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09/07/2014

to whom it may concern

Lui, il l'aura compris depuis longtemps. Depuis le temps où le langage hypocritement correct* n'existait pas.

Mais bon, n'est pas Léo Ferré qui veut.

 

* tzigane -Terme probablement dérivé du grecΑθίγγανος (« qui ne touche pas »), du nom d’une secte de manichéens venus de Phrygie.

Peuple nomade d’Europe, originaire d’Inde.

 

12/02/2013

fake away

Bon, j'ai édulcoré un peu le titre, car j'étais tentée d'écrire "fuck away" tellement j'en ai marre d'entendre les mots  "fuck", "fucking" dans des chefs d'oeuvre cinématographiques récentes et j'ai nommé "The Master" que la pensée unique veuille que l'on adore sinon on est classé greluche ou incapable d'en saisir la profondeur, le jeu magnifique des acteurs (pas mal, je vous l'accorde) etc. 

Pour revenir aux "fake", aux "contrefaçons" donc, vous vous souvenez peut-être le fameux sujet de bac français "Présentez les formalités à accomplir par le maroquinier qui souhaite protéger pour une durée de 20 ans sa marque contre des contrefacteurs opérant en Roumanie."

On en a parlé un peu, 5 minutes, mais c'est vite parti aux oubliettes. En revanche, lorsqu'il a fallu trouver un bouc-émissaire pour la viande de cheval présentée comme viande de boeuf, on s'est pas gêné, une fois de plus, de dire qu'elle proviendrait de la Roumanie. Avant même de se demander quelle est cette logique qui veut qu'on rachète en Chypre de la viande achetée par la Hollande, viande étiquetée à Aude et transformée  au Luxembourg , les Roumains, rois du contrefaçon, hein, sont "le suspect de service". 

N'ont-ils pas bu de l'ersatz de café pendant le communisme et mangé du salami avec du soja pendant des années sans réchigner ? 

Actuellement le trend veut qu'on s'habille vintage et que l'on porte des Vuittons en plastoche, qu'on n'arrête pas de vanter les vertus du soja, de la chicorée et du pois chiche, vrais passeports pour la santé. Mais les Roumains, eux, ils ont pas droit. 

Eux, ils doivent mourir pour de bon au Mali en dignes victimes collatérales d'une guerre dont ils n'ont rien à cirer , mais si cela fait monter François Hollande dans les sondages, ça vaut bien un 'tit sacrifice de rien du tout, non ? A défaut d'un passeport français, c'est un passeport pour l'éternité qu'on leur offre généreusement. 

Parfois la vie l'emporte sur le cinéma et l'armée algérienne n'est pas menée, hélas, par la baguette magique d'un Ben Affleck "déguisé en playmobil" dixit mon Philéas, et j'y adhère, décidément, on est tous les deux à bannir par l'Académie Américaine de Film ! Et j'ai comme un doute que même l'Académie française ne voudra pas de moi, car j'ai trouvé "Camille redouble" (là, le titre est vraiment bien trouvé) une piètre copie  de "Peggy Sue s'est mariée" sauf qu'il m'a fallu plus de courage et un vrai café pour affronter le sourire amer de Noémie Lvovsky que les éclats de rire de Kathleen Turner. 

Mais n'est pas Coppola qui veut et je pense qu'il vaut mieux que j'arrête là mon bavardage avant que la saint Valentin ne me rattrape. Si ça se trouve, on va nous attribuer  même cette fête que tout le monde déteste, que c'est commercial et tout. 

Alors qu'on a notre propre fête, le 24 février et que, même si le low-cost tend à s'imposer  , que j'ai dans mon armoire des vêtements de marque reçus de mes copines, et que je conduis -rarement- une voiture d'occasion, je prépare moi-même le hachis parmentier,  je garde dans ma mémoire que les beaux souvenirs et dans mon coeur les véritables amis, mon corps se nourrit d'huile précieuse bio,  ma passion est haut de gamme, mon âme-soeur n'est pas un succédané et je n'ai pas besoin d'un jour spécial pour lui déclamer " l'irrésistible immortel invincible inconditionnel intégralement réel pluri-émotionnel multispirituel tout-fidèle éternel amour " (Sarah Kaneque j'ai pour lui . 


