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22/11/2010

prise de bec au sommet

Lieu : Lisbonne

Personnages : Băsescu, Sarkozy, Berlusconi

Décor : des chefs d'Etat

La scène est d'abord vide. Puis, les chefs d'Etat entrent un à un, l'air sérieux, comme il convient à des participants à un événement d'une importance majeure.

                                                                  ACTE I

Le président roumain, tout souriant, se dirige vers Sarkozy, qui, visiblement énérvé, le laisse en plan.

- Monsieur Sarkozy, vous avez une minute ?

- Pas maintenant. Tant que vous n'avez réglé le problème des Roms, on n'a rien à se dire.

(Aparté : mais qu'est-ce qu'il me veut, çui-là ? Il me casse les joyeuses avec ses gracieusetés et il me fait perdre de mon temps précieux. Moi, le plus beau du quartier !

 "Dès qu’on me voit
On se sent tout comme envouté
Comme charmé
Lorsque j’arrive
Les femmes elles me frôlent de leurs
Regards penchés
Bien malgré moi (hé)
Je suis le plus beau du quartier

Est-ce mon visage
Ma peau si finement grainée
Mon air suave
Est-ce mon allure
Est-ce la grâce anglo-saxonne
De ma cambrure
Est-ce mon sourire
Ou bien l’élégance distinguée
De mes cachemires
Quoi qu’il en soit
C’est moi le plus beau du quartier

Mais prenez garde à ma beauté
A mon exquise amabilité
Je suis le roi
Du désirable " )

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- Justement, à ce propos, je voulais vous prévenir de la sortie d'un clip du groupe "Vama Veche" ,  un clip malveillant et ringard, sachez que je n'y suis pour rien. Je vous avais promis d'essayer d'arrêter...

- Allez, tu m'agaces ! Je te calcule pas. T'as pas encore appris que , lorsqu'on me parle il faut le faire avec stupeur et trembllleeemments ?  Casse-toi, pov'con !

- Hasta la vista, baby !

                                                            ACTE II

 

 Toujours souriant (jaune) Băsescu, l'échine légèrement courbée, se dirige vers Berlusconi. Celui-ci lui serre la main chaleureusement.

- Mais...qu'est-qui vous arrive ? Vous m'avez l'air contrarié.

- Ben...un nouveau clash avec le Sarko ! Le président d'un pays soeur devrait avoir droit à plus d'égard !

- Ne vous en faites pas. Vous savez bien qu'il n'est pas net. Je me souviens cette rencontre à Bucarest où il a chouravé votre stylo.

- Ha, ha, ha. J'avais oublié le coup du stylo. Et après y dit que c'est nous les voleurs. Quel culot !

- Allez, c'est l'heure de la photo. A plus !

Epilogue : Le lendemain Sarkozy explique son attitude et tient à rajouter que le président roumain est  une personne de "grande qualité " . Cela ne l'empêche guère de refuser à la Roumanie l'entrée dans l'espace Schengen car il trouve que les Roumains, censés devenir les gardiens des frontières de l'Europe, sont très généreux envers les moldaves.

Morale de l'histoire (copiée colée ) :

Un jour, on a crié à Charles de Gaulle : " Mort aux cons ! "

Réponse : "Vaste programme !"

 

21/11/2010

facebook me !

Il y a trois jours  j'ai failli m'énerver lors d'un cours avec la terminale (si quelqu'un connaît un euphémisme ou un synonyme châtié, je suis preneuse, mois de la gentillesse oblige ! ) contre une élève qui était, une fois de plus , à la charette.

"- Mais que fais-tu de tes soirées ?"

"- Je traîne sur FB, madame, j'ai une ferme et je lui consacre beaucoup du mon  temps libre. Hier soir j'y ai passé deux heures ! C'est très divertissant, vous pouvez essayer."

