16/10/2011
mes sources
Récemment, Tifenn parlait de ses sources, de ce qui la nourrit et la comble.
http://laviequonaime.blogspot.com/2011/10/les-sources.html
Elle s'interrogeait sur les nôtres, j'ai voulu répondre, mais j'allais dire comme tout le monde. Et c'est vrai. Elle, lui, les miens, les livres, la musique, la Breizh. L'amour, l'amitié, car je ne connais qu'une seule alchimie qui donne de l'éclat à une vie : les sentiments. Même si parfois ils sont nos couronnes d'épines...
Et aujourd'hui, en corrigeant des copies, j'ai réalisé que eux aussi. Les élèves. Quelque dissipés, quelque chiants qu'ils soient parfois, ils me ressourcent, surtout lorsqu'ils dévoilent une sensibilité guère meurtrie par ce monde de plus en plus endurci et violent. Un monde qui a plutôt tendance à cataloguer comme mièvres des sentiments purs qui s'expriment sans fioritures, un peu comme les manières ancestrales, immuables, dont le but est très clair.
Ils devaient donc écrire une lettre. Raconter. Imaginer une rencontre de jour J. Une de celles qui s'imposent comme une évidence et qui met fin aux quêtes, aux errances.
Parfois des pépites. Des lucioles brillaient entre mes mains. Ils effeuillaient des rêves...
"Chère amie,
ma première pensée est de t'écrire et de te raconter le jour J., mon extraordinaire rencontre avec ce jeune immigré polonais...
C'était en février 1942 et j'avais à cette époque-là vingt-quatre-ans et j'étais belle comme une fleur, mais à quoi bon tout ça...
Je me promenais avec Simon et, à quelques mètres de nous, un Monsieur, avec son béret et son écharpe nous regardait en silence...j'ai eu le sentiment de l'avoir déjà vu, de l'avoir attendu, de l'avoir aidé. C'était un homme de 1,78 mètres de haut et son allure générale de monsieur Tout le Monde dévoyé, me donnait une forte impression de protection, de douceur, de courage, de sincérité.
Ce fut comme un miracle...
Ce fut comme un bonheur...
Comme un rayon de soleil qui éclairait et qui transmettait de la force et de la félicité...je sentais que la gaieté me revenait, que la solitude allait disparaître d'un seul coup...
C'était bien vrai. A partir de ce moment-là, nous sommes devenus tous les deux un tout capable de tout.
Peu importe à quel dieu l'on croit : c'est la foi, ce n'est pas le Dieu qui fait les miracles.
Et de ma part, reçois tout ce qu'il y a de tendre, d'affectueux et sache que je suis et serai toujours ton amie dévouée. "
"Mais qui a eu cette idée folle d'inventer un jour l'école ? "
Merci Charlemagne !
P.S. - Vous voyez, Mister Ruquier, 85% des Roumains n'apprennent pas le français pour faire la manche. Mais pour nous émerveiller avec leurs petits mots générateurs d'ondes qui percutent notre esprit, qui sauront s'insinuer dans notre mémoire poétique. Alors que les vôtres, éthérés, inconsistants, ne font frissonner que de dégoût, ne sont que de petits cailloux glissés dans les sandales, gênants, sûrement, mais qui n'empêchent pas d'avancer pour autant.
J'ose ? Oui, j'ose relayer la question de Tifenn :
" et les vôtres ? "
16:07 Publié dans au bahut | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : tifenn, breizh, richard morgiève, "un petit homme de dos", lectures
12/05/2011
des perles et des talons hauts
Je l'avoue, j'éprouve une honte cuisante par rapport à cette quasi-désertion virtuelle, mais le fait est que, à part le travail, je mène dernièrement une vie plutôt végétative. Le temps fait la gueule, nous inflige des températures insupportablement basses et je me suis engourdie dans la torpeur, dans les films sous la couette, les lectures et...la cuisine !
Alors je prends le calice et je m'empresse de vous donner quelques nouvelles, avant que les commentaires de harfang ne deviennent comminatoires. Au risque que la note fourmille de fadaises. Cette heureuse inspiration qui, heureusement, vous tourmente toujours, me faut défaut pour l'instant.