 

10:30 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (11)

04/06/2012

d'amour et de pleine lune

Je m'appelle Dana et ça fait six mois que je n'ai pas touché aux frites, aux pâtes et au vin. Je ne bois pas de boissons acidulées, je ne mange jamais de cheeseburgers, j'ai renoncé au cassoulet, aux patates, aux carottes,  aux gâteaux et au pain (pour l'instant). Dans mon frigo, vous ne trouverez que des confitures et des compotes bio, sans sucre, car je déteste les édulcorants.

Voilà le discours que je pourrais fièrement tenir devant un club des obsédés de la ligne, comme moi. Et ils auraient beau me conseiller des Dukan, des Atkinson, des Oshawa, j'ai quasiment tout essayé et j'ai décidé de m'inventer mon propre style où seul le son d'avoine sera admis car je suis persuadée de son efficacité.

Mais récemment, j'ai découvert que le meilleur régime c'est d'essayer de bouffer à l'école, avec les collègues.  Quoi que je mette dans mon petit récipient, ils vont vite fait trouver une raison pour te dissuader d'y goûter. Ainsi, les laitages 0%, c'est plus d'amidon que de substance active, les olives, ah, ma chère, elles sont traitées à je ne sais quel acide et il faut surtout pas cuisiner avec de l'huile d'olives, c'est toxique ! Le jus , ah, tu le prépares toi-même, quelle galère que de nettoyer le robot après, mais bon, tu as le temps, toi ! Ha, du chocolat noir, ne me dis pas que tu apprécies, tu sais bien que c'est pour les snob, ça ! 85% cacao en plus, j'ai la bouche amère rien que d'y penser. Fais gaffe, ne bois pas trop de thé vert , il paraît que c'est pire que le café. Dis-donc, tu crois vraiment que ta viande de dinde est bio ? Tu parles, avec les pluies acides et le sol et tout, j'y crois pas, moi. Et ce tofu, tu es naïve de croire qu'il n'a pas été génétiquement modifié. Tu manges des crevettes ? Beurk, à chaque fois que j'en vois, je pense à Alien ! 

Et ainsi de suite. Ne sont-ils pas adorables, mes collègues ? Ils se soucient tellement de ma santé  que j'ai renoncé à apporter ma pitance au bahut. Je jeûne donc , en les regardant se gaver de bretzels ou de croissants au chocolat. 

J'ose même plus boire de l'eau, car, selon les dernières recherches, le mythe des deux litres de liquides par jour s'est effondré aussi. Je tremble d'envie, la main sur la poignée du frigo, ma volonté chêtive est mise à rude épreuve, mais je résiste, je tiens bon, car grâce aux conseils bienveillants, je sais à présent que tout est toxique. Alors il ne me reste qu'à me nourrir d'amour et de ballades sous clair de lune ( si, si, il paraît que par jenesaisquel mécanisme étrange, les liquides avalées religieusement dans  journées consécutives à des nuits de pleine lune, nettoient tout, réparent tout et livrent au réveil un corps sain et svelte : ) ) 

 

Et vous, comment faites-vous pour garder votre ligne d'enfer ? 

