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18/11/2012

de fil en aiguille

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Chers vous tous,

Il y a si longtemps !

Par paresse, par lâcheté, par renoncement, par lassitude, par manque d'envie ?

Pourquoi ? Je ne le sais pas très bien moi-même; ou si, mais je préfère le taire. 

Car, comme disait mon cher F.Dard, "depuis le temps que l'on se pratique, on a fini par bien se connaître,

l'univers on se l'est enfin mis au point, et on a une façon bien à nous, maintenant, de se parler et de se comprendre".

Mais ce qui est le plus important, c'est la constance avec laquelle certains de vous m'écriviez, me faisiez signe pour me dire que vous étiez plus forts que mes sileces, que mon éloignement de cet espace n'affectait pas la tendresse que vous gardez pour moi, que vous ne vous résigniez pas à m'oublier, certes, FB a facilité aussi une autre forme de contact, moins élaboré, mais pas moins vrai pour autant. 

Admirables amis ! Par cette force, par cette patiente obstination, cette inépuisable indulgence qui presque toujours me fait défaut. J'ai l'air d'une égoïste par rapport à toutes ces marques où j'ai puisé un grand réconfort, engourdie comme je l'étais dans une douce torpeur. Moi qui redoute l'isolement, l'incommunication ! J'ai la trouille de sombrer dans l'abîme de mes propres pensées au point de ne plus ressentir le besoin de les partager

Il est vrai que les blogs déclinent. Du moins, c'est mon ressenti. Certains de vous ont changé de maison, de ville, de vie. Ont abandonné leur blog pour ressurgir ailleurs. Quand un blogueur se tait, je préfère l'imaginer heureux, épanoui. J'avoue, dans cet espace dit virtuel, c'est, paradoxalement, l'assiduité qui m'effraie, pas le silence. Surtout si  je le devine comblé. 

Moi-même, quand j'aurai fini cette note, je n'aurai rien dit ou si peu. Il n'importe. Les mots, de nouveau, auront des ailes de "mon écorce à votre coeur". 



28/01/2012

january comes to me

Pour vous, Lancelot, Latil, Hélène et autres Verseaux égarés par ici, avec un peu de retard, un peu en avance, happy B-day !

"Jour de janvier, ouvre un peu plus grands les yeux,
fais durer ton regard encore un peu
et que le rose colore tes joues
ainsi qu’à l’amoureuse.

Ouvre ta porte un peu plus grande, jour,
afin que nous puissions au moins rêver que nous passons.

Jour, prends pitié."

Philippe Jaccottet,

"Ce peu de bruit". (Extrait)

 

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31/12/2011

autant que possible...et plus si infinité

 

Amis lecteurs,

juste un court passage par ici, histoire de vous souhaiter une nouvelle année où  tous les rêves  que vous chérissez éclosent et vous éblouissent. Je ne suis pas douée pour les voeux, alors je vous offre ce texte d'une de mes écrivaines préférées, je vous embrasse et vous donne rendez-vous l'année prochaine ici ou ailleurs.

Quant à moi, je ne forme pas de résolutions, je ne fais pas de promesses. J'attends que la vie tienne les siennes ; ) Car, comme dirait ce sacré Léo, "j'ai devant moi des tas de projets de bonheur ".

"Ce qui nous fait désespérer, c'est que nous voulons trouver un sens universel à la vie tout entière et que nous finissons par dire qu'elle est absurde, illogique, vide de sens. Il n'existe pas de sens universel, cosmique, pour le tout, il n'y a que le sens que nous donnons chacun à notre vie, un sens individuel, une histoire individuelle, comme un roman personnel, un livre pour chaque être humain. On se trompe en cherchant l'unité absolue. Ce qui me semble juste, c'est de donner autant de sens que possible à sa propre vie. Par exemple, je ne me suis pas engagée dans aucun des mouvements politiques, que je trouve pleins de fanatisme et d'injustice, mais en face de tout être humain je me conduis de manière humaine et démocratique.

