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05/12/2009

plus Européen tu meurs...

Lorsque ma fille a été invitée pour la première fois à un dîner de Français, on lui a posé toutes sortes de questions plus ou moins saugrenues sur ses origines, sur son pays:

 

Est-ce que les Roumains ont encore des rideaux en dentelle ? " (Oui, certains )

Est-ce qu'il y a encore l'Armée Rouge chez vous ( ??? )

Est-ce qu'il y a beaucoup de chiens errants ? ( Oui, assez, parce que pendant le communisme on a démoli les maisons des gens, les obligeant ainsi à vivre dans des "barres" construites pour des paysans délogés en ville,  auxquels on avait confisqué les terres et offert du travail dans les usines florissantes de notre pays )

Ma fille, avec son sourire craquant (hérité de sa mère) répondait poliment dans un français impécable touché d'un petit accent (oh, comme c'est mignon vot'accent slave ! ) . Je l'avais prévenue sur certains aprioris, sur certains clichés. D"ailleurs les Roumains ont eux-mêmes apporté leur pierre à une certaine image. Il suffit de penser à des  films tels "Je vous trouve très beau" où la directrice d'une agence matrimoniale affirme que "ces Roumaines sont prêtes à tout pour épouser un Français"  ou bien "California dreamin" où l'on voit à la fin des filles en pleurs regarder niaisement s'éloigner les soldats américains...

Est-ce que vous faites le tri sélectif ? OUIIIII !

A partir du 1er décembre, je ne sais même plus comment me débarasser de mes ordures. Il y a des indications à l'entrée de l'immeuble, mais ma mémoire est de plus en plus défaillante par les temps qui courent. Il me faudrait plusieurs récipients et une chambre spéciale pour y parvenir : déchets récyclables dans les europoubelles : ) , les organiques dans le containeur gris, cartons -cloche jaune, bouteille en verre, ca dépend, marron-cloche marron, vert-cloche verte ...

 Je vous fais un dessin ! 

 

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Allez, je m'en vais calculer mon empreinte de carbon et je laisse la parole à ma fille, seule représentante de la...France à un stage d'été en Slovénie :

 I guess that sometimes I can get really confused about who or what I am. It is the natural innevitable path of any "immigrant", I have chosen my burden freely and I don't mind carrying it. But I am the only representant of FRANCE at a International Environmental School, I was granted an important FRENCH scholarship who permits me to share ideas and develop a sustainable conscience regarding resources' management on FRENCH's territory. So how much of a Romanian does that make of me? Did I claim to be French as a form of the respect I have for their support? Do I necessarly have to fit a pattern? "

 P.S.- La chanson n'a rien à voir avec la note ou peut-être si, peu importe en tout cas,  c'est un petit cadeau pour  une très chère amie de blog .

 

28/11/2009

Sofia by night

Je me rends compte, en ouvrant le dossier photos, que la plupart sont prises après la tombée de la nuit. Car on a vraiment galéré pendant cette semaine, de 9h. jusqu'à 17h. , avec de courtes pauses cigarette café, immergés dans un milieu francophone où l'on devait souvent marcher sur des oeufs, à cause des histoires de territoires annexés, récupérés, disputés et des blessures qui allaient avec. Ce fut l'occasion pour les slaves d'apprendre que le roumain est une langue romane et pour les Français que ce n'est pas une langue slave. Par contre, si on connaît l'alphabet cyrillique et l'anglais, on est à l'aise presque partout en Bulgarie : magasins, banque, restos.

Même si les héritages socialiste et balcanique restent ancrés dans la société, l'influence occidentale est de plus en plus visible. Et à des prix plus intéressants ; ). Acheter des articles de designers très chers sur le boulevard Vitocha, rue commerciale chic de la capitale et promenade piétonne, semble être la dernière mode. Une seule chose, à mon avis, manque aux Bulgares : le sourire. Le modèle soviétique aurait-il eu plus d'impact sur eux ou c'est tout simplement un peuple de gens sérieux ? Quelle différence par rapport à la ville rose  où, à tout bout de champs on t'invite à dîner ou on te demande en mariage. Je souris en me rappelant les mots d'un très cher ami : " ces Occitans, dès que j'ai le dos tourné, ils ont la parole facile " . Mais je me suis rattrapée en blaguant avec mes compatriotes moldaves et en m'envoyant des chansons par bluetooth avec un collègue de l'Albanie .