 

29/04/2012

work in progress

 

depuis le temps, mes visiteurs doivent en avoir marre de tomber sur la même image, sur la même chanson, au fait, je n'appartiens à aucune des catégories recensées par G.Brassens, je suis tout simplement un cas désespéré; et dire que je me croyais capable d'une fidélité bloguesque à toute épreuve...mon pantalon saumon avec sa ceinture dorée frôlerait-il le bling-bling ? et à quoi le marier ? le haut blanc ou le gris perle ? et si je mettais cette robe évanescente dont le bas balance au rythme de mes pas ? j'aurais l'impression de porter du bonheur, tout aussi léger, tout aussi fugitif

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Qu'écrire donc ? répondre au tag de Lancelot ? après, faut que j'entame d'abord un peu de sérénité, recenser une fois de plus les stats ? fastoche, c'est toujours le bachert qui l'emporte, talonné par le perce-neige, même si l'air embaume le lilas, j'ai cru même sentir les acacias, j'ai jamais vu des châtaigniers en fleurs en ce moment de l'année, tout fout le camp, même la vieille sagesse populaire, j'aurais pas dû enfiler le petit pull noir hier, il est trop impregné de souvenirs et du sel de la Bretagne, faut éviter de secouer la boule de neige sinon c'est rudement difficile l'attente, et cette nostalgie qui me chatouille le coeur, allez, je vais écrire ce fichu rapport, ça me changera les idées, et puis vérifier les devoirs des stagiaires, merde, y en a qui ont encore posté sous docx, pire que les potaches, vivement que ce stage finisse, je m'ennuie de soigner ma forme et de retourner à une frugalité salvatrice, une fashion thérapie serait aussi de mise

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vite, la télécommande, quel faux-cul ce nouveau premier-ministre, il surfe sur l'essentiel, c'est ecoeurant ce brouhaha qui entoure la chute du gouvernement, tu parles des réformes et d'austérité, je ne voudrais pas croiser DSK, "on est lâche, hein ? et même pleinement déguelasse" (F.Dard), il était délicieux ce tiramisu, non, je ne vais pas culpabiliser, on dirait qu'ils y ont  glissé des bulles de félicité, t'as vu, j'ai pas grignoté la tuile, dis donc, 31 degrés demain, j'ai hâte de sentir le vent du large, je mets du vernis rouge ou bien mauve ? est-ce qu'elle va aimer le cadeau, j'adore notre complicité fructueuse, dommage que je n'y puisse rien contre ses fêlures d'âme, mais je me délecte de sa façon d'envisager des choses de la vie,  je vais changer de musique, celle-ci me fiche le blues

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mon PC rame, la vie sait parfaitement pointer ses agréments, un théâtre à ciel ouvert quoi, j'espère que la nuit ne va pas encore me faire son coup de pleine lune

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play ? 




 

20:30 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : feist

11/09/2011

canal minus

Obligée de garder le lit  aujourd'hui, j'ai eu la mauvaise inspiration d'allumer la télé. Aux infos, des bribes de l'émission les Guignols...des dialogues censés être rigolos qui m'ont éveillée subitement, que dis-je, qui m'ont mis les nerfs en pelote.

J'assistais, impuissante, à la décadence morale des réalisateurs, à ces échanges, image fidèle de leur connerie et de leur mauvaise foi.

" -C'est pas sûr que le match va commencer.

- Pourquoi ?

- Tout simplement parce que quand l'arbitre va lancer la pièce dans l'air, c'est pas sûr qu'elle retombe par terre avec tous ces Roumains dans le coin. Avec mes excuses, mon petit Patrick, mais le sport national en Roumanie, c'est bien connu, c'est pas le football, c'est la mendicité.

- Tout à fait Thierry..."

" -Parlons plutôt de tactique. On doit jouer comment ce soir ?

-Tout ce que je sais, c'est qu'avec les Roumains il faut se méfier des contacts .

- Ah oui, ils jouent dur ?

- Non, ils ont des poux.

- Ah, mais vous êtes fou.

- Excusez-moi, mon petit Patrick, mais on aura beau dire, on aura beau faire, le Roumain n'est pas ami avec la douche. "

" Thierry, j'en ai une savoureuse. Tu sais comment dit-on "poubelle" en roumain ?

- ?

- Bucarest.

- Ah, ah, ah. "

Je me garde de faire d'autres commentaires par rapport à ce vomi sur mon pays et sur mes compatriotes. Mais je formule des pensées boris viannesques, san-antoniennes, béruriennes.

