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01/12/2009

jaune comme...

la couleur de la naissance au Japon (je l'ai appris hier lors d'un stage )

mes cheveux lorsque j'étais petite et que ma mère m'appellait sa "boule d'or" et grâce/ à cause desquels on me dévoyait toujours des rôles de princesse ; cela a changé depuis, je suis devenue une sorcière  qui allume des feux la nuit dans le pré et jette des sorts aux amants passés et à venir 

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la couverture de ce calepin depuis mon adolescence où j'inscrivais les poèmes mélo-naïfs écrits par mon collègue de banc

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cette petite breloque que m'a offerte une collègue de boulot de la Nouvelle Zélande, un jour avant mon départ

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le briquet reçu récemment dans la rue de la part d'un membre du PL, parti dont le représentant, le plus à droite, soutient à présent celui le plus à gauche et que je ne sais même plus qui voter dimanche

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la pochette de mon billet pour la France, bientôt...

 

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les bonbons de chez Bruges que j'ai ramenés de Bulgarie et que je vais offrir demain à mes collègues

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le dossier gracieusement offert par CREFECO lors du stage récent pour y déposer le fruit de mon travail lorsque je ne faisais pas le pitre avec les collègues

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inévitablement une de mes petites cloches

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une page d'un petit carnet de ma fille, histoire de vous donner de l'élan dans les moments de cafard
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et, last but not least, mes sandales magnifiées par mes belles jambes (ah ah ah)

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Voilà mes réponses au tag "jaune" envoyé par ksenia -http://kseniakemler.canalblog.com-  (merci d'avoir pensé à moi ! ). Me connaissant, vous ne vous attendiez sûrement pas à ce que je respecte les règles, mais le plaisir n'en est pas moindre, le mien je veux dire. Pour les lecteurs plus récents, je ressors cette chanson d'un groupe roumain, dont j'ai essayé de traduire au mieux le refrain. Le clip est assez révélateur d'ailleurs pour le message.

Je vous embrasse.

Taxi- L'Amour comme une paire de chaussures

" Alors, si t'as plus besoin de mon amour

dépose-le quelque part

Sur une place agglomérée

ou bien dans une salle de cinéma

Peut-être, un jour... quelqu'un le trouvera... "

 

 

 P.S.- Vous êtes tous tagués, allez, faites-moi ce petit plaisir : )

 

 

 

11:21 Publié dans tags | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : jaune, jazz, amour, tag de ksenia

28/11/2009

Sofia by night

Je me rends compte, en ouvrant le dossier photos, que la plupart sont prises après la tombée de la nuit. Car on a vraiment galéré pendant cette semaine, de 9h. jusqu'à 17h. , avec de courtes pauses cigarette café, immergés dans un milieu francophone où l'on devait souvent marcher sur des oeufs, à cause des histoires de territoires annexés, récupérés, disputés et des blessures qui allaient avec. Ce fut l'occasion pour les slaves d'apprendre que le roumain est une langue romane et pour les Français que ce n'est pas une langue slave. Par contre, si on connaît l'alphabet cyrillique et l'anglais, on est à l'aise presque partout en Bulgarie : magasins, banque, restos.

Même si les héritages socialiste et balcanique restent ancrés dans la société, l'influence occidentale est de plus en plus visible. Et à des prix plus intéressants ; ). Acheter des articles de designers très chers sur le boulevard Vitocha, rue commerciale chic de la capitale et promenade piétonne, semble être la dernière mode. Une seule chose, à mon avis, manque aux Bulgares : le sourire. Le modèle soviétique aurait-il eu plus d'impact sur eux ou c'est tout simplement un peuple de gens sérieux ? Quelle différence par rapport à la ville rose  où, à tout bout de champs on t'invite à dîner ou on te demande en mariage. Je souris en me rappelant les mots d'un très cher ami : " ces Occitans, dès que j'ai le dos tourné, ils ont la parole facile " . Mais je me suis rattrapée en blaguant avec mes compatriotes moldaves et en m'envoyant des chansons par bluetooth avec un collègue de l'Albanie .

