11/01/2010
c'est de saison...dixit Jeanne
Je sais...en ce moment vous devez être nombreux à détester le blanc ( avions ratés, routes impratiquables, rendez-vous annulés, connexions perdues etc. et dans le désordre).
Mais Jeanne nous a invités à sortir nos APN pour quelques clichés blancs et j'en profite pour faire d'une pierre deux coups, voire trois : lui faire plaisir, vous embarquer à retardement dans mon périple toulou-zen et vous inciter, peut-être, à savourer l'hiver.
A Toulouse, à part festoyer et associer plaisir des yeux et de la table, j'ai fait du lèche-vitrine:
ou bien je me suis laissé envelopper dans la pluie des lumières :
13:03 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : voyages, hiver, blanc, fêtes, vidéo
10/01/2010
cellequiapportelesommeil(2)
"Un dimanche chez Dana
Lorsque je soulève le rideau de la chambre de Dana, je découvre le paysage si familier de mon enfance, un mince manteau de neige qui me laisse à chaque fois rêveuse. Après un petit déjeuner roumain de jambon fumé et fromage proche de la féta, "Tu es la seule Française que je connaisse qui petit-déjeune salé", Dana m'entraîne dans les rues de sa ville et jusqu'à son lycée où elle transmet chaque jour son amour de la langue française qu'elle honore et parle à la perfection. Je ne suis pas la seule, je crois, à l'avoir longtemps crue Française.
Sur les murs des couloirs du lycée où enseigne Dana, des photos témoignent de la beauté du Râmnicu Vâlcea d'antan. De coquettes maisons à arcades, des boutiques, des chocolateries. C'était avant que les terres des paysans ne soient réquisitionnées, et leurs maisons aussi. Les paysans sans terre se sont réfugiés en ville et pour loger tout ce monde, les maisons bourgeoises du centre-ville ont été confisquées, rasées et des immeubles construits à leur place. « Dis-lui ce que c'est, le communisme. Le communisme, c'est une maison pour tous, alors on réquisitionne ta maison et on y installe des locataires » martèle Dana.
Elle m'entraîne dans un parc du centre de Râmnicu Vâlcea et en route, me montre les quelques maisons à arcades, typiques de la région et épargnées par les destructions. De nombreux passants la saluent, des élèves, une de ses collègues, désolée de mon passage éclair, me fait promettre de revenir. "Promis ? Promis !" dis-je en glissant à Dana "Tu sais que je n'ai qu'une parole, moi. Pas de grandes déclarations, pas d'effusions de sentiments, des actes, des preuves".
A l'entrée du parc, désert en ce dimanche midi, un monument indique que c''est ici que fut chanté pour la première fois l'hymne national « Réveille-toi, Roumain ». Nous nous asseyons sur un banc couvert de neige mouillée et je fais défiler sur mon téléphone portable les photos de ceux qui me sont chers, famille et amis, blogueurs ou non.
Pour le déjeuner, Dana a choisi une maison réquisitionnée et convertie en restaurant. Une très belle demeure avec de part et d'autre du hall principal, des pièces séparées. Une jeune femme brune nous conduit dans un salon vide aux moulures dorées. L'endroit est sombre, douillet et ce coup de chaud après le froid du dehors, propice à la détente. On nous apporte les menus format papier journal jauni. Je fais entière confiance à mon hôtesse. « Tu veux goûter la soupe de tripes ? » demande Dana. Par prudence et parce que je n'aime pas les tripes version française, je choisis une ciorba (soupe qui se prononce comme sa cousine du Maghreb) de haricots blancs. Celle-ci est servie dans une sorte de pain surprise et contient, outre les haricots, des tomates, de l'ail et des côtes de porc fumé. Un délice très copieux. Dana choisit une soupe de tripes afin que j'y goûte, agrémentée d'un filet de vinaigre et de crème fraîche.
C'est bon, sans le goût prononcé des tripes à la mode de Caen. Lorsque j'ai fini ma soupe, je racle l'intérieur de mon pain surprise, la mie est délicieuse, trempée de soupe. Dana ne résiste pas non plus.