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Les filles, aucune chance de se marier à Sofia donc !  Ca ne rigole pas chez eux.

Ca ne rigole pas chez nous d'ailleurs en ce moment, car on nous annonce une diminution de 15,5 % des salaires et , hélas,  pas de pompes en vue pour le mois suivant. C'est pas grave, le père Noël me prépare un billet d'avion et des impressions en notes violettes !

Pour l'instant, je vais faire un tour chez mes favoris, histoire de vous dire bonjour et de me dérider un peu.

Je vous embrasse.

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envoyée par celib13015

08/11/2009

backstage

De temps en temps j'endosse mon habit d'inspectrice pour assister au cours de tel ou tel collègue. C'est le passage obligé pour ceux qui veulent accéder à un échelon supérieur , que de se faire "évaluer" par des profs plus âgés  censés avoir un peu plus d'éxpérience.

 

C'est ce qui est arrivé la semaine passée lorsqu'une collègue d'un lycée voisin m'avait invitée de la suivre pour une journée. Je l'avais connue il y a quatre ans quand elle travaillait chez nous et j'appréciais beaucoup son intelligence et sa fraîcheur.

A un moment donné, j'ai entendue la Principal(e) lui dire : "Comme tu as maigri !" . J'ai lévé les yeux de mes paperasses et je l'ai considérée. C'était vrai. Maigre comme un clou. Elle s'est rapprochée de moi et m'a murmuré à l'oreille : "On divorce. Ca fait un an qu'il est parti sans explication. Il n'était pas prêt..."

J'ai eu du mal à me concentrer par la suite. Je me faisais sans cesse défiler le film de son histoire dont elle me racontait de temps en temps des bribes.

Il  y a quatre ans il venait chaque jour la chercher au bahut. On les appelait "les inséparables".

Il y a trois ans ils aménageaient leur appartement et passaient des concours.

Il y a deux ans ils pensaient à faire un enfant.

Et à présent ? " On divorce."

Je la regardais sur son podium de prof. Calme, à l'écoute, souriante. Les élèves ne devraient rien soupçonner de sa détresse.

Malgré qu'elle ne fût plus qu'un chagrin d'amour.

Un espoir gelé.

Une gaieté étiolée.

Un regard légèrement assombri.

Un coeur saignant de partout.

Une stalagmite de sel lacrymal.

Un ami appelle la détresse qui accompagne un amour en partance  "des dommages collatéraux".  C'est vrai, ce n'est pas une maladie. On en meurt pas. Selon le célèbre cliché on a même l'avantage de s'en sortir plus fort. Quelle connerie ! Il suffit de regarder ce petit bout de femme rompue et qui, pour l'instant, a tant de mal à donner une tournure optimiste à ces événements de sa vie. Léo, lui, il a mieux compris que 

" l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues "

J'ai offert à ma collègue un 10/10. Pour sa compétence. Mais aussi pour son courage et sa dignité.

Avant de partir, elle m'a offert un bouquet de roses. Je l'ai embrassée en lui disant : " ce con de Beigbéder, il a encore eu raison. Voilà un autre amour immortel qui a duré trois ans."

"Un autre amour immortel qui a foutu le camp" (J. Prévert )

Et on a ri toutes les deux.

 En chemin de retour, j'ai regardé le bouquet - non, je ne vous ferai pas le coup de "Cueillez dès aujourd'hui..." Quoique...- Mais j'ai pensé qu'une fois de plus la vie n'a pas tenu ses promesses. J'ai pensé à un film que je viens de voir, "Perfect Stranger". Une histoire de gens " connected online, disconnected on life". On vit parfois des années avec une personne sans la saisir, sans la connaître. On connaît que ce qu'elle veut dévoiler.