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Les filles, aucune chance de se marier à Sofia donc !  Ca ne rigole pas chez eux.

Ca ne rigole pas chez nous d'ailleurs en ce moment, car on nous annonce une diminution de 15,5 % des salaires et , hélas,  pas de pompes en vue pour le mois suivant. C'est pas grave, le père Noël me prépare un billet d'avion et des impressions en notes violettes !

Pour l'instant, je vais faire un tour chez mes favoris, histoire de vous dire bonjour et de me dérider un peu.

Je vous embrasse.

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envoyée par celib13015

21/11/2009

du coq à l'âme

Une note décousue et rapide, histoire de m'excuser de ne pas avoir répondu à vos commentaires touchants qui témoignent de grandeur d'âme et du  désir de chacun de s'enrichir d'une odysée nouvelle, sur terre ou, comme dans le roman de Mircea Eliade, par des Noces du Paradis. Les filles,  on va s'envoler ensemble alors, comme dans un conte préféré de mon enfance, celui des douze princesses danseuses qui se sauvaient par la fenêtre chaque nuit et revenaient le matin avec les robes en lambeaux et les escarpins complètement abîmés sans le moindre souvenir de leurs errances. Il faut veiller à ce que la vie ne prenne pas son envol sans nous !

Les garçons, vous l'aurez lu, "ça" n'est pas exigeante une femme, souvenez-vous cette vieille chanson de Bryan Adams, aimer une femme c'est se frayer un chemin vers son monde, entendre chacune de ses pensées, voir chacun de ses rêves, lui dire que c'est elle que vous attendiez , que vous espériez, lui dire qu'elle est unique, tell her that she's the one, l'effleurer, la respirer, la goûter au point de la sentir vous traverser, circuler en vous du bout des doigts jusqu'à la plante des pieds , s'enivrer de son regard et y voir vos enfants pas encore nés, lui donner confiance, la serrer dans vos bras avec douceur, la traiter avec droiture.

Sans parler de ces petits gestes quotidiens comme lui apporter le petit déjeuner, lui tenir le manteau, lui donner un coup de fil juste comme ça pour prendre son pouls, lui masser les pieds le soir, lui réchauffer ses petites mains froides, lui...

C'est guimave, pathétique ? Peut-être. Mais je suis sûre que tout homme porte en sa besace une paire d'ailes...

Je veux aussi remercier Tifenn pour le prix "awesome blogger", mais , comme je me suis pratiquement mise à nue lors de l'autre note, je ne vais pas vous bassiner encore avec mes secrets. Juste peut-être vous dire que, même si mon nez pourrait rivaliser avec celui de Cléopâtre, un jour un homme m'a dit " j'adore ton profil " et donné ainsi un coup mortel à de vieux complexes.

Bon, ceci dit, dans quelques heures je vais m'envoler pour de vrai. Je pars en stage en Bulgarie pour quelques jours. La valise est au milieu de la pièce et je la regarde de travers en me demandant comment pourrais-je y faire rentrer toute la pile de trucs que j'aimerais emporter ! Il est grand-temps que je m'assagisse.

Je vous embrasse et vous offre ce poème de Nichita Stănescu, celui qui donne comme personne des leçons de géométrie et de vol.

A bientôt.

Tout d'abord tu serres tes épaules
ensuite tu t'élèves sur la pointe des pieds
tu fermes les yeux
et te bouches les oreilles.
Tu te dis à toi-même :
maintenant, je vais voler.
Après quoi, tu dis :
je vole
et c'est juste cela le vol.


Tu serres les épaules
à la manière des rivières qui se rassemblent dans un seul fleuve.
Tu fermes les yeux
pareillement aux nuages qui encerclent le champ.
Tu te hausses sur la pointe des pieds
telle la pyramide qui s'élève sur le sable.
Tu renonces complètement à l'ouïe
l'ouïe de tout un siècle
ensuite tu te dis à toi-même :
maintenant, je volerai
dès ma naissance jusqu'à la mort.
Après quoi tu te dis encore :
je vole -
et c'est bien cela le temps.


