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07/07/2010

impressions en notes violettes

Un rayon de soleil tape sur mon lit , me réveille et m'enveloppe dans sa douceur cuivrée de début de matinée. J'ouvre la porte-fenêtre pour en profiter pleinement. N'eût été l'immeuble d'en face, je lui offrirais mon corps, pour le laisser dorer ma peau à même le lit.  C'est les vacances, on a droit de réclamer un maximum d'effet avec un minumum d'effort !

Je souris...car je me souviens les mots récemment lus de Frédéric Dard ( je vous en parlerai une autre fois ) : " le bonheur c'est du soleil sur une érection" . Je souris... en concoctant de bons plans farniente pour aujourd'hui... Je souris à la pensée que certains de mes amis blogueurs sont si proches en ce moment : loula, brigitte, que je croise peut-être chaque jour sur les boulevards ou au détour d'une ruelle. Lancelot, ksénia, charles, Virginie, elisabeth...

Le cui cui des oiseaux s'intensifie. Le PC de la Diva rame. Grave. Les cloches de la basilique de Saint-Sernin annoncent tous les quarts d'heure. Deux coups.  Dans la cour  attenante une dame formule pour la troisème fois la même question: "Tu veux un yaourt ? "  Nonnnnnnnnnn !  j'ai envie de lui répondre  pour lui éviter de re-demander. J'imagine la tronche insouciante d'un gosse et je re-souris. Le chat noir des voisins s'invite dans la chambre. Je doute qu'il boive du café. Une tranche de saucisson pur porc alors? Hier, au marché, un fermier aveyronnais a insisté pour que j'en goûte. J'ai refusé gentiment, en prétextant une éternelle diète. "Le règime est interdit dans l'Averyon ! " a-t-il déclaré en réduisant à zéro toute trace de culpabilité.

J'avais quand même essayé d'épauler ma copine qui vient de découvrir le terrible Dukan. Mais c'est difficile de ne pas craquer devant les macarons de chez Paul ramenés il y a deux jours par le Petit Prince. Comme il ignorait mes préférences, il a acheté tout ce qu'il y avait comme arôme. Après avoir goûté de tout, j'ai jeté mon dévolu sur celui à la vanille. Ne me dites pas que vous auriez choisi une galette au son d'avoine à la place !

Et hier soir, ma fille est rentrée avec ce gâteau de la Maison Pillon. Nappé de chocolat et fourré de caramel  aux noisettes. Ma détermination a été, une fois de plus, mise à mal et, en victime consentante, j'ai rattrapé mes lacunes en matière de pâtisserie française.

 

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J'avance donc de surprises en émerveillement. Ma copine m'a invitée à  dîner  à "L'Entrecôte". Mais, comme je n'ai guère envie de poireauter sur le pavé devant l'un des plus fameux restaurants de la ville, j'avais la tâche d'en trouver un autre qui me plaise. Tâche que j'ai d'ailleurs oubliée, prise dans le tourbillon des gens possédés par les démons de l'achat compulsif. J'ai attendu les djeunes, histoire d'affronter ensemble les séances effrénées de shopping. Rires,froufrous, piaillements, "ah, je perçois un petit accent là, vous venez d'où ? " "Roumanie". "Ah, vous parlez couramment le russe, alors? " Et zou, c'est parti pour encore une minute de marrade.

Certaines ruelles sont assez crades, par ailleurs ça sent bizarrement, mais je continue de vivre mon  épopée minuscule, tricotée dans une verve gueillerette. Les femmes mises en beauté, volantées, paillettées, fleuries captent la lumière et pétillent d'énergie.

 

 

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Et pendant que je laisse le charme agir, le coeur pimpant, je demande au Petit Prince quelle est la forme correcte : "bienfaisante" ou "bienfaitrice" ?

" Les deux" me répond-t-il.

Tant mieux.

L'important c'est d'être d'accord sur l'essentiel : le bonheur est facile en été !

 

 

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Voilà, mes chers amis, j'ai essayé de débriefer quelques impressions de voyage, comme promis.