Patrick Poivre d'Arvor, le titre de ton bouquin "Petit homme" te sied à merveille !

J'aurais voulu vous parler d'amour, de la Bretagne, répondre à vos commentaires. Ce sera pour plus tard...

 

21:10 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (21)

09/09/2011

cherche hymne désespérément

Il y a plus d'un an déjà que le gouvernement roumain et son meilleur allié, le FMI (tu sais, des gens qui se paient des chambres d'hôtel à 3000 euros, service y compris ! ) , ont diminué de 25% les salaires des budgetaires ( mais pas ceux des compagnies d'Etat, hein, on peut pas prendre le risque de fâcher la RATB, la SNCFR, la Poste ) tout en faisant passer la TVA de 19% à 24%. Tout cela sur fond de côte unique d'imposition, pauvres, riches, la clientèle politique doit préserver son pognon pour financer des magouilles..

"Désormais, la rigueur doit devenir un mode de vie" clamait le Président. Et les Roumains ankylosés, soumis, d'honorer leur maître de pensée, tels les chrétiens qui observent sans réchigner les commandements de Dieu.

Comme par miracle, malgré ces temps de disette, on a réussi à trouver de l'argent pour construire des patinoires !  et des stades avec des installations nocturnes dans des villlages dépeuplés, vu que la plupart des jeunes sont partis travailler à l'étranger.

Cette fièvre bâtisseuse à culminé avec la National Arena, stade inauguré avec pompe lors du match nul Roumanie-France. Nul sous tous rapports...

Coût du stade : 90 millions euros.

Coût du gazon maudit : 130 millions euros.

Je vous l'accorde, chers supporters, rien n'est trop cher pour vos idoles précieuses (entre nous, je trouve déjà  moyennageux d'avoir une idole, alors se prosterner devant un Dieu de stade...) qui touchent des salaires hallucinants...

Seulement voilà. Sous les yeux ébahis  des spectateurs, tel un vernis de mauvaise qualité étalé vite fait sur les ongles d'une ménagère qui veut se faire belle pour une soirée et qui se craquelle le lendemain, des morceaux de gazon se détachaient à chaque coup de pied. Seul avantage : cela a permis aux deux équipes de justifier leur échec.

Une fois de plus la perception de la Roumanie a été mise à mal et j'ai eu un pincement de coeur. Comme si notre image n'était pas suffisamment ternie à l'étranger par les rroms et les hackers !

Pour ceux qui connaissent le "fonctionnement" de la classe politique roumaine, impossible de ne pas penser à encore une histoire de magouilles et de détournement d'argent.

Impossible de ne pas penser aux temps de la dictature du "communisme à visage humain", où l'on accrochait des pommes aux branches lors du passage du Grand Chef. Où l'on plombait des trous à la va vite pour rapporter la fin des travaux à terme.

Pour donner encore plus de vraisemblance à ce retour en arrière, le grand artiste qui a interprété l'hymne national a modifié de son initiative les vers, afin d'éviter le prénom  de l'empereur "Traïan", le même que celui de notre président (mais porté sans gloire et sans panache). Il redoutait des huées dans le public...Il a donc répété trois fois la même strophe comme un disque tout égratigné.

Dans les années '80, la censure interdisait des pièces de Shakespeare, de Caragiale, car on y croyait deceler des références à Ceaușescu. Voilà que l'Artiste, ayant gardé les reflexes de son angoisse politique , s'autocensure.

Pour cette raison, plusieurs personnalités roumaines ont proposé de revenir à l'hymne d'avant 1989 : "Trois couleurs" . Le problème est que le jaune est désormais la couleur du PNL et le rouge celle du PSD !

A y réfléchir, pourquoi pas un hit de Inna, si prisée à l'étranger, hit dont beaucoup de Roumains (les footballeurs surtout) connaissent les paroles par coeur ?

 

 

09:30 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : football

07/06/2011

la saison de la jupe

Je suis à cran, je rouscaille, je file en pétard ( merci Bob, le dico de l'argot ), je renaude contre la décision des surveillantes de punir les deux puces pour l'insolence d'avoir porté une jupe !