Tu rassembles tes rivières
pareillement à tes épaules
tu t'élèves sur le bêlement des chèvres
et dis : Nevermore
et tout de suite après : froufrou - flûte !
tu bats tes ailes de quelqu'un d'autre,
et ensuite
tu deviens ce quelqu'un d'autre
et celui-là sera
à jamais ce quelqu'un d'autre.

 


 

 

envoyée par rsebik

17/11/2009

mille et une raisons

parce qu'il sait quand je ne suis pas bien, même si je m'efforce de faire des blagues au téléphone, et qu'il arrive le samedi soir lorsque je suis en train de regarder un documentaire  avec des billets pour le concert de Diana Krall bien qu'il déteste les concerts, les bruits, l'agglomération

parce qu'on s'habille pin-up et que l'on danse enlacés en se regardant au fond de l'âme  et parce qu'il connaît  toutes les paroles car il avait piqué mon CD et qu'il  l'avait écouté en boucle pendant toute une semaine

parce qu'il porte une veste en cuir et qu'il se déplace lentement, d'un air un peu rêveur et absent, parce qu'il est parfois mal rasé et que ses vêtements sentent la lessive, parce  qu'il me fait des baisers au goût de miel et qu'il a des mains de neurochirurgien

parce qu'il est abonné à Science et Vie, et qu'il jure parfois comme Larry Flint, parce qu'il ne me parle pas de bouffe et de ses ex , mais qu'il m'invite à manger sans me dire que le restaurant est à 300 km.

parce qu'il fait de la  place pour mes fringues dans son armoire et qu'il abrite mes rêves sous son toit

parce qu'il refait le monde avec moi , et que l'on boit du champagne sans motif spécial, parce qu'il me chante "One" quand il est un peu ivre 

parce qu'il soupire quand je le touche et que ses yeux s'embuent lorsque je le regarde

et parce que , lorsqu'il ouvre ses bras pour m'accueillir, c'est comme s'il m'apprenait à voler

 

envoyée par eaglerocktv

15/11/2009

(gau)chère de droite

Je viens de me faire taguer (again! ) par Chriss de la Réunion qui m'a offert un chouette prix :

THE 2009 BLOGGER

APPRECIATION

AWARD

Il y a sept règles pour accepter ce prix :

- remercier l'ami blogueur : Merci, fleur de l'îlet !

- copier l'image et la montrer sur son blog  : (( désolée, je n'ai pas réussi à le faire, vous allez la copier sur le blog de Chriss

- mettre le donneur en lien : envie d'exotisme  ? ( paysages, plats, tilak et bracelets de pieds ) , de quizz ? de témoignages sur une histoire d'amour  précieux  ? de rigolade ? ... rendez-vous sur http://iletdechriss.over-blog.com

- raconter sept choses inconnues sur soi-même

- offrir, à son tour, le prix à sept blogueurs

- ajouter leur lien (c'est fait ):

http://jansheng.over-blog.fr/

http://voyagesdenuit.hautetfort.com/

http://monjardinsecretvraimenttressecret.blogspot.com/

http://lantichambredesfilles.blogspot.com/

http://arachnee.over-blog.com/

http://lagravette.over-blog.com/

http://whatamistilldoinghere.hautetfort.com/

http://www.lesrevesdusimorgh.net/

http://lhommeauboisdormant.blogspirit.com/

http://ouididou.blogspot.com/

(je sais, mais je suis terriblement curieuse )

- leur annoncer que l'on leur a filé la patate

Au fait, j'ai déjà livré quelques-uns de mes "secrets" il y a plus d'un an, alors, comme je suis assez fainéante - vous ne le saviez pas, hein-  je reédite pour les nouveaux une partie de cette vieille note :

" Caractère : nom masculin . Manière habituelle de réagir propre à chaque personne.

