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15/05/2008

Y a une fille...

Les jours ne se succèdent plus. Ils se chevauchent, ils dansent et m'entraînent dans leur torbillon.

Je change sans cesse de rôle et ça devient fatigant. Tantôt prof, tantôt inspecteur, tantôt étudiant attardé. 

Trop peu de temps pour moi, pour mes lectures et mes musiques, pour vous.

J'ai même oublié de vous dire qu'il y a une fille, la première de mes amies virtuelles qui s'est aventurée à me rendre visite.

Ses origines, les témoignages des collègues, des voisins sur ce pays l'ont amenée ici.

Pendant quatre jours elle s'est délectée aux saveurs des plats préparés par ma mère.

Elle a respiré l'odeur du printemps roumain et a goûté à l'eau des sources au creux de la main.

En partant, elle aurait aimé emporter un parterre de tulipes, une vieille maison paysanne et la chaleur des gens.

Il paraît que l'Est, la Roumanie laissent des traces indélébiles.

Sur le seuil de la porte, elle m'a prise dans ses bras pour me dire :

" Tu es un ange ! "

Mais ce n'est plus un secret pour personne !

                     : )

 

31/12/2007

Je voudrais...


Mes chers amis virtuels ,  je viens vous souhaiter, avec un peu de retard,  une année merveileuse et sereine. J'ai une excuse: il fallait trouver un texte à la hauteur de votre gentillesse et de votre talent. Je vous l'offre accompagné d'un paquet de tendresse et d'amitié avec un joli noeud.

Merci à tous qui ont eu une pensée pour moi et dont la présence invisible et douce m'accompagne où que je sois.



Je voudrais une année de rareté.
Je veux dire une année
où l'accumulation des marchandises absurdes,
l'empilement des idées trop simples,
l'épandage rampant et gluant des interdits mystico-policiers,
l'abattage des faibles et des isolés, se raréfie chaque jour un peu plus.
Une année où la vidéosurveillance de notre intimité
s'évanouisse dans le néant qui habite ses adorateurs.
Une année où on cesse de battre monnaie sur nos corps
et sur le souffle des mourants.
Je voudrais une année de chômage pour la télévision,
cette implacable police de la pensée.
Je veux dire que je voudrais une année
où les humains parlent aux humains.
Je veux vous parler sans savoir auparavant d'où vous venez.
Je veux que vous me l'appreniez vous-même.
Vous et moi, nous ne sommes pas des parts de marché,
mais des esprits et des corps tremblants de vie.
Que tous le sachent.
Je voudrais une année de feu et de lumière,
où il fasse chaud vivre le même monde que vous,
et que cette chaleur fasse fondre ces cœurs gelés,
et que cette lumière venue de la rencontre des humains
éclaire l'obscurité jusqu'à l'horizon.
Je voudrais une année où la peur de l'autre
et la haine de l'étranger,
ces deux faces du même monstre,
se racornissent, se calcinent à notre flamme.
Je voudrais une année
dont notre mémoire puisse avoir soif tranquille.
Cette année encore, je vous parle.
Parlons-nous,
dépouillés des oripeaux du pouvoir et de la méfiance,
heureux, dans la nudité des sentiments.

Michel THION (Lettre de voeux envoyée en 2006 par l'auteur, à ses amis et connaissances)

18:01 Publié dans Rencontres | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : amitié

18/11/2007

Reply

Juste pour te rassurer, chère Bougrenette,

parfois j'écris pour me taire

de même que je m'absente pour puiser à l'envie

dans le jardin des rêves

Des rêves féconds qui nourrissent mes élans

je rêve...et j'attends

Une attente qui fait désormais partie de ma vie

Quelquefois , un frisson

Ou un coeur en chamade racontent mon impatience

Et je laisse parler les regards et les silences.

: )

" Le Temps a deux visages , il a deux dimensions : la longueur est au rythme du soleil, l'épaisseur au rythme des passions . " ( M. Haddad )

22:00 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, blog, amitié

12/09/2007

Moi, je vous dis Vous

J'avoue que j'ai été touchée par le passage et les mots de mes lecteurs fidèles.

Surtout que le français n'est pas ma langue identitaire.  Mais c'est décidément la langue de mon coeur.

Cela m'a fait réfléchir, une fois de plus, au besoin de partager qui nous pousse l'un vers l'autre.

Peu à peu on dégraffe son âme, on enlève son armure, on se présente avec ses faiblesses, ses doutes, ses ressentis, ses émois sans la moindre peur d'être blessé.

On se laisse entraîner par  le besoin de se livrer avec la sûreté avec laquelle on plonge dans un sommeil bienfaiteur.

Cette présence d'autrui nous incite à rester agiles, vivants, à transformer en mots et lumière les  pensées, les veillées.

Car un blog n'est autre chose qu'un lien entre " toi" et " moi " , un pont sur lequel l'idée et le sentiment se donnent rendez- vous et se promènent gracieusement.