Et lorsqu'elle s'évanouit, allongée sur son lit et caressée par des traces de lune oubliées par la nuit, une femme songe à " l'autre qu'on adorait " et ses yeux se voilent parfois comme ceux d'un acteur en coulisses lorsque les lumières s'éteignent sur les rampes.

 

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20/10/2009

Attraversiamo!

" Tu dois pouvoir mieux faire!" m'a écrit Alex Cessif dans un commentaire sur la note précédente. J'ai souri. Que de fois n'ai-je répété cette phrase à mes élèves! De plus, elle m'a ramenée, comme il m'arrive souvent, vers mes lectures; vers ce mot que les Italiens emploient souvent lorsqu'ils se baladent et qu'ils décident que c'est le moment de changer de trottoir. Drôle d'inconstance! Si ce n'est qu'un clin d'oeil enjoué à la routine. Serais-je Italienne, je valserai peut-être aussi avec la vie d'un trottoir à l'autre...

Mais que pourrait-il advenir à nos héros ? J'ai fouillé dans ma mémoire "littéraire" pour en ressortir plusieurs scénarios.

L'un d'eux, offert gracieusement par Camille Laurens, correspondrait parfaitement à la fleur bleue que je suis:

" Quelquefois, pourtant, je rêve au moyen de nous rejoindre. C'est en dormant, souvent- Morphée me berce et j'entrevois comment prolonger cet amoureux sommeil dont le dieu est un homme. Alors je vous vois- vous êtes au bord de l'oubli, mais je vous vois, vous tendez les bras vers moi, et moi je viens, j'avance vers vous qui m'êtes destiné- mon destinataire. C'est vous, c'est bien vous sur la rive opposée, la distance entre nous se réduit, bientôt s'annule, dansons, veux-tu, je te rejoins et tu m'étreins- ah serez-moi, emportez-moi- qu'on est bien, oui, qu'on est bien, dans ces bras-là!"

 Soupirs. Yeux embués. Musique astrale.

Ou bien, cette version imaginée par ma Diva préférée, où le héros est torturé par moultes questions:

"Je la salue? Je passe mon chemin comme si de rien n'était ? Je patiente quelques secondes, serait-ce trop tôt ? Serais-je trop audacieux ? Et si elle ne me (re)connaît pas, si elle va se moquer de moi ? Bon, j'y vais maintenant et advienne que pourra, je sais que c'est lafemmedemavie. "

Mais il se peut aussi que ce soit elle qui traverse. Seulement voilà. Elle est superstitieuse, elle a l'âme de Mathilde d'"Un long dimanche de fiançailles" dévouée à un espoir insensé. Elle aime faire des paris  et conjurer le sort.

" Si la première voiture qui passe est rouge, je traverse."

" Si le feu passe au vert jusqu'à ce que je compte jusqu'à dix, je traverse."

En procédant ainsi, elle prend néanmoins, comme Josephine dans "Les yeux jaunes des crocodiles", un grand risque.

" Un homme en duffle-coat, les cheveux mi-longs, châtains, les mains dans les poches, traversait sans se presser. [...] Il s'était retourné et faisait de grands gestes en montrant le feu qui allait passer au vert. [...] Une jeune fille mince, ravissante, s'élança vers lui et le rattrapa. Elle enfonça une main dans le duffle-coat et lui fit une caresse sur la joue de l'autre main. L'homme l'attira vers lui et l'embrassa.

Josephine baissa le nez et soupira. "

Franchement, j'avoue que c'est le scénario qui me tient le moins au coeur. Je lui préférerais de loin une rencontre "extebarienne" où l'héroïne croise un type bizarre à la barbe et à la tunique qui, mine de rien, lui file une boussole, signe qu'elle avait perdu le nord et qu'elle "ferait peut-être bien de bifurquer au lieu de suivre le sentier tracé" à son intention par les pas de cet homme à qui elle était restée enchaînée.