Connaissez- vous vos partenaires de jeu? Savent-ils qui ils sont pour vous? Et eux, vous connaissent-ils? Quelle image de vous-mêmes leur donnez-vous ? Etes-vous celui qu'ils croient? De quoi vous jugent-ils capable? A quoi s'attendent-ils de votre part? Etes-vous étonné(e) de ce qu'ils pensent de vous? De quoi ne sauriez-vous pas les détromper à votre propos? Personnages et Caractères vous offrira à chaque partie l'opportunité de répondre à ces questions". (Les Autres- Alice Ferney)

Personnes sensibles s'abstenir

1.  Je lis plusieurs livres en même temps , surtout lorsque je tombe sur un bouquin qui m'opresse au sens que j'y trouve un savoir qui me dépasse ou bien qui me remue, que je m'y retrouve trop. Alors je dois alterner avec un auteur " à la mode " , des livres un peu légers, littérature complaisante et narcissique qui se laisse déguster comme une tisane sucrée d'une cuillère de miel, littérature sans prétention mais à l'appel de laquelle j'ai du mal à résister.

2. Je collectionne de petites cloches, donc c'est très facile de me choisir un cadeau. D'ailleurs, la plupart proviennent de la part de mes élèves ou de mes amis. Ca me fait plein de souvenirs qui font surface à chaque fois que je les range.

3. Je suis faible, fragile, impaire comme dirait un écrivain (merci I. ). Surtout avec ceux que j'aime. Dans ma vie il n'y a que les faibles, comme moi, ou les forts qui m'aiment comme cela tout en m'offrant leur protection. C'est peut-être parce que dans mon enfance j'étais très gâtée ( je le suis toujours d'ailleurs ). Par contre, avec les gens qui n'arrêtent de me dévaloriser, de me débiner devant les autres, les gens agressifs qui essaient d'imposer des rapports de force, des gens inaptes à une forme d'humour sans méchanceté la communication est vite court-circuitée et je finis par les fuir.

4. J'ai un côté rebelle. Dans ma jeunesse j'étais toujours celle qui disait " l'empereur est nu! ". Heureusement que le communisme se soit effondré sinon j'aurais certainement fini en prison , car je suis dépitée par l'hypocrisie des  clichés de pensée et de langage, par les ordres absurdes, par toute action inutile, par les réunions interminables qui finissent en queue de poisson. Même à présent j'ai du mal à m'habituer au langage " politiquement correct " et j'ai souvent des éclats de rire devant mes supérieurs,  " séniors confirmés ",  au risque d'un " déficit d'image " : )

5. Je suis prédestinée à la pitié. J'ai pitié de voir mes potaches pleurer à cause des mauvaises notes et je fais de mon mieux pour ne pas leur en donner, je ne peux pas écrabouiller un insecte , une araignée, j'ai pitié des bougies ayant des formes " humaines" , des lapins et des pères Noël en chocolat comme s'ils avaient une âme ( je sais, ça devient grave ).

6. J'aime pleurer, inonder les mondes de mes larmes, pleurer en silence à m'en rendre malade et , à chaque fois après que j'ai pleuré des heures et des heures, il y a forcément quelqu'un qui me dise : " Mais tu es rayonnante aujourd'hui, qu'est-ce qui t'arrive ? " .

 7. Et  si jamais vous avez eu la patience de lire jusqu'à la fin vous saurez désormais que je ne suis guère bavarde, mais  " souple, conciliante,  pas emmerdante, pas exigeante, pas critique ".

Un ange, quoi !

Et je rajoute un petit quelque chose pour ceux qui me suivent presque depuis mon début sur H&F et même avant : )

 j'aime le pain sans levain et les oeufs sans sel

je suis gauchère... ce qui embête mon père

l'amour me rend egoïste et irrationnelle

et je préfère une tendresse durable à une tendresse passagère

je publie beaucoup moins que je ne rature

et j'achète presque chaque mois une nouvelle paire de chaussures

je suis une serial killer- je tue les fleurs-

et, désolée, Pascal, en hiver je porte des collants de toutes les couleurs

j'ai peur du noir et des silences

et je suis invivable de par mes caprices, mes exigeances et mes errances

je mange trop ou trop peu

et je prépare le pire sauté de veau !

