10/09/2009
à l'envers
Pour se retrouver à l'endroit.
Si seulement.
Je parlais l'autre jour avec une amie qui rentrait de la Pologne. Elle venait aussi de visiter Auschwitz.
L'année passée ce fut Berlin. C'est pourquoi elle m'a dit : "j'aurais dû commencer inversement".
Je l'ai comprise sans qu'elle me l'explique. Je l'ai lu dans ses yeux et son menton qui tremblait à force d'évoquer devant moi le souvenir des horreurs du camp. L'odeur de cette chambre où les objets confisqués y gisent encore.
Par coïncidence ? je venais d'achever le livre d'Elie Wiesel, " La Nuit, " acheté par hasard ? il y a quelques semaines sur l'étal d'un bouquiniste à Toulouse.
Et j'ai accusé. Les détrousseurs d'âme. Les briseurs de rêves. Les zélés. Et j'assume.
Surtout ceux qui, au-delà des souffrances physiques infligées, ont fait perdre la foi à un enfant de 15 ans qui plus jamais ne se verra vivant dans un miroir.
" La mort de Dieu dans cette âme d'enfant qui découvre d'un seul coup le mal absolu. "
Et j'ai beau fouiller dans les profondeurs de ma conscience, de mon savoir, je ne trouverais rien à lui dire pour le réconforter s'il était devant moi, là maintenant.
Si ce n'est ces mots puisés à la fin du film "American History X" (avec un Edward Norton en mode skinhead ) :
" La haine est un bagage et la vie est trop courte pour qu'on la bousille tout le temps. Ca ne le vaut pas.
Nous ne devons pas être ennemis, mais amis. Quoi que la passion puisse forger, nous ne devons pas détruire notre affection. Les cordes mystiques de la mémoire gonfleront lorsque de nouveau elles se joindront pour certainement devenir les meilleurs anges de notre nature."
11:37 Publié dans lectures | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : elie wiesel, lectures, nazisme, film, vidéo
Commentaires
sur ce sujet tu peux lire aussi "le rapport de Brodeck" de Philippe Claudel... qui m'a retourné toutes les fibres de mon âme et de mon corps.
Écrit par : charles | 10/09/2009
Des livres et des films sur le sujet, il y en a tant. Personnellement, à ce jour, c'est "Le Pianiste" qui m'a le plus marquée. Et "Lignes de faille"...
Écrit par : nilaa | 10/09/2009
oui très très bien le rapport de Brodeck....
au fait tu as lu "la vague" ?
très beau billet.
Écrit par : Bérangère | 10/09/2009
Tu étais à Toulouse il y a quelques semaines ??? Ah ben m*** alors ! On n'était pas loin du tout l'une de l'autre ! :(
Écrit par : Brigitte | 10/09/2009
Face à certaines choses il n'y a finalement plus rien à dire.
Sinon j'aime beaucoup, toujours autant te lire :-) et je t'embrasse fort.
Écrit par : Bougrenette | 11/09/2009
Il y a en ce moment une série d'émissions sur la 2ème guerre mondiale, et cela nous montre tant de monstruosités, qu'aucun pays n'en ressort "blanc ou noir". Alors, oui, la vie est trop courte pour la haine. Mais n'oublions pas, au contraire, lisons, regardons, pour essayer de faire moins mal.
Écrit par : Ed | 11/09/2009
charles> Je suis en mode guimave en ce moment, un rien m'émeut. Je note le titre pour le prochain voyage en France.
nilaa > Encore un bouquin à rajouter sur ma liste, ce n'est pas pour me déplaire.
Bérangère> Merci. J'ai lu, j'en ai même parlé, regarde dans les notes récentes (enfin pas trop, mais comme je suis fainéante...)
Brigitte> Encore une rencontre loupée ! Mais j'y retourne bientôt, pour les vacances. Je l'espère au moins. Bises de réconfort.
Bougrenette> Tu as raison, juste peut-être quelque leçon à tirer. J'essaierai d'être plus assidue ici. Puisque tu aimes : ) Je t'embrasse fort fort.
Ed> Surtout en ce jour, les souvenirs des monstruosités affluent. Lisons, regardons, aimons aussi! Eyes wide opened : )
Écrit par : Dana | 11/09/2009
J'ai visité un camp comme cela quand je suis allée à BRNO (tchécoslovaquie). On ressent vraiment le malaise présent. On frissonne, on se dit que ce n'est pas possible mais on est obligé de dire que des hommes et femmes ont vécu des atrocités là, autour de soi, sous nos pieds. C'est un lieu maudit mais on le visite... avec la colère en soi.
Écrit par : elisabeth | 13/09/2009
elisabeth> Elie Wiesel est né en Roumanie, dans la région de Transylvanie, c'est peut-être une raison pour laquelle j'ai été particulièrement touchée. Pas encore visité un camp, même pas les prisons de Roumanie, mais un passage au Mémorial de Caen a déjà été bouleversant. Avec la colère qui sévit, oui.
Écrit par : Dana | 13/09/2009
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