"Je le laisse s'en aller, je le laisse s'en aller..."

L'héroïne se dégarnit des souvenirs de lui comme une bougainvillée dont les pétales sont emportés par le vent d'autan, le vent des fous...

Dans une perspective toujours extebarrienne, ils pourraient se décider, tous les deux, au même instant, de traverser, afin de se rencontrer quelque part, entre Vénus et Mars, au milieu d'une ruelle et de vivre d'amour et de Prozac au bord de l'autoroute, jusqu'à ce que les démons du passé les séparent.

 J'ai laissé pour la fin un scénario nimbé de magie, un drame sans mélo offert par Muriel Burberry. Après 53 d'existence en retrait, madame Michel semble avoir enfin trouvé une sorte de Kalos Kai agothos, cet équlibre parfait entre le bien et la beauté, amené par l'homme aux camélias, monsieur Kakuro, ami providentiel qui vient combler les différences qui les séparent et réunir les mondes respectifs. Féconder le temps de gouttes d'éternité tangibles et magiques en même temps.

 Mais, au détour d'une ruelle, elle se fait renverser par une banale camionette qui la ramène à la réalité. Peu importe. L'amour l'aura rachetée.

Même si elle n'a pas la chance de l'architecte de l'un de mes chick-flicks préférés, interprété par Keanu Reeves, oui, elle n'a pas la chance d'être prévenue par un petit mot qui lui épargne une mort absurde et diffère sa traversée. " Alex wisely decides to remain on the sidewalk, splitting himself off from the original timeline. "

Comme j'aurais aimé que Meg Ryan soit aussi avertie par son ange dans sa maison du bord du lac Tahoe !

 

Essouflée par la diversité du champ des possibles, je me dégrise subitement.

Je ne suis pas un ange. Quoique.

Je n'ai pas le pouvoir de remonter le temps. Ni celui de rembobiner la vie.

Alors, Alex Cessif, tu as raison. On ne le répètera jamais assez : "Fais gaffe en traversant! " Même une ruelle. Surtout une ruelle.

A défaut d'être caressé par l'aile d'un ange, on peut être atteint par celle d'une camionette criminelle (pré)destinée à freiner notre élan et écourter une belle histoire "de chairs et de corps emmelés dans une transe inexplicable", un amour inaltérable et souple comme un superbe velours.

 

Voilà. J'ai essayé de faire d'une pierre deux coups. Cette note est, à la fois, un cadeau de bienvenue pour Alex Cessif et une façon de relayer le tag de Chriss sur mes auteur(e)s féminin(e) s.

 

 

envoyée par shellyblue 75

03/10/2009

Jeanne chez moi

La semaine passée, ma boîte aux "trésors" envoyée par Jeanne m'est parvenue. Même pas la patience d'arriver jusqu'à chez moi. Assise à la terrasse d'un café, je les ai pesés, reniflés, caressés, en essayant d'en faire le lien avec tel ou tel de ses billets.

De retour chez moi, le coeur sautillant, vif, comme une giboulée de grêle,  j'ai essayé de leur trouver une place, histoire de pouvoir m'en réjouir encore et encore et de ne pas oublier que, quoi qu'il arrive, H&F m'aura permis de rencontrer des gens dont l'amitié gracieuse, invisible est prodigue en saveurs, en "vertus purificatrices".

Je t'embrasse fort, ma Jeanne , et je t'offre ces photos prises avec mon vieux  portable car j'oublie toujours d'acheter des piles : (

le grigri que va trimbaler l'un de mes sacs :

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 les chocolats dont mes amis vont se régaler aujourd'hui même :

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 une petite touche de bleu qui se marie à merveille avec le canapé et les fauteuils :

 

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 la fameuse coloquinte dotée d'esprit de contradiction !