"Cachez ce genou qu’on ne saurait voir. C’est pour avoir porté une jupe jugée trop courte que Lola et Maïa, des jumelles scolarisées en 6e au collège Gérard-Philipe de Villeparisis (Seine-et-Marne), ont eu maille à partir avec les surveillantes qui considéraient que leur tenue ne correspondait pas avec le règlement de l’établissement public.

La semaine dernière, Lola, vêtue d’une jupe en jean arrivant au-dessus du genou, n’a donc pas échappé à la sanction instituée par la principale : porter une blouse pour cacher ses jambes. "

Dis donc, quel culot !

http://www.leparisien.fr/societe/punies-a-cause-de-leurs-jupes-trop-courtes-01-06-2011-1475605.php?xtor=EREC-109

JS en parle aussi à sa façon sur son blog, d'ailleurs je te remercie JS de piocher dans la réalité des sujets contrariants.

Car j'ignorais qu'après la cigarette, c'était le tour de la jupette. Apparemment, elle ne convient plus au sérieux des institutions où l'on s'insurge contre  la décadence et la provocation ! Il semble qu'aujourd'hui on ne doit plus soigner son image pour soi-même, mais plutôt pour les autres, qui nous jugent sur les apparences.

J'ai passé toute ma scolarité en uniforme. Bleu au collège, noir au lycée, avec des tresses, des rubans blancs, un bandeau en plastique qui faisait brûler nos oreilles au bout d'une demi-heure. Enregistrées, numérotés, sur la poitrine, sur la chemise (faut que je retrouve une photo pour vous montrer l'horreur).

Plus tard, en tant que prof, on m'avait interdit le pantalon, même si je parcourais chaque jour 20 km et que je devais changer de bus en plein champ...

Je ne vais donc pas adopter le nouveau dress code, d'ailleurs, heureusement, il n'en est pas question chez nous.

C'est l'été.

La saison de la féminité triomphante, du colour block, de la liberty chérie, de la jovialité d'une jupe chamarrée, alors on va fleurir nos armoires et nos guiboles,  histoire d'échauffer le fiel des hypocrites et leur minable imagination.

Avec, en prime, une photo de mes élèves...

 

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Et même la prof s'y colle. Scandaleux !

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J'oubliais : gratin de légumes for dinner. Tout se bouscule dans mon assiette aussi : )

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24/01/2011

les petits hérissons

" A la fin de la soirée, ils rentrent tous les deux en voiture, silencieux et emmurés de mépris. Puis la femme reste fermée à double clé pendant des jours. Les hommes pensent qu'elles font la gueule. Ils se trompent, elles ne font pas la gueule, elles cicatrisent de l'âme. " (Guy Carlier)

C'est ce que j'ai fait pendant tout ce temps où les mots ne sortaient plus. J'ai essayé au moins.

La tristesse ne me rend pas loquace et je ne peux pas, comme certains, passer de la case "Caïn et Abel" à la case "Rox et Roucky".

Non, ce n'est pas une argumentation sablonneuse battant fort de l'aile qui m'a cassée. Devant un tel discours ampoulé qui, à force, se meut en ronron pour finir en menaces j'ai plutôt pouffé. Il faut être totalement envoûté pour ne pas se rendre compte du ridicule de telles lamentations qui prennent comme point d'appui le titre d'une note dont le but n'était que de faire découvrir un texte riche de vérité et de bon sens. Mais bon, n'est pas Frédéric Dard qui veut !

Dans la vie tout doit être simple; les êtres sont simples, les circonstances devraient l'être aussi...alors, ces vanités me font plutôt rigoler et , selon mes humeurs, je les dénonce ou pas, car, à vrai dire, peu me chaut. On ne provoque pas si on est incapable d'encaisser ! Si, après avoir été semeuse de tempête, on endosse le rôle de l'outragé innocent !

