06/09/2011
comme ci comme chat ?
" Au début des âges, les chats habitaient le corps des humains. Ils étaient leur part de sauvagerie, leurs restes de jungle. Chaque fils de Dieu avait son chat à lui, qui était sa liberté, sa réserve d'insolence. D'où des comportements souvent inexplicables chez les hommes : des ronronnements alanguis au soleil, interrompus brutalement par des fuites éperdues, des abandons aux caresses entrecoupés de refus, de colères, de coups de griffe, de blessures cruelles, aussi profondes et longtemps infectées que la jalousie. Le chat voulant sans doute par là signifier à son hôte, l'homme, que rien n'est jamais acquis et que l'on doit veiller toujours, jusque dans le repos.
Cette cohabitation ne dura pas : l'homme aspirait à plus de calme et le chat à moins d'autosatisfaction, moins de flatulences après le repas, moins de roucoulements attendris avant le coït et moins de fierté grotesque après. Bref, incompatibilité d'humeur. Un beau jour, les chats abandonnèrent le corps des hommes sans pour autant quitter leur voisinage, dont ils avaient pris l'habitude. "
" Les chats sont des mots à fourrure. Comme les mots, ils rôdent autour des humains sans jamais se laisser apprivoiser. Il est aussi difficile de faire entrer un chat dans un panier, avant de prendre le train, que d'attraper dans sa mémoire le mot juste et le convaincre de prendre sa place sur la page blanche.
Mots et chats appartiennent à la race des insaisissables. " (Erik Orsenna- Deux étés)
|
10:27 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : erik orsenna, brassens, vérités sous emballage
28/07/2011
j'ai pris les Rennes
pour arpenter et apprivoiser la nouvelle ville de choix et d'accueil de ma fille.
J'ai donc troqué le jardin japonais contre le jardin du Thabor,
la Place du Capitole contre la Place du Parlement,
et je me suis mise en mode far.
Far away
far niente
far breton aux pruneaux. Celui de la fournée de Saint-Michel c'est mon préféré. Avec le flan au chocolat.
La baguette est meilleure chez Augustin. Et ses petis pains aux figues et au gingembre. Ils fleurent bon le froment.
De quoi fusiller des mois de galettes au son d'avoine et au fromage blanc 0%.
Mes sens ont, une fois de plus, fonctionné à fond.
Je n'ai pas eu le temps d'apprendre le nom des rues. Juste des enseignes par ci par là. Ce sera pour une autre fois. Il fallait du courage pour braver le vent et le crachin. Mais bon, à la fin on comprend qu'il ne faut pas sortir sans parka, sans parapluie, sans écharpe.
On peut même trouver un prétexte valable pour s'offrir de petits plats chez France Arno. Histoire de ripoliner la réalité sous un jour plus gai.
Bon, je n'ai même pas le temps de défaire mes bagages. Je m'apprête à repartir loin de l'écran, loin des connexions.
Je voulais juste vous remercier de vos passages, de vos commentaires, de toutes ces marques d'affection.
Je vous souhaite de bonnes vacances et vous donne rendez-vous à la rentrée.
13:45 | Lien permanent | Commentaires (11)
22/06/2011
mathematical beauty
Ce n'est plus un secret, il y a entre les films et moi un lien de cause à effet, certains me donnent la fringale, d'autres apaisent mon âme rebelle en la rendant soyeuse comme un galet poli par les marées, ou bien m'entraînent vers des rencontres imaginaires, dans un espace décalé...y' en a qui ravalent des regrets aussi tardifs qu'inopérants ou qui me remettent d'aplomb. Mais je n'aurais jamais imaginé qu'ils puissent, à retardement, me faire aimer les...maths ! Plutôt aimer l'idée de me plonger dans le monde des chiffres, des équations, des théorèmes, après avoir épousé celui des lettres.
L'autre jour, je regardais "Incendies"...enfin, façon de parler, car je m'interrompais à tout bout de champ pour googleïser... la conjecture de Syracuse, les sept ponts de Königsberg, l'identité d' Euler...bref, tout ce que l'on y évoquait, et me voilà en train de diviser par 2, de multiplier par 3 et additioner 1, afin de construire, à mon tour, des suites de nombres ascendents, descendants, à l'instar de la trajectoire d'une feuille emportée par le vent...je contemplais béatement "la plus belle formule mathématique de tous les temps" : dont la perfection rivalise avec un sonnet de Shakespeare... "Like a Shakespearean sonnet that captures the very essence of love, or a painting that brings out the beauty of the human form that is far more than just skin deep, Euler's Equation reaches down into the very depths of existence."
ou bien celle-ci qui aurait permis à Euler de prouver à Diderot l'existence de Dieu...