Voilà. Vous avez de la lecture pour la semaine. A moins que vous ne preniez  la fuite après tout ce que j'ai pu dévoiler !

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envoyée par loveburns 1976

13/11/2009

pour Charles

marriage-cosmique.jpgAujourd'hui Charles a écrit sur son blog :

" Je me pose de plus en plus la question sur LA femme de ma vie...


La rencontrerai-je un jour..?"
Et comme je ne l'ai pas assez remercié pour un prix accordé cet été, je lui offre un texte écrit à quatre mains, il y a quelques années, dans une nuit aux saisons mélangées et aux âmes enlacées.
P.S.- Simon, je te préviens, c'est fleur bleue et combustion à petit feu : )
peinture : Mariage Cosmique par Sabin Bălașa
Chère Fée,


ouvrez-moi les yeux et le coeur

afin que je le reconnaisse lorsqu'il frappera à ma porte

que je l'accueille avec des mots ayant le souffle et la couleur de la vie

que je l'enveloppe dans la chaleur de mon foyer

et que je le prenne à témoin de mes silences, de ma tristesse et de ma joie



que je reverse sur lui mes réserves d'amour

que j'apprivoise sa solitude

et que je le ranime sous la douceur de mes mains

alors que mes lèvres suivront les lignes de son harmonie

et redonneront à ses sens la vitalité autrefois éteinte


que je le loge dans mon corps

que je le fasse écho de mes pensées secrètes

que je marche dans ses rêves

et que je le tire hors de lui-même

vers la porte de mon âme





que nous empruntions des voies inconnues

menant à l'essence de l'amour qui ne redoute ni l'excès ni la demesure

et auquel nous donnerons la force paisible de la durée

afin qu'un jour nous puissions fermer sereinement nos yeux en nous disant :

"J'aurai aimé"



et faites qu'il passe sans s'arrêter

si vous me croyez incapable

en ses yeux de renaître

envoyée par mz1974

08/11/2009

backstage

De temps en temps j'endosse mon habit d'inspectrice pour assister au cours de tel ou tel collègue. C'est le passage obligé pour ceux qui veulent accéder à un échelon supérieur , que de se faire "évaluer" par des profs plus âgés  censés avoir un peu plus d'éxpérience.

 

C'est ce qui est arrivé la semaine passée lorsqu'une collègue d'un lycée voisin m'avait invitée de la suivre pour une journée. Je l'avais connue il y a quatre ans quand elle travaillait chez nous et j'appréciais beaucoup son intelligence et sa fraîcheur.

A un moment donné, j'ai entendue la Principal(e) lui dire : "Comme tu as maigri !" . J'ai lévé les yeux de mes paperasses et je l'ai considérée. C'était vrai. Maigre comme un clou. Elle s'est rapprochée de moi et m'a murmuré à l'oreille : "On divorce. Ca fait un an qu'il est parti sans explication. Il n'était pas prêt..."

J'ai eu du mal à me concentrer par la suite. Je me faisais sans cesse défiler le film de son histoire dont elle me racontait de temps en temps des bribes.

Il  y a quatre ans il venait chaque jour la chercher au bahut. On les appelait "les inséparables".

Il y a trois ans ils aménageaient leur appartement et passaient des concours.

Il y a deux ans ils pensaient à faire un enfant.

Et à présent ? " On divorce."

Je la regardais sur son podium de prof. Calme, à l'écoute, souriante. Les élèves ne devraient rien soupçonner de sa détresse.

Malgré qu'elle ne fût plus qu'un chagrin d'amour.

Un espoir gelé.

Une gaieté étiolée.

Un regard légèrement assombri.

Un coeur saignant de partout.