Je m'excuse de juste survoler vos blogs en ce moment,  mais je sais que vous ne m'en tiendrez pas rigueur. Vous savez déjà à quel point je suis friande de ce pays de mon coeur et qui me le rend si bien. Autant en profiter un max donc !

 

Je vous embrasse et vous souhaite de bonnes vacances qui réunissent tous les ingrédients essentiels :



 

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et , bien évidemment :

 

 

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19/06/2010

post-it

Mes chers amis,

comme vous l'aurez déjà deviné, je suis partie en vadrouille. Je suis loin de chez moi, le nez au vent, la tête en friche.

J'ai donc délaissé les escarpins rouges, affûté mes ailes et mis des chaussures lestes de marche pour gambader à bride abattue vers les vacances, la chaleur, avide de renifler l'odeur tantôt âpre, tantôt doucereuse de la vie et d'en recenser des myriades de pensées et d'émotions.

Comme dirait ma marraine de blog, Sylvie Germain :

" du bon bonheur du terroir à consommer sur place".

Et sans radinerie surtout : )

Je ne manquerai néanmoins de vous envoyer de temps en temps des cartes postales. Surtout que je nourris l'espoir de croiser certains d'entre vous "en vrai" cet été, au gré de mes errances. Je vous ferai signe le moment venu...

Mon blog sera donc mis en légère hibernation pour quelques semaines, mais la porte sera toujours ouverte et vous pourrez entrer sans frapper...

Je vous remercie d'avoir été si présents et vous offre encore quelques mots de cette chère écrivaine :

" La gratitude, comme l'amitié, c'est avant tout une affaire d'amour, d'amour vêtu de modestie, de pudeur, de patience".

Je vous serre fort, à bientôt...

 

 

 

 

16/04/2010

Thelma, Louise, Dana

Vous connaissez déjà un peu mon penchant vers une approche un peu décalée de l'enseignement des langues. Hier, par exemple, je me suis servie de la chanson du groupe Indochine, "J'ai demandé à la lune", je vous l'accorde, il n'a rien de transcendant, mais on a passé un bon moment et l'accord du participe n'a plus été ressenti comme une corvée. De plus, on en a profité pour faire un peu de conversation sur l'incontournable thème de l'amour.

Conclusion : les filles ne demandent pas la lune. Les garçons ne la regardent pas, ils ont d'autres chats à fouetter.

La semaine qui touche à sa fin fut aussi riche en surprises et en cadeaux.

Un arrivé directement de Jérusalem :

 

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Un autre fignolé par les doigts d'argent de ma Jeanne (vous remarquerez, à côté de la breloque avec mon nom, comme elle connaît bien ma passion pour les petites cloches et mon addiction aux chaussures ) :

 

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Une sorte de parchemin, offert par deux anciennes élèves qui ont absolument  tenu à me revoir :
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Sur le parchemin, un de ces textes assez cliché et passe-partout, mais qui ont, quand même, le temps d'un instant, la vertu de nous rappeler pourquoi on continue sur ce chemin alors que tout semble s'effondrer autour :
"Le professeur moue l'apprentissage en aventure, la difficulté en défi et se réjouit de chaque question. "
Je me suis souvenue le livre de G.Steiner, l'un des peu d'écrivains qui possèdent trois langues maternelles et de son livre autobiographique "Errata". J'ai retenu pour vous deux de ses aphorismes. Le premier sur la relation avec les professeurs qu'il compare avec
" la représentation scénique de l'amour désintéressé"
et un deuxième sur l'essence de la vie :
" Je suis incapable de renoncer à la croyance selon laquelle les deux miracles qui motivent l'existence des mortels sont l'amour et le temps verbal futur ".
Je formule pour vous le voeu que tous les deux vous soient doux...
Tout cela pour vous dire que je vais encore déserter le blog pour quelques jours.
Au moment où je rédige cette note, Fiso et Bougrenette se dirigent vers moi. Elles doivent arriver d'un moment à l'autre.
Je leur consacrerai donc tout mon temps libre.
Vous voyez, un autre cadeau, vivant, cette fois que j'ai hâte de serrer dans mes bras...
Je vous embrasse et je vous laisse écouter cette version inouïe et rigolotte d'une chanson que beaucoup d'ados roumains et du monde entier ont apprise à l'époque : "Dragostea din tei" (L'amour des tilleuls ) . Ce n'est pas encore de saison, mais cela ne va pas tarder.
A bientôt, stay tuned  !