Je donne à chaque être humain son dû. Je néglige classe sociale et richesse. C'est à l'esprit, aux qualités humaines que je suis sensible, et aux besoins, pour autant que je puisse les satisfaire. Si nous faisions tous ensemble ce que je fais de mon côté, il n'y aurait ni guerre, ni pauvreté. Je me suis considérée personnellement responsable de tout être humain qui est venu à moi. "




 

 

 

 

21/11/2010

facebook me !

Il y a trois jours  j'ai failli m'énerver lors d'un cours avec la terminale (si quelqu'un connaît un euphémisme ou un synonyme châtié, je suis preneuse, mois de la gentillesse oblige ! ) contre une élève qui était, une fois de plus , à la charette.

"- Mais que fais-tu de tes soirées ?"

"- Je traîne sur FB, madame, j'ai une ferme et je lui consacre beaucoup du mon  temps libre. Hier soir j'y ai passé deux heures ! C'est très divertissant, vous pouvez essayer."

Je ne vais pas créer une ferme, non, un restaurant peut-être, histoire de m'inventer des menus gourmands et nature friendly. Mais cela m'a donné une envie pressante de voir "The Social Network", le plus récent film de David Fincher. Il y évoque, d'une manière assez convaincante, les circonstances et les gens  qui ont contribué à la création du réseau.

500 millions de gens interconnectés. 207 pays. 25 milliards de dollars. Le plus jeune milliardaire du monde. Qui avoisinne des personnages emblématiques , glorifiés pour la plupart par un public avide de s'évader d'une certaine routine : le "rebelle sans cause", Bonnie et Clyde, les motards hippies de "Easy Rider" .

"Drogues, sexe et rock'n roll" !

Sans oublier, évidemment, la violence, de "Fight Club", un autre film de Fincher. "It will be allright", pendant que tout autour le monde s'écroule. On en a besoin pour que la société ne fasse implosion et que l'on combatte le malaise existentiel ?

Il paraît que ce monde-là soit révolu. Tout n'est plus noir ou blanc. Les gens ne sont plus classés en "méchants" et "gentils" (ouf ! ) .

Les héros, géniaux, bouffent désormais des pizzas et s'abreuvent à la bière. Mark Zuckerberg, l'icône d'une génération qu'il a munie d'un redoutable instrument de socialisation ne s'habille pas en Prada. Il est misogyne et atteint d'un léger autisme. Complètement aphone dans les relations sociales, dépourvu de toute empathie, il a, paradoxalement, créé le réseau qui facilite l'interaction ET l'aliénation sociale, en générant aussi un phénomène de masse qui vire parfois en exhibitionisme. Qui peut s'avérer dangereux. Mais qui, qu'on l'accepte ou pas, a radicalement changé l'espace virtuel, de même que les blogs, d'ailleurs.

D'après Romain Gary "la technologie était le trou du cul de la science" ! Mais elle a fait apparaître de nouvelles façons de composer avec les autres, où qu'ils soient. C'est vrai qu'on peut y prendre des visages multiples et , par là même, cacher sa véritable identité. J'admets aussi qu'elle puisse engendrer une certaine instabilité, voire une légère perte de sens.

Ca sert à  se cacher, à se révéler, à se connecter ou bien à éviter. En fin de compte, elle ne fait que ce que l'on veut en faire.

Pour revenir au film, il est loin d'aborder seulement l'histoire du fameux réseau social. Mais aussi ou,  dirais-je, plutôt, l'histoire d'un personnage abscons, étrange, froid, distant, susceptible, bourreau et victime en même temps. Le nouveau "citizen Kane".

L' histoire d'une nouvelle approche de l'Internet. Mais aussi de la manière que l'on peut  choisir pour garder le contact avec les amis, les connaissances, la famille.

Je ne suis pas trop "active" sur FB. D'ailleurs, de temps en temps le site me le rappelle par e-mail  et j'y sens comme un léger réproche : )

 Mais je me range définitivement dans la catégorie de ceux qui pensent que l'Internet est la huitième merveille du monde.