Y aurait-il une formule infaillible qui prouve aussi l'existence du sentiment amoureux ? Difficile à croire, il y aurait trop de variables dans l'équation.
Je me souviens avoir été assez bonne en maths, j'ai dû passer des examens très durs. Mais le prof du lycée, quelque brillant qu'il fût, n'a jamais enseigné avec cet enthousiasme censé contaminer les ouailles. Le dos toujours tourné vers nous, il se contentait de marmonner, avec une froide distinction, ses explications. Jamais je n'ai vu s'afficher sur son visage un sourire jubilatoire. Juste un q.e.d. griffonné automatiquement ce qui, peu à peu, a plombé mon élan. Aussi, en terminale, me suis-je installée en dernière rangée de bancs en désertant postulats, axiomes et corollaires voués à sommeiller à jamais dans un repli de ma mémoire. Qui sait ? Il nous aurait préservé des tortures qu'infligent parfois au cerveau la fièvre des calculs mathématiques. D'ailleurs, ne pense-t-on pas que les matheux sont un peu à coté de la plaque, borderline, avec leur esprit jamais en paix ? Le fardeau du génie ne doit pas être facile à porter.
Les maths...à quoi ça sert ? Une question que j'ai maintes fois posée autour de moi et à laquelle on me répondait invariablement : " à structurer sa pensée" !
Personne ne m'a expliqué, comme dans "Good Will Hunting" qu'un théorème c'est comme une symphonie. Que c'est très érotique.
Que pour explorer les champs de bataille, dans quelque domaine que ce soit, il faut des mathématiciens qui, depuis le pays de leur solitude, s'ingénient à trouver des solutions à des problèmes qui s'avèrent parfois d'une complexité épuisante.
Hémisphère gauche, hémisphère droit, serions-nous héréditairement destinés à telle ou telle activité ? Ou bien les profs, tels des tuteurs plantés dans nos conscience, sont à même d'infléchir sur nos décisions en croyant en nous, même sans preuves immédiates, vérifiables ?
Les profs, mais aussi des êtres chers, qui nous enveloppent d' un amour à l'épreuve de tout. J'ai encore le frisson en me rappellant le discours de John Nash à la fin du film "A Beautiful Mind". Des mots offerts en cadeau à sa femme, seule île de son existence dont le sol n'a jamais foiré sous ses pieds :
" J'ai toujours cru aux nombres. Aux équations et aux arguments logiques qui mènent à la raison. Mais, après les avoir poursuivis pendant toute une vie, je me demande ce qui est vraiment logique. Qui décide ce qui est rationnel ? Mon voyage m'a porté dans le domaine physique. Dans le domaine métaphysique. A travers les illusions. Et j'ai fait la plus importante découverte de ma carrière. La plus importante découverte de ma vie.
Il n'y a que dans les équations mystérieuses de l'amour que l'on peut trouver une raison.
Je suis ici grâce à toi.
Tu es la raison de mon existence. "
Je voulais vous parler d'Incendies. Un film touchant sur l'amour et la haine. Sur les ravages de la guerre, de l'intolérance, de l'incompréhension, des superstitions.
Mais j'ai, comme souvent, fait du coq à l'âme (vous avez l'habitude). La prochaine fois je vous parlerai de Roméo et Juliette*. En attendant, je vous offre quelques cerises, minuscules parcelles, elles-aussi, de perfection. Le merveilleux est souvent à notre portée, c'est ce que toutes les théories ressassent, non ?
* je déconne...
09:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : incendies, maths, good will hunting, a beautiful mind
08/06/2011
coup de pub ?
Mais...c'est quoi cette pub pour l'arrêt du tabac placée au milieu de ma note précédente et qui passe en boucle ? Vous la voyez aussi ?
23:43 | Lien permanent | Commentaires (21)
07/06/2011
la saison de la jupe
Je suis à cran, je rouscaille, je file en pétard ( merci Bob, le dico de l'argot ), je renaude contre la décision des surveillantes de punir les deux puces pour l'insolence d'avoir porté une jupe !