 

 

11/04/2010

la maison du bonheur

Lorsqu'il y a quinze ans mes amis ont quitté leur appart pour s'installer dans une grande maison de plus de 200 m. carrés, JL m'en a envoyé quelques photos pour que je puisse les y situer. Au dos d'une des photos c'était écrit : "C'est la maison du bonheur. Je suis sûr que tu aimeras."

 

 Pour s'y rendre, en partant du centre-ville, on emprunte quelques ruelles, ensuite on traverse le canal des deux mers qui, surtout par les matins froids et brumeux, semble irréel. La jolie passerelle réservée aux piétons  est comme une frontière : avant de la franchir on est dans l'univers du travail, des contraintes,  du tourbillon des problèmes du quotidien, après l'avoir franchie on est "chez soi". L'esprit délimite ainsi l'espace en lieux hostiles et lieu accueillant, lieu où se consomme un bonheur sans cesse renouvelé.

Au détour d'une ruelle  au nom oriental, on aperçoit une maison peinte en jaune soufre qui lui donne un air florentin. Pour que l'illusion soit totale, mes amis y ont planté deux cyprès. Une fois le portillon passé, ou oublie la rue, les passants, la ville. Dans les beaux jours, des merles, des étourneaux, des rouges-gorges, des moineaux viennent chercher leur pitance dans le jardin. Ils s'envolent dérangés par notre présence, mais reviennent aussitôt  et se remettent à piailler frénétiquement.

Mais en ce jours de début d'allégresse printanière c'est surtout à leur jardin, à leurs plantes que je pense.

Dans un superbe vase bleu à poignées, une hellébore cueillie dans la Sierra de Guara. Une plante qui passait jadis pour guérir la folie, celle-là même dont le Lièvre de la Fontaine conseille à la tortue d'user pour se purger lorsque celle-ci annonce qu'elle compte bien battre à la course le véloce animal. Une plante peu frileuse qui ouvre ses fleurs en hiver. Après, c'est une splendide bougainvillée plantée dans un grand pot en céramique jaune qui prend le relais. D'après mon ami, aucune fleur n'a, comme celle-ci, la faculté d'accrocher la lumière. Hélas, elle craint le gel et le froid, alors ils sont obligés de la mettre à l'abri pour l'hiver dans une petite cave.

Lorsque le printemps annonce son installation "pour de bon", les week-ends et les fins d'après-midi sont consacrés au jardin pour rempoter les autres fleurs qui ont passé l'hiver  à la cave. J'en ignore le nom, mais la femme de mon ami les connaît sur le bout du doigt car elle est passionnée de jardinage. Quant à lui, il se contente des tâches sans noblesse : mélanger terre, fumier, tourbe et autres composts pour en ressortir les mains noirs et les reins brisés. Mais il peut pas refuser à sa charmante épouse de l'assister dans ses travaux, surtout que dans quelques semaines il aura le plaisir d'admirer le résultat de leurs efforts !

"Cultiver son jardin". Jamais ces mots n'ont eu autant de poids que lorsque je traînais dans cet endroit que mes amis chérissent et où ils mettent de la passion. Il leur permet aussi de renouer avec le rythme des saisons...

Avec un Opinel hors-classe, J., en jardinier habile, taille attentivement un biseau franc et net, bien propre, au bout d'une tige qu'elle va bouturer: du soin apporté à cette opération dépend l'avenir de ce qui n'est aujourd'hui qu'un vulgaire bâton engourdi par l'hiver, mais qui porte la promesse d'un géranium ou d'une autre plante. A sa doigté elle doit ajouter cette lame parfaitement affûtée, tranchante comme un rasoir. Le couteau comme prolongement de la main experte... Du majeur, elle creuse un trou de quelques centimètres dans le terreau d'un petit pot en terre cuite. Elle trempe la tige biseautée dans une mystérieuse poudre marron, "hormone de boutourage", et le tour est joué.