Ce qui m'a fissurée c'est d'avoir vu un tel exercice dérisoire cautionné par des commentaires des gens qui n'ont jamais lu un mot écrit par moi, qui ne me connaissent guère et qui n'ont même pas eu , comme il se doit, la curiosité d'entendre l'autre son de la cloche.

Et puis, les autres, ceux qui m'ont souvent embrassée ici pour me débiner ailleurs. Les plus décevants.

Leurs coups sont passés entre la chair et l'os. Tant mieux ! Cela prouve que je ne suis pas une huître vide.

 Des commentaires comme des coups de poignards qui m'ont lacérée.

Stupéfaction, déception, tristesse, un cocktail amer que j'ai dû avaler.

Je ne suis pas un ange. J'ai, à mon tour, et je l'ai déjà avoué ici, déçu, chuté, merdé.

Mais pas à ce point. Jamais à ce point. Ici, j'avais baissé la garde, en espérant le terrain balisé des mauvaises réceptions et la confiance établie.

Alors, je me suis tue. J'ai besoin d'êtres qui me reposent d'exister. J'ai attendu que le bourdonnement s'éloigne et que les autres se lassent de tourner leur roue par ici. Où, de toute façon, ils ne sont plus les bienvenus.

L'autre jour, Luc Ferry racontait l'histoire des petits hérissons.

" Les humains sont comme de petits hérissons, ils ont froid et ils se rapprochent et, du coup,  dès qu'ils se rapprochent ils se piquent. "

La solution ? Entre se piquer et avoir froid ? La bonne distance. Un bâton de longueur !

Un mur d'octets contre l'incompréhension, l'hypocrisie et la mauvaise foi.

 

 

J'ai fermé les commentaires sur cette note dont le but n'était pas de faire l'âne pour avoir le son. Et puis, c'est bien prouvé, l'amitié rend lâche et mauvais critique...

J'aurais pu, oui, me taire pour de bon, mais je suis plutôt le genre à donner de la voix, quitte à déplaire ou à bousculer un monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

19:06 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coups de gueule

31/10/2010

oeuf dur ou café ?

C'est encore une histoire lue chez hélène qui m'a donné le titre ( mais ne cherchez pas trop à comprendre le cheminement sinueux qui m'y a amenée : ) ) ...

http://unbrindevent.vefblog.net/2.html

Depuis mon retour de Bulgarie, chaque week-end (vendredi soir et samedi matin plus précisément) on nous inflige des séances de "développement personnel". Une autre trouvaille de l'EN, subventionnée par l'argent européen, pour, je suppose, nous faire passer plus facilement la pilule de la cure d'austérité. Les Roumains, originaux comme d'habitude, ont adapté à leur  façon les mots du Sarko, alors on travaille plus pour gagner moins.

Réunis en cercle, dans une ambiance feutrée, on est censés répondre sincèrement aux questions cliché de la formatrice qui arbore le plus souvent un sourire d'une grande affabilité auquel j'oppose le mien, plutôt goguenard. J'avais déjà du mal à digérer ce que ces théories ressassent, alors je tressaillis quand on nous demande " quel est le rôle qui vous réussit le mieux ?" , " à qui êtes-vous reconnaissant ? ", " quel fleur vous êtes ? à qui l'offrirez-vous ? " , " que faites-vous quand vous êtes tristes ou gais ? "

Je ne suis pas en mesure de me prononcer sur l'efficacité des ces "activités", mais, au vu des visages de mes collègues, des yeux qui s'embuent , du sourcil qui se fronce, je pense que l'on en sort plutôt frustré et chamboulé dans l'estime de soi. Enfin, c'est mon avis, le temps nous le dira... mais en ce moment c'est le rôle d'humain qui me réussit le moins, car je me sens tiède, lâche, en train de faire de la thérapie de groupe alors que des collègues des autres villes sont en grève de la faim, que la réforme qu'on prépare va donner un coup mortel à l'enseignement et que des Roumains sont assassinés chaque semaine en Italie sous le regard indifférent des passants. Mais on doit contourner tout sujet "sensible", on est là pour doper son moral...Seulement voilà, j'ai du mal à me mettre au diapason de cette émotion qui inonde la salle par à coups et  à assimiler cette complicité fructueuse et tendue, les nerfs à vif, je martèle mon sarcasme et m'occupe à tailler des fleurs qui imitent celles de mon sac. Pas mal, non ?