Je ne vais pas créer une ferme, non, un restaurant peut-être, histoire de m'inventer des menus gourmands et nature friendly. Mais cela m'a donné une envie pressante de voir "The Social Network", le plus récent film de David Fincher. Il y évoque, d'une manière assez convaincante, les circonstances et les gens  qui ont contribué à la création du réseau.

500 millions de gens interconnectés. 207 pays. 25 milliards de dollars. Le plus jeune milliardaire du monde. Qui avoisinne des personnages emblématiques , glorifiés pour la plupart par un public avide de s'évader d'une certaine routine : le "rebelle sans cause", Bonnie et Clyde, les motards hippies de "Easy Rider" .

"Drogues, sexe et rock'n roll" !

Sans oublier, évidemment, la violence, de "Fight Club", un autre film de Fincher. "It will be allright", pendant que tout autour le monde s'écroule. On en a besoin pour que la société ne fasse implosion et que l'on combatte le malaise existentiel ?

Il paraît que ce monde-là soit révolu. Tout n'est plus noir ou blanc. Les gens ne sont plus classés en "méchants" et "gentils" (ouf ! ) .

Les héros, géniaux, bouffent désormais des pizzas et s'abreuvent à la bière. Mark Zuckerberg, l'icône d'une génération qu'il a munie d'un redoutable instrument de socialisation ne s'habille pas en Prada. Il est misogyne et atteint d'un léger autisme. Complètement aphone dans les relations sociales, dépourvu de toute empathie, il a, paradoxalement, créé le réseau qui facilite l'interaction ET l'aliénation sociale, en générant aussi un phénomène de masse qui vire parfois en exhibitionisme. Qui peut s'avérer dangereux. Mais qui, qu'on l'accepte ou pas, a radicalement changé l'espace virtuel, de même que les blogs, d'ailleurs.

D'après Romain Gary "la technologie était le trou du cul de la science" ! Mais elle a fait apparaître de nouvelles façons de composer avec les autres, où qu'ils soient. C'est vrai qu'on peut y prendre des visages multiples et , par là même, cacher sa véritable identité. J'admets aussi qu'elle puisse engendrer une certaine instabilité, voire une légère perte de sens.

Ca sert à  se cacher, à se révéler, à se connecter ou bien à éviter. En fin de compte, elle ne fait que ce que l'on veut en faire.

Pour revenir au film, il est loin d'aborder seulement l'histoire du fameux réseau social. Mais aussi ou,  dirais-je, plutôt, l'histoire d'un personnage abscons, étrange, froid, distant, susceptible, bourreau et victime en même temps. Le nouveau "citizen Kane".

L' histoire d'une nouvelle approche de l'Internet. Mais aussi de la manière que l'on peut  choisir pour garder le contact avec les amis, les connaissances, la famille.

Je ne suis pas trop "active" sur FB. D'ailleurs, de temps en temps le site me le rappelle par e-mail  et j'y sens comme un léger réproche : )

 Mais je me range définitivement dans la catégorie de ceux qui pensent que l'Internet est la huitième merveille du monde.

Dans une vision édulcorée peut-être, mais que j'épouse vivement, ma journaliste préférée le compare au "Moulin de Călifar" qui, dans une nouvelle d'un écrivain roumain, représente le symbole des rêves des gens parfois mécontents de leur vie "réelle" et auxquels il offre une sorte de compensation, une évasion. Auprès des eaux empoisonnées du moulin, on pouvait vivre des histoires dont la vie a été radine, des rêves que la vie nous a épargnés. Tout y est possible. Le tout et son contraire. L'internet est aussi une lame au double tranchant et il arrive parfois qu'au réveil on se sente esseulé, deçu, fourbu...Pour reprendre une réplique du film The Social Network, " les mythes ont besoin d'un diable ".

Peu importe, quelque part, dans un recoin de notre mémoire, se tissera toujours un fil de conte où l'on était riche comme Crésus, heureux comme Ulysse, aimé à en mourir et beau comme un dimanche sans fin.

 Alors ? Facebook or Not ?