Pour moi qui ne suis pas experte, au contraire, les fleurs sont souvent en danger avec moi, tout cela relève un peu de la magie.

La première fois que je leur ai rendu visite, j'ai eu l' envie inexplicable de m'acheter un couteau. Je ne connaissais pas les Opinel au manche de hêtre vernis, et ma déception a été vraiment grande que de voir sa lame si brillante au jour où l'on achète ternir au premier usage car l'acier n'est pas inoxydable.

Des années plus tard, on m'en a offert un autre, un Laguiole aux formes assez féminines et que je trimballe souvent dans mon sac. De temps en temps j'essuie sa manche, je frotte sa lame à la laine d'acier pour éviter qu'elle ne rouille.

Ce sont aussi mes souvenirs que je préserve pour qu'eux non plus ne rouillent pas.

Il y a des souvenirs dont on ne veut jamais guérir...

 

 

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18/03/2010

oups...I did it again !

Breaknews : pour mes amis blogueurs de OB,  je ne peux plus, pour l'instant,  vous laisser des comms depuis chez moi, tout se bloque dès que je clique sur le lien.

Un nettoyage de printemps s'impose !

Après que j'irai mieux. Vous allez me prendre pour une abrutie, mais j'ai encore attrapé froid, comme je suis pas discipliné, "ce qui fait mon charme" (Merci Ed  : ) ) c'est en plein milieu de la semaine cette fois-ci !

Sinon, une élève m'a apprise hier , pendant que l'on parlait gastronomie et convivialité, qu'aux Etats Unis, lorsque l'on demande le sel on reçoit aussi le poivre, car on considère que " salt and pepper are married and they travel together".

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Je vous embrasse et  vous laisse écouter cette chanson de Lôlô (du groupe Lôlô sy ny tariny) , ami croisé sur le net et qui, il y a quatre-cinq ans, a abandonné son métier d'ingénieur pour se re-consacrer à sa passion : la musique.

 

 

13/03/2010

lu lis liras

Je réponds enfin au tag de Léna de la petite crevette. C'est long, car lorsque j'aime je prends mon temps. Mais vous avez le droit de zaper ; )

 

J'ai commencé à lire à l'âge de 4-5 ans. Par procuration, bien évidemment. Ce fut la voix de ma mère qui, la première, me fit découvrir les contes et éveilla ainsi ma curiosité et ma capacité à l'émerveillement. A force de les entendre répéter, je les connaissais par coeur et je la reprenais à chaque fois qu'elle essayait de sauter les lignes. Je n'hésitais pas à la bousculer lorsque, de fatigue, le livre lui tombait des mains.

Plus tard, lorsque l'on allait "en ville", je choisissais toujours un bouquin, alors que mon frère jettait son dévolu sur des soldats et des voitures qu'il cassait le lendemain.

On trouvait difficilement de bons livres pendant le communisme, mais ma mère avait du piston auprès du libraire et en achetait par piles. Je brûlais de rentrer pour me réfugier dans ma chambre avec les nouvelles acquisitions. Et là, vautrée dans mon lit, j'en prenais un, j'effleurais la première de couverture, l'approchais pour en respirer l'odeur d'encre, l'ouvrais enfin pour m'y plonger pour des heures et des heures, jusqu'à ce que mon père se pointe et me couche de force.

A l'âge des premiers émois, cette évidence s'imposa donc à moi: j'avais trouvé mon amant idoine.

J'ai dévoré ainsi, trop tôt peut-être pour les comprendre, Zola, Maupassant, Balzac, Dostoïevski, Tourgheniev, Tolstoï, les auteurs de la "bibliographie obligatoire", les poètes, mais aussi les polars d'une écrivaine roumaine qui avait donné naissance à Mlle Mélanie, une adorable criminelle en série, aux joues rosies et au col de dentelle et qui feignait la pudeur. Amusée par sa façon d'agir, j'avais envie de dire à l'enquêteur : "Voilà ce que l'on peut faire avec des mots. Ce petit bout de femme vous mène par le bout du nez et vous ne voyez rien".