"Cachez ce genou qu’on ne saurait voir. C’est pour avoir porté une jupe jugée trop courte que Lola et Maïa, des jumelles scolarisées en 6e au collège Gérard-Philipe de Villeparisis (Seine-et-Marne), ont eu maille à partir avec les surveillantes qui considéraient que leur tenue ne correspondait pas avec le règlement de l’établissement public.
La semaine dernière, Lola, vêtue d’une jupe en jean arrivant au-dessus du genou, n’a donc pas échappé à la sanction instituée par la principale : porter une blouse pour cacher ses jambes. "
Dis donc, quel culot !
JS en parle aussi à sa façon sur son blog, d'ailleurs je te remercie JS de piocher dans la réalité des sujets contrariants.
Car j'ignorais qu'après la cigarette, c'était le tour de la jupette. Apparemment, elle ne convient plus au sérieux des institutions où l'on s'insurge contre la décadence et la provocation ! Il semble qu'aujourd'hui on ne doit plus soigner son image pour soi-même, mais plutôt pour les autres, qui nous jugent sur les apparences.
J'ai passé toute ma scolarité en uniforme. Bleu au collège, noir au lycée, avec des tresses, des rubans blancs, un bandeau en plastique qui faisait brûler nos oreilles au bout d'une demi-heure. Enregistrées, numérotés, sur la poitrine, sur la chemise (faut que je retrouve une photo pour vous montrer l'horreur).
Plus tard, en tant que prof, on m'avait interdit le pantalon, même si je parcourais chaque jour 20 km et que je devais changer de bus en plein champ...
Je ne vais donc pas adopter le nouveau dress code, d'ailleurs, heureusement, il n'en est pas question chez nous.
C'est l'été.
La saison de la féminité triomphante, du colour block, de la liberty chérie, de la jovialité d'une jupe chamarrée, alors on va fleurir nos armoires et nos guiboles, histoire d'échauffer le fiel des hypocrites et leur minable imagination.
Avec, en prime, une photo de mes élèves...
Et même la prof s'y colle. Scandaleux !
J'oubliais : gratin de légumes for dinner. Tout se bouscule dans mon assiette aussi : )
19:39 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : hypocritement correct, m.ward, le parisien
31/05/2011
café diem !
" Une vie d'homme coule rarement de la source à l'estuaire sans rencontrer une fois l'Occasion. L'Occasion se présente souvent, elle profite quelquefois. Il en est qui, voyant s'approcher cette femme dont les cheveux masquent le visage, oublient de saisir l'unique mèche qu'elle a derrière la tête, et manquent l'Occasion. Il en est d'autres, plus aguerris, qui savent s'en rendre maîtres : l'Occasion les comble de ses dons. " ( Olivier Bleys- Pastel )
Le temps me nargue... bac, brevet des collèges, copies, formations. Mes accus sont un peu déchargés et je roule sur la jante. Juste quelques jours pour que je bricole des émotions, des sensations et je vous reviendrai : )
10:06 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : livre, musique, film, donnant donnant, bob lenox, daniel auteuil, medeea marinescu
12/05/2011
des perles et des talons hauts
Je l'avoue, j'éprouve une honte cuisante par rapport à cette quasi-désertion virtuelle, mais le fait est que, à part le travail, je mène dernièrement une vie plutôt végétative. Le temps fait la gueule, nous inflige des températures insupportablement basses et je me suis engourdie dans la torpeur, dans les films sous la couette, les lectures et...la cuisine !
Alors je prends le calice et je m'empresse de vous donner quelques nouvelles, avant que les commentaires de harfang ne deviennent comminatoires. Au risque que la note fourmille de fadaises. Cette heureuse inspiration qui, heureusement, vous tourmente toujours, me faut défaut pour l'instant.
Quoi de neuf, donc ?
Une ancienne élève, étudiante en droit en Suisse, m'a gentiment offert son cours de "Stylistique". Le cadeau envénimé ! On le feuillette et on bloque. Car il incite à utiliser un langage élégant, châtié, qui soit lumineux pour l'esprit et caressant pour l'oreille. Finis les termes "incolores et vagues" tels être, avoir, faire, dire, mettre, pouvoir, vouloir, chose, hommes, gens, ceci, cela...Finie l'insouciance de l'écriture ! Paufiner, paufiner, au risque de supprimer le bon grain et laisser l'ivraie, de remplacer une banalité par un poncif, ajouter des mots là où il faudrait en retrancher. Les phrases s'embrouillent, se surchargent, et moi, malheureuse, pour prix de mes sueurs, ne réussis qu'à empirer mes élucubrations.
