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25/10/2009

" dessine-moi un monde "

Envie de partager ce clip vers lequel m'a entraînée ce matin un e-mail. Ca tombe bien, c'est Dimanche : )

Description :

" A strange man builds a world using holographic tools for the woman he loves."

envoyée par bbranit

 

 

Par une alchimie prévisible cette fois, j'ai pensé au poème de Nichita Stănescu, poète roumain et universel :

 

On prend une pierre
on la taille avec un ciseau de sang,
on la polit avec l'oeil de Homère
on la racle avec des rayons
jusqu'à ce que le cube devienne parfait.
On embrasse ensuite plusieurs fois le cube
avec sa bouche, avec la bouche des autres
et surtout avec la bouche de l'infante.
Après quoi on prend un marteau
avec lequel on écrase vite un angle du cube.
 

Tous, mais absolument tous diront d'une même voix :
- Quel cube parfait aurait été ce cube
s'il n'avait pas eu ce coin brisé !

(La leçon sur le cube)

Seize your day (sourtout qu'on vient de gagner une heure ) !

20/10/2009

Attraversiamo!

" Tu dois pouvoir mieux faire!" m'a écrit Alex Cessif dans un commentaire sur la note précédente. J'ai souri. Que de fois n'ai-je répété cette phrase à mes élèves! De plus, elle m'a ramenée, comme il m'arrive souvent, vers mes lectures; vers ce mot que les Italiens emploient souvent lorsqu'ils se baladent et qu'ils décident que c'est le moment de changer de trottoir. Drôle d'inconstance! Si ce n'est qu'un clin d'oeil enjoué à la routine. Serais-je Italienne, je valserai peut-être aussi avec la vie d'un trottoir à l'autre...

Mais que pourrait-il advenir à nos héros ? J'ai fouillé dans ma mémoire "littéraire" pour en ressortir plusieurs scénarios.

L'un d'eux, offert gracieusement par Camille Laurens, correspondrait parfaitement à la fleur bleue que je suis:

" Quelquefois, pourtant, je rêve au moyen de nous rejoindre. C'est en dormant, souvent- Morphée me berce et j'entrevois comment prolonger cet amoureux sommeil dont le dieu est un homme. Alors je vous vois- vous êtes au bord de l'oubli, mais je vous vois, vous tendez les bras vers moi, et moi je viens, j'avance vers vous qui m'êtes destiné- mon destinataire. C'est vous, c'est bien vous sur la rive opposée, la distance entre nous se réduit, bientôt s'annule, dansons, veux-tu, je te rejoins et tu m'étreins- ah serez-moi, emportez-moi- qu'on est bien, oui, qu'on est bien, dans ces bras-là!"

 Soupirs. Yeux embués. Musique astrale.

Ou bien, cette version imaginée par ma Diva préférée, où le héros est torturé par moultes questions:

"Je la salue? Je passe mon chemin comme si de rien n'était ? Je patiente quelques secondes, serait-ce trop tôt ? Serais-je trop audacieux ? Et si elle ne me (re)connaît pas, si elle va se moquer de moi ? Bon, j'y vais maintenant et advienne que pourra, je sais que c'est lafemmedemavie. "

Mais il se peut aussi que ce soit elle qui traverse. Seulement voilà. Elle est superstitieuse, elle a l'âme de Mathilde d'"Un long dimanche de fiançailles" dévouée à un espoir insensé. Elle aime faire des paris  et conjurer le sort.

" Si la première voiture qui passe est rouge, je traverse."

" Si le feu passe au vert jusqu'à ce que je compte jusqu'à dix, je traverse."

En procédant ainsi, elle prend néanmoins, comme Josephine dans "Les yeux jaunes des crocodiles", un grand risque.

" Un homme en duffle-coat, les cheveux mi-longs, châtains, les mains dans les poches, traversait sans se presser. [...] Il s'était retourné et faisait de grands gestes en montrant le feu qui allait passer au vert. [...] Une jeune fille mince, ravissante, s'élança vers lui et le rattrapa. Elle enfonça une main dans le duffle-coat et lui fit une caresse sur la joue de l'autre main. L'homme l'attira vers lui et l'embrassa.

Josephine baissa le nez et soupira. "

Franchement, j'avoue que c'est le scénario qui me tient le moins au coeur. Je lui préférerais de loin une rencontre "extebarienne" où l'héroïne croise un type bizarre à la barbe et à la tunique qui, mine de rien, lui file une boussole, signe qu'elle avait perdu le nord et qu'elle "ferait peut-être bien de bifurquer au lieu de suivre le sentier tracé" à son intention par les pas de cet homme à qui elle était restée enchaînée.

"Je le laisse s'en aller, je le laisse s'en aller..."