Je me rendais compte de l'étonnante puissance de la littérature, au charme de laquelle j'ai succombé irrémédiablement.

Au lycée, on n'avait  la permission de sortir que le samedi. Un ciné, un gâteau, un bouquet de fleurs et un livre, voilà la destination de mon argent de poche.

Peu à peu, arriva le temps des auteurs au style plus précieux, ampoulé, de la littérature fantastique de Eliade ou de cet auteur difficile, misanthrope, renfrogné qui a toujours fui l'éclat des projecteurs, le bruit des trompettes, je parle de Cioran. Mais quel esprit, quelle profondeur, quelle précision de la pensée, des textes d'une densité telle qu'on ne saurait envisager d'en retirer un mot sans le trahir.

Vint le temps des dicos et des lectures en français, histoire de me rendre compte par moi-même si les traducteurs les ont bien servis.

Vint le temps des auteurs à la mode en France et ailleurs et dont mon éternel ami, JL, m'envoyait les livres, assortis de ses commentaires qui me laissaient admirative de son intelligence et de son esprit critique. Des histoires d'où émane un parfum de jadis, rassurant comme l'odeur des armoires à linge de nos grand-mères, cette odeur de lavande et de moisissure, de propreté et de blancheur, et que je lis tantôt souriante, tantôt les yeux embués et le ventre noué.

Des souvenirs d'enfance et d'adolescence font souvent surface lors de la lecture, véritable catalogue de petites nostalgies.

Lecture sans prétention et qui risque fort de tomber dans l'oubli. D'ailleurs, il y en a que je ne relirai jamais. J'ai même pensée à les offir à mes potaches, car mon combat actuel, la mission que je me suis moi-même assignée et de FAIRE LIRE, mais je crains que si je les présente comme de menues récompenses, ils ne me rient au nez. Quoi ! De la lecture ! Quelle idée saugrenue ! Elle ne pouvait sortir que de la tête d'un prof !

Comment je lis donc. C'était, en fait, la question et il me semble que ces digressions (vous en avez l'habitude), m'ont éloignée de ce dont j'avais commencé à vous entretenir.

Toujours dans l'intimité, en silence ou avec une musique en sourdine.

Presque toujours dans mon lit.

Allongée sur le côté ou adossée contre l'oreiller. D'ailleurs, il ne sert qu'à ça, car pour dormir, je préfère le creux d'épaule de mon amant.

Jeune, j'avais une aptitude obstinée à la lenteur, j'étais déjà douée pour l'attente.

A présent, je ressens  comme une sorte de fièvre qui me parcourt à l'idée de ne plus avoir le temps de tout lire, ces écrivains que je croise sur vos blogs ou dans des extraits à l'usage des élèves. C'est frustrant , et c'est pourquoi il m'arrive de lire 2-3 livres en même temps.

Et bien que la lecture n'apporte pas toujours réponse à  mes questionnements, elle permet à mon esprit de vagabonder, comme disait un cher ami.

"Dieu préserve ceux qu'il aime des lectures inutiles" pensait Baudelaire.

Alors que Jacques Perry, dans "L'île de l'autre" nous livre une analyse très pertinente sur la façon d'appréhender une personne en étudiant sa bibliothèque (je serais un piètre exemple).

"La vie n'est pas dans les livres", disait un ami de jeunesse.

Il n'avait que partiellement raison, car le livre offre souvent le récit d'une vie, vécue ou rêvée.

Parfois, dans le silence de la nuit, j'entends une voix surgir du lointain et je sens une main se promener dans mes cheveux et mélanger les lignes sur la page... Je m'évade et je m'endors sereine...

Voilà. La suite sur la façon d'écrire bientôt...

A ceux qui ont eu le courage de me suivre jusqu'ici, je souhaite une bonne lecture, en attendant la prochaine livraison comme on disait des feuilletons publiés dans les journaux au XIXème siècle.

Je vous embrasse.

 

Et je tague Ed, l'homme au bois dormant, Bérangère, Chriss, arachnée, Lancelot et ksénia.