Je comprends mieux à présent le regard ahuri des élèves sur les annotations semées en marge des copies par certains profs : lourd, plat, commun, impropre. Qu'est-ce à dire ? Quels mots déposer dans un alambic torve afin de distiller une phrase reconstruite de toutes pièces ? Mystère...
Le problème avec les bouquins et les films est qu'ils donnent la fringale. Et me font remonter aux lectures de l'enfance, parsemés de pots de confitures et de sorbets, de festins exotiques, de baklavas aux amandes et de "cataïfs" à la pistache... Le pain, fromage, olives d'Alexis Zorba ou bien les tartines de pain grillé dégoulinant de miel dans "Les grandes espérances".
Et les films donc ? Qui peut résister à l'appel des sens devant l'assiette de spaghettis de Julia Roberts dans "Eat, pray, love ? " Même ma fille qui n'est pas gourmande m'a avoué avoir commandé pendant deux semaines des raviolis faits main après le visionnement.
Et les cailles en sarcophage ?
Le verre de ice tea offert par M.Streep à Clint Eastwood égaré par chez elle, verre dans lequel on entend déjà sonner le tintamarre du désir ?
Le strudel du colonel Landa dans "Inglorious Basterds" qui le dévore après l'avoir généreusement enduit de crème chantilly devant mex yeux brillant de convoitise comme des escarboucles.
La potée au chou dans les "Valseuses" (je crois), m'a donné le tournis. Et puis le pain. Cet énorme pain que je serais capable de manger toute seule et qui doit sentir bon la campagne et la main durcie de celui qui l'a pétri...
( si vous avez envie d'en préparer, faites, comme d'habitude, un tour chez tifenn :
http://senourrir.wordpress.com/2011/05/10/le-pain-quotidien/ )
Vous imaginez ? Une tranche de ce pain grillé qui servira à préparer des "bruschetta with heirloom tomatoes" comme dans "Julie and Julia" ? Avec les deux, j'ai commencé à frétiller à l'idée de faire la cuisine avec plus de dévouement.
Seulement voilà. Je possède les couteaux, des escarpins à talons vertigineux aussi, mais il me manque le collier de perles, ingrédient essentiel, il paraît, pour préparer le " canard farci enrobé de pâte" (dans une traduction approximative).
Pensez-vous que mon collier en perles de culture gris anthracite puisse agir sur la réussite du plat ?
Sinon, il devrait patienter jusqu'à ce qu'un Mécène me pare de cet accessoire incontournable. Tant pis, de toute façon les épaules ne sont pas prêts non plus à se découvrir histoire de me conférer une allure aboutie...
10:06 | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : lectures, movies
18/04/2011
vacances !
Quelques jours loin de l'écran... à bientôt !
04:54 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : dire straits
12/04/2011
logique féminine ?
" - Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- Je pensais que c'était le moment proprice pour que tu me donnes mon cadeau.
- Mais...je ne t'ai rien acheté. Ne m'as-tu pas dit que tu ne voulais rien ?... Tu pleures ? Au fait, tu voulais un cadeau, c'est ça ?
- Je t'avais dit de ne rien m'acheter, pour que tu m'achetes quelque chose de fabuleux, d'extraordinaire, vu que je suis la petite amie qui ne veut pas de cadeaux. "
: )
Et dire qu'il y a quelques mois je me gaussais de la pensée sinueuse de Beigbéder, de l'une de ses phrases qui lui avait valu, à l'époque, de la part de l'un de mes visiteurs, l'appellatif de "cuistre élevé aux déchets de réthorique des Bains-Douche."
( personnellement je l'apprécie, surtout après la lecture d'un "Roman français" lyrique, touchant de sincérité ... )
" Je ne l'aimais plus, mais je l'aimerai toujours sauf que je ne l'ai pas assez aimée alors que je l'ai toujours aimée sans l'aimer comme il fallait l'aimer. " (F. Beigbéder)
Pour revenir au film dont j'ai extrait ces répliques, on ne saura jamais si l'héroïne a eu son cadeau. Je n'ai regardé que 15 minutes environ, pendant lesquelles j'ai entendu trois fois le mot "fuck" et quatre fois le mot "dick".
