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12/01/2015

work in progress

C'est l'histoire d'un amour à l'épreuve de tout, à travers la rencontre d'une jeune israélite et d'un jeune homme iranien qui font fi de tout un système d'arrière-pensées et de préjugés dans un monde de plus en plus endurci et violent. Cette rencontre ponctué de sauts d'humeurs, d'hésitations et un brin d'humour, engendrera un amour unique, vainqueur des interdits et des dogmes de tout ordre et destiné à perdurer. 

"-Sarah, arrête de me torturer. J’ai envie de vivre avec toi, si tu savais combien de fois j’ai imaginé et que cette imagination m’emmenait dans un état de transe, que je vis avec toi, que je t’attends quand tu rentres à la maison, ou c’est toi qui m’attends,  qu’on est assis ensemble sur le canapé et qu’on regarde la télé, qu’on mange ensemble, que tu mets la table et que moi je lave la vaisselle, que toi,tu fais le café,  que tu es allée faire pipi aux toilettes  et moi, mort d’envie d’entendre le bruit de ton pipi, je mets mon oreille sur la porte des toilettes, que tu dors et moi, je te regarde respirer, je te caresse des yeux , que je  vois les regards des collègues quand on est ensemble, quand on entre ensemble au bureau et moi je suis fier que tu m’appartiens, que je sens tes vêtements quand tu n’es pas là, que j’embrasse tes chaussures qui ont gardé la poussière et l’odeur de ton pied  et que je regarde avec admiration et un sentiment que je peux pas expliquer  l’assiette dans laquelle tu as mangé, que j’entends le bruit de ton nez quand tu te mouches, le bruit de l’eau quand tu es sous la douche, que je te  regarde quand tu sèches tes cheveux , quand tu fais des courses, quand tu coupes tes ongles, tu te rends pas compte combien de fois j’ai imaginé tout ça dans mes nuits de solitude, dans les nuits où tu me manquais, tu me poursuivais jusqu’au fond de mes rêves, je passais des nuits blanches et tout cela…

Il vit un sourire confus s’asseoir sur les lèvres de Sarah. Il soupira.

-et ce n’est pas tout, j’adore quand tu es vexée, quand tu es fatiguée, quand tu es contente, quand tu es sérieuse, quand tu parles, quand tu te tais, quand tu te prélasses, quand tu marches, quand tu travailles devant ton ordi quand… tout,  tout chez toi ; j’aime tout chez toi ;  tu es un univers dans lequel je suis facétieusement perdu, un univers immense et incommensurable comme l’univers sans limites…

- Arrête, arrête ton baratin, sourit Sarah.

-C’est pas du baratin, je t’assure, je te jure, et puis ce n’est pas tout, j’ai envie de toi. J’aime ta sensualité envoûtante, tu me troubles, tu me fascines, j’aime te faire l’amour longtemps, délicatement ou avec fougue, et mes émotions sont indescriptibles, j’aime sentir le grain de ta peau, ton corps, tes doigts et tes pieds fins qui m’enserrent, ça va bien au-delà de l’attraction physique, c’est, je dirais, peut-être un acte spirituel.

Il y eut un silence. Keyvan était ému et tremblant, il guettait Sarah du coin de l’œil, suspendu à ses lèvres, mais elle fixait un point lointain sans le regarder. Il l’arracha à ses songes :

- Si ce n’est pas l’amour, tu me diras c’est quoi ?

Sarah ne broncha pas, toujours enfermée dans son mutisme.

- Je voulais être sûr, je voulais m’éloigner malgré moi pour réfléchir, pour regarder en face mes sentiments, pour comprendre si vraiment tu es …si je t’aimais vraiment. Je suis désolé. J’aurais coupé court si ce n’était pas le cas. Mais non, ton souvenir était tenace, il me hantait… j’ai compris que je t’avais à tel point dans ma peau que c’était inutile de me débattre davantage, je t’aime, je t’aime, Sarah, d’un amour irréductible, absolu. Je ne savais pas ce qu’est l’amour. Maintenant je sais, je le sais. 