 

J'attends impatiente le plaisir de vous lire : )

 

 

 

 

 

 

03/03/2010

il faut rendre à César...

Je n'ai pas suivi la fameuse cérémonie (normal! ) , d'après Jeanne elle fut ennuyeuse et loin de l'éclat de celles d'antan, mais j'en profite pour m'enorgueillir un peu sur les deux prix remportés par Radu Mihăileanu et son "Concert" (classifié film français, alors qu'on le doit quand même à un réalisateur roumain, celui de Train de vie, de Va, vis et deviens et de Trahir aussi). Filmé à 60% en Roumanie, le film est assez controversé chez nous, car on y retrouve pas mal de clichés sur la mafia russe, le communisme, mais pour ceux qui n'ont pas vécu ces réalités il représente une fable chaleureuse sur la revanche des humiliés, chassés de leur propre vie et qui retrouvent leur dignité et leur joie de vivre, "une farce grotesque et attendrissante, slave et tzigane" (Le Figaro).

"C'est très roumain et très juif de rire de choses graves" et c'est ce que l'on fait aussi pendant le visionnement du "Concert" lorsque l'on ne ravale pas une larme. Et vous avouerez qu'il faut être un peu insolent pour oser une fin de plus de douze minutes de musique interrompue et de révélations. Ca doit venir du tempérament slave, comme l'affirme avec le sourire Mélanie Laurent, l'une des protagonistes, en réponse au chef d'orchestre qui lui déclare : "je vous baise chaleureusement".

Je note au passage une autre victoire roumaine, "L'Ours d'Argent" pour un film où évoluent pas mal d'acteurs "non-professionnels" si je peux dire ainsi, deténus pour la plupart au moment du tournage. A l'avis du réalisateur Florin Șerban, il ne changera pas la vie de ces déliquants , mais changera peut-être notre regard sur eux.

"If I want to whistle, I whistle" (Roumanie/Suède)

 

 

Bon, je dois vous laisser, histoire de préparer "mes" Oscars. J'ai déja vu "The Blind Side" et ce soir je vais finir "Julie and Julia", un film ...savoureux, sur the french art of cooking revisité par l'inimitable et la toujours surprenante Meryl Streep ,dans le rôle de Julia Child l'amoureuse du beurre, de la bonne chaire et de son mari Tom, qui s'entraîne aussi à la prononciation française:

Repeat after me:

" Nous cherchons un restaurant français.

Quelque chose de typique et charmant."

Et encore une for the road :

" You are the butter of my bread

The breath of my life."

Bon appétit !

01/03/2010

c'est tag, docteur?

 

 Bonjour mes chers amis, merci de vous avoir inquiété, ici, ailleurs, désolée de ne pas avoir eu la force de répondre à vos commentaires, je le ferai plus tard, là je me prépare à aller au taf, je vais mieux en ce moment, ce n'est pas un rhume, c'est encore un de ces boulets que je vais probablement traîner jusqu'à la fin, mais ce n'est pas la peine de s'apesantir sur l'impossible, pour l'instant ça va, je "gère", j'essaie de dédramatiser, mon corps rebelle me sert encore bien, même si je refuse médocs, toubibs, vaccins, analyses, j'aime pas. Mais comme je maîtrise comme personne l'art de tomber malade pendant le week-end ou les vacances, le rétablissement se fait plus vite.

Enfin, bref, positivons, la maladie a cela de bon qu'elle permet de perdre vite fait les deux-trois kilos en plus, qu'elle nous ramène à l'essentiel surtout, pendant ces journées passées loin du brouhaha quotidien et plutôt clouée au lit, j'ai pris le temps d'écouter "mes" musiques, de rêver, de réflechir, de lire dans le moments de répit vos mots et penseés, c'est vrai, la vie est parfois chahutée par de petits troublions, mais il y a des événements qui viennent magnifier des journées autrement anodines. De plus, on est dorloté, choyé, on te prépare de petits plats légers, comme dans l'enfance,on te parle d'une petite voix suave : ), on t'appelle juste pour te demander "ça va mieux aujourd'hui ?" Et on soupire d'aise, on reprend du poil de la bête et on se démène pour s'en sortir.