Nous ressortons du restaurant, grand éclat de rire lorsque Dana, à ma suite, lance un « au revoir » en français au serveur avant de pouffer dans sa main. Elle propose un peu de shopping. Il faut dire que le froid est vif et qu'un centre commercial est l'endroit idéal pour se réchauffer. Enfin, si on veut, vu que Dana m'entraîne dans la boutique de la seule marque de lingerie roumaine, Jolidon, et que, délaissant le body à ficelles dans lequel je ressemblerais à un rôti, je jette mon dévolu sur un superbe ensemble et finis dans la cabine d'essayage. Pour le prix d'un soutif en France, me voilà parée d'un beau 3 pièces.
« C'est l'heure du dessert » dit Dana. Je ne peux plus arquer après ma soupe de haricots mais nous revoici devant l'auberge des Haïdouks, entrevue un peu plus tôt. Dana m'explique que les Haïdouks étaient des voleurs qui prenaient aux riches pour donner aux pauvres. Un Robin des Bois roumain, en quelque sorte. Toute de bois verni, les guirlandes de loupiote de l'auberge invitent à y entrer. « C'est mon restaurant préféré, je dîne souvent là avec mes collègues » dit Dana. Les murs sont décorés de poteries, de peaux de cuir et de costumes traditionnels.
Nous sommes frigorifiées. Je dédaigne la terrasse intérieure pourtant seule zone non-fumeurs et préfère me plonger dans l'ambiance de la salle. Les hauts parleurs diffusent des cantiques de Noel. De l'autre côté de la salle, un groupe d'hommes regarde la télé. Tout le mobilier est en bois, d'une belle couleur de miel. Des bocaux de condiments sont alignés sur les étagères et des grappes d'oignons pendues le long des murs. On n'a plus envie de quitter cet endroit. L'attente est longue dans les restaurants roumains et pendant que je filme et prend des photos, Dana parcourt un dépliant sur la ville « Sur 396 maisons de Râmnicu Vâlcea, 325 ont été rasées. Dis-lui ce que c'est, le communisme ! »
Je pensais manger un dessert et voilà que la serveuse pose devant nous une sorte de kefta. « C'est un mici, pour que tu goûtes », explique Dana, un mélange de viande hachée de porc et de bœuf. Au secours, j'ai plus faim, moi ! Mais comment refuser quoi que ce soit à ses yeux pétillants et so sourire enchanteur ? Je le mange mais n'en garderai pas un souvenir ému. En revanche, quand la serveuse pose devant moi un papanasi à la confiture de griotte (ça se prononce papanache), c'est autre chose ... Qu'est ce que c'est bon, ce truc !! La pâte est moelleuse, la crème savoureuse et légère, je me régale.
Sur le chemin du retour, Dana me fait découvrir son église. C'est sombre, intime et dépourvue de bancs, une église orthodoxe. Il fait nuit lorsque nous regagnons son appartement douillet. Dans un parc, les familles se pressent autour des décorations de Noel. Les enfants d'ici ressemblent à tous les enfants du monde, ils sont juste un peu plus emmitouflés.
Une de ses amies nous a laissé un plat de chou farci. Assez pour 6 personnes, au moins. Après ça, je propose à Dana de regarder ensemble « Nous nous sommes tant aimés » d'Ettore Scola, que j'ai amené dans mes bagages. Allongée sur le canapé à côté de moi, elle confirme que je suis, désormais, Cellequiapportelesommeil ....
Le lendemain, le cochon est dans le coffre, les valises aussi. Anka nous conduit tambour battant jusqu'à l'aéroport de Bucarest où moi, la française, je regarde partir mon amie roumaine qui s'envole pour la France où elle passera les fêtes. "C'est drôle, non ?" dit Dana.
En la regardant s'éloigner, sa valise à la main, je me sens soudain seule et triste. Heureusement, après moins de trente minutes d'attente, mon téléphone bipe, comme convenu. Costel, mon taxi attitré, me tire enfin de mes pensées noires. "
09:07 Publié dans Rencontres | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : amour, amitié, la jolie fiso et la rencontre avec l'âme roumaine
08/01/2010
cellequiapportelesommeil(1)
Avant de partir pour la France, j'ai eu la visite-éclair de la jolie Fiso (j'ai maintenant compris pourquoi ce surnom... ) "Un jour, m'avait-elle dit, un jour je viendrai te voir en Roumanie". Et ce jour-là je me suis rendue compte que, vraiment, "elle n'a qu'une parole". De plus, elle possède des pouvoirs magiques: celui d'engendrer des moments délicieux, celui de vous remonter le moral et...celui d'apporter le sommeil. Comme lhommequiapportelesommeil dont je vous ai déjà parlé. J'ai savouré la force de ses propos, la fermeté de ses idées, les instants de concentration positive. J'ai admiré sa démarche marquante et chaloupée, son rire et ses yeux verts. Son humanité sans faille et la douceur qu'elle émane.
