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06/05/2010

C'est pas drôle ! Ou si ?

L'autre jour, plusieurs élèves de la terminale entraient en salle un large sourire limite niais affiché sur la frimousse. A mon grand étonnemment, j'avoue, car, quelque adorable que je sois  :  ), à 8 heures du mat' ils ont souvent la tête de quelqu'un qu'on a avec effort arraché aux bras de Morphée et je dois redoubler d'efforts et afficher un enthousiasme à moitié feint (ben oui, j'ai aussi sommeil à cette heure-là ! ). Mais ce matin, on dirait que quelqu'un leur avait fait avaler une potion magique, car ce n'était ni vendredi, ni jours de cours abrégés pour des raisons d'exams.

 

Après dix minutes j'ai cédé à ma curiosité et j'ai demandé quelle était la cause de cet état de béatitude.

"Il y a dans la cour un petit hasky qui a les mêmes yeux que vous !"

Ah bon ! Je me suis rapprochée de la fenêtre comme si de rien n'était . Plusieurs potaches s'affairaient autour du petit chiot, et depuis cette hauteur je n'ai donc rien aperçu. J'ai dû attendre la récré, où j'ai appris qu'il venait d'être adopté par une élève dont la mère était venue le chercher. De retour à la maison, j'ai googleïsé car cette histoire d'yeux me taraudait . Le voilà donc, le fameux husky :

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Je ne sais pas si j'ai les mêmes yeux, je vous laisse juger, mais je me retrouve dans certains traits de son tempérament :
"Le husky sibérien est d'un tempérament très agréable, affectueux sans être obséquieux. Ce caractère agréable et amical est vraisemblablement un héritage ancestral, étant donné que les chukchies tenaient leurs chiens en haute estime. Ils les logeaient avec la famille et encourageaient les enfants à jouer avec eux.

C'est un chien alerte, qui cherche à plaire et qui s'adapte facilement. Les huskies sont des chiens extrêmement intelligents et indépendants. Ils peuvent être très têtus, étant donnée leur fonction initiale, et ils s'ennuient facilement. Ce caractère indépendant et entêté peut parfois mettre votre imagination à l'épreuve".

 Quoi qu'il en soit,  j'ai été ravie d'apprendre que le "nôtre" ne va pas finir errant sur les trottoirs, comme tant d'autres abandonnés pendant le communisme, à cause des multiples démolitions.

Je me rends compte, en écrivant, que c'est l'excuse que je balance à des amis lointains qui s'étonnent de les voir et entendre ( sourire) surtout la nuit. Mais vingt ans sont passés depuis et on n'a rien fait pour eux, à part quelques campagnes de "sensibilisation" et quelques chansons et pubs débiles. 

A cette époque où tout part en vrille chez nous, on parle de plus en plus d'euthanasie. Solution rejetée par la majorité des Roumains. Mais leurs voix seraient-elles assez fortes face à l'entêtement des autorités ? Qui doivent aussi respecter le point de vue de ceux qui ont été mordus, agressés, ceux qui ont peur de laisser les enfants jouer dehors dans certains quartiers...

Dur de choisir, de trancher...

Pour dédramatiser, vous pouvez faire un tour chez Fiso, elle a failli laisser ses mollets aux griffes des chiens :

http://2yeux2oreilles.hautetfort.com/archive/2010/04/20/o...

Et moi donc, husky ou pas ?

 P.S.- Merci pour la photo : )

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24/04/2010

flash forward

Je reviens en douceur réinvestir ce mien espace que j'ai delaissé pour quelques jours au profit d'une rencontre avec mes deux copines que vous connaissez déjà, Fiso et Bougrenette. Une rencontre d'où l'on s'en sort comme d'une virée entre amies, un peu fatigué, mais grisé de fous rires, d'émotions qui sévissent , de musiques, d'envies et de liens rassurants qui se tissent. Une rencontre dont je vous parlerai peut-être encore les jours à venir, quand je n'aurai plus la tête ailleurs, mais que j'ai savourée au jour le jour comme ces bonbons d'un fameux chocolatier belge que j'ai reçus en cadeau (oui, encore un et tant d'autres ! ).

