentimentale.

Non, je n'ai pas été taguée en rouge, mais je ne peux pas finir cette note sans vous recommander de toutes mes forces le visionnement de "Inglorious Basterds". Un film qui m'a émue et m'a secouée. Et d'où certaines vérités surgissent encore d'un certain humour. Des mots justes, simples, forts.

 Une magnifique Esmeralda des temps modernes incarnée par Mélanie Laurent joue à la vie à la mort...

http://www.youtube.com/watch?v=IBk0-43GIdY

Sans oublier le personnage censé être négatif, mais qui m'a fait succomber à son charme... Si c'est vrai que Tarantino est un fétichiste des pieds, C.Waltz réussit merveilleusement à le transmettre. La scène où il enlève la chaussure de Diane Kruger a éveillé mon instinct de joueuse et je me suis ruée vers mon placard histoire d'en sortir  une paire de souliers ( ?) rouges, avec, dans mes oreilles, la voix embrumée de C.W.  " If the shoe fits, you must wear it ".

C'est vrai, il manquait son genou pour recevoir mon pied. Mais n'est pas Cendrillon qui veut, hélas !

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19/05/2010

weather talk

Je sais, on est en mai (fais ce qu'il te plaît ?) . Même si, par un lapsus bien révélateur, j'ai affirmé à plusieurs reprises ces derniers jours, que l'on était en mars. En fait, le temps nous malmène quelque part, en bordure des saisons, au gré des vents, des pluies et de quelques pâles rayons.

Alors je boude ce printemps capricieux et je courtise l'automne.

Pour qu'il autorise le soleil à cajoler mon corps affamé de chaleur et de lumière dorée

Pour qu'il laisse de nouveau les jours scintiller de mille délices

Pour que la vie redevienne rire et éclats

Pour que les acacias embaument  de nouveau ma chambre du haut de la colline

Je ne suis pas victime du TAS, non. Au contraire .

 Mais, franchement, vous trouvez normal pareil accoutrement pour un 19 mai ? Il paraît que seule la grenouille, penaude, sur mon lit, s'en fiche. Mais elle, on la comprend, c'est plusieurs fois pas jour sa fête !

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17/05/2010

Mlle Laurencin c'est moi : )

Mais en moins jeune et ,probablement, en moins blonde !

C'est sûr que si une Mme. Jargonos fait irruption dans ma classe et qu'elle voie notre "mur des sentiments" , je serais vite mutée en Sècherie, l'endroit où l'on prodigue des cures de soins pédagogiques aux profs rebelles et enthousiastes. Comme si la cure d'austérité que nous inflige notre gouvernement ne suffisait pas !

C'est la lecture d'une note chez Tifenn qui m'a ramenée vers ce bouquin d'Orsénna découvert récemment. On l'avait déjà potassé en classe et, apparemment, certains de mes chères têtes blondes sont sur la voie de la reconciliation avec la grammaire, et, d'une manière plus générale, avec le français.

Mes visiteurs qui travaillent dans l'EN vont comprendre... Les autres comprendront aussi, évidemment. L'enseignement, s'il s'en tient à la rigueur imposée par les "curricula" est comme la mer sans sel, comme le bulot sans la mayonnaise ou le muguet sans clochettes.

Quoi qu'il en soit, les Jargonos et compagnie, ne feront pas ,de sitôt, éteindre mon regard et évaporer ma passion. La vie m'envoie encore plein de signes, de détails que l'écrivain de pacotille que je suis saura convertir en histoires. Et que la femme que je suis saura envelopper dans une félicité tranquille et en débusquer tout le charme et toute la saveur. Sous mes dehors futiles, chuis très tenace ; )