 

18/11/2010

jamais deux sans trois ?

Chers amis,

un de mes visiteurs, l'ami Juntos, essaie depuis quelques mois déjà de trouver la voie de son blog, afin de le faire évoluer.

Il a presque tout essayé. Parler politique, économie aussi, mais il s'est rendu compte que ses élucubrations n'influenceront le vote d'aucun électeur.

Il a entamé, par la suite, des sujets sérieux : la cuisine, la mode, la photo, des thèmes porteurs quoi ! Mais, apparemment, il n'a pas réussi à convaincre  Mme Juntos ni à préparer une recette quotidienne, ni à poser dans sa tenue du jour. Il avait envisagé la possibilité de prendre une jeune assistante, mais il paraît que" Mme Juntos dispose de nombreux ustensiles de cuisine tranchants et est experte en maniement du rouleau à pâtisserie."

 Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, depuis quelques jours, il s'est donné un autre défi : après avoir pris de la graine sur  mon blog, il veut absolument se spécialiser dans l'eau de rose.

L'enjeu est double : l'ami Juntos ne supporte pas l'automne, alors cela va lui servir de vaccin anti-grippe grisaille-grincheux et , surtout, au bout d'un mois de gentillesse, il espère que je lui accorde enfin le diplôme de " Master en guimauve et eau de rose" .

Dorénavant - mais juste pour un mois, hein, faut pas exagérer non plus- ses notes seront donc douces et consensuelles et  ses commentaires agréables et doux. Certains de ses visiteurs en sont ravis, d'autres trouvent que c'est une "épreuve méchamment ignoble".

J'avais promis de l'épauler, mais, à y réfléchir, je ne vais pas lui faciliter la tâche, au contraire, j'en profite, dès aujourd'hui, pour retrouver un peu de mon estime chamboulée  de cuisinière, en lui proposant des photos d'un far breton royalement râté :

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A ma décharge, je dirai seulement que notre gentille hôtesse de Plogoff avait oublié de marquer le lait. Comme je suis tenace, j'ai  fouillé sur le net, déniché une autre recette, suivi tout au pied de la lettre, alors qu'en général je respecte guère, mais le résultat fut, une fois de plus, moyen.

 

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Jamais deux sans trois ? Hmm, s'il y a une prochaine fois, ce sera décidemment la recette trouvée chez Tifenn, même s'il faut s'user les bras, faire des pauses, hurler devant la quantité de beurre.

http://senourrir.wordpress.com/2009/07/12/le-farz-de-pat-...

C'est bon, Juntos, t'es encore là ? C'est pas encore fini, je te montre aussi le menu d'aujourd'hui, en ce moment je mange que des légumes et des fruits, j'espère que tu adores la viande et que tu détestes les olives !

Voilà donc  l'entrée :

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 le plat principal :

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                                    et le dessert (tu avoueras que plus guimauve tu meurs ! )

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 Pas le temps pour la tenue du jour, ce sera pour une autre fois !

  Chers amis, si cela vous chante, mettez la gentillesse de Juntos à l'épreuve, c'est le moment de lui présenter des photos râtées, des vidéos ringards, des textes mielleux, des discours politiques à la con, absolument tout. Pendant un mois il sera infroissable et nous on va profiter de sa grande mansuétude.

Alors :

" Oubliez vos soucis, jetez vos antidépresseurs, avec Juntos c'est le mois du bonheur ! "

 

 http://webjuntos.over-blog.com/article-gentil-61149965-co...

 

15/11/2010

Happy B-day !

Bon anniversaire à mes jumeaux préférés ! Je vous embrasse du fond de l'âme.

  

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Avec, en prime, quelques photos de votre Normandie natale, prises, évidemment, par Phileas (on peut cliquer pour agrandir ).

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"Des milliers et des milliers d'années
Ne sauraient suffire
Pour dire 
           La petite seconde d'éternité" ( J.Prévert)

 

13/11/2010

questions existentielles (2)

Quelques  questions qui turlupinent la boîte à idées de mes visiteurs ramenés par google :

- poivre dans les yeux, que faire ?