Et je n'ai même pas pleuré en la quittant. Car je vais bientôt la revoir.
Elle a déjà raconté sur son blog son échappée roumaine. Pour les autres, je me suis permis de lui piquer deux-trois notes ; ) http://2yeux2oreilles.hautetfort.com/
" Chez Dana - De Bucarest à Râmnicu Vâlcea
« Je t’attends devant le bureau d’information, à droite ». Elle discutait avec un grand jeune homme brun, j’ai reconnu immédiatement ses cheveux blonds, impeccables et ses yeux d’un bleu perçant. Dana m’embrasse, présente Adrien, le fils de sa meilleure amie et notre chauffeur pour la journée. Nous rejoignons le parking où nous attend la Mégane de Dana, qui fut blanche dans une autre vie. Je ris « Ah ben ça alors ! Je ne suis pas dépaysée, je passe ma vie dans les Mégane ! »
Adrien se perd dans la ville, s’engage sur l’avenue principale de Bucarest, qu’on appelait autrefois « le petit Paris » et cela donne l’occasion à Dana de se replonger dans ce qu’elle appelle « sa vie estudiantine ». Nous longeons un parc magnifiquement illuminé de décorations de Noel, où se pressent des familles emmitouflées dans des manteaux à moumoute. Là à droite, elle montre son université et le foyer où elle a vécu, ici à gauche c’est la résidence du président et en face, le Jardin Botanique. La nuit est déjà tombée quand nous quittons les avenues embouteillées pour avaler lentement nos 200 kms. Peu d’autoroute, la neige et lorsque nous attaquons la colline noire, beaucoup de camions et de voitures qui traversent la ligne blanche et se rabattent juste devant nous, forçant Adrien à piler. Je comprends mieux que Dana rechigne à conduire.
Assises toutes les deux à l’arrière, nous faisons plus ample connaissance, parlons des blogs, bien sûr, et des amis communs, elle veut savoir l’âge des uns et des autres, comment sont ceux que j’ai rencontrés. Son français est aussi parfait à l’oral qu’à l’écrit et son accent charmant car elle roule les R. J’ai hâte d’arriver car j’ai passé la journée assise. C’est ma première fois en Roumanie et je suis totalement ignorante de ce pays.
Nous voilà enfin arrivés à Râmnicu Vâlcea, sa ville. Non pas celle de ses origines mais celle où elle s’est établie après la Révolution. Son immeuble est « moche », comme elle dit, les boîtes aux lettres étonnantes et son appartement très chaleureux, d’une superficie similaire au mien, à Paris.
Sur son lit, une grenouille verte, peinarde et au-dessus, sa collection de clochettes. Je lui demande de me montrer les fameuses sandales jaunes.
Finalement, je suis trop fatiguée et il fait trop froid pour sortir. Nous nous attablons dans sa petite cuisine, devant les roulades qu’elle a préparées. En dessert, un énorme tiramisu fait maison – supposément pour 2….- et de petites douceurs, offertes par Oh!91, et que j'ai ramenées de France.
Je vais me coucher tôt, je dois me reposer car demain, sortie dans le grand froid, Dana va me faire découvrir sa ville.
à suivre..."
18:19 Publié dans Rencontres | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : la jolie fiso et la rencontre avec l'âme roumaine
06/01/2010
Dana, la maudite
Pendant le temps où je ne vous parlais pas, j'ai fait plusieurs rencontres, plus ou moins réelles, plus ou moins imaginaires, comme tout ce qui s'écrit sur ce blog d'ailleurs, mais tellement évidentes, précieuses , solides.
De celles qui se scellent en un instant et sont programmées pour durer...