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En l'ouvrant, impossible de ne pas penser à la fameuse réplique de Forrest Gump, " life is like a box of chocolates, you never know what you're gone get" .
Oui, savourer, était le mot d'ordre. Les sourires contagieux, le franc-parler, la carte très nature de la "Casa Vâlceană" et de l'Auberge des Haïdouks. Un carton ! Rassurez-vous, on a jeté le dévolu sur des recettes goûteuses, mais très nature friendly ; )
Ce fut aussi l'occasion, pour elles, de découvrir l'âme roumaine qui parfois a fait briller leurs yeux. Les miens aussi d'ailleurs.
Et j'ai vu leur regard s'assombrir à la diffusion du  sketch d'un comique français sur le "salut roumain" ( je ne vais pas m'attarder là-dessus, j'ai aucune envie de lui faire de la pub).
On a tous des préjugés et de telles rencontres ont, entre autres,  la vertu de les infirmer. Surtout lorsque l'on fait preuve d'ouverture d'esprit, et que l'on regarde avec des yeux neufs qui permettent de comprendre, sans juger, des réalités qui ne sont pas issues des manuels poussiereux.
Et avec une pointe d'humour, un de vraie qualité, celui dont parle Radu Mihăileanu, le réalisateur du film "Le Concert" que certains d'entre vous ont déjà vu et apprécié.
" L'humour que je préfère est celui qui est une réponse à la souffrance et à la difficulté. Pour moi l'humour est une arme joyeuse, ludique et intelligente -une gymnastique de l'esprit- contre la barbarie et la mort, une fracture de la tragédie qui en est sa soeur jumelle. [...] C'est, pour moi, la plus belle manifestation d'énergie humaine. "
C'est vrai que la limite entre humour, sarcasme, ironie et méchanceté est fragile et ce qui fait rire un peuple ne fera pas forcément rire un autre. Je ne fais certainement pas partie de ceux qui pensent tout bas et j'ai déjà bien souffert de mon côté grande gueule. Mais je ne sors l'épée que lorsque l'adversaire le vaut.
Pour revenir au film, il n'effacera sûrement pas l'image de la communauté rrome, de certains de ses membres qui ont choisi de gagner leur vie d'une manière guère respectable, mais il en présente aussi l'envers, en nous faisant écouter des musiques qui font frissoner dont certaines jouées par des membres du Taraf des Haïdouks de Clejani.
La scène où Gheorghe Anghel- "Dl.Caliu"-  affronte la diaphane vedette française, c'est de l'art à l'état pur.
La vie n'est jamais simple, ni linéaire. Mais elle a des pics. Des pics de beauté et d'émotions comme les mélodies interprétées par ces rromes que l'on pourrait écouter sans se lasser, attablés dans un petit auberge des pieds des Carpates, en bonne compagnie, devant des crêpes gratinées aux arômes vanillés.
Allez, je me rends compte que cette note est assez décousue, mais le coeur y est.
Et j'aime beaucoup le salut français, un, deux, trois (voire quatre) bisous...soleil !
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16/04/2010

Thelma, Louise, Dana

Vous connaissez déjà un peu mon penchant vers une approche un peu décalée de l'enseignement des langues. Hier, par exemple, je me suis servie de la chanson du groupe Indochine, "J'ai demandé à la lune", je vous l'accorde, il n'a rien de transcendant, mais on a passé un bon moment et l'accord du participe n'a plus été ressenti comme une corvée. De plus, on en a profité pour faire un peu de conversation sur l'incontournable thème de l'amour.

Conclusion : les filles ne demandent pas la lune. Les garçons ne la regardent pas, ils ont d'autres chats à fouetter.

La semaine qui touche à sa fin fut aussi riche en surprises et en cadeaux.

