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08/03/2012

la piel que habito ?

Et vous, mes chères ? 

emmerdant's

emmerdeus's

ou bien emmerderesses  ? 


Parce qu'il paraît qu'aujourd'hui on a le droit. D'offrir et de recevoir. De demander. D'exiger. De refuser. 

De partir. De rester. De crier. De guérir.De prendre l'air. De renaître ailleurs. De réaliser. De produire. D'imaginer. De choisir. De renoncer. D'aimer. D'être aimée. 

Et demain ? Pareil : ) 


06/09/2011

comme ci comme chat ?

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" Au début des âges, les chats habitaient le corps des humains. Ils étaient leur part de sauvagerie, leurs restes de jungle. Chaque fils de Dieu avait son chat à lui, qui était sa liberté, sa réserve d'insolence. D'où des comportements souvent inexplicables chez les hommes : des ronronnements alanguis au soleil, interrompus brutalement par des fuites éperdues, des abandons aux caresses entrecoupés de refus, de colères, de coups de griffe, de blessures cruelles, aussi profondes et longtemps infectées que la jalousie. Le chat voulant sans doute par là signifier à son hôte, l'homme, que rien n'est jamais acquis et que l'on doit veiller toujours, jusque dans le repos.
Cette cohabitation ne dura pas : l'homme aspirait à plus de calme et le chat à moins d'autosatisfaction, moins de flatulences après le repas, moins de roucoulements attendris avant le coït et moins de fierté grotesque après. Bref, incompatibilité d'humeur. Un beau jour, les chats abandonnèrent le corps des hommes sans pour autant quitter leur voisinage, dont ils avaient pris l'habitude. "
 
" Les chats sont des mots à fourrure. Comme les mots, ils rôdent autour des humains sans jamais se laisser apprivoiser. Il est aussi difficile de faire entrer un chat dans un panier, avant de prendre le train, que d'attraper dans sa mémoire le mot juste et le convaincre de prendre sa place sur la page blanche.
Mots et chats appartiennent à la race des insaisissables. " (Erik Orsenna- Deux étés)

20/10/2010

Renée, gardienne du coeur

" Madame  Michel, elle me fait penser à un petit hérisson. A l'extérieur, elle est barde et piquante. Une vraie forteresse. Mais moi j'ai l'impression qu'à l'intérieur elle est aussi raffinée que ces petites bêtes faussement dolentes, farouchement solitaire et terriblement élégante. "

un coeur grand comme ça, qui palpite derrière une apparence acariâtre...

une attirance indélébile pour le beau planquée derrière un air bourru...

une inconditionnelle des bouquins et du chocolat noir :

" - Je peux ?

- C'est du chocolat noir.

- J'ai vu...Merci...Hmmm... je me demande ce qui est bon dans le chocolat. La substance elle-même  ou la technique de la dent qui le broie. Moi, je préfère le laisser fondre tout doucement  sur la langue.

- C'est vrai. Faut changer de style de croquer dedans, c'est comme déguster un nouveau mets."

Dans ce monde où "nous sommes tous des hérissons de la vie, et le plus souvent sans élégance",

ça fait du bien que de découvrir une telle richesse intérieure

 même voilée d'une délicate réserve.

 

 

  Après 53 d'existence en retrait, madame Michel semble avoir enfin trouvé une sorte de Kalos Kai Agothos, cet équlibre parfait entre le bien et la beauté, amené par l'homme aux camélias, monsieur Kakuro, ami providentiel qui vient combler les différences qui les séparent et réunir les mondes respectifs. Féconder le temps de gouttes d'éternité tangibles et magiques en même temps.

 Mais, au détour d'une ruelle, elle se fait renverser par une banale camionette qui la ramène violemment à la réalité. Peu importe. L'amour l'aura rachetée.