Aujourd'hui, je vous confie celle avec Charles qui, la nuit de 21 décembre, dans plusieurs failles spatio-temporelles, a rencontré plusieurs de ses amis de blog.
Certains l'auraient déjà lu chez lui...
http://monjardinsecretvraimenttressecret.blogspot.com
Fatiguée après le voyage de presque trois heures, elle attendait calme, un peu absente, son tour pour la vérification de routine des passeports. Elle n'aimait pas l'aéroport de Francfort, trop grand, trop aliénant à son goût, de plus, cela lui rappelait un autre départ, vers le bout du monde et des souvenirs douloureux l'accablaient, liés à cette "mission" de presque une année, pendant laquelle elle avait failli perdre tous ses repères.
La voix dure du douanier la sortit brutalement de ses rêveries.
"What are you doing in France ? "
Elle n'en croyait pas à ses oreilles.
" I'am a free citizen, I can travel anywhere ,can I ? "
L'officier, méchant, la regarda d'un air limite méprisant. Il n'avait pas l'habitude d'être contrarié.
"Can I see your ticket and your Identity card ? "
Elle lui tendit le ticket, mais ne voulut pas lui présenter d'autres pièces d'identité. Elle était rebelle et têtue quand on lui marchait sur les pieds.
Soudain, elle entendit derrière elle une voix feutrée.
"Je peux vous aider, Madame ?"
Elle se retourna et vit un bel homme à la hauteur de cette voix que l'avait fait tressaillir. Des mèches de cheveux frisées et un peu désordonées, sel et poivre, tombaient sur deux yeux verts et elle pensa, un instant, que son regard était comme une source de chaleur où réchauffer des larmes et des soupirs.
" Je ne comprends pas l'attitude de cet officier, martela-t-elle."
Il prit les devants, montra un papier au douanier et récupéra le ticket et le passeport de Dana, en y jetant un regard furtif.
"C'est étrange, on est nés le même jour. Seulement, je suis un peu plus âgé. J'aurai 47 ans bientôt. "
Elle sourit et pensa qu'il ne faisait pas son âge. Mais, comme elle détestait les clichés, s'entendit dire :
"C'est fou comme vous me rappelez quelqu'un. Pas forcément physiquement, car je ne l'ai jamais rencontré "en vrai", mais dans l'attitude, il a lui aussi qeulque chose de noble, d'aristocratique, comme s'il venait de loin... Toujours poli et à l'écoute, bref, une présence rassurante, apaisante avec, par ailleurs, un air espiègle et coquin. Juste pour pimenter un peu les échanges."
"Mais je dois partir là. On annonce mon avion. "
" Dana, est-ce que je pourrais avoir votre numéro de téléphone ?"
Dana sourit.
" Je ne vous le donnerai pas. Pour plusieurs raisons. La plus importante : je suis maudite. Je bouleverse la vie des gens. Et puis, vous devriez l'avoir déjà appris " les femmes qui aiment sont dangereuses."
Elle lui adressa son meilleur sourire, l'enveloppa une dernière fois dans son regard bleu comme pour lui ménager un coin à part dans sa vie et s'en alla dignement, le dos arqué sur ses talons hauts.
"Je crois que c'est déjà fait. " se dit-il en la regardant s'éloigner et s'évanouir comme le panache blanc derrière les avions...
21:14 Publié dans Rencontres | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : vidéo, moments in time qui se meurent doucement
05/01/2010
el desierto
Pour elle... je reédite cette note, avec une traduction offerte par celui chez lequel je l'ai écoutée pour la première fois. Un monsieur tous les jours, bizarre et attachant. Je n'ai compris qu'hier pourquoi des visiteurs arrivaient sur mon blog en tapant son nom...Chienne de vie, quand même.
Comme souvent, j'avais osé glisser mes mots dans les siens, car j'avais l'impression de m'entendre parler...
«Je suis venue dans ce désert pour rire de ton amour
Car le désert est plus tendre et l'épine m'embrasse mieux
Je suis venue au centre du néant pour hurler
Que tu n'as jamais mérité ce que j'ai tant voulu donner
Je suis venue en courant… En t'oubliant
Embrasse-moi oiseau, n'aie pas peur , colibri
Je suis venue enflammée dans ce désert pour brûler
Car l'âme prend feu quand elle cesse d'aimer.»
quand l'espoir s'avère tout à coup insensé
quand le rêve éclate en mille morceaux sur le plancher
elle referme doucement le livre et déserte le conte de fées
seule et fière elle s'avance nu-pieds sur le sable brûlant
elle n'a guère besoin de son soulier de diamant
Elle ouvrira dans son corps des portes...