L'héroïne se dégarnit des souvenirs de lui comme une bougainvillée dont les pétales sont emportés par le vent d'autan, le vent des fous...

Dans une perspective toujours extebarrienne, ils pourraient se décider, tous les deux, au même instant, de traverser, afin de se rencontrer quelque part, entre Vénus et Mars, au milieu d'une ruelle et de vivre d'amour et de Prozac au bord de l'autoroute, jusqu'à ce que les démons du passé les séparent.

 J'ai laissé pour la fin un scénario nimbé de magie, un drame sans mélo offert par Muriel Burberry. Après 53 d'existence en retrait, madame Michel semble avoir enfin trouvé une sorte de Kalos Kai agothos, cet équlibre parfait entre le bien et la beauté, amené par l'homme aux camélias, monsieur Kakuro, ami providentiel qui vient combler les différences qui les séparent et réunir les mondes respectifs. Féconder le temps de gouttes d'éternité tangibles et magiques en même temps.

 Mais, au détour d'une ruelle, elle se fait renverser par une banale camionette qui la ramène à la réalité. Peu importe. L'amour l'aura rachetée.

Même si elle n'a pas la chance de l'architecte de l'un de mes chick-flicks préférés, interprété par Keanu Reeves, oui, elle n'a pas la chance d'être prévenue par un petit mot qui lui épargne une mort absurde et diffère sa traversée. " Alex wisely decides to remain on the sidewalk, splitting himself off from the original timeline. "

Comme j'aurais aimé que Meg Ryan soit aussi avertie par son ange dans sa maison du bord du lac Tahoe !

 

Essouflée par la diversité du champ des possibles, je me dégrise subitement.

Je ne suis pas un ange. Quoique.

Je n'ai pas le pouvoir de remonter le temps. Ni celui de rembobiner la vie.

Alors, Alex Cessif, tu as raison. On ne le répètera jamais assez : "Fais gaffe en traversant! " Même une ruelle. Surtout une ruelle.

A défaut d'être caressé par l'aile d'un ange, on peut être atteint par celle d'une camionette criminelle (pré)destinée à freiner notre élan et écourter une belle histoire "de chairs et de corps emmelés dans une transe inexplicable", un amour inaltérable et souple comme un superbe velours.

 

Voilà. J'ai essayé de faire d'une pierre deux coups. Cette note est, à la fois, un cadeau de bienvenue pour Alex Cessif et une façon de relayer le tag de Chriss sur mes auteur(e)s féminin(e) s.

 

 

envoyée par shellyblue 75

17/10/2009

d'un pas leste et sans regret

Il se réveilla en douceur. Il  ouvrit la fenêtre vers le petit jardin pour recevoir les premiers frissons du matin sur sa peau. Il  prépara soigneusement ses tartines et les  trempa dans son café léger. Il  regardait la télé pendant en râlant contre le président. Il  ouvrit l'ordinateur et  lut ses mails. Il se cogna le pied en ramassant les miettes et il  pesta contre sa malchance. Il  entra dans la salle de bains pour une longue demi-heure. Il en ressortira en sentant la vanille et la fraîcheur.

Sa voiture est garée devant la porte.

Je suis à quelques mètres de lui.

Je suis à quelques secondes de lui.

Lui sur un trottoir, moi sur l'autre.

Entre nous, une ruelle à sens unique.

 

Radiohead - House of Cards

12/10/2009

think up !