Quoi de neuf, donc ?
Une ancienne élève, étudiante en droit en Suisse, m'a gentiment offert son cours de "Stylistique". Le cadeau envénimé ! On le feuillette et on bloque. Car il incite à utiliser un langage élégant, châtié, qui soit lumineux pour l'esprit et caressant pour l'oreille. Finis les termes "incolores et vagues" tels être, avoir, faire, dire, mettre, pouvoir, vouloir, chose, hommes, gens, ceci, cela...Finie l'insouciance de l'écriture ! Paufiner, paufiner, au risque de supprimer le bon grain et laisser l'ivraie, de remplacer une banalité par un poncif, ajouter des mots là où il faudrait en retrancher. Les phrases s'embrouillent, se surchargent, et moi, malheureuse, pour prix de mes sueurs, ne réussis qu'à empirer mes élucubrations.
Je comprends mieux à présent le regard ahuri des élèves sur les annotations semées en marge des copies par certains profs : lourd, plat, commun, impropre. Qu'est-ce à dire ? Quels mots déposer dans un alambic torve afin de distiller une phrase reconstruite de toutes pièces ? Mystère...
Le problème avec les bouquins et les films est qu'ils donnent la fringale. Et me font remonter aux lectures de l'enfance, parsemés de pots de confitures et de sorbets, de festins exotiques, de baklavas aux amandes et de "cataïfs" à la pistache... Le pain, fromage, olives d'Alexis Zorba ou bien les tartines de pain grillé dégoulinant de miel dans "Les grandes espérances".
Et les films donc ? Qui peut résister à l'appel des sens devant l'assiette de spaghettis de Julia Roberts dans "Eat, pray, love ? " Même ma fille qui n'est pas gourmande m'a avoué avoir commandé pendant deux semaines des raviolis faits main après le visionnement.
Et les cailles en sarcophage ?
Le verre de ice tea offert par M.Streep à Clint Eastwood égaré par chez elle, verre dans lequel on entend déjà sonner le tintamarre du désir ?
Le strudel du colonel Landa dans "Inglorious Basterds" qui le dévore après l'avoir généreusement enduit de crème chantilly devant mex yeux brillant de convoitise comme des escarboucles.
La potée au chou dans les "Valseuses" (je crois), m'a donné le tournis. Et puis le pain. Cet énorme pain que je serais capable de manger toute seule et qui doit sentir bon la campagne et la main durcie de celui qui l'a pétri...
( si vous avez envie d'en préparer, faites, comme d'habitude, un tour chez tifenn :
http://senourrir.wordpress.com/2011/05/10/le-pain-quotidien/ )
Vous imaginez ? Une tranche de ce pain grillé qui servira à préparer des "bruschetta with heirloom tomatoes" comme dans "Julie and Julia" ? Avec les deux, j'ai commencé à frétiller à l'idée de faire la cuisine avec plus de dévouement.
Seulement voilà. Je possède les couteaux, des escarpins à talons vertigineux aussi, mais il me manque le collier de perles, ingrédient essentiel, il paraît, pour préparer le " canard farci enrobé de pâte" (dans une traduction approximative).
Pensez-vous que mon collier en perles de culture gris anthracite puisse agir sur la réussite du plat ?
Sinon, il devrait patienter jusqu'à ce qu'un Mécène me pare de cet accessoire incontournable. Tant pis, de toute façon les épaules ne sont pas prêts non plus à se découvrir histoire de me conférer une allure aboutie...
10:06 | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : lectures, movies
17/05/2010
Mlle Laurencin c'est moi : )
Mais en moins jeune et ,probablement, en moins blonde !
C'est sûr que si une Mme. Jargonos fait irruption dans ma classe et qu'elle voie notre "mur des sentiments" , je serais vite mutée en Sècherie, l'endroit où l'on prodigue des cures de soins pédagogiques aux profs rebelles et enthousiastes. Comme si la cure d'austérité que nous inflige notre gouvernement ne suffisait pas !
C'est la lecture d'une note chez Tifenn qui m'a ramenée vers ce bouquin d'Orsénna découvert récemment. On l'avait déjà potassé en classe et, apparemment, certains de mes chères têtes blondes sont sur la voie de la reconciliation avec la grammaire, et, d'une manière plus générale, avec le français.