Une stalagmite de sel lacrymal.

Un ami appelle la détresse qui accompagne un amour en partance  "des dommages collatéraux".  C'est vrai, ce n'est pas une maladie. On en meurt pas. Selon le célèbre cliché on a même l'avantage de s'en sortir plus fort. Quelle connerie ! Il suffit de regarder ce petit bout de femme rompue et qui, pour l'instant, a tant de mal à donner une tournure optimiste à ces événements de sa vie. Léo, lui, il a mieux compris que 

" l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues "

J'ai offert à ma collègue un 10/10. Pour sa compétence. Mais aussi pour son courage et sa dignité.

Avant de partir, elle m'a offert un bouquet de roses. Je l'ai embrassée en lui disant : " ce con de Beigbéder, il a encore eu raison. Voilà un autre amour immortel qui a duré trois ans."

"Un autre amour immortel qui a foutu le camp" (J. Prévert )

Et on a ri toutes les deux.

 En chemin de retour, j'ai regardé le bouquet - non, je ne vous ferai pas le coup de "Cueillez dès aujourd'hui..." Quoique...- Mais j'ai pensé qu'une fois de plus la vie n'a pas tenu ses promesses. J'ai pensé à un film que je viens de voir, "Perfect Stranger". Une histoire de gens " connected online, disconnected on life". On vit parfois des années avec une personne sans la saisir, sans la connaître. On connaît que ce qu'elle veut dévoiler.

Et lorsqu'elle s'évanouit, allongée sur son lit et caressée par des traces de lune oubliées par la nuit, une femme songe à " l'autre qu'on adorait " et ses yeux se voilent parfois comme ceux d'un acteur en coulisses lorsque les lumières s'éteignent sur les rampes.

 

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02/11/2009

(wo)men's land 2

Je suis indignée (euphémisme) ! Je vous ai déjà relaté que "mon" salon de beauté avait été dernièrement envahi par les hommes en nous obligeant ainsi d'intellectualiser nos discours et de surveiller notre attitude. Les tabous fondent et on est privées des commérages du bourg. Triste ! Comme si cela ne suffisait pas, la semaine passée ils ont sévi au cours d'aérobic. J'ai cru à une blague, mais pas du tout, ils reviennent chaque jour avec une persévérance désespérante.

Non que je sois gênée de dodeliner mes fesses étroites serrées dans le jogging, ou de montrer mes gambettes ou mon ventre qui, à la faveur du régime, du sport, de la passion, de la crise- dans le désordre- est devenu plat comme une lame de couteau, non. Mais j'ai parfois du mal à contenir mes éclats de rire lorsqu'ils se dressent sur la pointe des pieds tels des cygognes titubants qui aspirent l'air dans leur poitrine comme des chevaux en galop. Ils viennent nous humilier avec leurs pompes impécables, mater les nichons qui se dessinent sous les t-shirts mouillés  et se muscler avec de petites haltères pour les filles !

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Si cela continue, je vais m'exiler dans la salle d'en bas, celle de fitness, que j'avais désertée il y a quelques mois parce que, immanquablement, je côtoyais mes élèves. Même si là encore mon instinct de joueuse prend le dessus lorsque j'aperçois certains qui, les dents serrés, le regard dur,   se déplacent avec un sérieux hilarant, je suis vite envoûtée et réduite à une pure admiration pour la peau bronzée, lisse et brillante de sueur,  pour les muscles durs des futurs champions qui, avec des mouvements fluides, sans ostentation, portent l'effort physique jusqu'à un point de rupture, on a l'impression qu'ils vont rendre l'âme, qu'ils vont éclater, leurs nerfs tendus au maximum comme des Atlas modernes qui ploient sous le poids du monde.

Ils me dissuadent de minauder et m'inspirent lorsque, ratatinée, j'ai envie de m'écrouler au bout d'une demi-heure, mais je m'efforce de garder le sourire, et, le dos dignement arqué, les cheveux remontés, à peine retenus par un clip, je lutte contre mon corps rebelle tout en les observant d'un regard admiratif, mais jamais pesant ( je l'espère, au moins).