Dans une vision édulcorée peut-être, mais que j'épouse vivement, ma journaliste préférée le compare au "Moulin de Călifar" qui, dans une nouvelle d'un écrivain roumain, représente le symbole des rêves des gens parfois mécontents de leur vie "réelle" et auxquels il offre une sorte de compensation, une évasion. Auprès des eaux empoisonnées du moulin, on pouvait vivre des histoires dont la vie a été radine, des rêves que la vie nous a épargnés. Tout y est possible. Le tout et son contraire. L'internet est aussi une lame au double tranchant et il arrive parfois qu'au réveil on se sente esseulé, deçu, fourbu...Pour reprendre une réplique du film The Social Network, " les mythes ont besoin d'un diable ".

Peu importe, quelque part, dans un recoin de notre mémoire, se tissera toujours un fil de conte où l'on était riche comme Crésus, heureux comme Ulysse, aimé à en mourir et beau comme un dimanche sans fin.

 Alors ? Facebook or Not ?

 

15/11/2010

Happy B-day !

Bon anniversaire à mes jumeaux préférés ! Je vous embrasse du fond de l'âme.

  

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Avec, en prime, quelques photos de votre Normandie natale, prises, évidemment, par Phileas (on peut cliquer pour agrandir ).

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"Des milliers et des milliers d'années
Ne sauraient suffire
Pour dire 
           La petite seconde d'éternité" ( J.Prévert)

 

24/04/2010

flash forward

Je reviens en douceur réinvestir ce mien espace que j'ai delaissé pour quelques jours au profit d'une rencontre avec mes deux copines que vous connaissez déjà, Fiso et Bougrenette. Une rencontre d'où l'on s'en sort comme d'une virée entre amies, un peu fatigué, mais grisé de fous rires, d'émotions qui sévissent , de musiques, d'envies et de liens rassurants qui se tissent. Une rencontre dont je vous parlerai peut-être encore les jours à venir, quand je n'aurai plus la tête ailleurs, mais que j'ai savourée au jour le jour comme ces bonbons d'un fameux chocolatier belge que j'ai reçus en cadeau (oui, encore un et tant d'autres ! ).

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En l'ouvrant, impossible de ne pas penser à la fameuse réplique de Forrest Gump, " life is like a box of chocolates, you never know what you're gone get" .
Oui, savourer, était le mot d'ordre. Les sourires contagieux, le franc-parler, la carte très nature de la "Casa Vâlceană" et de l'Auberge des Haïdouks. Un carton ! Rassurez-vous, on a jeté le dévolu sur des recettes goûteuses, mais très nature friendly ; )
Ce fut aussi l'occasion, pour elles, de découvrir l'âme roumaine qui parfois a fait briller leurs yeux. Les miens aussi d'ailleurs.
Et j'ai vu leur regard s'assombrir à la diffusion du  sketch d'un comique français sur le "salut roumain" ( je ne vais pas m'attarder là-dessus, j'ai aucune envie de lui faire de la pub).
On a tous des préjugés et de telles rencontres ont, entre autres,  la vertu de les infirmer. Surtout lorsque l'on fait preuve d'ouverture d'esprit, et que l'on regarde avec des yeux neufs qui permettent de comprendre, sans juger, des réalités qui ne sont pas issues des manuels poussiereux.
Et avec une pointe d'humour, un de vraie qualité, celui dont parle Radu Mihăileanu, le réalisateur du film "Le Concert" que certains d'entre vous ont déjà vu et apprécié.
" L'humour que je préfère est celui qui est une réponse à la souffrance et à la difficulté. Pour moi l'humour est une arme joyeuse, ludique et intelligente -une gymnastique de l'esprit- contre la barbarie et la mort, une fracture de la tragédie qui en est sa soeur jumelle. [...] C'est, pour moi, la plus belle manifestation d'énergie humaine. "
C'est vrai que la limite entre humour, sarcasme, ironie et méchanceté est fragile et ce qui fait rire un peuple ne fera pas forcément rire un autre. Je ne fais certainement pas partie de ceux qui pensent tout bas et j'ai déjà bien souffert de mon côté grande gueule. Mais je ne sors l'épée que lorsque l'adversaire le vaut.
Pour revenir au film, il n'effacera sûrement pas l'image de la communauté rrome, de certains de ses membres qui ont choisi de gagner leur vie d'une manière guère respectable, mais il en présente aussi l'envers, en nous faisant écouter des musiques qui font frissoner dont certaines jouées par des membres du Taraf des Haïdouks de Clejani.
La scène où Gheorghe Anghel- "Dl.Caliu"-  affronte la diaphane vedette française, c'est de l'art à l'état pur.
La vie n'est jamais simple, ni linéaire. Mais elle a des pics. Des pics de beauté et d'émotions comme les mélodies interprétées par ces rromes que l'on pourrait écouter sans se lasser, attablés dans un petit auberge des pieds des Carpates, en bonne compagnie, devant des crêpes gratinées aux arômes vanillés.
Allez, je me rends compte que cette note est assez décousue, mais le coeur y est.
Et j'aime beaucoup le salut français, un, deux, trois (voire quatre) bisous...soleil !
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16/04/2010