- comment faire de son mari un agneau en magie ?

- combien de temps pour se vider de son sang ?

- les femmes ne sont pas toujours logiques ?

- comment se faire livrer des stylos à bille depuis la Chine ?

- comment calculer le nombre d'internautes qui ont voté avant Julien sur le blog de Marjolaine ?

- j'ai reçu du sel dans les yeux, que faire ?

( normal, on pourrait pas recevoir du poivre sans sel, car, je l'ai déjà dit, "salt and pepper are married and they travel together !" )

- je me demande ce qui est bon dans le chocolat ?

 Tout ! Surtout s'il est noir, avec des fèves de cacao...et qu'il arrive de loin...

Encore une note de fainéante, encore un we loin de l'écran, histoire de m'éclater avec les copines et de m'adonner à mes préoccupations favorites :

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07/11/2010

l'intelligence

Il y a des visiteurs qui arrivent sur mon blog en tapant "intelligence du coeur". C'est un syntagme picoré chez M. Lévy ( ben oui, je suis blonde, donc supposée nunuche, alors j'ai lu ! D'ailleurs c'est encore lui qui rameute le plus de lecteurs grâce à l'histoire du "bachert", merci M.L :)  )

http://seletpoivre.hautetfort.com/archive/2007/10/08/defi...

Quant à l'intelligence tout court, aux définitions "techniques" des dicos je  préfère celles de Frédéric Dard, réunies dans un texte envoyé par mon Phileas et que j'avais promis en suprise à EC. Le voilà:

 

" L'intelligence, c'est ce qui permet à un individu de communiquer avec tous les autres. Elle implique, non seulement la compréhension, mais également la bonté. Partant de là, j'affirme, je clame, qu'il n'existe pas de salaud intelligent.

L'intelligence, c'est la tolérance. Elle ne doit s'insurger que contre la connerie, lorsque la connerie atteint ses point culminants, qu'elle devient tyrannique, répressive, contraignante.

L'intelligence, c'est la main tendue, le sourire tendu, le coeur tendu. Elle se nourrit davantage d'amour que de culture.

L'intelligence, c'est la fantaisie. C'est le grain de folie qui ne doit jamais germer, mais qui pimente si bien la grisaille quotidienne.

L'intelligence, c'est la modestie foncière, la permanence de la notion de la fin dans l'esprit d'un homme.

L'intelligence, c'est la charité, c'est faire sienne la douleur des autres.

L'intelligence, c'est le respect de la paix sous toutes ses formes, c'est l'amour de ce qui est juste.

L'intelligence, c'est la mémoire d'un bonheur qu'on n'a jamais connu, mais qui nous sert d'espoir.

L'intelligence, c'est de dominer ses bassesses pour rester disponible.

L'intelligence, c'est regarder, entendre, toucher, humer, goûter le monde en tentant d'affiner ses sens au maximum pour en avoir une plus délicate perception. "

                                                                               (Frédéric Dard)

Et pour vous, l'intelligence ?

 

 

 

( Léo Ferré, le misogyne adorable et insolent  pour lequel "l'intelligence des femmes est dans les ovaires")

06/11/2010

say : "cheese" !

Pas grand-chose à raconter, mais j'ai promis à Jeanne de relever un défi, alors je m'y mets. 

http://anecdotesdhieretdaujourdhui.hautetfort.com/archive...

La semaine fut plutôt calme, l'automne, l'automne... et le fil de l'actualité tranquille,la loi de l'éducation a été déclarée non-constitutionnelle, alors je n'ai râlé que contre le représentant du FMI, qui, pour moi, a les traits d'un spéculateur cupide, mais seule, devant le télé,  ça compte ? Je sais que je devrais enrager plutôt contre nos politiciens ayant permis l'émergence de ces conditions qui nous mènent à la faillite du pays, pour paraphraser une formule populaire " la nuit tombe sur la Roumanie, et les nains qui la dirigent y sont des ombres immenses".