Ensuite, je cours me libérer de cette odeur qui a une indélébile empreinte mâle au salon pour redonner une forme humaine à ma chevelure. Ils sont encore là ! Ils assistent à toutes les étapes du processus ( lavage, séchage, mode gheisha, et , enfin, la coiffure volontairement négligeante) . Pour couronner le tout, je fais redécorer mes ongles avec de petites fleurs brillantes. J'espère qu'ils ne vont pas oser !

     

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                                                                   ( ben oui, avec un livre, histoire de joindre l'utile au futile)
 
 
 
 

22:17 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : futilités

25/10/2009

" dessine-moi un monde "

Envie de partager ce clip vers lequel m'a entraînée ce matin un e-mail. Ca tombe bien, c'est Dimanche : )

Description :

" A strange man builds a world using holographic tools for the woman he loves."

envoyée par bbranit

 

 

Par une alchimie prévisible cette fois, j'ai pensé au poème de Nichita Stănescu, poète roumain et universel :

 

On prend une pierre
on la taille avec un ciseau de sang,
on la polit avec l'oeil de Homère
on la racle avec des rayons
jusqu'à ce que le cube devienne parfait.
On embrasse ensuite plusieurs fois le cube
avec sa bouche, avec la bouche des autres
et surtout avec la bouche de l'infante.
Après quoi on prend un marteau
avec lequel on écrase vite un angle du cube.
 

Tous, mais absolument tous diront d'une même voix :
- Quel cube parfait aurait été ce cube
s'il n'avait pas eu ce coin brisé !

(La leçon sur le cube)

Seize your day (sourtout qu'on vient de gagner une heure ) !

20/10/2009

Attraversiamo!

" Tu dois pouvoir mieux faire!" m'a écrit Alex Cessif dans un commentaire sur la note précédente. J'ai souri. Que de fois n'ai-je répété cette phrase à mes élèves! De plus, elle m'a ramenée, comme il m'arrive souvent, vers mes lectures; vers ce mot que les Italiens emploient souvent lorsqu'ils se baladent et qu'ils décident que c'est le moment de changer de trottoir. Drôle d'inconstance! Si ce n'est qu'un clin d'oeil enjoué à la routine. Serais-je Italienne, je valserai peut-être aussi avec la vie d'un trottoir à l'autre...

Mais que pourrait-il advenir à nos héros ? J'ai fouillé dans ma mémoire "littéraire" pour en ressortir plusieurs scénarios.

L'un d'eux, offert gracieusement par Camille Laurens, correspondrait parfaitement à la fleur bleue que je suis:

" Quelquefois, pourtant, je rêve au moyen de nous rejoindre. C'est en dormant, souvent- Morphée me berce et j'entrevois comment prolonger cet amoureux sommeil dont le dieu est un homme. Alors je vous vois- vous êtes au bord de l'oubli, mais je vous vois, vous tendez les bras vers moi, et moi je viens, j'avance vers vous qui m'êtes destiné- mon destinataire. C'est vous, c'est bien vous sur la rive opposée, la distance entre nous se réduit, bientôt s'annule, dansons, veux-tu, je te rejoins et tu m'étreins- ah serez-moi, emportez-moi- qu'on est bien, oui, qu'on est bien, dans ces bras-là!"

 Soupirs. Yeux embués. Musique astrale.

Ou bien, cette version imaginée par ma Diva préférée, où le héros est torturé par moultes questions:

"Je la salue? Je passe mon chemin comme si de rien n'était ? Je patiente quelques secondes, serait-ce trop tôt ? Serais-je trop audacieux ? Et si elle ne me (re)connaît pas, si elle va se moquer de moi ? Bon, j'y vais maintenant et advienne que pourra, je sais que c'est lafemmedemavie. "

Mais il se peut aussi que ce soit elle qui traverse. Seulement voilà. Elle est superstitieuse, elle a l'âme de Mathilde d'"Un long dimanche de fiançailles" dévouée à un espoir insensé. Elle aime faire des paris  et conjurer le sort.