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" Quel a été le sentiment dominant de cette semaine ?" " Le dépit" lui dis-je avant de filer à une autre séance plus requinquante : la Zumba ! Ben oui, dans ce monde qui part en vrille, la dictature du physique pèse sur nos pauvres épaules au point de se rendre malades pour quelques kilos superflus. On a beau se dire qu'on est au-delà de cette folie, on rêve tous d'un corps d'apollon, d'un ventre plat, des jambes galbées et d'une silhouette qui ait du chien ; ) Comme une bagnole, il faut avoir le châssis impéccable et les pistons huilés, alors autant onduler du fessier, surtout que ça coûte moins !

De plus, je préfère, pour une fois, hein, la compagnie des "filles qui frappent de la bottine" comme les appelle ma journaliste "people" préférée. Ca arrive au gym en bagnole BMW ou Audi (un must) et parées  de bijoux Bulgari , ça jase, ça papote, ça te marche sur les pieds, ça se rue sur les steppers ou les tapis, des nanas outrecuidantes aux rires stridulants et la boîte à idées plutôt vide, auxquelles j'aurais parfois envie de donner un de ces coups de poings imaginaires dans leur museau pour leur interrompre le couple.

Mais non, rassurez-vous, malgré mon humeur du moment, j'ai des restes de bon comportement, et c'est seulement en imagination, pendant que je saute,  je twiste, , "shake your body, shake your body", je zouke que j'accroche leurs bagnoles comme la bonne femme dans un de mes films préférés, car, comme elle, " I'm older and I have more insurance ". Ce serait, en outre,  une bonne occasion de mettre à profit ma maladresse au volant !

 

Fin de la séance, j'en sors pas trop libérée des pensées maussades, mais l'automne, oui, encore lui, me fait vibrer à ses sons. La fringale me fait presser le pas vers la maison, mais je passe d'abord au studio pour louer un film. Je choisis "Ondine". Parce que fantastique. Parce que l'Irlande. Parce que Colin Farrell. Parce que Sigur Ros... L'offre a de la gueule, le film beaucoup moins, car j'ai encore failli sortir de mes gonds lorsque l'on découvre que la "créature de rêve "est une "dealer" Roumaine renversée...enfin, je vous laisse voir, encore un cliché qui me dépite. De plus, on a eu la mauvaise idée de l'appeler comme ma fille.

Heureusement, j'ai des rillettes de thon délicieuses envoyées par ma chère Jeanne et du chocolat de chez elle, fuck the diet , je goûte du tout et je repense à cette soirée de juillet, moi aussi, aux rencontres précieuses qu'on a faites et que j'espère solides, fortes, bonnifées avec le temps comme le vin de bon cru...

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Et ce matin ? Tout baigne ! Les persiennes filtrent les rayons du soleil d'un jour où j'ai gagné une heure de farniente, et je viens de revoir "Le Concert"... Me voilà rassurée. Bien qu'en ce moment je sois  plutôt encline au pessimisme et à la révolte , à mon grand bonheur, vers la fin l'âme slave m'a gagnée et j'ai senti des larmes couler qui m'ont fait chavirer le coeur en douce... Je ne suis pas complètement aigrie donc et ce magnifique automne joue en ma faveur : )

 

11/09/2010

Where are you from ?