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et, en bonus, quelques-unes  de mes cloches : )

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J'oubliais, j'en profite pour rassurer Charles, je ne suis pas unijambiste ! (je sais, y a toujours trop de câbles qui traînent chez moi )

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 P.S.- Toujours pour toi, ma Jeanne, un fragment de "notre" livre (chuuut!) :

 

" Elle aimait tellement être contre lui. Elle aurait voulu que ce moment ne s'arrête jamais. Ecouter des vieilles chansons, danser, sentir son corps contre le sien, encore et toujours. Elle était redevenue une femme. Il y avait un espace où danser à nouveau. Lentement, inexorablement, elle rentrait chez elle, dans un endroit où elle n'était jamais allée.

Il faisait chaud. L'humidité montait et on entendait des bruits de tonnerre au loin vers le sud-ouest. Les phalènes se pressaient contre le grillage, fascinés par les bougies, attirés par le feu.

Il ne faisait plus qu'un avec elle maintenant. Et elle avec lui. Elle écarta sa joue de la sienne, et le regarda de ses yeux noirs, il l'embrassa et elle lui rendit son baiser, un long baiser tendre, une longue rivière. "

 

Et Elle :

 

envoyée par kaarekjohnsen

Ajout de dernière minute, à la demande de Charles auquel je ne peux rien refuser, la chaussete orpheline qui coiffe à présent mon doudou :

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27/09/2009

lettre au Beau-Vaillant

 

J'avais promis à un ami de traduire les paroles de cette chanson, je profite du rhume qui me retient au lit pour le faire. C'est un groupe roumain et il est fort possible que vous n'aimiez pas, mais je devais tenir ma promesse : ) Par contre, n'hésitez pas à me faire des remarques sur la traduction, je serais contente de l'améliorer avec votre aide. Bisous.

 

J'ai cru qu'un beau jour ta massue frapperait à ma porte et que je pourrais enfin sortir et te prendre dans mes bras. J'aurais voulu revoir ton cheval blanc. Tu m'avais promis qu'un jour j'allais le chevaucher...Et quand j'ai cru qu'enfin le moment était venu...Tu nous as laissé errer parmi les clignotants des voitures...Tu m'avais dit qu'on devait grandir et lutter avec tous les dragons du monde...Mais plus personne n'a envie de lutter, Beau-Vaillant...Les hommes n'ont plus le temps d'être braves...certains disent que la vie est un combat, mais je rencontre rarement quelqu'un qui soit sûr d'avoir gagné ou d'avoir perdu...Tu m'avais promis de m'apprendre l'honneur, Beau-Vaillant...mais les gens n'emploient plus ce mot...même pas dans les pubs...rarement dans un film quelqu'un affirme que l'honneur c'est pour les cons...T'es parti et tu m'as laissé en proie à mes doutes...

  Chaque soir, le plupart d'entre nous rentrent au même endroit, Beau-Vaillant...de petites maisons...mais je suis sûr d'avoir flâné dans ton château étant petit...Tu m'avais dit que je ne pourrais pas y demeurer longtemps car le dragon allait venir et tu devais l'affronter...et tous les gens font les même gestes...Ceux qui sont seuls rentrent chez eux, jettent les clés sur une table, ouvrent le frigo pour en sortir une bouteille, boivent quelques gorgées et regardent dans le vide...Puis, comme réveilés d'un cauchemar, ils vont dans le sallon, s'assoient sur le canapé et allument la télé...Des milliers de personnes font les mêmes gestes chaque soir, en même temps, dans leurs petites maisons, Beau-Vaillant...

