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10/09/2009

à l'envers

Pour se retrouver à l'endroit.

Si seulement.

Je parlais l'autre jour avec une amie qui rentrait de la Pologne. Elle venait aussi de visiter Auschwitz.

L'année passée ce fut Berlin. C'est pourquoi elle m'a dit : "j'aurais dû commencer inversement".

Je l'ai comprise sans qu'elle me l'explique. Je l'ai lu dans ses yeux et son menton qui tremblait à force d'évoquer devant moi le souvenir des horreurs du camp. L'odeur de cette chambre où les objets confisqués y gisent encore.

Par coïncidence ? je venais d'achever le livre d'Elie Wiesel, " La Nuit, " acheté par hasard ? il y a quelques semaines  sur l'étal d'un bouquiniste à Toulouse.

Et j'ai accusé. Les détrousseurs d'âme. Les briseurs de rêves. Les zélés. Et j'assume.

Surtout ceux qui, au-delà des souffrances physiques infligées, ont fait perdre la foi à un enfant de 15 ans qui plus jamais  ne se verra vivant dans un miroir.

" La mort de Dieu dans cette âme d'enfant qui découvre d'un seul coup le mal absolu. "

Et j'ai beau fouiller dans les profondeurs de ma conscience, de mon savoir, je ne trouverais rien à lui dire pour le réconforter s'il était devant moi, là maintenant.

 Si ce n'est ces mots puisés à la fin du film "American History X" (avec un Edward Norton en mode skinhead ) :

 

" La haine est un bagage et la vie est trop courte pour qu'on la bousille tout le temps. Ca ne le vaut pas.

Nous ne devons pas être ennemis, mais amis. Quoi que la passion puisse forger, nous ne devons pas détruire notre affection. Les cordes mystiques de la mémoire gonfleront lorsque de nouveau elles se joindront pour certainement devenir les meilleurs anges de notre nature."

27/06/2009

la Vague

" cela commence par un jeu et finit en dictature"

 

Je viens de finir le livre que Bérengère m'a envoyé (encore merci ! ). Durant la lecture, toutes proportions gardées évidemment, j'ai pensé à plusieurs reprises que Camus avait raison de craindre qu'un jour ou l'autre le bacille de la peste peut éveiller ses rats et les envoyer "mourir dans une cité heureuse".

Cette histoire est baseé sur une expérience réelle menée aux Etats-Unis par Ben Ross, un professeur d'histoire un peu excentrique qui s'ingénie à faire comprendre, d'une manière un peu étrange, le mécanisme du nazisme à ses élèves. Pour ce faire, il crée un mouvement expérimental au slogan fort : " La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action."

Beaucoup d'entre nous, nous sommes sans doute demandé pourquoi personne n'a essayé d'arrêter le massacre? Comment les Allemands ont pu laisser des millions d'êtres humains  innocents se faire assassiner? Comment ont-ils pu prétendre qu'ils n'y étaient pour rien?

Dans ce livre devenu manuel d'histoire en Allemagne, et film aussi je crois, Todd Strasser essaie de donner non La réponse , mais une réponse parmi d'autres possibles.

"Jamais il n'avait souhaité pousser si loin son rôle de leader, mais ses élèves l'y avaient entraîné. Et, en vérité, il n'avait rien fait pour résister. Il devait même reconnaître que, avant que cela tourne mal, il avait apprécié ces moments fugaces de pouvoir. Une salle pleine d'élèves obéissant à ses ordres, le symbole de la Vague qu'il avait créé affiché sur tous les murs du lycée, et même un garde de corps! Il avait souvent lu que le pouvoir pouvait séduire les hommes, et maintenant, il en faisait les frais.  [...] Et qui aurait cru qu'un groupe d'élèves sympathiques comme ceux du lycée Gordon pourrait donner corps à un mouvement fasciste appelé la Vague? Etait-ce là une faiblesse de l'homme, qui le poussait à ignorer la part d'ombre de ses semblables? "