Sarah demeura pensive et silencieuse, préoccupée même.

- et puis, continua-t-il,  il y avait  ces conneries comme tu dis ; ta famille, ma famille, cette distance culturelle, l’histoire des Juifs, des musulmans, l’Iran, l’Israël….. Mais je m’en fous  de tout ça,  c’est pas mon problème,  au diable la guerre, au diable l’extrémisme, au diable,  au diable …

- Arrête, ne recommence pas, ça me plaît pas, lui coupa Sarah.

-OK, OK, comme tu veux, mais Sarah,  tu  peux  pas savoir à quel point tu m’as manqué.

Sarah fut complètement attendrie, elle abandonna son attitude guindée et le regarda pour la première fois depuis qu’ils s’étaient assis.

Elle lui tendit la main, il s’en empara, la porta à sa tête, en inspira l’odeur et embrassa le creux de sa paume. Elle ferma les yeux.  " 

 

 

 

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Commentaires

Parce qu'avant tout nous sommes des êtres humains. Ce matin à la radio, une femme disait qu'il fallait revenir à des attitudes premières ou primitives. Pour cela il suffisait de regarder les petits enfants qui ne font aucune différence entre eux. Il n'y a pas de juifs, de musulmans, il n'y a que des Hommes. Bonne journée Dana.

Écrit par : elisabeth | 15/01/2015

Chère Elisabeth, à force de travailler avec des enfants, je peux te dire que, hélas, ils font des différences et qu'ils sont souvent très méchants l'un envers l'autres, ils se liguent pour anéantir tel ou tel collègue plus fragile ou plus démuni. Tu peux pas imaginer tout ce qu'ils inventent s'ils jettent leur dévolu sur quelqu'un au point que celui-ci ne veut plus rester dans la classe ou dans l'école. Ce n'est plus l'enfance d'autrefois, Elisabeth! Frédéric Dard écrivait que le premier contact avec la méchanceté, il l'a eu avec des enfants, lui qui était choyé dans sa famille. Quant aux attitudes premières, je n'en suis pas sûre non plus et je vais citer encore FD, triste de réalisme dans son livre autobiographique : " L'horreur c'est la contagion. Le mal il est là, il est endémique, il est transmissible, il frappe à côté de toi, tu vas le contracter, il va te gagner. C'est l'image du Bal des vampires de Polanski. Toute personne mordue par un vampire devient vampire au bout d'un certain temps". C'est vrai, on espère que nous, on va s'en sortir indemne, mais je pense que soit on finit par intégrer le bal soit on se réfugie dans la solitude, le seul rempart contre la connerie ambiante, en espérant qu'on moins les êtres chers qu'on côtoie ne soient pas atteints. Bonne journée à toi aussi!

Écrit par : Dana | 15/01/2015

Bonsoir Dana,

Un sujet très sensible que l'amour. Non je plaisante. Quoi que...
Je reprends mon sérieux. Même si les choses paraissent simples, malheureusement c'est toujours compliqué lorsque se mêle la religion, les différentes cultures etc. Et ça se complique encore un peu plus lorsque deux personnes se rencontrent alors que leur peuple sont en guerre depuis la nuit des temps. Heureusement, rien n'est impossible et l'amour peut en sortir vainqueur mais... ça se complique encore un peu plus lorsque ces personnes décident d'aller vivre dans un pays neutre qui, de gré ou de force, importe le conflit par l’intermédiaire de personnes qui se fichent royalement de l'amour envers son prochain.
Évidement, pour ne pas changer, je pense que certaines choses sont voulues (à moins qu'ils soit totalement incompétents) par nos politiques et grands patrons de la finance. Juste histoire de servir leur propre intérêt.

Je ne veux avoir l'air d'un réac (je le suis un peu quand même), c’était mieux avant. Je ne dis pas que cela n'existait pas mais on n'était assez protégé. Les choses d'un point de vue générale vont trop vite. Du simple moyen de transport à l'information.

Pour changer de sujet 2 secondes, lorsque je voyage en train, j'aime pouvoir contempler le paysage. Les paysages sont massacrés et les TGV vont trop vites (sourire).