Je pensais hier au tag de Chriss, ma fleur de l'îlet, "7 choses sur une île déserte", elle a si bien répondu, tout prévu, que je serais prête à l'y accompagner pour une semaine ou deux. Pas plus. A force d'avoir vécu sur une île, pas déserte,non, mais loin de mon amour, de ma famille, de mes amis, de mon chez moi, j'ai failli perdre mes repères et je sais que je ne serais plus jamais tentée de recommencer. Never say never ? Il faut l'avoir vécu pour s'en rendre compte.

Je vais vous decevoir peut-être, mais je suis une citadine incorrigible, volage et futile, j'ai besoin de sorties, d'un minimum de clinquant, je suis pétrie de désirs, assoiffée de rencontres, d'expériences, je raffole de ces coups de fils qui mettent du peps dans les journées, de ces complicités et ces accoitances essentielles, vitales. De mes moments avec mes copines, où l'on envoie tout valdinguer pour prendre du bon temps et s'éclater.

Avec qui je partagerais mon lit, ma vie sur une île déserte ?

Contre quel torse mince et musclé reposerait ma tête ?

Qui m'envelopperait d'un de ces regards qui me font scintiller de partout ?

A qui je lirais des passages de mes livres préférés et ferais écouter des morceaux coup de coeur ?

Qui me tiendrait la main lorsque je crapahuterais sur les rochers ?

A qui j'offrirais quelque fruit exotique déniché lors d'une balade ?

Avec qui je m'extasierais devant un paysage qui s'offrirait au détour d'une falaise escarpée ?

Avec qui j'écouterais le bruit des vagues et le frissonnement du vent dans les feuilles ?

Avec qui je regarderais les jours décliner et le soleil s'éteindre dans l'océan ?

Avec qui je referais le monde en sirotant une tasse de thé et en grignotant de petits gâteaux ?

Non, je suis terrifiée à l'idée de devoir un jour vivre dans l'isolement.

Je me nourris d'amour et d'amitié. Sans cela, je m'étiolerais, je déperirais.

Alors, de grâce, ne m'envoyez pas sur une île déserte. Quelque pathétique que cela puisse paraître, je perds le goût du tout si partage il n'y a point.

Passez plutôt, si vous avez le temps et l'envie, me voir ici, dans mon petit coin accueillant avec vue sur la colline.

 

En attendant, je vous offre, selon la tradition roumaine, ces petits pendantifs que l'on accroche au revers ou au poignet au début du mois de mars, pour nous préserver du froid, du mal et du mauvais oeil : )

 

Je vous embrasse.

 

 

 

 

23/02/2010

"heroes just for one day"

A midi, pendant que l'on papotait devant la machine à café, mon amie a reçu un sms de son mari, en mission en Afghanistan.

Pâle, incapable d'articuler un mot, elle me l'a fait lire :

" On a un soldat grièvement blessé et un mort. Je commence à avoir peur. "

A la télé, on a vu sa photo. Un jeune homme de trente ans environ. Sa femme enceinte l'attendait dans trois mois.

Il lui reviendra en héros post-mortem. Piètre consolation.

J'imagine son désarroi. Celui de mon amie aussi, à chaque fois que le téléphone sonne, à chaque fois que son mari ne peut lui donner des nouvelles...du front.

Je me souviens mon prof d'histoire du collège qui s'époumonait à chaque fois qu'elle nous disait : " les Roumains n'ont mené que des guerres de défense, ils n'ont jamais voulu accaparer des territoires. "

Et là, maintenant ? Qui et quoi les mènent ?

Comme ça, à la poursuite du vent, sans même avoir le temps de dire "adieu" comme dans cette magnifique lettre : 

"Le 21 fevrier 1944

Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien aimée,

Dans quelques heures je ne serai plus de ce monde. Nous serons fusillés cet après-midi à quinze heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie. Je n'y crois pas mais je sais pourtant que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t'écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.

Je m'étais engagé dans l'armée de la Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre. Écoutez la douceur de la liberté, de la paix de demain.

Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement.

Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand. Chacun aura ce qu'il mérite comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous.