Ça m'apprendra à regarder des chick-flicks !
Heureusement, une note chez harfang, un échange de commentaires m'ont ramenée vers un film-poème sur la musique duquel je m'endormais chaque nuit il y a deux ans, un film qui fait subitement entendre la voix sourde du ventre : "Habla con ella". Et où Benigno, infirmier sympa, dévoué, attachant nous livre sa vérité sur la féminité :
"El cerebro de la mujer es un misterio, y en este estado más.
...tener un detalle, de vez en cuando... acariciarlas de pronto.
Recordar que existen. Que están vivas y que nos importan.
Ésa es la única terapia, se lo digo por experiencia."
Et on peut lui faire confiance vu que Alicia, telle une belle au bois dormant moderne, va finalement se réveiller sous son amour, sous ses soins, sous ses mots, sous ses pensées de l'au-delà (peut-être... )
21:59 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : habla con ella, almodovar, pina bausch
20/03/2011
pas sur la bouche ? mais si, mais si !
Seulement voilà, il faudrait patienter un peu avant que ses lèvres veloutées caressent les tiennes et que tu puisses t'attarder dans la chaleur de son étreinte, alors tu te résignes à te préparer d'autres douceurs pour abreuver ta bouche et ton palais.
Comme d'habitude, tu rends visite à Tifenn, ici :
http://senourrir.wordpress.com/2011/02/20/flan-aux-pommes/
pour piquer quelque recette qui te remette les pendules à l'heure, elle a la passion du bon, c'est du cousu-main, chez elle, de la haute couture, tu lis, et tu te rebiffes, les flans c'est pas ton fort, le plus souvent ça tremblotte de partout , faudrait que tu commences à respecter une recette, bon sang !
Yes ! T'as une excuse, il n'y a pas de maïzena chez toi, mais c'est sans compter sur l'acharnement de la bretonne aux yeux verts qui ne réchigne pas à t'en envoyer. Avec, en prime, du chocolat noir, tu es bluffée, tiens, elle a retenu ce détail de toi ! Et l'émotion te brouille la vue.
En attendant le colis, tu évides et tu épluches tes pommes, en pensant une fois de plus à Mathilde dans "Un long dimanche de fiançailles" qui avait cette attendrissante habitude de mettre en gage le destin de son fiancé "Si j'arrive au bout de la peau sans la casser, Gordes a trouvé un moyen de sauver Bastoche, et Manech avec."
Tu divises tout par deux, car t'as pas trois petites têtes chez toi, et puis t'as pas envie de lire la désapprobation dans les yeux de ton coach qui te demandera sévèrement lundi d'égrener les abdos sans sourciller et sans minauder.
La photo que Tifenn t'a envoyée te donne de l'aplomb, de l'élan, tu gamberges, la mer, le sable, vivement les vacances et tu penses que la vie sans amour ne serait qu'une calebasse vide, quel rapport avec le flan ? C'est peut-être le parfum des pommes ou alors la vanille qui attise ton imagination ? Peu importe, t'es plus riche de ce quart d'heure de bonheur, pendant lequel tu t'es éclatée, en battant, en mélangeant, en humant, en pestant, en faisant des va-et-viens entre la cuisine et la chambre, pour lire et relire la recette sur le PC.
Tu enfournes, tu ne fumes pas ta clope car le médecin te l'as interdit, alors tu attends sagement (comme si c'était possible ! ) , tu mets une musique qui te porte et , enfin, trente minutes et une dizaine de chansons plus tard tu ouvres le four et tu regardes le résultat :
Bon, il aurait pu étre plus haut, plus épais, mais c'est doux, parfumé, tu peux même le goûter tiède, mieux c'est... un morceau, deux... et le reste pour demain, tu le partageras avec tes copines parce que le coach.
T'as compris maintenant qu'il faut pas brûler les étapes et que " le succès se bâtit de l'intérieur".
Rien n'arrive par magie. Ou si ?
Voilà. J'ai, une fois de plus, essayé de faire du Tifenn's style ! Y'avait comme une promesse : )
22:06 | Lien permanent | Commentaires (25)