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Aujourd'hui j'ai fait écrire à mes élèves des déclarations d'amour. Avec lesquelles on a, par la suite, édifié un mur des sentiments. Incomplet encore, il y a toujours des retardataires... Vous devez nous trouver bien naïfs, enfin, plutôt moi...Mais on se protège comme l'on peut! A part cela, j'ai toujours eu un réel attachement à des choses futiles.
J'ai bien conscience que ma vie est assez facile, tandis que d'autres, ici et là, tout près ou tout loin de moi, sont en butte à mille dificultés.
La Roumanie est morose, bien que les températures soient douces, anormalement élevées pour la saison. Oui, il paraît que le temps reste le seul à faire des efforts et le vase est sur le point de déborder.
Une journée de grève des budgetaires est passée inaperçue. On ne peut pas, comme les cheminots, paralyser les routes. Les enseignants ne produisent que de la matière grise. Une denrée de peu de prix!
On nous menace de l'augmentation de la T.V.A. Les rues, les boulevards sont éventrés par des travaux interminables et les tilleuls ont perdu leurs feuilles d'un coup, ce jaune si doux que j'adore.
La monnaie nationale décline vaincue par un euro de plus en plus fort.
On assiste, avec effarement, au dévelloppement des nouvelles formes d'incivisme et des comportements affligeants. On pourrait en faire des thèmes de débat avec les élèves...Maigre consolation.
La campagne électorale, soporifique, pour les présidentielles l'emporte sur les problèmes des gens. Une foule de candidats, un désert d'idées...Nous sortons d'un quinquennat agité et le prochain s'annonce encore plus mouvementé.
Deux ministres de l'Education en huit mois et chacun éprouve le besoin de laisser son empreinte. Je réforme, donc je suis. Mais, à chaque mouture, les changements sont loin d'être révolutionnaires. On fait glisser des thèmes, on allège un peu, on saupoudre par ci, par là et le tour est joué. Des programmes de plus en plus rébarbatifs pour les élèves.
Le sentiment d'être ballotés par des événements qui nous dépassent, nous emportent sans que nous maîtrisions quoi que ce soit. Vous imaginez que, dans ces circonstances, le Prix Nobel de la littérature passe inaperçu. Dommage de rater une grande occasion de ramener les  jeunes vers la lecture.
Voilà de quoi devenir bougon, soupe-au-lait. D'ailleurs, "Urania" a prédit pour les Verseaux de gros coups de gueule pour cette semaine. Alors je boude. La télé. L'actualité. Je me contente de lire, de rêvasser, d'écrire un peu. D'écouter de la musique dans la maison silencieuse. Et le vacarme des souvenirs "lentement s'élever/Au bruit des carillons qui chantent dans la brume". Quoiqu'aucun feu ne crépite dans ma cheminée et que je sois assise en tailleur devant mon portable, quoique non plus aucun carillon ne résonne, d'une manière générale ma vie est belle, oui. J'ai de la chance. Malgré ces propos effleurés par le découragement, mes moments de cafard sont passagers et le spleen vite oublié.
D'ailleurs, je vais me replonger dans la préparation des cours.
Demain je vais ressentir sur mes joues la fraîcheur matinale, recroiser sur mon chemin des élèves qui vont me dire: "Bonjour, Madame" et le plaisir de leur répondre un mot gentil, de leur sourire, d'aborder une nouvelle journée avec l'assurance d'en faire une belle journée...

 

envoyée par gabihey

03/10/2009

Jeanne chez moi

La semaine passée, ma boîte aux "trésors" envoyée par Jeanne m'est parvenue. Même pas la patience d'arriver jusqu'à chez moi. Assise à la terrasse d'un café, je les ai pesés, reniflés, caressés, en essayant d'en faire le lien avec tel ou tel de ses billets.

De retour chez moi, le coeur sautillant, vif, comme une giboulée de grêle,  j'ai essayé de leur trouver une place, histoire de pouvoir m'en réjouir encore et encore et de ne pas oublier que, quoi qu'il arrive, H&F m'aura permis de rencontrer des gens dont l'amitié gracieuse, invisible est prodigue en saveurs, en "vertus purificatrices".

Je t'embrasse fort, ma Jeanne , et je t'offre ces photos prises avec mon vieux  portable car j'oublie toujours d'acheter des piles : (

le grigri que va trimbaler l'un de mes sacs :

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 les chocolats dont mes amis vont se régaler aujourd'hui même :

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 une petite touche de bleu qui se marie à merveille avec le canapé et les fauteuils :

 

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 la fameuse coloquinte dotée d'esprit de contradiction !

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et, en bonus, quelques-unes  de mes cloches : )

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J'oubliais, j'en profite pour rassurer Charles, je ne suis pas unijambiste ! (je sais, y a toujours trop de câbles qui traînent chez moi )

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 P.S.- Toujours pour toi, ma Jeanne, un fragment de "notre" livre (chuuut!) :

 

" Elle aimait tellement être contre lui. Elle aurait voulu que ce moment ne s'arrête jamais. Ecouter des vieilles chansons, danser, sentir son corps contre le sien, encore et toujours. Elle était redevenue une femme. Il y avait un espace où danser à nouveau. Lentement, inexorablement, elle rentrait chez elle, dans un endroit où elle n'était jamais allée.

Il faisait chaud. L'humidité montait et on entendait des bruits de tonnerre au loin vers le sud-ouest. Les phalènes se pressaient contre le grillage, fascinés par les bougies, attirés par le feu.

Il ne faisait plus qu'un avec elle maintenant. Et elle avec lui. Elle écarta sa joue de la sienne, et le regarda de ses yeux noirs, il l'embrassa et elle lui rendit son baiser, un long baiser tendre, une longue rivière. "

 

Et Elle :

 

envoyée par kaarekjohnsen

Ajout de dernière minute, à la demande de Charles auquel je ne peux rien refuser, la chaussete orpheline qui coiffe à présent mon doudou :

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