Pour voir les merveilles que cette passion aveuglante lui avait cachées
Pour toucher, pour goûter, pour sentir, pour écouter
Elle ira jusqu'au bout de l'histoire cette fois
Elle VIVRA
23:10 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : lhasa de sela, amour, désamour
04/01/2010
in the mood for...
12:51 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : voeux, amour, amour et plus si amitiés
24/12/2009
Baby, it's cold outside...but...
Merci pour vos commentaires, merci pour vos passages et vos pensées
qui ont fait leur effet "petite madeleine" et ont remis du feu dans l'âtre.
Il y a dans la ville rose, comme partout, de l'effervescence dans l'air
et une atmophère propice à étancher notre soif de rituels.
Aligot, tartiflette, esgoulade, pain d'épices, macarons, bûche, guirlandes, manèges,
tariquet, galette, pain aux figues, mimolette, neige,
tout est bon pour s'émerveiller !
On frôle du doigt le bonheur, délicatement,
pour ne pas en enlever la touche de magie, l'émerveillement...
Mais c'est Noël! Un jour de fête, de charité, de joie. Allumons la flambée, sortons les dindes, le gibier. la charcuterie, les châtaignes grillées, les juteuses oranges... mangeons, dansons, rions! Une fois n'est pas coutume! Et la vie est si dure...
14:04 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : noël, amitié, amour, magic
11/12/2009
envol
Mes très chers,
ce sera, je crois, la dernière note de cette année. Ce week-end j'ai de la visite (je vous en parlerai après) et lundi je m'envole vers la France. Je vais vers le Sud pour retrouver mon Nord. L'année passée Grinch a volé mon Noël. Il a fait taire les chants, il a arrêté les manèges et éteint les lumières, il a démoli les murs de mes rêves.
J'ai eu peur, j'avoue. Peur de commencer à détester cette période, peur de ne plus pouvoir rouvrir mon coeur, peur de m'aigrir. Je me suis rabougrie comme un arbre en hiver sous la grande main de la tristesse qui pressait, une fois de plus, sur mes épaules.
Mais hier, monhommelointain mais si proche m'a écrit " tu as un regard si innocent" et je me suis rassurée. Sa belle voix d'alcôve m'a purifiée du passé et sauvée de l'avenir. Une fois de plus, sa voix m'a recomposée et sortie de l'épouvante.
Il est, lui aussi, une sorte de codega -cette personne qui, dans la Venise médievale, marchait devant toi avec un réverbère pour te guider, pour tenir à distance les démons et les voleurs, pour te mettre en confiance et pour te protéger de l'obscurité.
Je vous souhaite donc des fêtes sereines et étincellantes,
des rencontres souples et riches de sens
des journées légères et flamboyantes
et je vous offre, pour changer, un petit texte que j'ai écrit il y a quelques ans en NZ :
"Vous avez certainement entendu le célèbre chant de Noël "On the first day of Christmas", la variante humoristique Maori est la suivante : " On the first day of Christmas/ My true love gave to me/ A pukeko in a ponga tree/ On a second day of Christmas/ My true love gave to me two kumara/ On the third day of Christmas... et ainsi de suite jusqu'au twelfth day of Christmas/ My true love gave to me/ Twelwe piupius swinging/ Eleven haka lessons/ Ten juicy fish heads/ Nine sacks of pipis/ Eight plants of puha/ Seven eels of a swimming/ Six pois a twirling/ Five-big-fat-pigs/ Four huhu grubs/ Three flax kits/ Two kumara/ And a pukeko in a ponga tree".
Et maintenant les explications.
Si on demande à un néo-zélandais le nom d'un oiseau il répondra certainement: pokeko. C'est une sorte de poule au bec rouge et aux ailes bleues que l'on voit partout, dans l'herbe, surtout dans les régions marécageuses.