Thelma, Louise, Dana

Vous connaissez déjà un peu mon penchant vers une approche un peu décalée de l'enseignement des langues. Hier, par exemple, je me suis servie de la chanson du groupe Indochine, "J'ai demandé à la lune", je vous l'accorde, il n'a rien de transcendant, mais on a passé un bon moment et l'accord du participe n'a plus été ressenti comme une corvée. De plus, on en a profité pour faire un peu de conversation sur l'incontournable thème de l'amour.

Conclusion : les filles ne demandent pas la lune. Les garçons ne la regardent pas, ils ont d'autres chats à fouetter.

La semaine qui touche à sa fin fut aussi riche en surprises et en cadeaux.

Un arrivé directement de Jérusalem :

 

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Un autre fignolé par les doigts d'argent de ma Jeanne (vous remarquerez, à côté de la breloque avec mon nom, comme elle connaît bien ma passion pour les petites cloches et mon addiction aux chaussures ) :

 

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Une sorte de parchemin, offert par deux anciennes élèves qui ont absolument  tenu à me revoir :
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Sur le parchemin, un de ces textes assez cliché et passe-partout, mais qui ont, quand même, le temps d'un instant, la vertu de nous rappeler pourquoi on continue sur ce chemin alors que tout semble s'effondrer autour :
"Le professeur moue l'apprentissage en aventure, la difficulté en défi et se réjouit de chaque question. "
Je me suis souvenue le livre de G.Steiner, l'un des peu d'écrivains qui possèdent trois langues maternelles et de son livre autobiographique "Errata". J'ai retenu pour vous deux de ses aphorismes. Le premier sur la relation avec les professeurs qu'il compare avec
" la représentation scénique de l'amour désintéressé"
et un deuxième sur l'essence de la vie :
" Je suis incapable de renoncer à la croyance selon laquelle les deux miracles qui motivent l'existence des mortels sont l'amour et le temps verbal futur ".
Je formule pour vous le voeu que tous les deux vous soient doux...
Tout cela pour vous dire que je vais encore déserter le blog pour quelques jours.
Au moment où je rédige cette note, Fiso et Bougrenette se dirigent vers moi. Elles doivent arriver d'un moment à l'autre.
Je leur consacrerai donc tout mon temps libre.
Vous voyez, un autre cadeau, vivant, cette fois que j'ai hâte de serrer dans mes bras...
Je vous embrasse et je vous laisse écouter cette version inouïe et rigolotte d'une chanson que beaucoup d'ados roumains et du monde entier ont apprise à l'époque : "Dragostea din tei" (L'amour des tilleuls ) . Ce n'est pas encore de saison, mais cela ne va pas tarder.
A bientôt, stay tuned  !

 

 

05/02/2010

2012

Non, je ne vais pas vous parler du célèbre film. Je l'ai vu et il ne m'a pas trop impressionnée. Enfin, beaucoup moins que d'autres comme "La Guerre des Mondes" ou "Cloverfield" .

