21/11/2009
du coq à l'âme
Une note décousue et rapide, histoire de m'excuser de ne pas avoir répondu à vos commentaires touchants qui témoignent de grandeur d'âme et du désir de chacun de s'enrichir d'une odysée nouvelle, sur terre ou, comme dans le roman de Mircea Eliade, par des Noces du Paradis. Les filles, on va s'envoler ensemble alors, comme dans un conte préféré de mon enfance, celui des douze princesses danseuses qui se sauvaient par la fenêtre chaque nuit et revenaient le matin avec les robes en lambeaux et les escarpins complètement abîmés sans le moindre souvenir de leurs errances. Il faut veiller à ce que la vie ne prenne pas son envol sans nous !
Les garçons, vous l'aurez lu, "ça" n'est pas exigeante une femme, souvenez-vous cette vieille chanson de Bryan Adams, aimer une femme c'est se frayer un chemin vers son monde, entendre chacune de ses pensées, voir chacun de ses rêves, lui dire que c'est elle que vous attendiez , que vous espériez, lui dire qu'elle est unique, tell her that she's the one, l'effleurer, la respirer, la goûter au point de la sentir vous traverser, circuler en vous du bout des doigts jusqu'à la plante des pieds , s'enivrer de son regard et y voir vos enfants pas encore nés, lui donner confiance, la serrer dans vos bras avec douceur, la traiter avec droiture.
Sans parler de ces petits gestes quotidiens comme lui apporter le petit déjeuner, lui tenir le manteau, lui donner un coup de fil juste comme ça pour prendre son pouls, lui masser les pieds le soir, lui réchauffer ses petites mains froides, lui...
C'est guimave, pathétique ? Peut-être. Mais je suis sûre que tout homme porte en sa besace une paire d'ailes...
Je veux aussi remercier Tifenn pour le prix "awesome blogger", mais , comme je me suis pratiquement mise à nue lors de l'autre note, je ne vais pas vous bassiner encore avec mes secrets. Juste peut-être vous dire que, même si mon nez pourrait rivaliser avec celui de Cléopâtre, un jour un homme m'a dit " j'adore ton profil " et donné ainsi un coup mortel à de vieux complexes.
Bon, ceci dit, dans quelques heures je vais m'envoler pour de vrai. Je pars en stage en Bulgarie pour quelques jours. La valise est au milieu de la pièce et je la regarde de travers en me demandant comment pourrais-je y faire rentrer toute la pile de trucs que j'aimerais emporter ! Il est grand-temps que je m'assagisse.
Je vous embrasse et vous offre ce poème de Nichita Stănescu, celui qui donne comme personne des leçons de géométrie et de vol.
A bientôt.
Tout d'abord tu serres tes épaules
ensuite tu t'élèves sur la pointe des pieds
tu fermes les yeux
et te bouches les oreilles.
Tu te dis à toi-même :
maintenant, je vais voler.
Après quoi, tu dis :
je vole
et c'est juste cela le vol.
Tu serres les épaules
à la manière des rivières qui se rassemblent dans un seul fleuve.
Tu fermes les yeux
pareillement aux nuages qui encerclent le champ.
Tu te hausses sur la pointe des pieds
telle la pyramide qui s'élève sur le sable.
Tu renonces complètement à l'ouïe
l'ouïe de tout un siècle
ensuite tu te dis à toi-même :
maintenant, je volerai
dès ma naissance jusqu'à la mort.
Après quoi tu te dis encore :
je vole -
et c'est bien cela le temps.
Tu rassembles tes rivières
pareillement à tes épaules
tu t'élèves sur le bêlement des chèvres
et dis : Nevermore
et tout de suite après : froufrou - flûte !
tu bats tes ailes de quelqu'un d'autre,
et ensuite
tu deviens ce quelqu'un d'autre
et celui-là sera
à jamais ce quelqu'un d'autre.
envoyée par rsebik
09:47 Publié dans parfums de vie | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : la vie en tenue de rêve
Commentaires
Super j'suis la Prem à commenter...j'adore ton billet et le poème..oh la la le poème magnifique....Je te souhaite un bon vol, un beau séjour en Bulgarie dont je ne connais que le goût ds yaourts ;-) je t'embrasse Damoiselle !
Femme ailée ou Femme elle est ?
Écrit par : Bérangère | 21/11/2009
Tu me met au tapis à chacun de tes billets en ce moment. Trop beau, trop fort, trop...bien. Sacré nana!
Je comprends pour le awesome, on ne sait plus qu'en faire ni comment en sortir...l'essentiel est qu'il est mérité ;-)
Ne pars pas trop longtemps, ça nous manquerait..mais profite bien!
Écrit par : Tifenn | 21/11/2009
Scusi les fôtes! "mets" c'est mieux!