" Si la première voiture qui passe est rouge, je traverse."

" Si le feu passe au vert jusqu'à ce que je compte jusqu'à dix, je traverse."

En procédant ainsi, elle prend néanmoins, comme Josephine dans "Les yeux jaunes des crocodiles", un grand risque.

" Un homme en duffle-coat, les cheveux mi-longs, châtains, les mains dans les poches, traversait sans se presser. [...] Il s'était retourné et faisait de grands gestes en montrant le feu qui allait passer au vert. [...] Une jeune fille mince, ravissante, s'élança vers lui et le rattrapa. Elle enfonça une main dans le duffle-coat et lui fit une caresse sur la joue de l'autre main. L'homme l'attira vers lui et l'embrassa.

Josephine baissa le nez et soupira. "

Franchement, j'avoue que c'est le scénario qui me tient le moins au coeur. Je lui préférerais de loin une rencontre "extebarienne" où l'héroïne croise un type bizarre à la barbe et à la tunique qui, mine de rien, lui file une boussole, signe qu'elle avait perdu le nord et qu'elle "ferait peut-être bien de bifurquer au lieu de suivre le sentier tracé" à son intention par les pas de cet homme à qui elle était restée enchaînée.

"Je le laisse s'en aller, je le laisse s'en aller..."

L'héroïne se dégarnit des souvenirs de lui comme une bougainvillée dont les pétales sont emportés par le vent d'autan, le vent des fous...

Dans une perspective toujours extebarrienne, ils pourraient se décider, tous les deux, au même instant, de traverser, afin de se rencontrer quelque part, entre Vénus et Mars, au milieu d'une ruelle et de vivre d'amour et de Prozac au bord de l'autoroute, jusqu'à ce que les démons du passé les séparent.

 J'ai laissé pour la fin un scénario nimbé de magie, un drame sans mélo offert par Muriel Burberry. Après 53 d'existence en retrait, madame Michel semble avoir enfin trouvé une sorte de Kalos Kai agothos, cet équlibre parfait entre le bien et la beauté, amené par l'homme aux camélias, monsieur Kakuro, ami providentiel qui vient combler les différences qui les séparent et réunir les mondes respectifs. Féconder le temps de gouttes d'éternité tangibles et magiques en même temps.

 Mais, au détour d'une ruelle, elle se fait renverser par une banale camionette qui la ramène à la réalité. Peu importe. L'amour l'aura rachetée.

Même si elle n'a pas la chance de l'architecte de l'un de mes chick-flicks préférés, interprété par Keanu Reeves, oui, elle n'a pas la chance d'être prévenue par un petit mot qui lui épargne une mort absurde et diffère sa traversée. " Alex wisely decides to remain on the sidewalk, splitting himself off from the original timeline. "

Comme j'aurais aimé que Meg Ryan soit aussi avertie par son ange dans sa maison du bord du lac Tahoe !

 

Essouflée par la diversité du champ des possibles, je me dégrise subitement.

Je ne suis pas un ange. Quoique.

Je n'ai pas le pouvoir de remonter le temps. Ni celui de rembobiner la vie.

Alors, Alex Cessif, tu as raison. On ne le répètera jamais assez : "Fais gaffe en traversant! " Même une ruelle. Surtout une ruelle.

A défaut d'être caressé par l'aile d'un ange, on peut être atteint par celle d'une camionette criminelle (pré)destinée à freiner notre élan et écourter une belle histoire "de chairs et de corps emmelés dans une transe inexplicable", un amour inaltérable et souple comme un superbe velours.

 

Voilà. J'ai essayé de faire d'une pierre deux coups. Cette note est, à la fois, un cadeau de bienvenue pour Alex Cessif et une façon de relayer le tag de Chriss sur mes auteur(e)s féminin(e) s.

 

 

envoyée par shellyblue 75