2012 c'est le nombre des commentaires reçus sur ce blog depuis que j'ai pointé mon nez sur H&F. Comme vous le constatez, la terre ne s'est pas éventrée, les océans ne se sont pas démontés, les ciels n'ont pas tremblé dans leur indifférence.

Même le blog va continuer son voyage, à mon rythme, tantôt assidû, tantôt tellement lent, selon mes humeurs, mes ressentis, mes égarements et la géographie de ma vie.

Trois ans depuis son ouverture par mimétisme, par caprice, par envie.

Parmi les premiers commentateurs, Elisabeth qui est toujours là et que je remercie from the bottom of my heart.

Il y a trois ans, elle m'écrivait " Tu commences bien ton blog. Avec des amoureux enlacés."

La célèbre salière poivrière qu'on m'avait offerte et qui a donné le nom du blog.

Elle est toujours là. Comme ceux qui sont apparus peu de temps après. Il y en a aussi qui sont partis, que je n'ai pas su retenir, que j'ai deçus peut-être, qui n'ont plus trouvé d'intérêt à mes notes ou qui, tout simplement, ont déserté le monde des octets. Même celui qui m'a aidée à le créer m'en a remise au vent. C'est pas grave. D'autres regards, d'autres mains délicates m'ont semée, m'ont cueillie.

D'autres viendront,  d'autres s'en iront.

C'est un voyage, je vous l'ai dit.

Comme l'amour, comme la vie.

Chacun s'achemine à son rythme.

Je pensais à un cadeau pour JanSheng, celuiquimesouhaitebonnenuit. C'est lui qui a posté ce 2012ème commentaire.

Un dîner avec moi, comme les stars ? On est si loin, hélas. 

Une note sur mon blog ? Pourquoi pas ?

Mais je vais faire ma rebelle et te demander : JanSheng, que veux-tu en cadeau ?

Pour tous, en attendant, ce morceau de l'album "AMBIENTAL" du groupe roumain "Directia 5" :

Un alt fel de a spune : TE IUBESC !

Un alt fel de a spune :

MULȚUMESC !

Laissez-vous envahir par la musique tout en lisant ces mots sur l'amour et l'amitié que Léna m'a fait découvrir et qui m'ont noué les tripes ( vous me connaissez déjà : une fleur bleue, un coeur à vif qu'un rien chamboule : ))

Lettre ouverte de Julos Beaucarne :

 "Ma Loulou est partie pour le pays de l'envers du décor, un homme lui a donné neuf coups de poignard dans sa peau douce. C'est la société qui est malade, il nous faut la remettre d'aplomb et d'équerre, par l'amour et la persuasion. C'est l'histoire de mon petit amour à moi arrêté sur le seuil de ses 33 ans. Ne perdons pas courage ni vous ni moi. Je vais continuer ma vie et mes voyages avec ce poids à porter en plus et nos deux chéris qui lui ressemblent. Sans vous commander, je vous demande d'aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique, les coeurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut reboiser l'âme humaine. Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage. A travers mes dires, vous retrouverez ma bien aimée, il n'est de vrai que l'amitié et l'amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses ; on doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller au paradis. Ah comme j'aimerais qu'il y ait un paradis, comme ce serait doux les retrouvailles... En attendant, à vous autres mes amis d'ici-bas, face à ce qui m'arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu'un histrion, qu'un batteur de planches, qu'un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd'hui : je pense de toutes mes forces, qu'il faut s'aimer à tort et à travers. Julos Nuit du 2 au 3 février"

Faire du rêve avec du vent... quel magnifique exploit !

Je vous embrasse fort...

