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26/04/2009

vantardise

Mes chers amis, j'ai le plaisir de vous annoncer que, lors du stage " Lis tes ratures", ma prose a été sélectionnée pour être présentée aux stagiaires des autres pays. J'ai même eu droit à un petit mot de la part du prof:
"  à mon tour de vous remercier de votre participation active qui a donné un peu plus de vie à cette expérience.
   Bravo pour votre français ; je crains bien de ne jamais arriver a parler aussi bien le roumain."
Mais le prof ignore le fait que c'est de vos blogs que je me suis inspirée. Par une sorte d'alchimie étrange tout ce que j'ai rédigé était impregnée de mots, de sensations puisées chez vous. Comme dans ce fameux film de Woody Allen, " La Rose Pourpre du Caire", vous affluiez de vos blogs et guidiez mes mains. Une sorte de métalepse à retardement.
Ainsi, j'ai fait du moi avec du vous.
Gracias!
P.S.- Dommage qu'on n'ait pas accordé aussi un prix pour les ratures ; )
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" She's finally met the man of her dream. He's not real but you can't have everything."

 

25/04/2009

"kiss my name"

Je n'ai jamais compris la gêne ou bien le refus de certains d'appeler les gens par leur nom. Les psychologues sauraient, sans doute, nous servir une explication. Si je ne m'abuse, Dieu voulait qu'on donne des noms même aux animaux pour ainsi les ranger dans l'étendue de la création. Par cet acte créateur second l'homme transforme son prochain en Personne, le sort de la masse informe des individus.

Je trouve une rare volupté à prononcer le nom des êtres chers, bien que, parfois, je me plaise à inventer des appelatifs. Et on m'a aussi affublée de ces tournures hypocoristiques qui, j'avoue, me flattaient et où je croyais déceler de l'affection, de la tendresse. J'ai été "ange", "fleur des îles", " oiseau rare", "petite perle", "maîtresse de l'âme et du corps" , "ma chérie" ou "ma belle". A défaut d'être l'Amour, j'ai été "mon petit amour". A chaque fois qu'on me le disait, j'étais parcourue par un frisson, je pensais qu'il y avait un mot de plus. J'assistais, impuissante,  à l'essoufflement de la passion. Plus l'amour s'étiolait, plus je m'humanisais. Même pire. Je suis devenue "la" poule, "la" puce.

Vous allez me dire que c'est encore de la tendresse. Soit. Mais avec du recul je trouve que c'est tellement impersonnel, voire bancal.

D'autre part, le mot en soi ne signifie rien si on ne concrétise son contenu. Le mot est descriptif et virtuel. Une promesse. C'est à nous d'en assurer la fonctionnalité et l'existence.

C'est pourquoi j'ai été particulièrement émue lorsque M. a écrit un jour  "ma Dana" dans un commentaire . J'ai senti toute la force renfermée dans ce possessif, cette manière tellement simple, mais tellement humaine de m'approprier. J'ai de nouveau pensé que, sous diférents avatars, les gens reviennent dans nos vies. "Ma Dana" c'est ainsi que monhommelointain m'a toujours appelée et c'est à ce prénom que je dois notre rencontre . Il connaissait quelques mots du sanskrit, alors il s'est dit " en voilà une sage!" (que je ne suis pas d'ailleurs) Comme quoi, "chaque épine sert à quelque chose".

Mais moi je préfère la signification slave de ce prénom, abréviation de Bogdan. Je me flatte à croire que je suis un cadeau.

Dana.La Dieudonnée.

: )

 

P.S.- I Love You

 Antony and The Johnons- Kiss My Name

23/04/2009

rire (2)

- Madame, vous pourriez nous prendre en cours l'année prochaine ?

- Oui. Mais il est fort possible que vous le regrettiez. Je suis parfois trop chiante exigeante.

- On nous l'a dit !

: )

Anjani Thomas- Blue Alert

14:01 Publié dans au bahut | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : école, humour, vidéo

20/04/2009

Eminescu/vs/Eminem

J'avais promis à if6 de raconter comment je fais apprendre -ou au moins lire- des poèmes à mes élèves, c'est vrai que parfois la voie est un peu tordue, mais ma victoire est d'autant plus savoureuse.