On aurait pu être les seuls au monde, Beau-Vaillant...tu m'avais promis de ne jamais dormir deux nuits de suite sous le même toit...qu'on survolerait les montagnes avec nos chevaux blancs et qu'on voyagerait avec les étoiles...et dès qu'on apercevrait une petite lumière, on serait descendus pour y passer la nuit...J'avais imaginé qu'on ne pourrait pas chevaucher, mais j'espérais pouvoir voyager...Il y a de petites lumières partout Beau-Vaillant, fallait même pas chercher longtemps...Mais tu n'es plus là...Tu m'avais dit qu'on devrait faire le tour du monde et semer le BIEN autour de nous, mais tu ne m'as pas expliqué, c'est quoi le bien ? Tu sais au moins comme ils se bagarrent le gens à cause de ce "bien" ? Tu m'embêtes , Beau-Vaillant, t'es un irrésponsable...tu m'as laissé au bord du chemin...Je veux faire ce que tu faisais, vivre comme tu vivais et l'apprendre aux autres...Ce sont mes amis qui auraient dû m'aider, pas toi, Beau-Vaillant...

On aurait dû cheminer ensemble...et j'aurais dû savoir les trouver, les bien choisir, pas vrai, Beau-Vaillant ? eh bien, sache que je suis seul...et tu n'es pas là...Je suis seul, entouré par des gens en costard gris, que je rencontre chaque mercredi au centre commercial et qui ne se souviennent plus de toi...Ils se rappellent seulement la Princesse et ils se moquent de toi, de moi...

 Tu aurais dû être ici, espèce de lâche...pour nous apprendre à lutter, à nous défendre...pour nous raconter l'honneur et l'amitié...pour nous parler du sacrifice...Tu aurais dû rester ici pour te défendre car je suis incapable de le faire...tu t'es barré comme un lâche, Beau-Vaillant et ne m'as rien appris...Tu aurais dû au moins me dire comment tu as fait pour n'aimer qu'ELLE...Une seule fille, toute ta vie...Me dire au moins cela, car je sais qu'elle t'as tellement aidé...Je te déteste, Beau-Vaillant, au nom de tous les ordinateurs du monde...

 Je tape ton nom et il s'affiche sur des milliers de pages...Mais tu n'es nulle part...Même le dragon est disparu...Ainsi j'aurais été sûr de ton existence...T'es parti, Beau-Vaillant, en emportant le Bien et le Mal...Je te déteste, Beau-Vaillant, je te déteste...

 

 

 

11:21 Publié dans amour | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : amour, vidéo, vama

17/09/2009

fall...in love

silences émus.

   souvenirs tenaces.

      parfums salés.

          maudite insouciance.

              champs diaprés.

                  crépuscules flamboyants.

                      traces argentées.

Et Elle :

 

envoyée par MaîtreMenator

10/09/2009

à l'envers

Pour se retrouver à l'endroit.

Si seulement.

Je parlais l'autre jour avec une amie qui rentrait de la Pologne. Elle venait aussi de visiter Auschwitz.

L'année passée ce fut Berlin. C'est pourquoi elle m'a dit : "j'aurais dû commencer inversement".

Je l'ai comprise sans qu'elle me l'explique. Je l'ai lu dans ses yeux et son menton qui tremblait à force d'évoquer devant moi le souvenir des horreurs du camp. L'odeur de cette chambre où les objets confisqués y gisent encore.

Par coïncidence ? je venais d'achever le livre d'Elie Wiesel, " La Nuit, " acheté par hasard ? il y a quelques semaines  sur l'étal d'un bouquiniste à Toulouse.

Et j'ai accusé. Les détrousseurs d'âme. Les briseurs de rêves. Les zélés. Et j'assume.

Surtout ceux qui, au-delà des souffrances physiques infligées, ont fait perdre la foi à un enfant de 15 ans qui plus jamais  ne se verra vivant dans un miroir.

" La mort de Dieu dans cette âme d'enfant qui découvre d'un seul coup le mal absolu. "

Et j'ai beau fouiller dans les profondeurs de ma conscience, de mon savoir, je ne trouverais rien à lui dire pour le réconforter s'il était devant moi, là maintenant.

 Si ce n'est ces mots puisés à la fin du film "American History X" (avec un Edward Norton en mode skinhead ) :

 

" La haine est un bagage et la vie est trop courte pour qu'on la bousille tout le temps. Ca ne le vaut pas.