 

 

 

envoyée par Danette222

15/01/2010

je ne saurais être qu'un(e) ami(e)

si longtemps que...

je te perçois à côté de moi comme si la distance était relative ainsi que le temps
tu es une personne présente et lointaine à la fois

je sens mon être intérieur vibrer et se réchauffer de ta pensée
nos âmes se sont reconnues et réjouies de se retrouver

tu me fortifies et réveilles mes énergies paralysées
avec ton sourire radieux, tes mots tendres tu amadoues mon coeur glacé

j'ai une envie folle de me purifier de mon passé dans tes bras
je brûle de te caresser et te sentir palpiter en moi

je rêve de nos corps tordus, contractés, gémissants
enlacés à leur passion envoûtante

et même si l'on reste si seuls, chacun de son côté,
j'ai l'avenir gravé dans les lignes de tes mains

non, je ne saurais être qu'un(e) ami(e)
si longtemps que tu es l'étoile qui brille dans mon ciel gris

si longtemps que toi et moi c'est pas une histoire qui prend fin au matin
si longtemps que je sens...que je n'ai jamais aimé autant

 

Pourquoi j'ai eu envie de sortir de derrière les fagots ce texte écrit à quatre mains, il y a longtemps ? La réponse est plus que prévisible. Ma vie radote. J'ai perdu un ami. Et ce n'est pas à prendre avec la légèreté du fameux cliché : "un de perdu... " Non, un ami perdu est une grande tristesse. Un pas, encore un, vers la mort dans l'âme. Je savais que j'étais maudite, mais pas à ce point. Au point de ne pouvoir garder qu'une poignée d'amis, même pas, hommes-amis je veux dire.

J'avais déjà perdu l'homme avec  qui j'écrivais ces lignes. Celui que j'avais accompagné sur le chemin d'une guérison et qui m'accompagna sur le chemin d'une cicatrisation. De là, jaillit une perle de passion, parsemée d'écueils, d'embûches, mais aussi d'une tendresse qui s'affranchit de l'espace-temps pour nous relier quelque part dans l'univers, d'un bout à l'autre de la terre. On a eu beau décider de n'être "que" amis, malgré tout bouclier, toute sagesse, ce fut un amour qui s'empara de nous. Un amour vaincu par l'éloignement, la technologie, le temps et le désenchantement.

Désormais, à défaut de pouvoir offrir un amour passion, je ne peux offrir que mon amitié. Car mon con de coeur est resté enchaîné d'une manière insensée à cet amour supraterreste qui vient et revient dans ma vie pour m'amadouer et mieux me blesser. Il n'y a rien de noble dans la détresse et je lui préfère de loin la joie, évidemment.

La joie et l'harmonie  que seule l'amitié peut procurer à ceux dont le coeur s'est refermé sur un amour en partance.

Mais les hommes n'en veulent pas, de mon amitié. Avec une seule exception (merci l'AMI ! ). 

" je te demande pardon, mais je suis tombé amoureux " m'a dit un jour monhommelointain

"  je ne saurais être qu'un ami " m'a écrit plus tard L. " je m'en veux d'essayer de t'oublier, mais je suis un très mauvais ami, il faut arrêter c'est tout. Je suis trop faible pour persévérer... "

 " il y a plus que d'amitié entre nous, laisse-toi emporter avec moi " ce furent les mots de mon latin lover

  " tu es trop jolie pour être une amie " m'a écrit récemment S.

...

J'ai imploré L. de rester dans ma vie. Mais il était usé  de porter tout seul le poids de l'amour qui l'accablait. (Pourtant c'est mon amitié qui est plus précieuse que mon amour qui, lui, me rend irrationnelle, possessive, invivable.)

 Et tous les autres d'ailleurs. J'aurais tellement aimé qu'ils y restent. Ils me grandissaient, ils remplissaient mon coeur d'émois, ils me faisaient rire, ils m'ouvraient les yeux, ils me faisaient découvrir des merveilles, des mots, des films, des musiques, me rendaient forte et fière de moi. Mon corps ne frissonnait pas de leurs caresses, mais mon esprit comblé chavirait.

 " tu es trop jolie pour être une amie "

Tu parles ! Même pas vrai. " The beauty is in the eye of the beholder".

Je n'ai jamais mendié l'amour. Mais je vous prie, mes chers amis, le peu qui me restent, de ne plus me déserter.