Il y a quelques jours, alors que l'on potassait  un passage d'André Breton, je leur ai fait remarquer l'étrange ressemblance avec un poème de Eminescu.

- ???

- Quoi ? Vous ne connaissez pas ? "Tu es si frêle que tu ressembles/A la fleur blanche du cerisier./Ange ressortant parmi les hommes,/ Sur mon chemin tu apparais./A peine le tapis tu frôles,/ La soie résonne sous tes pas/Et de la tête aux pieds, légère,/Pareille au rêve qui flotte tu vas."

- Madame, on n'aime pas Eminescu.

- Mais qui donc ?

- Eminem!

Ah bon! Pour me venger, je les ai "punis" de faire un parallèle entre les deux. Histoire de mélanger un peu nos univers respectifs.Je leur ai même laissé le choix de la langue. J'en fus largement recompensée : )

"Except for teachers and few wise people that really appreciate Eminescu's work and probably praing at him, teenagers do not care abour this long-time dead character" !

Et encore:

" But what is so different about them? Well, maybe because one was born is USA, the other in Romania. Maybe because they lived in different periods of time. Or maybe because one has gently touched any one of us with his words about love and nature and the other may seem that has offenced half of planet by using frequently the word bitch".

Juste un petit exemple de la manière dont les deux transfigurent "artistiquement" les break-ups!

Eminescu :

" Car tu ressembles maintenant
Aux autres dans ton port,
Je te regarde indifférent
De l'oeil glacé de mort.

Mais tu devais t'abandonner
A ce profond mystère,
Et sous l'icône rallumer
Bougie d'amour sur terre."

Eminem:

" Too bad bitch, your gonna finally hear me out this time
At first , I'm like all right
You wanna throw me out? That's fine!
But not for him to take my place , are you out you're mind?
This couch , this TV, this whole house is mine! "

 In conlusion?

" Their poetry has reached our hearts ans minds. And as far as I am concerned, they will never be forgotten. They have certainly written history. "

Oh, yeah!

Alors, BT, c'était mieux avant ? Lorsque les ados attendaient le temps des cerises pour s'en faire des boucles d'oreilles et se murmurer  des vers d'Eminescu ? Ou bien à présent lorsque l'on m'offre les fleurs de cerisier en sachet ?

: )

 

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18/04/2009

Encore un... ?!

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Rassurez-vous, il ne s'agit ni d'une nouvelle montre ni d'un nouveau collier cette fois-ci. Mais d'un autre cher visiteur venu d'ailleurs qui a bravé les préjugés et les craintes par rapport à la Roumanie et auquel j'ai ouvert ma porte et mes bras.  Pour lui, j'ai dépoussiéré mon vieux cahier de recettes et j'ai craquelé le vernis de mes ongles. Je me suis octroyé des pauses pour lui dévoiler des coins et des recoins de mon environnement. Il a longuement humé le printemps roumain et savouré le bouquet des vins de la région  et le piquant de mes "pickles".

Il n'a peut-être pas tout aimé. La Roumanie reste, quoi qu'il en soit, un pays des paradoxes. Mais le brillant de ses yeux, avant de partir, en disait long sur cette rencontre avec l'âme roumaine.

C'est qui le suivant ?

 

«  Le regret, c’est le manque de ce qui n’a pas eu lieu. La nostalgie, c’est le manque de ce qui a eu lieu. Et la gratitude, c’est la joie de ce qui a eu lieu, c’est le souvenir de ce qu’on a vécu. » André Comte-Sponville, 2005

 

 

 

 

 

 

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11/04/2009

sign me out

" Ils ont dit : " Tu es devenu fou à cause de celle que tu aimes. "

 J'ai dit: "La saveur de la vie n'est que pour les fous. "

Je sais. Je radote avec cette idée de folie, mais cette capacité à l'émerveillement et mon coeur qui fait autant de boucan, m'empêchent d'être sage. Je préfère le désorde à la routine, les accents aigus aux accents circonflexes qui ne me font aucun effet.  En Nouvelle Zélande, je me retrouvais  plutôt sur les rochers recevant les écumes furieuses de la mer tasmanienne, que sur une plage de l'Océan Pacifique. J'aurais regardé pendant des heures les "garnets", ces oiseaux étranges qui vivent "in the edge of the wind". Le vent, mon bel amant, j'avais tellement envie parfois qu'il m'emporte loin de cette île!