Nous ne devons pas être ennemis, mais amis. Quoi que la passion puisse forger, nous ne devons pas détruire notre affection. Les cordes mystiques de la mémoire gonfleront lorsque de nouveau elles se joindront pour certainement devenir les meilleurs anges de notre nature."

15/08/2009

jeune lionne d'amour

Avide je bois ton parfum et je prends ton visage
entre mes mains comme on serre
en son âme un miracle.
Si proches l'un de l'autre, tes yeux dans mes yeux, que c'en est brûlure.
Et pourtant tu murmures à mon oreille que je te manque.
Mystérieuse et hantée de désir tu m'appelles comme si vivais
exilé sur une autre planète.

Femme,
quelle mer portes-tu dans le coeur et qui es-tu ?
Ô, que s'élève encore une fois le chant de ton désir,
j'écouterai ta voix
et chaque instant sera comme un bourgeon gonflé
où fleurit en vérité - l'éternité.

(Lucian Blaga)

 

Ma M. chérie, si tu passes par là, ce poème est pour toi. Je crois qu'il ressemble à ton mystère, à ta grâce, à l'amour que tu dispenses à ceux qui ont, un jour, croisé ton chemin.

Je te l'offre accompagné d'une carte cadeau enrubannée qui te donne droit à tous les voeux dans tous les rayons des possibles : )

Quant à moi... J'attends l'hommequiapportelesommeil.

Il arrive demain et va rester trois semaines.

Vous comprendrez que l'internet et le blog seront encore relegués au plan second jusqu'à son départ.

Je crains un peu pour mes jambes encore fatiguées de mes flâneries françaises et pour mon vernis à ongles.

Heureusement, il fait beau et il nous reste plein de terrasses à découvrir, plein de saveurs à tester surtout qu'il n'est pas "difficile".

Je vous embrasse et m'en vais dormir, m'absenter pour rêver.

Chut!

27/06/2009

la Vague

" cela commence par un jeu et finit en dictature"

 

Je viens de finir le livre que Bérengère m'a envoyé (encore merci ! ). Durant la lecture, toutes proportions gardées évidemment, j'ai pensé à plusieurs reprises que Camus avait raison de craindre qu'un jour ou l'autre le bacille de la peste peut éveiller ses rats et les envoyer "mourir dans une cité heureuse".

Cette histoire est baseé sur une expérience réelle menée aux Etats-Unis par Ben Ross, un professeur d'histoire un peu excentrique qui s'ingénie à faire comprendre, d'une manière un peu étrange, le mécanisme du nazisme à ses élèves. Pour ce faire, il crée un mouvement expérimental au slogan fort : " La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action."

Beaucoup d'entre nous, nous sommes sans doute demandé pourquoi personne n'a essayé d'arrêter le massacre? Comment les Allemands ont pu laisser des millions d'êtres humains  innocents se faire assassiner? Comment ont-ils pu prétendre qu'ils n'y étaient pour rien?

Dans ce livre devenu manuel d'histoire en Allemagne, et film aussi je crois, Todd Strasser essaie de donner non La réponse , mais une réponse parmi d'autres possibles.

"Jamais il n'avait souhaité pousser si loin son rôle de leader, mais ses élèves l'y avaient entraîné. Et, en vérité, il n'avait rien fait pour résister. Il devait même reconnaître que, avant que cela tourne mal, il avait apprécié ces moments fugaces de pouvoir. Une salle pleine d'élèves obéissant à ses ordres, le symbole de la Vague qu'il avait créé affiché sur tous les murs du lycée, et même un garde de corps! Il avait souvent lu que le pouvoir pouvait séduire les hommes, et maintenant, il en faisait les frais.  [...] Et qui aurait cru qu'un groupe d'élèves sympathiques comme ceux du lycée Gordon pourrait donner corps à un mouvement fasciste appelé la Vague? Etait-ce là une faiblesse de l'homme, qui le poussait à ignorer la part d'ombre de ses semblables? "