C'est à la Chine qu'on aurait dû demander de l'aide, surtout que l'on maîtrise à merveille le lancement  des pigeons blancs dans le ciel !

Et hier, lors d'une réunion des profs, mon égo est entré en collision avec celui d'un collègue, mais on a mis cela sur le compte du stress et on a fini en fumant ensemble le calumet de la paix.

Plus de séances "psy" non plus. J'ai rendu le portfolio d'évaluation assaisonné d'un motto qui a dû beaucoup plaire à notre formatrice  : " Quand j'ai envie de siffler, je siffle ! " . Avec le recul, je me rends compte qu'on a eu, quand même, de la chance, nous aurions pu tomber sur un "coach de la motivation" hypocrite et pédophile comme celui de Donnie Darko, qui assénait aux lycéens la théorie simpliste de la division du monde entre la peur et l'amour.

 La semaine prochaine, on est appelés à  "mettre à niveau" notre anglais, en vue de préparer les élèves pour le Bac International. Tu parles ! Comme si le bac d'avant n'était pas accepté par les universités de l'étranger. Mais pourquoi se gêner, puisque l'UE a de l'argent à gaspiller ?

Je vais donc passer du mode bouche arrondie pour prononcer les voyelles françaises, en mode Eliza Doolittle "the rain in Spain stays mainly in the plain"... (en NZ j'avais mal aux mâchoires au bout de quelques heures ).  Ha, à propos de ce film, bonjour le cliché, vous vous souvenez, je suppose, qu'on la "préparait" pour être présentée à la Reine de la Transylvanie (! ) et au fameux linguiste Karpathy ! Ils ont quand même oublié de lui dire de glisser quelques gousses d'ails dans son sac à main, afin de se préserver des crocs d'un vampire affamé.

Donc, à partir de maintenant, plus de gros mots, plus de "magne-toi le cul", on va discourir, comme de véritables dames et messieurs, du temps et de la santé. Je piaffe d'impatience !

 Sinon, pour cultiver mon côté oisif, aujourd'hui j'ai flemmardé, surtout que j'étais bredouille après le Bal des Bizuts. Je les avais accompagnés hier soir dans une boîte d'où je suis rentrée cinq heures plus tard sourde, les yeux larmoyants et la voix cassée. Que d'entendre leurs musiques, leurs bruits plutôt,  je ne m'étonne plus qu'ils arrivent en cours le lundi matin en roulant sur la jante et qu'ils faille leur parler fort.

Et j'ai choisi, au pif, "La tête en friche", comme la mienne en ce moment, vu que je suis un peu survoltée. Encore un film qui nous fait croire en l'homme, humblement, et qu'on a envie de regarder lentement, afin d'annoter des répliques, qui, telles des pépites, ce serait utile de garder en tête :

" C'est une rencontre pas ordinaire, entre amour et tendresse. Elle avait pas d'autre adresse. Elle avait un nom de fleur, elle vivait au milieu des mots, des adjectifs, des verbes qui poussent comme des herbes. Y en a qui passent en force, elle est passeé en douceur, de mon écorce à mon coeur.

Dans les histoires d'amour, 'y a pas toujours que de l'amour. Parfois, 'y a même pas des "je t'aime". Pourtant, on s'aime.

C'est une rencontre pas ordinaire. Je l'ai trouvée par hasard, sur un banc de mon square. Elle était au milieu des mots, des noms communs, comme moi. Elle m'a donné un livre, puis deux, des pages qui m'ont éclaté devant les yeux. 

Ne pars maintenant, que le temps attende, c'est pas l'heure,ma petite fleur, donne-moi encore un peu de toi, donne-moi encore un peu de ta vie.

Attends !

