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12/05/2011

des perles et des talons hauts

Je l'avoue, j'éprouve une honte cuisante par rapport à cette quasi-désertion virtuelle, mais le fait est que, à part le travail, je mène dernièrement une vie plutôt végétative. Le temps fait la gueule, nous inflige des températures insupportablement basses et je me suis engourdie dans la torpeur, dans les films sous la couette, les lectures et...la cuisine !

Alors je prends le calice et je m'empresse de vous donner quelques nouvelles, avant que les commentaires de harfang ne deviennent comminatoires. Au risque que la note fourmille de fadaises. Cette heureuse inspiration qui, heureusement, vous tourmente toujours, me faut défaut pour l'instant.

Quoi de neuf, donc ?

Une ancienne élève, étudiante en droit en Suisse, m'a gentiment offert son cours de "Stylistique". Le cadeau envénimé ! On le feuillette et on bloque. Car il incite à utiliser un langage élégant, châtié, qui soit lumineux pour l'esprit et caressant pour l'oreille. Finis les termes "incolores et vagues" tels être, avoir, faire, dire, mettre, pouvoir, vouloir, chose, hommes, gens, ceci, cela...Finie l'insouciance de l'écriture ! Paufiner, paufiner, au risque de supprimer le bon grain et laisser l'ivraie, de remplacer une banalité par un poncif, ajouter des mots là où il faudrait en retrancher. Les phrases s'embrouillent, se surchargent, et moi, malheureuse, pour prix de mes sueurs, ne réussis qu'à empirer mes élucubrations.

Je comprends mieux à présent le regard ahuri des élèves sur les annotations semées en marge des copies par certains profs : lourd, plat, commun, impropre. Qu'est-ce à dire ? Quels mots déposer dans un alambic torve afin de distiller une phrase reconstruite de toutes pièces ? Mystère...

Le problème avec les bouquins et les films est qu'ils donnent la fringale. Et me font remonter aux lectures de l'enfance, parsemés de pots de confitures et de sorbets, de festins exotiques, de baklavas aux amandes et de "cataïfs" à la pistache... Le pain, fromage, olives d'Alexis Zorba ou bien les tartines de pain grillé dégoulinant de miel dans "Les grandes espérances".

Et les films donc ? Qui peut résister à l'appel des sens devant l'assiette de spaghettis de Julia Roberts dans "Eat, pray, love ? " Même ma  fille qui n'est pas gourmande m'a avoué avoir commandé pendant deux semaines des raviolis faits main après le visionnement.

Et les cailles en sarcophage ?

 Le verre de ice tea offert par M.Streep à Clint Eastwood égaré par chez elle, verre dans lequel on entend déjà sonner le tintamarre du désir ?

Le strudel du colonel Landa dans "Inglorious Basterds" qui le dévore après l'avoir généreusement enduit de crème chantilly devant mex yeux brillant de convoitise comme des escarboucles. 

La potée au chou dans les "Valseuses" (je crois), m'a donné le tournis. Et puis le pain. Cet énorme pain que je serais capable de manger toute seule et qui doit sentir bon la campagne et la main durcie de celui qui l'a pétri...

( si vous avez envie d'en préparer, faites, comme d'habitude, un tour chez tifenn :

http://senourrir.wordpress.com/2011/05/10/le-pain-quotidien/ )

 Vous imaginez ? Une tranche de ce pain grillé qui servira à préparer des "bruschetta with heirloom tomatoes" comme dans "Julie and Julia" ? Avec les deux, j'ai commencé à frétiller à l'idée de faire la cuisine avec plus de dévouement.

Seulement voilà.  Je possède les couteaux, des escarpins à talons vertigineux aussi, mais il me manque le collier de perles, ingrédient essentiel, il paraît, pour préparer le " canard farci enrobé de pâte" (dans une traduction approximative).

Pensez-vous que mon collier en perles de culture gris anthracite puisse agir sur la réussite du plat ?

Sinon, il devrait patienter jusqu'à ce qu'un Mécène me pare de cet accessoire incontournable. Tant pis, de toute façon les épaules ne sont pas prêts non plus à se découvrir histoire de me conférer une allure aboutie...