Je divague...

Je vais vous laisser vous reposer de moi un certain temps. Mon corps bouillone et je suis affammée.

D'amour et de vacances.

De printemps et de sens.

A bientôt. Et je vous souhaite de belles fêtes enveloppées de lumière.

 

 

05/04/2009

J'y crois. Encore et Toujours

Je suis superstitieuse. Pas au point de faire demi-tour lorsque je croise un chat noir, mais je lui envoie pourtant une pensée négative. J'évite de partir en voyage le mardi, bien que j'aie pris l'avion un mardi 13. Pour conjurer le sort peut-être, pour me prouver que c'est juste des croyances d'un passé révolu. Chez nous, à la campagne surtout, on ne lave pas le linge le samedi, on enduit les portes d'ail la nuit de la Saint-Andreï pour que les vampires ne puissent pas entrer, on ne travaille pas le dimanche en disant que "même l'herbe ne pousse pas. "

Mais d'ici jusqu'à nous envisager comme des gens du Moyen Age vivant dans l'ignorance c'est une grave erreur et un manque de respect affligeant. De quel droit nous appelle-t-on des "pigs-croyants", "des grenouilles de bénitier faisant des génuflexions devant les autels"? C'est de l'humour? Désolée, plutôt du sarcasme. Il y a une limite à tout. Et cette limite est imposée par l'humanité qu'on devrait porter en soi et par le respect pour autrui.

Je prends la liberté de me taire lorsqu'on m'accuse moi, injustement. Surtout si l'adversaire ne mérite pas que je sorte l'épée. Mais cela me hérisse qu'on se moque de mon peuple tellement éprouvé dans son histoire et, plus récemment, par la peste rouge. Où étaient-ils, tous ces donneurs de leçons lorsque, pendant le communisme on nous interdisait le sapin de Noël et les oeufs de Pâques, on démolissait nos églises, on emprisonnait les intellectuels de marque de mon pays pour la faute d'avoir lu Cioran et pour le crime de croire en Dieu? Ah bon, il n'y avait pas Internet à l'époque! C'est tellement facile de se rebeller confortablement assis dans son fauteuil.

Comment peut-on prôner la tolérance et prendre en dérision les gens pour leur foi? Je ne me permettrais jamais de le faire. Lorsque j'habitais en Nouvelle Zélande, je cotôyais des gens de toutes les religions. Ils respectaient mon jeûne, je respectais leur ramadan ou leurs "fasting days". Ils préparaient même des plats pour moi pendant le Carême. J'ai rarement reçu autant d'humanité que parmi ces gens exilés dans un pays pas trop accueillant, malgré les sourires affichés à chaque pas.

On peut, bien sûr, avoir son opinion et l'exprimer d'une manière décente. Sans arrogance et sans mépris. Mais qu'on se mette systématiquement à se moquer, c'est decevant. Cela me rappelle les fidèles au parti communiste qui obligeaient les profs à donner des cours "d'éducation athéiste".

Dans son "Journal du bonheur", Nicolae Steinhardt identifie trois solutions pour  s'évader d'un univers concentrionnaire: celle de Soljenitine (la mort consentie, assumée, anticipée, provoquée), celle de Zinoviev (le buffon du roi Lear, le loup de la Fontaine, l'enfant candide du conte d'Andersen), et enfin, celle de Churchill ( le courage doublé d'une euphorie sans limites ). Le secret de ceux qui n'acceptent pas le vide totalitaire c'est qu'ils aiment la vie au détriment de la mort. Et la mort ce n'est que Lui qui l'a vaincue. Voilà donc, une quatrième solution, mystique, celle de la foi.