Un arrivé directement de Jérusalem :

 

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Un autre fignolé par les doigts d'argent de ma Jeanne (vous remarquerez, à côté de la breloque avec mon nom, comme elle connaît bien ma passion pour les petites cloches et mon addiction aux chaussures ) :

 

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Une sorte de parchemin, offert par deux anciennes élèves qui ont absolument  tenu à me revoir :
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Sur le parchemin, un de ces textes assez cliché et passe-partout, mais qui ont, quand même, le temps d'un instant, la vertu de nous rappeler pourquoi on continue sur ce chemin alors que tout semble s'effondrer autour :
"Le professeur moue l'apprentissage en aventure, la difficulté en défi et se réjouit de chaque question. "
Je me suis souvenue le livre de G.Steiner, l'un des peu d'écrivains qui possèdent trois langues maternelles et de son livre autobiographique "Errata". J'ai retenu pour vous deux de ses aphorismes. Le premier sur la relation avec les professeurs qu'il compare avec
" la représentation scénique de l'amour désintéressé"
et un deuxième sur l'essence de la vie :
" Je suis incapable de renoncer à la croyance selon laquelle les deux miracles qui motivent l'existence des mortels sont l'amour et le temps verbal futur ".
Je formule pour vous le voeu que tous les deux vous soient doux...
Tout cela pour vous dire que je vais encore déserter le blog pour quelques jours.
Au moment où je rédige cette note, Fiso et Bougrenette se dirigent vers moi. Elles doivent arriver d'un moment à l'autre.
Je leur consacrerai donc tout mon temps libre.
Vous voyez, un autre cadeau, vivant, cette fois que j'ai hâte de serrer dans mes bras...
Je vous embrasse et je vous laisse écouter cette version inouïe et rigolotte d'une chanson que beaucoup d'ados roumains et du monde entier ont apprise à l'époque : "Dragostea din tei" (L'amour des tilleuls ) . Ce n'est pas encore de saison, mais cela ne va pas tarder.
A bientôt, stay tuned  !

 

 

11/04/2010

la maison du bonheur

Lorsqu'il y a quinze ans mes amis ont quitté leur appart pour s'installer dans une grande maison de plus de 200 m. carrés, JL m'en a envoyé quelques photos pour que je puisse les y situer. Au dos d'une des photos c'était écrit : "C'est la maison du bonheur. Je suis sûr que tu aimeras."

 

 Pour s'y rendre, en partant du centre-ville, on emprunte quelques ruelles, ensuite on traverse le canal des deux mers qui, surtout par les matins froids et brumeux, semble irréel. La jolie passerelle réservée aux piétons  est comme une frontière : avant de la franchir on est dans l'univers du travail, des contraintes,  du tourbillon des problèmes du quotidien, après l'avoir franchie on est "chez soi". L'esprit délimite ainsi l'espace en lieux hostiles et lieu accueillant, lieu où se consomme un bonheur sans cesse renouvelé.

Au détour d'une ruelle  au nom oriental, on aperçoit une maison peinte en jaune soufre qui lui donne un air florentin. Pour que l'illusion soit totale, mes amis y ont planté deux cyprès. Une fois le portillon passé, ou oublie la rue, les passants, la ville. Dans les beaux jours, des merles, des étourneaux, des rouges-gorges, des moineaux viennent chercher leur pitance dans le jardin. Ils s'envolent dérangés par notre présence, mais reviennent aussitôt  et se remettent à piailler frénétiquement.

Mais en ce jours de début d'allégresse printanière c'est surtout à leur jardin, à leurs plantes que je pense.

Dans un superbe vase bleu à poignées, une hellébore cueillie dans la Sierra de Guara. Une plante qui passait jadis pour guérir la folie, celle-là même dont le Lièvre de la Fontaine conseille à la tortue d'user pour se purger lorsque celle-ci annonce qu'elle compte bien battre à la course le véloce animal. Une plante peu frileuse qui ouvre ses fleurs en hiver. Après, c'est une splendide bougainvillée plantée dans un grand pot en céramique jaune qui prend le relais. D'après mon ami, aucune fleur n'a, comme celle-ci, la faculté d'accrocher la lumière. Hélas, elle craint le gel et le froid, alors ils sont obligés de la mettre à l'abri pour l'hiver dans une petite cave.

Lorsque le printemps annonce son installation "pour de bon", les week-ends et les fins d'après-midi sont consacrés au jardin pour rempoter les autres fleurs qui ont passé l'hiver  à la cave. J'en ignore le nom, mais la femme de mon ami les connaît sur le bout du doigt car elle est passionnée de jardinage. Quant à lui, il se contente des tâches sans noblesse : mélanger terre, fumier, tourbe et autres composts pour en ressortir les mains noirs et les reins brisés. Mais il peut pas refuser à sa charmante épouse de l'assister dans ses travaux, surtout que dans quelques semaines il aura le plaisir d'admirer le résultat de leurs efforts !