Je vous promets de bien m'en tenir.

Je ne ferai pas les yeux en coulisses et je n'aguiserai pas mon regard.

Je ravalerai mes rires et mes remarques coquines.

Je ne mettrai pas de lingerie ou de fringues ostentatoires.

Je maîtriserai ma déraison. J'essaierai au moins...

Je la jouerai "low profile" si c'est le cas.

Je serai consensuelle et ne ferai aucune attaque surnoise à vos sentiments.

Accordez-moi donc la présomption d'innocence et ne larguez plus les amarres !


10/01/2010

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"Un dimanche chez Dana

Condiments.JPGLorsque je soulève le rideau de la chambre de Dana, je découvre le paysage si familier de mon enfance, un mince manteau de neige qui me laisse à chaque fois rêveuse. Après un petit déjeuner roumain de jambon fumé et fromage proche de la féta, "Tu es la seule Française que je connaisse qui petit-déjeune salé", Dana m'entraîne dans les rues de sa ville et jusqu'à son lycée où elle transmet chaque jour son amour de la langue française qu'elle honore et parle à la perfection. Je ne suis pas la seule, je crois, à l'avoir longtemps crue Française.

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Sur les murs des couloirs du lycée où enseigne Dana, des photos témoignent de la beauté du Râmnicu Vâlcea d'antan. De coquettes maisons à arcades, des boutiques, des chocolateries. C'était avant que les terres des paysans ne soient réquisitionnées, et leurs maisons aussi. Les paysans sans terre se sont réfugiés en ville et pour loger tout ce monde, les maisons bourgeoises du centre-ville ont été confisquées, rasées et des immeubles construits à leur place. « Dis-lui ce que c'est, le communisme. Le communisme, c'est une maison pour tous, alors on réquisitionne ta maison et on y installe des locataires » martèle Dana. 

Elle m'entraîne dans un parc du centre de Râmnicu Vâlcea et en route, me montre les quelques maisons à arcades, typiques de la région et épargnées par les destructions. De nombreux passants la saluent, des élèves, une de ses collègues, désolée de mon passage éclair, me fait promettre de revenir. "Promis ? Promis !" dis-je en glissant à Dana "Tu sais que je n'ai qu'une parole, moi. Pas de grandes déclarations, pas d'effusions de sentiments, des actes, des preuves".

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A l'entrée du parc, désert en ce dimanche midi, un monument indique que c''est ici que fut chanté pour la première fois l'hymne national « Réveille-toi, Roumain ». Nous nous asseyons sur un banc couvert de neige mouillée et je fais défiler sur mon téléphone portable les photos de ceux qui me sont chers, famille et amis, blogueurs ou non.

Pour le déjeuner, Dana a choisi une maison réquisitionnée et convertie en restaurant. Une très belle demeure avec de part et d'autre du hall principal, des pièces séparées. Une jeune femme brune nous conduit dans un salon vide aux moulures dorées. L'endroit est sombre, douillet et ce coup de chaud après le froid du dehors, propice à la détente. On nous apporte les menus format papier journal jauni. Je fais entière confiance à mon hôtesse. « Tu veux goûter la soupe de tripes ? » demande Dana. Par prudence et parce que je n'aime pas les tripes version française, je choisis une ciorba (soupe qui se prononce comme sa cousine du Maghreb) de haricots blancs. Celle-ci est servie dans une sorte de pain surprise et contient, outre les haricots, des tomates, de l'ail et des côtes de porc fumé. Un délice très copieux. Dana choisit une soupe de tripes afin que j'y goûte, agrémentée d'un filet de vinaigre et de crème fraîche.

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C'est bon, sans le goût prononcé des tripes à la mode de Caen. Lorsque j'ai fini ma soupe, je racle l'intérieur de mon pain surprise, la mie est délicieuse, trempée de soupe. Dana ne résiste pas non plus.