Dans les histoires d'amour, 'y a pas toujours que de l'amour. Parfois, 'y a même pas des "je t'aime". Pourtant, on s'aime. "

 Quoi ? Tous ces racontars rien que pour glisser un petit mot de la Jeanne ? Ben, oui !

 

  

31/10/2010

oeuf dur ou café ?

C'est encore une histoire lue chez hélène qui m'a donné le titre ( mais ne cherchez pas trop à comprendre le cheminement sinueux qui m'y a amenée : ) ) ...

http://unbrindevent.vefblog.net/2.html

Depuis mon retour de Bulgarie, chaque week-end (vendredi soir et samedi matin plus précisément) on nous inflige des séances de "développement personnel". Une autre trouvaille de l'EN, subventionnée par l'argent européen, pour, je suppose, nous faire passer plus facilement la pilule de la cure d'austérité. Les Roumains, originaux comme d'habitude, ont adapté à leur  façon les mots du Sarko, alors on travaille plus pour gagner moins.

Réunis en cercle, dans une ambiance feutrée, on est censés répondre sincèrement aux questions cliché de la formatrice qui arbore le plus souvent un sourire d'une grande affabilité auquel j'oppose le mien, plutôt goguenard. J'avais déjà du mal à digérer ce que ces théories ressassent, alors je tressaillis quand on nous demande " quel est le rôle qui vous réussit le mieux ?" , " à qui êtes-vous reconnaissant ? ", " quel fleur vous êtes ? à qui l'offrirez-vous ? " , " que faites-vous quand vous êtes tristes ou gais ? "

Je ne suis pas en mesure de me prononcer sur l'efficacité des ces "activités", mais, au vu des visages de mes collègues, des yeux qui s'embuent , du sourcil qui se fronce, je pense que l'on en sort plutôt frustré et chamboulé dans l'estime de soi. Enfin, c'est mon avis, le temps nous le dira... mais en ce moment c'est le rôle d'humain qui me réussit le moins, car je me sens tiède, lâche, en train de faire de la thérapie de groupe alors que des collègues des autres villes sont en grève de la faim, que la réforme qu'on prépare va donner un coup mortel à l'enseignement et que des Roumains sont assassinés chaque semaine en Italie sous le regard indifférent des passants. Mais on doit contourner tout sujet "sensible", on est là pour doper son moral...Seulement voilà, j'ai du mal à me mettre au diapason de cette émotion qui inonde la salle par à coups et  à assimiler cette complicité fructueuse et tendue, les nerfs à vif, je martèle mon sarcasme et m'occupe à tailler des fleurs qui imitent celles de mon sac. Pas mal, non ?

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" Quel a été le sentiment dominant de cette semaine ?" " Le dépit" lui dis-je avant de filer à une autre séance plus requinquante : la Zumba ! Ben oui, dans ce monde qui part en vrille, la dictature du physique pèse sur nos pauvres épaules au point de se rendre malades pour quelques kilos superflus. On a beau se dire qu'on est au-delà de cette folie, on rêve tous d'un corps d'apollon, d'un ventre plat, des jambes galbées et d'une silhouette qui ait du chien ; ) Comme une bagnole, il faut avoir le châssis impéccable et les pistons huilés, alors autant onduler du fessier, surtout que ça coûte moins !

De plus, je préfère, pour une fois, hein, la compagnie des "filles qui frappent de la bottine" comme les appelle ma journaliste "people" préférée. Ca arrive au gym en bagnole BMW ou Audi (un must) et parées  de bijoux Bulgari , ça jase, ça papote, ça te marche sur les pieds, ça se rue sur les steppers ou les tapis, des nanas outrecuidantes aux rires stridulants et la boîte à idées plutôt vide, auxquelles j'aurais parfois envie de donner un de ces coups de poings imaginaires dans leur museau pour leur interrompre le couple.