"Cultiver son jardin". Jamais ces mots n'ont eu autant de poids que lorsque je traînais dans cet endroit que mes amis chérissent et où ils mettent de la passion. Il leur permet aussi de renouer avec le rythme des saisons...

Avec un Opinel hors-classe, J., en jardinier habile, taille attentivement un biseau franc et net, bien propre, au bout d'une tige qu'elle va bouturer: du soin apporté à cette opération dépend l'avenir de ce qui n'est aujourd'hui qu'un vulgaire bâton engourdi par l'hiver, mais qui porte la promesse d'un géranium ou d'une autre plante. A sa doigté elle doit ajouter cette lame parfaitement affûtée, tranchante comme un rasoir. Le couteau comme prolongement de la main experte... Du majeur, elle creuse un trou de quelques centimètres dans le terreau d'un petit pot en terre cuite. Elle trempe la tige biseautée dans une mystérieuse poudre marron, "hormone de boutourage", et le tour est joué.

Pour moi qui ne suis pas experte, au contraire, les fleurs sont souvent en danger avec moi, tout cela relève un peu de la magie.

La première fois que je leur ai rendu visite, j'ai eu l' envie inexplicable de m'acheter un couteau. Je ne connaissais pas les Opinel au manche de hêtre vernis, et ma déception a été vraiment grande que de voir sa lame si brillante au jour où l'on achète ternir au premier usage car l'acier n'est pas inoxydable.

Des années plus tard, on m'en a offert un autre, un Laguiole aux formes assez féminines et que je trimballe souvent dans mon sac. De temps en temps j'essuie sa manche, je frotte sa lame à la laine d'acier pour éviter qu'elle ne rouille.

Ce sont aussi mes souvenirs que je préserve pour qu'eux non plus ne rouillent pas.

Il y a des souvenirs dont on ne veut jamais guérir...

 

 

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06/04/2010

géographiquement vôtre

J'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur d'avoir paraphrasé le titre de la fameuse chanson de Léo pour mes élucubrations, mais je n'ai pas trouvé mieux en ce jour de vacances après deux jours fériés ; )

 

J'en profite, comme d'habitude, pour lire et tenir la promesse que je me suis faite : au moins un film par jour, j'ai un grand retard à rattraper (vingt ans presque ! ).

L'autre jour, je sors un titre au hasard, "The Brothers Bloom" ( "Une arnaque presque parfaite" ) :

"Deux frères sont spécialisés dans les arnaques de haut vol. Rien n’est impossible pour eux et les mises en scènes sont toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Lorsqu’ils s’attaquent à une riche héritière excentrique, ils ne se doutent pas qu’ils vont avoir à faire à une charmante manipulatrice qui cache bien son jeu. "

Mark Ruffalo et surtout le cher Adrien Brody, ça doit le faire. Je les suis dans leurs chausses-trappes et fausses pistes aux quatre coins du monde... A un moment donné ils s'envolent pour New Jersey . Je regarde, j'en reviens pas. Arrêt sur l'image. Retour. Play. Non, je rêve pas. Le fameux château de Peleș s'est déplacé en Amérique. Ou alors c'est l'Amérique qui est passée chez nous. Mon grand-père me racontait qu'après la deuxième guerre mondiale, beaucoup de vieux attendaient les Américains pour les délivrer de la peste rouge. Et voilà qu'elle arrive enfin. Avec ses missiles, avec son junk-food et  avec ses acteurs et réalisateurs.

 

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 Le château, situé près de Sinaïa, fut la résidence secondaire de l'ancienne famille royale, le roi Carol Ier et son épouse Elisabeth. A présent ils est revenu à son successeur, le roi Mihaï de Roumanie et la reine Anna. Roi sans pays et sans couronne, évidemment. Comme moi.