Mes visiteurs qui travaillent dans l'EN vont comprendre... Les autres comprendront aussi, évidemment. L'enseignement, s'il s'en tient à la rigueur imposée par les "curricula" est comme la mer sans sel, comme le bulot sans la mayonnaise ou le muguet sans clochettes.
Quoi qu'il en soit, les Jargonos et compagnie, ne feront pas ,de sitôt, éteindre mon regard et évaporer ma passion. La vie m'envoie encore plein de signes, de détails que l'écrivain de pacotille que je suis saura convertir en histoires. Et que la femme que je suis saura envelopper dans une félicité tranquille et en débusquer tout le charme et toute la saveur. Sous mes dehors futiles, chuis très tenace ; )
"Le personnage qui, ce matin-là de mars,entra dans notre classe aux côtés de Monsieur Besançon, le principal, n'avait que la peau sur les os. Homme ou femme ? Impossible à savoir, tant la sécheresse l'emportait sur tout autre caractère.
-Bonjour, dit le principal. Madame Jargonos se trouve aujourd'hui dans nos murs pour effectuer la vérification pédagogique réglementaire.
- Ne perdons pas de temps !
D'un premier geste, la visiteuse renvoya Monsieur Besançon (lui d'ordinaire si sévère, je ne l'avais jamais vu ainsi : tout miel et courbettes). D'un second, elle fit signe à notre chère Laurencin.
-Reprenez. Où vous en étiez. Et surtout: faites comme si je n'étais pas là!
Pauvre mademoiselle! Comment parler normalement devant un tel squelette ? Laurencin se tordit les mains, inspira fort et, vaillante, se lança :
- Un agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure;
Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure.
Un agneau... L'agneau est associé, vous le savez, à la douceur, à l'innocence. Ne dit-on pas doux comme un agneau, innocent comme l'agneau qui vient de naître ? D'emblée, on imagine un paysage calme, tranquille... Et l'imparfait confirme cette stabilité. Vous vous souvenez ? Je vous l'ai expliqué en grammaire: l'imparfait est le temps de la durée qui s'étire, l'imparfait, c'est du temps qui prend son temps... Vous et moi, nous aurions écrit : Un agneau buvait. La Fontaine a préféré Un agneau se désaltérait... Cinq syllabes, toujours l'effet de longueur, on a tout son temps, la nature est paisible... Voilà un bel exemple de la «magie des mots». Oui. Les mots sont de vrais magiciens.Ils ont le pouvoir de faire surgir à nos yeux des choses que nous ne voyons pas. Nous sommes en classe, et par cette magie merveilleuse, nous nous retrouvons à la campagne, contemplant un petit agneau blanc qui...
Jargonos s'énervait. Ses ongles vernissés de violet griffaient la table de plus en plus fort.
-Je vous en prie, mademoiselle, nous n'avons que faire de vos enthousiasmes !
Laurencin jeta un bref regard par la fenêtre,comme pour appeler à l'aide, et reprit :
- La Fontaine joue comme personne avec les verbes. Un loup «survient» : c'est un présent. On aurait plutôt attendu le passé simple : un loup « survint». Qu'apporte ce présent ? Un sentiment accru de menace. C'est maintenant, c'est tout de suite. Le calme de la première phrase est rompu net. Le danger s'est installé. Il survient. On a peur.
-Je vois, je vois... De l'imprécis, de l'à-peu-près... De la paraphrase alors qu'on vous demande de sensibiliser les élèves à la construction narrative : qu'est-ce qui assure la continuité textuelle? À quel type de progression thématique a-t-on ici affaire ? Quelles sont les composantes de la situation d'énonciation ? A-t-on affaire à du récit ou à du discours ? Voilà ce qu'il est fondamental d'enseigner !
Le squelette Jargonos se leva.
- ...Pas la peine d'en entendre plus. Mademoiselle, vous ne savez pas enseigner. Vous ne respectez aucune des consignes du ministère. Aucune rigueur, aucune scientificité, aucune distinction entre le narratif, le descriptif et l'argumentatif.Inutile de dire que, pour nous, cette Jargonos parlait chinois. Telle semblait d'ailleurs l'opinion de Laurencin.