Mais non, rassurez-vous, malgré mon humeur du moment, j'ai des restes de bon comportement, et c'est seulement en imagination, pendant que je saute,  je twiste, , "shake your body, shake your body", je zouke que j'accroche leurs bagnoles comme la bonne femme dans un de mes films préférés, car, comme elle, " I'm older and I have more insurance ". Ce serait, en outre,  une bonne occasion de mettre à profit ma maladresse au volant !

 

Fin de la séance, j'en sors pas trop libérée des pensées maussades, mais l'automne, oui, encore lui, me fait vibrer à ses sons. La fringale me fait presser le pas vers la maison, mais je passe d'abord au studio pour louer un film. Je choisis "Ondine". Parce que fantastique. Parce que l'Irlande. Parce que Colin Farrell. Parce que Sigur Ros... L'offre a de la gueule, le film beaucoup moins, car j'ai encore failli sortir de mes gonds lorsque l'on découvre que la "créature de rêve "est une "dealer" Roumaine renversée...enfin, je vous laisse voir, encore un cliché qui me dépite. De plus, on a eu la mauvaise idée de l'appeler comme ma fille.

Heureusement, j'ai des rillettes de thon délicieuses envoyées par ma chère Jeanne et du chocolat de chez elle, fuck the diet , je goûte du tout et je repense à cette soirée de juillet, moi aussi, aux rencontres précieuses qu'on a faites et que j'espère solides, fortes, bonnifées avec le temps comme le vin de bon cru...

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Et ce matin ? Tout baigne ! Les persiennes filtrent les rayons du soleil d'un jour où j'ai gagné une heure de farniente, et je viens de revoir "Le Concert"... Me voilà rassurée. Bien qu'en ce moment je sois  plutôt encline au pessimisme et à la révolte , à mon grand bonheur, vers la fin l'âme slave m'a gagnée et j'ai senti des larmes couler qui m'ont fait chavirer le coeur en douce... Je ne suis pas complètement aigrie donc et ce magnifique automne joue en ma faveur : )

 

24/10/2010

" je veux vous apprendre à voler "(G.Allwright)




Samedi soir, 19 h et demie. Le concert devrait commencer à 20 h, mais ils ont prolongé d'une demi-heure notre attente, bonne occasion pour des bribes de conversations trilingues. Un public restreint, dans l'Auditorium de l'Académie de Musique d'Auckland. Une centaine de personnes. Peu de jeunes, surtout l'âge mûr.

On entre, on l'attend, il apparaît. Très simplement vêtu et nu-pieds. Césaria Evora au masculin. Mais ici c'est la mode du pays et il veut peut-être prouver qu'il n'a pas oublié ses origines. Il est certainement plus célèbre en France et c'est la première fois qu'il joue sur le sol natal.

78 ans , une apparence si fragile, les épaules un peu courbées, mais dès qu'il se met à chanter on n'en voit plus que les mains aux doigts longues et fines et les yeux grands et pétillants. Et la voix. Une voix virile, ferme, mais si tendre en même temps. Les yeux clos, il caresse le micro, il fait l'amour avec sa guitare.

Pour lui, « vivre c'est bouger ». Et il bouge tout le temps, ses mouvements sensuels accompagnent ses chansons, il est tout à coup plus jeune que nous tous. Ca fait un drôle d'effet de le voir comme un grand-père au milieu de ces cinq musiciens si jeunes qui vibrent à l'unison avec lui.

Les chansons et les rhytmes se succèdent. Jazz, blues, raggae, country. J'ai parfois du mal à tenir en place, mais bon, les autres sont si sages ! Bob Dylan (« Combien de chemins un homme doit-il marcher/ Avant de devenir sage/ Combien de bombes vont encore exploser/ Avant que ne cesse le carnage/ La réponse, mes amis, est soufflée par le vent/ La réponse est soufflée par le vent ») , Georges Brassens ( en anglais) , Willie Nelson, Kenny Rogers ( « Tant de choix et de souffrances à tisser les fils d'amour/ Qu'une toile d'espérance se nouera au point du jour ») , Leonard Cohen (« Danse-moi vers la fin de l'amour » , « L'Etranger », « Suzanne ») , Tom Paxton ( « Jolie bouteille, sacrée bouteille, veux-tu me laisser tranquille ? / Chacun fait ce qu'il lui plaît, chacun a sa place au soleil »), et, bien sûr, ses propres chansons dans lesquelles il parle d'enfance, d'amour « la nuit est une absence/ si je m'endors tu es dans le silence »), de l'espoir d'un avenir meilleur où « l'homme verra avec son coeur ». Et j'ai retenu comme conseil qu' « il faut chercher dans une étoile le port secret des errants ».