"Le  personnage  qui,  ce  matin-là  de  mars,entra  dans  notre  classe  aux  côtés  de  Monsieur Besançon, le principal, n'avait que la peau sur les os. Homme ou femme ? Impossible à savoir, tant la sécheresse l'emportait sur tout autre caractère.
-Bonjour,  dit le principal.  Madame Jargonos se trouve aujourd'hui dans nos murs pour effectuer la vérification pédagogique réglementaire.
- Ne perdons pas de temps !
D'un   premier   geste,   la   visiteuse   renvoya Monsieur Besançon (lui d'ordinaire  si sévère, je ne  l'avais  jamais  vu  ainsi  :  tout  miel  et  courbettes).  D'un second,  elle fit signe à notre chère Laurencin.
-Reprenez.  Où  vous  en  étiez.  Et  surtout: faites comme si je n'étais pas là!
Pauvre  mademoiselle!  Comment  parler  normalement devant un tel squelette ?  Laurencin se tordit les mains, inspira fort et, vaillante, se lança :
- Un agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure;
Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure.
Un  agneau...  L'agneau  est  associé,  vous  le savez, à la douceur, à l'innocence. Ne dit-on pas doux   comme   un   agneau,   innocent   comme l'agneau qui vient de naître ? D'emblée, on imagine  un  paysage  calme,  tranquille...  Et  l'imparfait   confirme   cette   stabilité.   Vous   vous souvenez ? Je vous  l'ai expliqué en  grammaire: l'imparfait  est  le  temps  de  la  durée  qui  s'étire, l'imparfait, c'est   du   temps   qui   prend   son temps...  Vous  et  moi,  nous  aurions  écrit  :  Un agneau buvait. La Fontaine a préféré Un agneau se désaltérait...  Cinq syllabes, toujours l'effet de longueur, on a tout son temps, la nature est paisible...  Voilà  un  bel  exemple  de  la  «magie  des mots».  Oui. Les  mots  sont  de  vrais  magiciens.Ils  ont le pouvoir de faire surgir à nos yeux des choses  que  nous  ne  voyons  pas. Nous  sommes en  classe,  et par  cette  magie  merveilleuse,  nous nous retrouvons à la campagne, contemplant un petit agneau blanc qui...
Jargonos  s'énervait. Ses  ongles  vernissés  de violet griffaient la table de plus en plus fort.
-Je vous en prie, mademoiselle, nous n'avons que faire de vos enthousiasmes !
Laurencin  jeta  un  bref  regard  par  la  fenêtre,comme pour appeler à l'aide, et reprit :
- La  Fontaine joue  comme  personne  avec  les verbes.  Un  loup  «survient»  :  c'est  un  présent. On  aurait  plutôt  attendu  le  passé  simple  :  un loup « survint». Qu'apporte ce présent ? Un sentiment  accru  de  menace.  C'est  maintenant,  c'est tout de suite. Le calme de la première phrase est rompu  net.  Le  danger  s'est  installé.  Il  survient. On a peur.
-Je vois, je vois...  De  l'imprécis,  de  l'à-peu-près...   De   la   paraphrase   alors   qu'on   vous demande de sensibiliser les élèves à la construction narrative : qu'est-ce qui assure la continuité textuelle?  À  quel  type  de  progression  thématique a-t-on ici affaire ? Quelles sont les composantes  de  la  situation  d'énonciation ?  A-t-on affaire à du récit ou à du discours ? Voilà ce qu'il est fondamental d'enseigner !
Le squelette Jargonos se leva.
-  ...Pas    la    peine    d'en    entendre    plus. Mademoiselle,  vous   ne   savez  pas   enseigner. Vous  ne  respectez  aucune  des  consignes  du ministère.  Aucune  rigueur,  aucune  scientificité, aucune distinction entre le narratif, le descriptif et  l'argumentatif.Inutile de dire que, pour nous, cette Jargonos parlait chinois. Telle semblait d'ailleurs l'opinion de Laurencin.
- Mais, madame, ces notions ne sont-elles pas trop  compliquées ?  Mes  élèves  n'ont pas  douze ans et ils sont en sixième !
- Et alors ? Les petits Français n'ont pas droit à de la science exacte ?
La sonnerie interrompit leur dispute.
La femme-squelette s'était assise au bureau et remplissait un papier qu'elle tendit à notre chère mademoiselle en larmes.
-Ma  chère,  vous  avez  besoin  au  plus  vite d'une  bonne  remise  à jour.  Vous  tombez  bien: un stage commence après-demain. Vous trouverez,  sur  ce  formulaire,  l'adresse  de  l'institut  qui va s'occuper de vous. Allez, ne pleurnichez pas, une  petite  semaine  de  soins  pédagogiques  et vous  saurez comment procéder dorénavant.
Elle grimaça un «au revoir».
Nous ne lui avons pas répondu."