 Je ne vous parlerai pas de ma foi. C'est trop intime. Je vous dirai seulement que je suis foncièrement et discrètement croyante. De même que mes collègues, un florilège de femmes superbes, intelligentes et émancipées. Et si jamais vous me rendez visite, je vous emmènerai voir des monastères parsemés autour de ma petite ville. Les Roumains, placés au carrefour des chemins de la géographie et de l'histoire, n'ont pas eu la vocation des cathédrales. C'est l'une des raisons, je crois, pour laquelle on n'est pas pris de vertige devant leurs murailles comme devant les tours gothiques. A défaut d'ériger des colosses qui caressent les nues, ils s'en sont remis aux sommets des montagnes.

C'est dans cette foi et dans cet environnement béni que je puise mon équilibre, ma douceur et mon harmonie.

Je me suis interrogé à plusieurs reprises sur l'utilité de ce blog apparu par caprice, par mimétisme.  Je ne suis pas Française, je n'ai pas le don de l'écriture, on m'a même reproché de n'avoir aucun sens de l'humour. J'ai aujourd'hui trouvé la réponse.

J'écris parce que vous avez besoin de moi. Je suis votre différence.

 

 

03/04/2009

recherche

Quelqu'un est tombé sur mon blog en tapant :"tu dors sur la lune". Cela m'a fait sourire, d'autant plus qu'en l'attente des nouveaux meubles, je dors sur un matelas posé à même le plancher. La chambre est presque vide pour l'instant. Mais je te sens venir. Le fil qui nous relie s'est mis à vibrer...Comme j'ai hâte de me glisser sous ta peau, de nager dans ton sang, de te caresser avec la volupté d'un aveugle. On s'embrassera, comme tu me l'as promis, au huitième jour, " le jour où tout sera calme et serein comme mon sourire, comme la pause de Dieu à la pré-éternité enceinte du Big-Bang".

 

02/04/2009

the future perfect

Dans ses "Essays In Love", Alain de Botton fait une analyse intéressante de ce temps dont l'emploi français m'a toujours un peu échappé.

Le futur antérieur peut exprimer :

  • un fait considéré comme accompli dans le futur de manière certaine.
    EX : Dans cinq minutes j'aurai fini de manger.
  • un fait futur, antérieur à un autre présenté au futur simple.
    EX : Lorsque j'aurai mangé, je débarrasserai la table si vous le permettez.
  • une hypothèse à propos d'un événement déjà passé.
    EX : Ils se seront encore égarés en ville.
  • une récapitulation, un bilan.
    EX : Toute sa carrière n'aura été qu'une longue suite de succès.

 (Wikipédia)

 

 Je trouve ce temps infiniment plus beau pour parler d'une histoire d'amour qui, à défaut d'habiter le passé ,s'est déplacée vers un futur hypothétique ou un futur bilan. Vivre dans le présent, ce serait parfois  s'engager dans une réalité imparfaite, dangereusement éphémère.Alors que le" future perfect" ça peut signifier le support d'une vie idéale, en contraste avec le présent et sans engagement réducteur. Le futur antérieur me ramène à une certaine idée d'éternité comme si on était sur terre suffisamment longtemps pour ne pas se rabaisser à considérer les occasions d'aimer et d'offrir de la tendresse limitées.Et aussi pour savoir les apprécier.C'est reposant de vivre dans un futur antérieur. Il y a toujours cet arrière goût de durée. Enfin, pour moi. Je suis une rêveuse incorrigible. Cela empêche d'accorder trop de poids à un présent qui risque d'être lourd à porter.

Si je devais offrir ce temps à quelqu'un , il sera sûrement à celui qui aura reçu le meilleur de moi-même et qui m'aura consacré en femme unique, irremplaçable. De sorte que ,le jour où je fermerai mes yeux, je puisse me dire sereinement:

"J'aurai aimé. "

 

 

01/04/2009

rire

Aujourd'hui, pendant le cours:

- A quoi associez-vous le nom de Charles de Gaulle ?

- A une rue de Paris ?

J'adore mon métier !

 

P.S. - Moi aussi, très fort.

Yael Naim- Paris