Je continue le visionnement, l'action se déplace en Russie. Seulement voilà, je reconnais le Casino du bord de la mer Noire, à Constanța. Et puis on s'étonne lorsqu'en entendant un Roumain parler français on s'exclame : "Oh, le joli accent slave ! "

 

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Je me souviens avoir déjà râlé lorsque l'on avait réalisé "Dracula" en ...Transylvanie, un pays qui n'avait rien à voir avec la Roumanie (alors que c'est une contrée de mon pays), et dont les habitants portaient des vetêments ringards comme les gitans et chantaient des musiques hongroises. Ou alors un autre navet , "La femme de l'ambassadeur" ou un truc pareil, qui présentait des femmes roumaines recouvertes de "batiks" que même ma grand-mère n'aurait jamais mis et enveloppées  dans des pardessus noir et gris et qui s'avançaient d'une manière titubante et peureuse.
Je demanderais juste à ces réalisateurs un peu plus de savoir, un peu plus de souci de documentation et de rigueur, un peu plus d'honnêteté intellectuelle. Car, de nos jours,  les Roumains possèdent presque tous une télé, une lecteur DVD et le sens critique qui, apparemment, leur fait défaut.
Bon, assez râlé, je fais juste une petite exception pour "Cold Mountain" filmé, lui-aussi, dans nos parages.
Parce que... Jude Law...
Et parce que... une histoire d'amour à tout épreuve...
Et parce que... le directeur de la photographie ne s'est servi que des sources naturelles de lumière (soleil, lune, bougies, feu et lampes à huile) ce qui m'a bien captivée à l'époque.

 

Je vous embrasse depuis mon Amérique des Carpates. Mais ne vous attendez pas à ce que je vous offre des hamburgers et du Coca-Cola si vous passez  ! Chez nous, on ne rigole pas à table, la preuve, ce petit repas offert hier par une de mes copines.

Bon appétit !

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27/03/2010

From Toulouse via Francfort

Quelques jours loin de l'écran et dédiés presque exclussivement à ma Diva franco-roumaine.

                                                                                          Ca pétille :

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Ca regorge de pralines et d'autres délices :
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Ca donne du piquant :
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Ca glousse, ça pouffe, ça se lâche, ça se défoule :
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A très bientôt, je vous embrasse.
"Le réel. Ils le prenaient comme un matériau brut, une pierre à tailler et sculpter, une glaise à pétrir et modeler, un corps à mettre en mouvement , en scène - théâtre et danse et chant mêlés. Le réel leur était une infinie invitation au songe et à l'imaginaire, une perpétuelle incitation à l'aventure, au désir , au voyage. " (Sylvie Germain- Nuit d'Ambre )

25/03/2010

tendance chocolat

                                         

 

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Tu vois combien d'offres alléchantes ?
Je t'attends pour leur donner ta touche d'ultime finesse.
Pour assouvir les songes gorgés de promesses.
Pour m'emporter dans ce monde chaleureux, profond, vanillé.
Pour m'offrir ta sève comme une potion ambrée.
Pour faire plier mon corps au gré de tes envies.
Qui s'en mourront doucement au creux de mes entrailles.
Mon corps fait des bonds dans ma poitrine.
Viens...il est impatient d'épouser le drappé de tes lignes
Et s'énivrer de l'exquise douceur qui en émane...

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=vxWoD01IKJA&feature=re...

21/03/2010

help : )

Vous vous souvenez du "Petit Nicolas" ? Il y a dans ce film Agnan, le chochou de la maîtresse, celui qui se roule par terre de peur de voir le docteur et qui ne se tait avant qu'elle ne lui promette de l'interroger en maths , " les fractions ? " demande-t-il frétillant d'avance. J'ai souri à l'époque, il me rappelait -toutes proportions gardées- un conte de fées roumain où le Beau-Vaillant refuse de naître jusqu'à ce que ses parents lui promettent "jeunesse sans vieillesse et vie sans mort".

Mais depuis quelque temps, un avatar d'Agnan rôde dans mon cours.

Toujours en premier rang, juste devant la chaire, toujours sérieux, les yeux rivés sur moi.

" Qui veut lire? " . Il lève la main.

"Qui veut passer au tableau ?" Il lève la main.

Lorsqu'une fille minaude pendant la lecture, il s'impatiente "allez, on perd notre temps".

N'oublions pas ses questions. "Pourquoi écrit-on  qui ont mais qu'ont ? " , "Pourquoi ne fait-on pas la liaison entre mais et est ? " , " C'est quoi la voix factitive ? " " Et l'imminence contrecarrée ?"