J'ai beaucoup aimé cet extrait et même si ce n'est que de la fiction (je crois) j"aimerai que l'histoire se termine bien.

L'histoire du Monde devrait être écrit par le plus grand et le plus heureux des écrivains et même si ce ne serait que de la fiction, j'aimerais faire parti du casting. Peut être que je finirais par croire à cette histoire qui pour le coup paraitrait être vrai. Je garde cette idée pour un texte à venir dans un futur lointain car j’ai du retard sur d'autres textes mais il verra le jour c'est sûr.

Bisous Dana. Passe une bonne semaine

Écrit par : JanSheng | 18/01/2015

Très cher, comme d'habitude, très sensé ton commentaire. A force d'avoir participé à l'écriture de ce roman, à son "raffinement" plutôt, je peux te dire que l'histoire finit bien. Enfin, façon de dire, car, comme tu l'as souligné, les protagonistes choisissent d'affronter les dogmes et les interdits, mais ils vont s'y heurter sûrement par la suite. Mais l'auteur a choisi, pour une fois, le happy-end : ) Tant mieux! Je raisonne de plus en plus pour la simplité dans toute relation , un peu dans le style "ceux qui m'aiment prendront le train". Voire l'avion. De nos jours, les appartenances, les distances comptent moins pour ceux qui aiment et le monde n'est qu'un village pour ceux qui veulent se perdre ou se retrouver.
Si jamais tu as besoin de quelqu'un pour écrire cette histoire qui te taraude, tu peux compter sur moi, je me suis fait la main dernièrement ;)
Je t'embrasse.

Écrit par : Dana | 21/01/2015

Dana, je n'ai fait que rapporter les paroles de cette dame. Je sais que les générations des années 80, 90 et suivantes sont dures. (Ma belle soeur et mon frère trouvent que leur fille unique, née en 1983 est très dure avec les autres). Je m'en suis rendu compte quand j'ai retrouvé du travail dans les années 2000 après ma reprise d'études à la fac.... Les nouvelles générations étaient en poste et ce n'était plus du tout la même chose en 2000 qu'en 1970 et 1980. Déjà dans les années 90, j'ai vu un durcissement du monde. Tout est compliqué et même si le harcèlement a toujours existé, on s'en sert beaucoup depuis les années 90, alors qu'avant on n'en parlait pas comme ça. Ou bien je suis toujours (ou presque) bien tombée, ou bien j'ai été préservée, j'ai senti qu'il ne fallait pas que je reste quand ça sentait mauvais. J'ai quand même souffert à plusieurs endroits, au travail. La 1ère fois, c'était dû à une erreur du recruteur, il n'avait pas mis en adéquation le poste avec mon profil. La 2ème fois, ils ont embauché un déséquilibré. La 3ème fois, je suis tombée dans un "panier à crabes". La 4ème fois, je n'ai pas détecté (parce que la personne s'est cachée sous une apparence aimable) le harceleur dans les premiers mois, parce qu'il avait vraiment besoin de moi, ne trouvant personne pour faire le travail. Ce n'est qu'au fil des mois que le harceleur s'est révélé parce que j'ai eu des ennuis de santé avec ma thyroïde. Et ça il ne le supportais pas. Mais j'étais proche de la retraite..... Les générations ont changé, c'est trop tard.... ou alors il faut remettre tout à plat et là ce n'est pas gagné. Car c'est compliqué de changer le monde qui a été transformé sans nous. Je ne sais pas si tu comprends.

Écrit par : elisabeth | 31/01/2015

Je te comprends que très bien, chère Elisabeth, les personnes à l'apparence aimable qui cache des harceleurs, voire des pervers, se multiplient à mon avis, ou bien on en prend conscience, car avant, on savait pas mettre un nom sur leur comportement et on était tentés plutôt de culpabiliser. La seule solution : éviter les personnes toxiques, c'est difficile quand il faut bosser avec. La retraite t'a été salutaire, tant mieux.

Écrit par : Dana | 31/01/2015

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