- Mais, madame, ces notions ne sont-elles pas trop compliquées ? Mes élèves n'ont pas douze ans et ils sont en sixième !
- Et alors ? Les petits Français n'ont pas droit à de la science exacte ?
La sonnerie interrompit leur dispute.
La femme-squelette s'était assise au bureau et remplissait un papier qu'elle tendit à notre chère mademoiselle en larmes.
-Ma chère, vous avez besoin au plus vite d'une bonne remise à jour. Vous tombez bien: un stage commence après-demain. Vous trouverez, sur ce formulaire, l'adresse de l'institut qui va s'occuper de vous. Allez, ne pleurnichez pas, une petite semaine de soins pédagogiques et vous saurez comment procéder dorénavant.
Elle grimaça un «au revoir».
Nous ne lui avons pas répondu."
08:04 Publié dans au bahut | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : orsenna, paul evans, lectures, "la grammaire est une chose douce"
28/09/2009
la médaille de Saint Benoît
Lorsque j'ai acheté cette médaille l'année passée, dans le monastère de Chevetogne en Belgique pour l'offrir en cadeau, je ne me doutais pas de ce que, étrangement, elle allait me revenir cet été, accompagnée du livre de K.Pancol, "Les yeux jaunes des crocodiles". Non, je ne vous en parlerai pas. Juste vous dirai que l'un des personnages, Joséphine, écrit un livre dont l'héroïne rêve de mettre en pratique la "règle de Saint Benoît" selon laquelle il y aurait plusieurs degrés d'abnégation, plusieurs échelons de l'humilité.
Depuis que je l'ai reçue, la médaille brille à mon cou, sauf quand je prends la douche. J'ai trop peur qu'elle ne rouille, bien qu'elle soit en argent. Et je me demande si moi-même je suis en train de marcher vers cette humilité... Aurais-je commencé de le faire il y a quelques ans, en Nouvelle Zélande, cette année où j'ai mis ma vie entre parenthèses, j'ai déserté mon podium de prof pour apprendre à me servir de mes doigts ? Je crois, j'espère au moins avoir appris à réduire en moi l'orgueuil, à force de travailler à côté de ces chers collègues qui gardaient naturellement leur sourire, alors que moi, princesse des petits pois aux ongles vernies de rouge, je pleurais sur mes plantes. Obligée de porter un masque pendant huit heures, je me sentais comme amputée de mes mots. Quoi qu'il en soit, mes yeux abîmés, mes mains brûlées, m'empêcheront à jamais de mépriser le travail "physique".
Amélie de pacotille "prédestinée aux larmes", je me croyais punie par une force supérieure. Et il y avait des moments où je détestais Cioran qui affirmait péremptoirement qu'on "peut passer du bonheur au malheur, le chemin inverse n'est jamais possible".
Je m'égare...Je vous assure néanmoins, Cioran et compagnie, ils n'auront pas ma peau. Au vent de mes pensées, je bâtis des songes sains protégés par l'amour. J'essaie de grimper une à une les marches de cet escalier, tout en me tenant bien droite. C'est rude, la frontière entre humilité et humiliation est tellement fragile...
Je ne saurais pas dire si cet état de grâce actuel, cette sérenité je les dois à mes larmes, à mes prières des nuits éveillées, à mon entêtement à courtiser l'amour jusqu'à ce qu'il m'enveloppe de son éclat ou... à Saint Benoît...
Mais je ne suis pas prête à lâcher prise.
Jeff Buckley- Grace
envoyée par pittigghiuzzu
10:26 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : religion, foi, k.pancol, lectures, on ne l'apprend pas dans les livres d'histoire
10/09/2009
à l'envers
Pour se retrouver à l'endroit.
Si seulement.
Je parlais l'autre jour avec une amie qui rentrait de la Pologne. Elle venait aussi de visiter Auschwitz.
L'année passée ce fut Berlin. C'est pourquoi elle m'a dit : "j'aurais dû commencer inversement".