Écrit par : Tifenn | 21/11/2009
Oui je me souviens de ce conte ! Je suis prête à m'envoler avec toi... Merci pour les conseils à ces messieurs, ca va sans dire mais ça va mieux en le disant ! Souvent il faut leur mettre les points sur les i !
bon vol vers la Bulgarie et à très vite
bisous bisous de la Réunion
Écrit par : Chriss | 21/11/2009
"Il faut veiller à ce que la vie ne prenne pas son envol sans nous" : j'en prends bonne note et merci pour la piqûre de rappel :)
Bon voyage, jeune fille !
Écrit par : Brigitte | 21/11/2009
Tu publies toujours des notes extraordinaires. Je te souhaite un bon stage, un bon voyage et je pense que tu arriveras à remplir ta valise mais que tu sauras quand même la fermer...
Écrit par : elisabeth | 21/11/2009
Toute la poésie qui coule de tes mots me fait rêver !
Mais tu ne me feras quand même pas oublier qu'une femme évoque aussi autre chose que "y voir vos enfants pas encore nés" (bien que j'adore cette expression), ou "lui masser les pieds le soir"...
Mais c'est mon côté basiquement et concrêtement masculin qui se réveille... Il faudrait que j'arrive à le faire taire (au moins un couple de minutes par jour)
Écrit par : Didou | 23/11/2009
je passsais voir si t'étais reviendue !
Écrit par : Bérangère | 24/11/2009
reviens vvvite agente secrète...
tu as un quizz en retard... car moi j'y tiens...
Écrit par : charles | 24/11/2009
Dana, comment ça pas exigeant une femme !
Mais il faut l'être avec les hommes, surtout certains....
"Battre les ailes de quelqu'un d'autre pour devenir ce quelqu'un d'autre"... Il faut que je trouve un deuxième oiseau...
Plein de bisous et travaille bien...
Écrit par : Virginie | 24/11/2009
Tu commences ton billet par un conte, ensuite de nous (les hommes) "demandes"aussi de le vivre. La vie est un mélange de réalités et de rêves, et nous en sommes les écrivains...alors un chacun de nous de choisir les bons mots et d'effacer à la gomme nos erreurs...
A bientôt Dana
Écrit par : JanSheng | 24/11/2009
Je t'attends , tu me manque déjà , mais tu sais que je peux t'attendre longtemps ...
bises tendres ma Dana
Écrit par : Jeanne | 26/11/2009
ben t'as été kid happée ?
Écrit par : Bérangère | 26/11/2009
Bérangère > Oui, c'est mon poète roumain moderne préféré, heureusement la traduction est assez fidèle. J'ai pensé à toi en mangeant du yaourt, plus précisément la "snejanka" (yaourt avec des concombres marinés ). Bises.
Tifenn> On est quittes alors, toi aussi tu mets du vague à l'âme : ) Je suis un pigeon, je rate rarement une occasion de partir, mais je suis jamais trop loin. Je t'embrasse.
Chriss> Pour toi d'ailleurs,le vol c'est la seule possibilité pour rejoindre tes êtres chers ! Vivement les vacances donc. Hey, je me permettrais jamais de donner des conseils aux chers messieurs, c'est juste,comment dire, de petites suggestions ; ) Bisous, fleur de l'îlet.
Brigitte > Ben oui, faut surveiller, histoire de ne pas contrarier nos destins. Bises.
elisabeth > Merci, tout s'est impécablement passé et ma valise n'a pas trop souffert,au contraire, elle a offert gentiment de la place pour quelques petits cadeaux. Bon dimanche!
Didou> Un "couple" de minutes. Sourire. Tes leçons d'anglais ont porté leurs fruits. Tu me fais penser à une vidéo marrante sur les caprices des femmes, j'essaierai de la trouver sur youtube. T'inquiète, je sais que les femmes c'est pas "que ça ", quant aux hommes, hé hé . Mais il faut faire taire des voix en nous parfois, oui, et laisser opérer la magie de certains instants.
Écrit par : Dana | 28/11/2009
charles > I'm baaack ! C'est quoi ton quizz en fait ? Bises.
Virginie> J'ai cartonné, tu aurais été fière de moi ; ) Je rigole, bien sûr qu'il faut être exigeant, d'autre part je crois que dans la tendresse d'un amour partagé, accompli tout se met en place naturellement. Je t'embrasse.
JanSheng> Hi, hi, je ne "demande" pas, je...rêve. Sérieusement, il faut pas laisser la vie emprissoner les rêves, ni les prendre en dérision. Tu as raison, très souvent ce sont les mots qui nous font chavirer d'abord, il incombe aux gestes, par la suite, d'en être à la hauteur comme la fumée du plus grossier tabac de Perse se parfume en traversant le narghilé.
Jeanne> Vous m'avez manqué aussi au point que j'ai eu parfois envie de râler contre les horaires qui ne nous laissaient même pas un quart d'heure pour bloguer. Je suis là maintenant. Jusqu'au prochain départ : ) Je t'embrasse fort, ma Jeanne.
Écrit par : Dana | 28/11/2009
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