J'ai un regret profond de ne t'avoir pas rendue heureuse. J'aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre sans faute et d'avoir un enfant pour accomplir ma: dernière volonté. Marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse.

Tous mes biens et toutes mes affaires, je te les lègue à toi, à ta soeur et à mes neveux. Après la guerre, tu pourras faire valoir ton droit à la pension de guerre en tant que ma femme car je meurs en soldat régulier de l'armée française de la Libération. Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits. Tu apporteras mes souvenirs, si possible, à mes parents en Arménie.

Je mourrai tout à l'heure avec mes vingt-trois camarades avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille.

Aujourd'hui il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai Adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme, et mes bien chers amis.

Je t'embrasse bien fort ainsi que ta soeur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près. Je vous serre tous sur mon coeur. Adieu.

Ton mari, ton ami, ton camarade.
Michel MANOUCHIAN. "

 

J'ai la tête dans les nuages, mais je ne suis pas naïve au point d'ignorer les enjeux de la guerre, de toutes les guerres, que je trouve immondes, cruelles et inutiles. "Les choses sont ainsi", dira une fois de plus notre président, pour s'épargner d'expliquer quoi que ce soit. On l'attendra à l'aéroport, avec la garde d'honneur qui intonnera l'hymne national.

Mais moi, c'est cette magnifique chanson de Peter Gabriel que je lui offre. Pour sa jeunesse, son audace  et tout ce qu'il n'a plus eu le temps de vivre.

C'est la variante symphonique, parue sur son plus récent album "Schratch my Back" -vous pouvez en lire davantage ici- :

http://www.chroniques-d-une-citoyenne-ordi.com/article-sc...

 "Album symphonique de reprises dont le principe est "Orchestra, no drums, no guitars" ... Album de reprises, pas les siennes, mais que de l'excellent Bowie (Heroeeeeeees, yeah!), Lou Reed, Arcade Fire, Radiohead, Neil Young, Regina Spektor, Paul Simon ...


Un vrai bijou sur lequel il offre sa voix chaude, douce, aux accents d'une profondeur animée qui m'enchante."

 

21/02/2010

baby, you've rocked my life

il y a vingts-quatre ans que je t'aime...même plus

car j'ai aimé le rêve de toi
tes premiers coups de pieds dans mon ventre
et le battement de ton petit coeur

au moment où je t'ai vue, j'ai su par toutes les fibres de ma chair que tu étais ma fille
le plus beau don de Dieu à ma vie
dans tes yeux grands-ouverts brillait tout un univers

avec toi, j'ai revécu mes contes de fées, ma belle enfance
mon premier amour, ma belle adolescence

le monde s'étonne encore, "on dirait deux soeurs"

pourtant, on est si différentes apparemment

toi, grande, moi, petite
tes yeux changeants selon tes humeurs, les miens incessamment bleus
toi , un volcan en ébulition, moi , assagie par la vie
toi, rayonnante, moi, toujours derrière les rideaux
toi, les pieds sur la terre, moi, la tête dans les nuages

non, la ressemblance n'est pas là
elle est peut-être dans l'étrange complicité de nos âmes
dans ce regard tantôt naïf, tantôt moqueur,
tantôt attendri, tantôt espiègle, coquin
que l'on promène sur le monde

tel le même éclair du même orage

j'ai le mal de nos balades interminables,
de nos jeux, de nos danses folles, de nos surprises,
de nos inventions culinaires que personne n'aime
des cadeaux que l'on se fait sans occasion spéciale
juste pour voir les yeux briller de joie

je crève d'envie de t'entendre rire, de te regarder danser,

faire la star pour moi,de te prendre dans mes bras
d'épouser la forme de ton corps , de te choyer, de me taire avec toi

la vie nous nous a éloignées pour un temps, pour l'instant,
mais je te garderai mon amour intact

 de loin ou de près
je serai toujours à tes côtés
ton fidèle compagnon de route,

ton fidèle compagnon de rêves

je pense à toi sans cesse et mon âme a chaud

je t'aime, mon Amélie, ma fille, mon trésor.

Bon anniversaire!