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09/10/2011

le scorpion des livres

A la télé une émission sur l'holocauste (terme assez controversé, d'ailleurs). Invités, des juifs et des tziganes.

9 novembre. Nuit de cristal.  Mort du Géneral De Gaulle. Chute du mur de Berlin.

Radios libres. Fusion nucléaire.

Aujourd'hui, aucune fusée ne fut lancée.

Heureusement, pas d'attaques islamistes, la terre n'a pas tremblé.

Mais j'ai pensé au bouquin d'un écrivain (et homme politique) roumain d'origine arménienne.

Il y raconte le sort terrible de ses ancêtres en s'auto-intitulant "le scorpion des livres", celui qui est censé réparer les erreurs du passé. Un "Livre des Murmures" puisque ses ancêtres étaient obligés par l'histoire de parler, la plupart du temps, à voix basse...

J'ignore si sa réussite s'éleva à la hauteur de son ambition, mais, en tant que lecteur, on ne s'en sort pas indemne et on referme le livre avec ce mélange de révolte, de chagrin, de pitié, de compassion, d'impuissance que l'on a pu ressentir après la lecture du "Rapport de Brodeck", de  "Dora Bruder", de "La nuit"...

"On m'a appris à différencier le bien du mal et poussé, évidemment, à choisir le bien sans que je comprenne très bien où était la ligne de démarcation. J'allais apprendre, par la suite, qu'il fallait choisir entre deux maux et que, le plus important, est le fait de pouvoir choisir. Ainsi fut souvent l'histoire des arméniens, entourés par tous ces ennemis qui ont convoité leurs terres : assyriens, babyloniens, perses, romains, arabes, tatares, kurdes, russes, de sorte que les arméniens ont eu le choix entre l'ennemi avec lequel s'allier et celui avec qui lutter. "

" Cependant, la guerre était finie. Dans les rues de Constantinople circulaient des patrules des armées étrangères. Sous la pression des alliés, les nouvelles autorités turques ont initié, en 1919, devant la Cour Martiale, le procès des accusés du massacre des arméniens. Pas avant que les accusés ne quittent le pays en cachette, peu avant le procès. Dans la nuit du 1er-2 novembre 1918, au bord du vaisseau "Lorelei" sous pavillon allemand, les leaders ittihadistes se sont dirigés vers Malte et ensuite vers différentes villes de l'Europe..."

 

"2 millions d'enfants, de femmes et d'hommes arméniens soumis, traités comme esclaves,  pourchassés, enfermés dans des camps de concentration, pendus, égorgés par les musulmans turques.

Enfants égorgés... fillettes et femmes violées, stérilisées.

Les églises incendiées et démolies. Tous les biens et patrimoines arméniens détruits...

Demain, à qui le tour ? "

(merci Chris)

10/09/2009

à l'envers

Pour se retrouver à l'endroit.

Si seulement.

Je parlais l'autre jour avec une amie qui rentrait de la Pologne. Elle venait aussi de visiter Auschwitz.

L'année passée ce fut Berlin. C'est pourquoi elle m'a dit : "j'aurais dû commencer inversement".

Je l'ai comprise sans qu'elle me l'explique. Je l'ai lu dans ses yeux et son menton qui tremblait à force d'évoquer devant moi le souvenir des horreurs du camp. L'odeur de cette chambre où les objets confisqués y gisent encore.

Par coïncidence ? je venais d'achever le livre d'Elie Wiesel, " La Nuit, " acheté par hasard ? il y a quelques semaines  sur l'étal d'un bouquiniste à Toulouse.

Et j'ai accusé. Les détrousseurs d'âme. Les briseurs de rêves. Les zélés. Et j'assume.

Surtout ceux qui, au-delà des souffrances physiques infligées, ont fait perdre la foi à un enfant de 15 ans qui plus jamais  ne se verra vivant dans un miroir.

" La mort de Dieu dans cette âme d'enfant qui découvre d'un seul coup le mal absolu. "

Et j'ai beau fouiller dans les profondeurs de ma conscience, de mon savoir, je ne trouverais rien à lui dire pour le réconforter s'il était devant moi, là maintenant.

 Si ce n'est ces mots puisés à la fin du film "American History X" (avec un Edward Norton en mode skinhead ) :

 

" La haine est un bagage et la vie est trop courte pour qu'on la bousille tout le temps. Ca ne le vaut pas.

Nous ne devons pas être ennemis, mais amis. Quoi que la passion puisse forger, nous ne devons pas détruire notre affection. Les cordes mystiques de la mémoire gonfleront lorsque de nouveau elles se joindront pour certainement devenir les meilleurs anges de notre nature."