J'ai beau lui dire que l'imparfait du subjonctif n'est guère utilisé dans la langue parlée, il veut maîtriser toutes les règles de la concordance.

Avec mon sourire habituel, je lui explique patiemment, au grand désespoir des autres, les matheux qui, tout en aimant le français ( ; ) , ne sont pas curieux de toutes ses subtilités. 

L'autre jour, après avoir expliqué la formation des adverbes de manière (règle, exception, exception de l'exception !!! ) , j'eus à peine le temps de me retourner triomphante vers eux que la voix de mon M. retentit encore une fois : " C'est tout ? Y en a pas d'autres exceptions ? "

Alors, de grâce, filez-moi quelques idées, quelques astuces, quelques questions, n'importe,  pour assouvir la soif de mon élève et lui donner du fil à retordre et qui m'assurent un peu de répit  le temps qu'il rumine.

Bon, en attendant demain, le jour où j'affronterai à nouveau mon cher M., n'oublions pas qu'IL est enfin là- 22 degrés aujourd'hui chez moi !  - et qu'il incite à un esprit falbala.

Allez, c'est reparti pour des musiques qui boostent, le vertige du glamour, les ondes sensuelles qui forcent les portes et quelques rouleaux zen de printemps pour couronner le hype.

 

 

18/03/2010

oups...I did it again !

Breaknews : pour mes amis blogueurs de OB,  je ne peux plus, pour l'instant,  vous laisser des comms depuis chez moi, tout se bloque dès que je clique sur le lien.

Un nettoyage de printemps s'impose !

Après que j'irai mieux. Vous allez me prendre pour une abrutie, mais j'ai encore attrapé froid, comme je suis pas discipliné, "ce qui fait mon charme" (Merci Ed  : ) ) c'est en plein milieu de la semaine cette fois-ci !

Sinon, une élève m'a apprise hier , pendant que l'on parlait gastronomie et convivialité, qu'aux Etats Unis, lorsque l'on demande le sel on reçoit aussi le poivre, car on considère que " salt and pepper are married and they travel together".

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Je vous embrasse et  vous laisse écouter cette chanson de Lôlô (du groupe Lôlô sy ny tariny) , ami croisé sur le net et qui, il y a quatre-cinq ans, a abandonné son métier d'ingénieur pour se re-consacrer à sa passion : la musique.

 

 

13/03/2010

lu lis liras

Je réponds enfin au tag de Léna de la petite crevette. C'est long, car lorsque j'aime je prends mon temps. Mais vous avez le droit de zaper ; )

 

J'ai commencé à lire à l'âge de 4-5 ans. Par procuration, bien évidemment. Ce fut la voix de ma mère qui, la première, me fit découvrir les contes et éveilla ainsi ma curiosité et ma capacité à l'émerveillement. A force de les entendre répéter, je les connaissais par coeur et je la reprenais à chaque fois qu'elle essayait de sauter les lignes. Je n'hésitais pas à la bousculer lorsque, de fatigue, le livre lui tombait des mains.

Plus tard, lorsque l'on allait "en ville", je choisissais toujours un bouquin, alors que mon frère jettait son dévolu sur des soldats et des voitures qu'il cassait le lendemain.

On trouvait difficilement de bons livres pendant le communisme, mais ma mère avait du piston auprès du libraire et en achetait par piles. Je brûlais de rentrer pour me réfugier dans ma chambre avec les nouvelles acquisitions. Et là, vautrée dans mon lit, j'en prenais un, j'effleurais la première de couverture, l'approchais pour en respirer l'odeur d'encre, l'ouvrais enfin pour m'y plonger pour des heures et des heures, jusqu'à ce que mon père se pointe et me couche de force.

A l'âge des premiers émois, cette évidence s'imposa donc à moi: j'avais trouvé mon amant idoine.

J'ai dévoré ainsi, trop tôt peut-être pour les comprendre, Zola, Maupassant, Balzac, Dostoïevski, Tourgheniev, Tolstoï, les auteurs de la "bibliographie obligatoire", les poètes, mais aussi les polars d'une écrivaine roumaine qui avait donné naissance à Mlle Mélanie, une adorable criminelle en série, aux joues rosies et au col de dentelle et qui feignait la pudeur. Amusée par sa façon d'agir, j'avais envie de dire à l'enquêteur : "Voilà ce que l'on peut faire avec des mots. Ce petit bout de femme vous mène par le bout du nez et vous ne voyez rien".