Le ponga tree est la fougère argentée, on la trouve le long du pays, dans les régions boisées. Ses propriétés antiseptiques sont reconnues et son tronc vénimeux était utilisé en temps de guerre.
Kumara , la patate douce, a été apportée en Nouvelle- Zélande par les premiers waka ( barques) et cultivée par la suite avec art. Ses qualités: zéro cholesterol, zéro graisse, très peu de sodium. Une excellente source de calcium, de potassium et de vitamines.
Flax kit est un petit panier et les huhu grubs sont des insectes néo-zélandais qui vivent dans des arbres sans vie et contribuent à leur pourrissement. Ils mesurent environ quatre centimètres et sont mûrs après deux-trois ans. On dit qu'ils sont déliceux grillés et avec de la crème, mais je n'ai aucune envie d'en goûter.
Le big- fat- pig vous le connaissez , c'est le porc que l'on mange à Noël dans certains pays, inutile de donner des explications.
Les poi sont des balles blanches que les femmes Maori font tourner avec beaucoup de grâce et qui, autrefois, étaient utilisées dans les entraînements pour les combats. C'est aussi le nom d'une danse culturelle que vous pouvez apprendre en allant sur le site http: // www. homeofpoi. com /lessons/poi_lessons.php
Les eels sont des anguilles : la légende dit que Maui ( celui qui a pêché l'île du Nord et a fait beaucoup de prouesses) s'est fâché contre le dragon des eaux parce que celui-ci avait séduit sa femme pendant qu'elle se baignait , alors il l'a coupé en morceaux. Mais comme le dragon était immortel, chaque morceau est devenue une créature, la queue, par exemple, tombée dans l'eau s'est transformée en anguille.
Puha est une petite plante, très riche en vitamine C, qui ressemble à la laitue, aliment essentiel de la cuisine Maori.
Autrefois délicatesse de cette cuisine, pipi est une petite huître qu'on peut manger directement dans la mer.
Ceux qui ont des estomacs sensibles devraient éviter les têtes de poisson - fish heads- éventuellement les remplacer par une bouillaibaise , miam.
Haka c'est la danse traditionnelle Maori jouée d'habitude par les Maori avant les combats , afin de démontrer aux adversaires leur pouvoir et leur détermination.
Piupiu c'est toujours une fougère utilisée comme remède pour des problèmes dermatologiques ou intestinaux.
Tena koutou , tena koutou, tena koutou katoa!
A tout le monde, d'ici , d'ailleurs, de l'au -delà!
Je vous embrasse fort, je vous donne rendez-vous au mois de janvier !
Et, bien sûr, une séquence de mon film préféré de Noël : )
22:02 Publié dans parfums de vie | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : amour, amitié, fêtes
07/12/2009
romanian rock'n roll
Hier, Virginie et ce matin, Didou ont pensé à moi. Ils ont lu ou entendu parler des élections présidentielles. Pendant toute la nuit et jusqu'à 14 h, le score n'a arrêté de désigner tantôt l'un tantôt l'autre des candidats comme "heureux élu". Un rock'n roll endiablé qui a fait couler des larmes, de la sueur et des mots vénimeux ou enjoués. Le président actuel a remporté une victoire assez surprenante, même si très fragile. Il paraît que c'est, au fait, la victoire du citoyen contre la plus grande alliance politique de circonstance de notre histoire récente, qui ne repose pas, évidemment, sur de bases honnêtes. Mais ça peut être aussi la peur du retour des anciens "rouges " surtout si l'on pense que ce sont les Roumains de la "diaspora" qui ont décidé du résultat. Ceux qui, pour une raison ou une autre, ont déserté le pays, se sont résolument tournés vers la droite. Peut-être voit-on mieux de loin. Quant à moi, je me suis, une fois de plus, remise à mon maître de pensée, Petre Țuțea, et à ses 332 "paroles mémorables", de petits diamants de pensée polis avec passion, souffrance et intelligence et que l'on se doit d'appréhender avec humour et bonne foi, même si, par ailleurs, on peut les trouver contestables. Leur but premier est celui de nous protéger des faux-semblants et , parfois, des excès qui guettent en chacun de nous. Celui de nous rappeler que, être libre, c'est de réfléchir par nous-mêmes, car, dans ce cas, même l'erreur est plus supportable.