Je l'ai comprise sans qu'elle me l'explique. Je l'ai lu dans ses yeux et son menton qui tremblait à force d'évoquer devant moi le souvenir des horreurs du camp. L'odeur de cette chambre où les objets confisqués y gisent encore.
Par coïncidence ? je venais d'achever le livre d'Elie Wiesel, " La Nuit, " acheté par hasard ? il y a quelques semaines sur l'étal d'un bouquiniste à Toulouse.
Et j'ai accusé. Les détrousseurs d'âme. Les briseurs de rêves. Les zélés. Et j'assume.
Surtout ceux qui, au-delà des souffrances physiques infligées, ont fait perdre la foi à un enfant de 15 ans qui plus jamais ne se verra vivant dans un miroir.
" La mort de Dieu dans cette âme d'enfant qui découvre d'un seul coup le mal absolu. "
Et j'ai beau fouiller dans les profondeurs de ma conscience, de mon savoir, je ne trouverais rien à lui dire pour le réconforter s'il était devant moi, là maintenant.
Si ce n'est ces mots puisés à la fin du film "American History X" (avec un Edward Norton en mode skinhead ) :
" La haine est un bagage et la vie est trop courte pour qu'on la bousille tout le temps. Ca ne le vaut pas.
Nous ne devons pas être ennemis, mais amis. Quoi que la passion puisse forger, nous ne devons pas détruire notre affection. Les cordes mystiques de la mémoire gonfleront lorsque de nouveau elles se joindront pour certainement devenir les meilleurs anges de notre nature."
11:37 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : elie wiesel, lectures, nazisme, film, vidéo
09/06/2009
rire (3)
21:46 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : roumanie, humour, lectures, vacances
20/04/2009
Eminescu/vs/Eminem
J'avais promis à if6 de raconter comment je fais apprendre -ou au moins lire- des poèmes à mes élèves, c'est vrai que parfois la voie est un peu tordue, mais ma victoire est d'autant plus savoureuse.
Il y a quelques jours, alors que l'on potassait un passage d'André Breton, je leur ai fait remarquer l'étrange ressemblance avec un poème de Eminescu.
- ???
- Quoi ? Vous ne connaissez pas ? "Tu es si frêle que tu ressembles/A la fleur blanche du cerisier./Ange ressortant parmi les hommes,/ Sur mon chemin tu apparais./A peine le tapis tu frôles,/ La soie résonne sous tes pas/Et de la tête aux pieds, légère,/Pareille au rêve qui flotte tu vas."
- Madame, on n'aime pas Eminescu.
- Mais qui donc ?
- Eminem!
Ah bon! Pour me venger, je les ai "punis" de faire un parallèle entre les deux. Histoire de mélanger un peu nos univers respectifs.Je leur ai même laissé le choix de la langue. J'en fus largement recompensée : )
"Except for teachers and few wise people that really appreciate Eminescu's work and probably praing at him, teenagers do not care abour this long-time dead character" !
Et encore:
" But what is so different about them? Well, maybe because one was born is USA, the other in Romania. Maybe because they lived in different periods of time. Or maybe because one has gently touched any one of us with his words about love and nature and the other may seem that has offenced half of planet by using frequently the word bitch".
Juste un petit exemple de la manière dont les deux transfigurent "artistiquement" les break-ups!
Eminescu :
" Car tu ressembles maintenant
Aux autres dans ton port,
Je te regarde indifférent
De l'oeil glacé de mort.
Mais tu devais t'abandonner
A ce profond mystère,
Et sous l'icône rallumer
Bougie d'amour sur terre."
Eminem:
" Too bad bitch, your gonna finally hear me out this time
At first , I'm like all right
You wanna throw me out? That's fine!
But not for him to take my place , are you out you're mind?
This couch , this TV, this whole house is mine! "
In conlusion?
" Their poetry has reached our hearts ans minds. And as far as I am concerned, they will never be forgotten. They have certainly written history. "
Oh, yeah!
Alors, BT, c'était mieux avant ? Lorsque les ados attendaient le temps des cerises pour s'en faire des boucles d'oreilles et se murmurer des vers d'Eminescu ? Ou bien à présent lorsque l'on m'offre les fleurs de cerisier en sachet ?
: )
07:51 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : lectures, amour, poésie, eminem, eminescu