 Je me suis posé à plusieurs reprises la question : " Quelle idée un Français peut-il se faire aujourd'hui de la Roumanie au travers de ce qu'il côtoie et de ce que veulent bien en dire ou montrer la presse, les médias, le cinéma ? "

Il y a quelques ans on annonçait un film : l'histoire d'une mère maquerelle qui arrive d'un lointain pays, le mien, avec trois jeunes filles dans les bagages, jeunes filles à qui elle a bien l'intention  de faire faire le trottoir. Voilà donc un film qui laissait à penser que la Roumanie, improbable pays, est peut-être un réservoir de prostituées. Je ne sais pas si vous l'avez vu, mais il y a eu sûrement un public, d'autant que le rôle-titre y était tenu par Charlotte Rampling, l'épouse de Jean-Michel Jarre, le spécialise ès-synthétiseur de la musique duquel même les Chinois ont eu à souffrir.

Plus tard, on a assisté à "Je vous trouve très beau" avec la réplique qui tue : " Les Roumaines sont prêtes à tout pour épouser un Français !"

Autrefois, à l'occasion de la journée pour l'enfance,  mon ami JL m'a raconté qu'une chaîne publique française avait présenté un reportage sur la pédophilie et la prostitution des enfants. Où donc ce reportage, à votre avis ? Je vous le donne en mille : en Roumanie !

Est-ce que la pédophilie n'existe pas ailleurs ? Oh, que si. Même Polanski et certains prêtres en savent quelque chose. Mais mieux valait de montrer le flanc d'un autre, et si possible dans un pays dont l'opinion publique a , en général, une piètre idée.

Vous avez donc eu droit à une promenade sur les quais de la gare centrale de Bucarest où des enfants de 12 à 14 ans, cigarette au bec, désoeuvrés, tristes et fanfarons racontaient qu'ils se "donnaient" pour des sommes modiques. Puis ce fut l'interrogatoire dudit pédophile par la police roumaine. Et voilà notre homme expliquant qu'il n'était pas fier de lui, mais que c'est plus fort que sa volonté, que cet impérieux besoin sexuel vient peut-être de ce qu'il fut lui-même violé par son père etc. , etc. En guise de conclusion, il expliquait qu'il emmènait ces enfants au cinéma, dans les meilleurs restaurants de Bucarest...un peu plus , et il nous aurait persuadés qu'il faisait oeuvre de philanthropie !

J'ai le sentiment que depuis la fin du communisme dans les pays de l'est, il y a une sorte de hit-parade de ces pays qui s'est installé dans les esprits, et j'y vois mon pays en assez mauvaise place. Il y a, certes, les "bons élèves", Tchéquie, Hongrie, Pologne, et puis il y a les autres, les "canards boiteux", ceux qui ont, auront, du mal à s'en sortir.

C'est pourquoi, pour revenir aux Roms, je suis chagrinée par les actes de certains membres de cette ethnie, actes qui nuisent peut-être irrémédiablement à l'image de mon pays et des Roumains qui y étudient ou triment honnêtement, tout en supportant les affres d'un exil volontaire.

Imaginez le désarroi de ma fille montant dans un train où sont collées ces affiches :

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 La solution ? L'expulsion ! Car on aura toujours moins de scrupules à raccompagner à la frontière un Rom... et voilà, le Pen jubile, le président monte un peu dans les sondages, alors que dans le Parlement européen Cohn-Bendit se démène, défenseur de toutes les minorités, surtout celles que l'on "opprime", bonne âme, l'indignation à fleur de peau, toujours prêt à être contre mais sans alternatives crédibles.

 Rappelez-vous aussi l'émission de cet humoriste raté qui apprennait aux Français le salut roumain :

 

Enfin, plus récemment, le fin humour d'un autre esprit bien-pensant :

 


Drôle de blague de Nelson Monfort sur les Roumains
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 A tous ces gens, je leur dis que je suis Roumaine et fière de l'être et je leur offre ces mots de Frédéric Dard , celui qui aimait bien les cons, mais à condition qu'ils soient à la table d'un autre :

" L'intelligence c'est la tolérance. Elle ne doit s'insurger que contre la connerie, lorsque la connerie atteint ses points culminants, qu'elle devient tyrannique, répressive, contraignante. "

 

10:28 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (26)