Nous ressortons du restaurant, grand éclat de rire lorsque Dana, à ma suite, lance un « au revoir » en français au serveur avant de pouffer dans sa main. Elle propose un peu de shopping. Il faut dire que le froid est vif et qu'un centre commercial est l'endroit idéal pour se réchauffer. Enfin, si on veut, vu que Dana m'entraîne dans la boutique de la seule marque de lingerie roumaine, Jolidon, et que, délaissant le body à ficelles dans lequel je ressemblerais à un rôti, je jette mon dévolu sur un superbe ensemble et finis dans la cabine d'essayage. Pour le prix d'un soutif en France, me voilà parée d'un beau 3 pièces.

« C'est l'heure du dessert » dit Dana. Je ne peux plus arquer après ma soupe de haricots mais nous revoici devant l'auberge des Haïdouks, entrevue un peu plus tôt. Dana m'explique que les Haïdouks étaient des voleurs qui prenaient aux riches pour donner aux pauvres. Un Robin des Bois roumain, en quelque sorte. Toute de bois verni, les guirlandes de loupiote de l'auberge invitent à y entrer. « C'est mon restaurant préféré, je dîne souvent là avec mes collègues » dit Dana. Les murs sont décorés de poteries, de peaux de cuir et de costumes traditionnels.

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Nous sommes frigorifiées. Je dédaigne la terrasse intérieure pourtant seule zone non-fumeurs et préfère me plonger dans l'ambiance de la salle. Les hauts parleurs diffusent des cantiques de Noel. De l'autre côté de la salle, un groupe d'hommes regarde la télé. Tout le mobilier est en bois, d'une belle couleur de miel. Des bocaux de condiments sont alignés sur les étagères et des grappes d'oignons pendues le long des murs. On n'a plus envie de quitter cet endroit. L'attente est longue dans les restaurants roumains et pendant que je filme et prend des photos, Dana parcourt un dépliant sur la ville « Sur 396 maisons de Râmnicu Vâlcea, 325 ont été rasées. Dis-lui ce que c'est, le communisme ! »

Je pensais manger un dessert et voilà que la serveuse pose devant nous une sorte de kefta. « C'est un mici, pour que tu goûtes », explique Dana, un mélange de viande hachée de porc et de bœuf.  Au secours, j'ai plus faim, moi ! Mais comment refuser quoi que ce soit à ses yeux pétillants et so sourire enchanteur ? Je le mange mais n'en garderai pas un souvenir ému. En revanche, quand la serveuse pose devant moi un papanasi à la confiture de griotte (ça se prononce papanache), c'est autre chose ... Qu'est ce que c'est bon, ce truc !! La pâte est moelleuse, la crème savoureuse et légère, je me régale.

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Sur le chemin du retour, Dana me fait découvrir son église. C'est sombre, intime et dépourvue de bancs, une église orthodoxe. Il fait nuit lorsque nous regagnons son appartement douillet. Dans un parc, les familles se pressent autour des décorations de Noel. Les enfants d'ici ressemblent à tous les enfants du monde, ils sont juste un peu plus emmitouflés.

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Une de ses amies nous a laissé un plat de chou farci. Assez pour 6 personnes, au moins. Après ça, je propose à Dana de regarder ensemble « Nous nous sommes tant aimés » d'Ettore Scola, que j'ai amené dans mes bagages. Allongée sur le canapé à côté de moi, elle confirme que je suis, désormais, Cellequiapportelesommeil ....

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Le lendemain, le cochon est dans le coffre, les valises aussi. Anka nous conduit tambour battant jusqu'à l'aéroport de Bucarest où moi, la française, je regarde partir mon amie roumaine qui s'envole pour la France où elle passera les fêtes. "C'est drôle, non ?" dit Dana. 

En la regardant s'éloigner, sa valise à la main, je me sens soudain seule et triste. Heureusement, après moins de trente minutes d'attente, mon téléphone bipe, comme convenu. Costel, mon taxi attitré, me tire enfin de mes pensées noires. "

La suite...au mois d'avril : )
Et pour couronner le tout, le montage fait par la merveilleuse Val. Merci à vous deux, je vous serre fort ...
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