Je me rendais compte de l'étonnante puissance de la littérature, au charme de laquelle j'ai succombé irrémédiablement.

Au lycée, on n'avait  la permission de sortir que le samedi. Un ciné, un gâteau, un bouquet de fleurs et un livre, voilà la destination de mon argent de poche.

Peu à peu, arriva le temps des auteurs au style plus précieux, ampoulé, de la littérature fantastique de Eliade ou de cet auteur difficile, misanthrope, renfrogné qui a toujours fui l'éclat des projecteurs, le bruit des trompettes, je parle de Cioran. Mais quel esprit, quelle profondeur, quelle précision de la pensée, des textes d'une densité telle qu'on ne saurait envisager d'en retirer un mot sans le trahir.

Vint le temps des dicos et des lectures en français, histoire de me rendre compte par moi-même si les traducteurs les ont bien servis.

Vint le temps des auteurs à la mode en France et ailleurs et dont mon éternel ami, JL, m'envoyait les livres, assortis de ses commentaires qui me laissaient admirative de son intelligence et de son esprit critique. Des histoires d'où émane un parfum de jadis, rassurant comme l'odeur des armoires à linge de nos grand-mères, cette odeur de lavande et de moisissure, de propreté et de blancheur, et que je lis tantôt souriante, tantôt les yeux embués et le ventre noué.

Des souvenirs d'enfance et d'adolescence font souvent surface lors de la lecture, véritable catalogue de petites nostalgies.

Lecture sans prétention et qui risque fort de tomber dans l'oubli. D'ailleurs, il y en a que je ne relirai jamais. J'ai même pensée à les offir à mes potaches, car mon combat actuel, la mission que je me suis moi-même assignée et de FAIRE LIRE, mais je crains que si je les présente comme de menues récompenses, ils ne me rient au nez. Quoi ! De la lecture ! Quelle idée saugrenue ! Elle ne pouvait sortir que de la tête d'un prof !

Comment je lis donc. C'était, en fait, la question et il me semble que ces digressions (vous en avez l'habitude), m'ont éloignée de ce dont j'avais commencé à vous entretenir.

Toujours dans l'intimité, en silence ou avec une musique en sourdine.

Presque toujours dans mon lit.

Allongée sur le côté ou adossée contre l'oreiller. D'ailleurs, il ne sert qu'à ça, car pour dormir, je préfère le creux d'épaule de mon amant.

Jeune, j'avais une aptitude obstinée à la lenteur, j'étais déjà douée pour l'attente.

A présent, je ressens  comme une sorte de fièvre qui me parcourt à l'idée de ne plus avoir le temps de tout lire, ces écrivains que je croise sur vos blogs ou dans des extraits à l'usage des élèves. C'est frustrant , et c'est pourquoi il m'arrive de lire 2-3 livres en même temps.

Et bien que la lecture n'apporte pas toujours réponse à  mes questionnements, elle permet à mon esprit de vagabonder, comme disait un cher ami.

"Dieu préserve ceux qu'il aime des lectures inutiles" pensait Baudelaire.

Alors que Jacques Perry, dans "L'île de l'autre" nous livre une analyse très pertinente sur la façon d'appréhender une personne en étudiant sa bibliothèque (je serais un piètre exemple).

"La vie n'est pas dans les livres", disait un ami de jeunesse.

Il n'avait que partiellement raison, car le livre offre souvent le récit d'une vie, vécue ou rêvée.

Parfois, dans le silence de la nuit, j'entends une voix surgir du lointain et je sens une main se promener dans mes cheveux et mélanger les lignes sur la page... Je m'évade et je m'endors sereine...

Voilà. La suite sur la façon d'écrire bientôt...

A ceux qui ont eu le courage de me suivre jusqu'ici, je souhaite une bonne lecture, en attendant la prochaine livraison comme on disait des feuilletons publiés dans les journaux au XIXème siècle.

Je vous embrasse.

 

Et je tague Ed, l'homme au bois dormant, Bérangère, Chriss, arachnée, Lancelot et ksénia.

 

J'attends impatiente le plaisir de vous lire : )