Le public est charmé, ensorcelé. Il s'est ranimé, comme il arrive si souvent, à la fin du concert. Lorsque Graeme nous a chanté la plus gaie chanson dédiée à la mort. Avant de nous quitter et nous laisser sur notre faim. Mais pas avant de nous rappeler qu'il faut « ouvrir son corps à l'amitié, l'amour, la joie ».

P.S.- C'est un texte écrit il y a environ quatre ans et que j'ai sorti de derrière les fagots  en guise de dédicace pour hélène, chez laquelle j'ai encore découvert ce matin un extrait qui m'a remué les tripes...puisque gorgé de vérités qui m'ont réveillée plus qu'un café corsé... Avec hélène, on n'a pas toujours la même vision des choses ( je suis plus intolérante, plus raide je crois) , tant mieux, les échanges ne devraient être que plus enrichissants.

http://unbrindevent.vefblog.net/12.html#_63-com2834577

 

Vous l'aurez remarqué, je suis fainéante ce dernier temps, je fais du copier-coller, je reédite. Ce matin, j'avais envie de rediger une note râleuse, mais, franchement, auriez-vous pu vous concentrer dans un tel vacarme ? Après avoir glandouillé toute une semaine, c'est un dimanche qu'ils réparent la rue ! Qu'on est loin des temps où les ancêtres pensaient que "le dimanche, même l'herbe ne pousse pas" ! Tout fout le camp, ma bonne dame, même la vieille sagesse populaire... Heureusement, la vue de la forêt qui se pare de ses atours de miel et de feu m'apaise et me donne l'envie de partir en vadrouille. Le coup de gueule, ce sera pour plus tard ; )

 

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20/10/2010

Renée, gardienne du coeur

" Madame  Michel, elle me fait penser à un petit hérisson. A l'extérieur, elle est barde et piquante. Une vraie forteresse. Mais moi j'ai l'impression qu'à l'intérieur elle est aussi raffinée que ces petites bêtes faussement dolentes, farouchement solitaire et terriblement élégante. "

un coeur grand comme ça, qui palpite derrière une apparence acariâtre...

une attirance indélébile pour le beau planquée derrière un air bourru...

une inconditionnelle des bouquins et du chocolat noir :

" - Je peux ?

- C'est du chocolat noir.

- J'ai vu...Merci...Hmmm... je me demande ce qui est bon dans le chocolat. La substance elle-même  ou la technique de la dent qui le broie. Moi, je préfère le laisser fondre tout doucement  sur la langue.

- C'est vrai. Faut changer de style de croquer dedans, c'est comme déguster un nouveau mets."

Dans ce monde où "nous sommes tous des hérissons de la vie, et le plus souvent sans élégance",

ça fait du bien que de découvrir une telle richesse intérieure

 même voilée d'une délicate réserve.

 

 

  Après 53 d'existence en retrait, madame Michel semble avoir enfin trouvé une sorte de Kalos Kai Agothos, cet équlibre parfait entre le bien et la beauté, amené par l'homme aux camélias, monsieur Kakuro, ami providentiel qui vient combler les différences qui les séparent et réunir les mondes respectifs. Féconder le temps de gouttes d'éternité tangibles et magiques en même temps.

 Mais, au détour d'une ruelle, elle se fait renverser par une banale camionette qui la ramène violemment à la réalité. Peu importe. L'amour l'aura rachetée.