Je vous livre une de ces paroles, réflexion d'un Socrate autochtone qui se pensait culturellement européen et spirituellement un bon paysan roumain des confins des Carpates :
" Pendant ma jeunesse, j'ai été un homme d'extrême gauche. A l'âge mûr, je suis devenu un homme d'extrême droite. A présent, je me console avec ma qualité de Roumain entier. "
Et pour nous dérider un peu, une chanson fleur bleue d'un groupe roumain qui promeut un style etno-pop-rock, clin d'oeil à JanSheng dont l'univers, "un autre regard de J and J" , vaut le détour :
HARA- CINE ?
"Qui rêve avec toi jour et nuit ?
Qui te compte les étoiles quand tu as du mal à t'endormir ?
Qui t'emmènerais loin, sur un nuage ?
Qui tu dis : tu me manques, tu me manques ?
Qui sévit sur ton chemin quand tu t'y attends le moins ?
Qui rit et pleure avec toi et te dis de tout pardonner ?
Qui te promet d'être toujours là
près de ton coeur, près de toi ?
Qui promène ses doigts dans tes cheveux ?
Qui te serre fort quand tu as peur ?
Qui te promet d'être toujours là
près de ton coeur, près de toi ?
Je n'attendrai pas de te voir venir,
je te chercherai,
Je n'attendrai plus que tu disparaisses,
je viendrai te chercher..."
13:37 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : élections présidentielles, petre tutea, hara
05/12/2009
plus Européen tu meurs...
Lorsque ma fille a été invitée pour la première fois à un dîner de Français, on lui a posé toutes sortes de questions plus ou moins saugrenues sur ses origines, sur son pays:
Est-ce que les Roumains ont encore des rideaux en dentelle ? " (Oui, certains )
Est-ce qu'il y a encore l'Armée Rouge chez vous ( ??? )
Est-ce qu'il y a beaucoup de chiens errants ? ( Oui, assez, parce que pendant le communisme on a démoli les maisons des gens, les obligeant ainsi à vivre dans des "barres" construites pour des paysans délogés en ville, auxquels on avait confisqué les terres et offert du travail dans les usines florissantes de notre pays )
Ma fille, avec son sourire craquant (hérité de sa mère) répondait poliment dans un français impécable touché d'un petit accent (oh, comme c'est mignon vot'accent slave ! ) . Je l'avais prévenue sur certains aprioris, sur certains clichés. D"ailleurs les Roumains ont eux-mêmes apporté leur pierre à une certaine image. Il suffit de penser à des films tels "Je vous trouve très beau" où la directrice d'une agence matrimoniale affirme que "ces Roumaines sont prêtes à tout pour épouser un Français" ou bien "California dreamin" où l'on voit à la fin des filles en pleurs regarder niaisement s'éloigner les soldats américains...
Est-ce que vous faites le tri sélectif ? OUIIIII !
A partir du 1er décembre, je ne sais même plus comment me débarasser de mes ordures. Il y a des indications à l'entrée de l'immeuble, mais ma mémoire est de plus en plus défaillante par les temps qui courent. Il me faudrait plusieurs récipients et une chambre spéciale pour y parvenir : déchets récyclables dans les europoubelles : ) , les organiques dans le containeur gris, cartons -cloche jaune, bouteille en verre, ca dépend, marron-cloche marron, vert-cloche verte ...
Je vous fais un dessin !
Allez, je m'en vais calculer mon empreinte de carbon et je laisse la parole à ma fille, seule représentante de la...France à un stage d'été en Slovénie :
I guess that sometimes I can get really confused about who or what I am. It is the natural innevitable path of any "immigrant", I have chosen my burden freely and I don't mind carrying it. But I am the only representant of FRANCE at a International Environmental School, I was granted an important FRENCH scholarship who permits me to share ideas and develop a sustainable conscience regarding resources' management on FRENCH's territory. So how much of a Romanian does that make of me? Did I claim to be French as a form of the respect I have for their support? Do I necessarly have to fit a pattern? "
P.S.- La chanson n'a rien à voir avec la note ou peut-être si, peu importe en tout cas, c'est un petit cadeau pour une très chère amie de blog .
19:24 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : rire en roumanie, vidéo, antony