Je vous offre la poésie suivante dont j'ignore l'auteur et une chanson de Rosie Thomas qu'on m'a fait découvrir très récemment.

Je caresse les mots comme on caresse l'âme
D'une langue à venir
Mots jadis abîmés, aujourd'hui pleins de vie
Demain, qui sait, porteurs de ce qui fut non-dit
Je caresse les mots comme on caresse l'âme
D'une langue à venir
Mots libres de se plaindre, d'évoquer des sourires
Mots furtifs et déjà brûlants de tous les délires
Je caresse les maux comme on caresse l'âme
D'une langue qui soupire
Verbe vierge encore d'une syntaxe habile
Où la phrase indispose avant que d'être lue
Je caresse les mots d'un trésor à venir
Comme on caresse l'âme aux lèvres d'un sourire
Le silence se tait
Les coeurs ont tant à dire

Rosie Thomas- from the album " These friends of mine"

07/08/2007

Pentru că pleci

... mă voi gândi la tine de fiecare dată când o să am nevoie să îmi amintesc că pe lume există frumuseţe şi bunătate.

O sa-mi spun că ,dacă am trăit clipe mai frumoase decât altele din viaţa mea , îmi pare rău că se termină, dar sunt în acelaşi timp recunoscătoare că au existat.

Nu pot să-ţi dau nimic în afară de umbra surâsului meu. Du această umbră cu tine, e uşoară şi nu te va apăsa.

La revedere, suflet drag.

Iris- Un cer pentru doi

 

27/03/2007

(Eclats de) Sel


podcast
 Printre nori  ( Dans les nuages )

 

Depuis la création de ce blog, je forme souvent des " images salines " comme le personnage de ce livre qu'on m'a offert récemment. Sel(s) de bain, sel de Guérande pour laver mon nez, un pardessus sel et poivre... et puis je regarde sur le blog les mots clés recherchés dans les moteurs : arôme sel, conte sel, saison sur le sel. C'est incroyable la présence du sel dans notre vie, et on n'y fait même pas attention.

Avec une souplesse et une finesse bouleversantes, Sylvie Germain nous fait le don du sel, elle sème ses mots comme autant "d'éclats de sel gemme, des diamants qui n'ont pas mûri."

A travers les rencontres insolites, voire étranges de Ludvik, on redécouvre le goût du sel de la vie, le monde qui n'arrête de respirer malgré nos chagrins et nos ennuis.

Le sel, symbole de pureté, d'innocence mais aussi de feu intérieur et de larmes surgit de partout.

Du tableau de La Cène où il est attiré par la main alourdie de Judas qui "venait de renverser, sans y prendre garde, une salière dont le contenu se répandait sur la nappe. Judas, celui qui a brisé l'Alliance, refuse de devenir le sel de la terre."

Du souvenir des Rois Mages qui ont apporté au divin nouveau né seulement l'or, l'encens et le myrre.

"Il existe encore une autre substance liée au feu et prodigue en saveur et vertus purificatrices. Le sel ! Feu délivré des eaux, gain de pure lumière extrait des antres de la terre. Pourquoi, en effet, auraient-ils fait don de sel à un enfant qui, précisément, apportait au monde le goût le plus vif du sel ?"

Du discours qu'une infirmière lui tient à l'hôpital sur les larmes et la soif :

" Les larmes, monsieur, les larmes ! Je ne parle seulement de celles qui coulent le long des joues, mais aussi de celles qui suintent au- dedans de la chair, qui ruissellent en sourdine dans la gorge, depuis la nuque jusqu'aux reins, et qui se mêlent au sang, au souffle, à la salive, à la sueur. Combien de gens portent au creux de leurs entrailles de longs stalactites de sel lacrymal. Toutes ces larmes qui forment stalactites au fond de nos entrailles, qui nous embuent les songes et la mémoire , et qui se brisent au jour de notre mort, eh bien, elles secrètent le sel de l'oblation. "

De la rencontre avec ce petit enfant semeur de sel sur les ombres des oiseaux :

" Ces ombres sont pareilles à l'éclat des étoiles dans la nuit, les reflets des nuages sur les champs, le sourire des gens qu'on aime : on ne peut pas les attraper mais on peut faire alliance avec eux, leur promettre, - se promettre à soi- même , de ne jamais les oublier. L'amitié, c'est pas seulement avec les gens qu'elle s'établit, c'est aussi avec les animaux, et avec les plantes, les arbres, la lumière, les pierres, le vent et tous les éléments, avec les choses, toutes les choses qui passent et qui sont belles, avec simplicité et bonté. Quand on déclare son amitié à quelqu'un, à quelque chose, on fait un pacte de fidélité, de franchise et de respect. Le sel, on l'offre  en signe de bienvenue et d'hospitalité et bien, moi j'en sème sur tout ce que j'aime en signe d'accueil dans ma mémoire, d'invitation dans mon coeur. "

Dans mes ressentis et mes mots...

Dana, semeuse de sel