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06/09/2011

comme ci comme chat ?

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" Au début des âges, les chats habitaient le corps des humains. Ils étaient leur part de sauvagerie, leurs restes de jungle. Chaque fils de Dieu avait son chat à lui, qui était sa liberté, sa réserve d'insolence. D'où des comportements souvent inexplicables chez les hommes : des ronronnements alanguis au soleil, interrompus brutalement par des fuites éperdues, des abandons aux caresses entrecoupés de refus, de colères, de coups de griffe, de blessures cruelles, aussi profondes et longtemps infectées que la jalousie. Le chat voulant sans doute par là signifier à son hôte, l'homme, que rien n'est jamais acquis et que l'on doit veiller toujours, jusque dans le repos.
Cette cohabitation ne dura pas : l'homme aspirait à plus de calme et le chat à moins d'autosatisfaction, moins de flatulences après le repas, moins de roucoulements attendris avant le coït et moins de fierté grotesque après. Bref, incompatibilité d'humeur. Un beau jour, les chats abandonnèrent le corps des hommes sans pour autant quitter leur voisinage, dont ils avaient pris l'habitude. "
 
" Les chats sont des mots à fourrure. Comme les mots, ils rôdent autour des humains sans jamais se laisser apprivoiser. Il est aussi difficile de faire entrer un chat dans un panier, avant de prendre le train, que d'attraper dans sa mémoire le mot juste et le convaincre de prendre sa place sur la page blanche.
Mots et chats appartiennent à la race des insaisissables. " (Erik Orsenna- Deux étés)