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30/09/2010

des bas et des lettres d'amour

 

Vous allez sûrement vous demander quel rapport ?

 

Eh bien, ce matin, en sortant une paire de bas, car les matinées sont de plus en plus fraîches, bien qu'on vive un été indien, une lettre d'amour est tombée de l'emballage.

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Je sais bien que c'est encore un coup de pub, mais, pour mon esprit guimave ce fut un agréable début de journée. Surtout que...

Je me suis souvenue d'une autre rencontre incontournable de cet été : celle avec Frédéric Dard aka le  commisaire San Antonio. Depuis le temps que je le fuyais ! Ma langue française façonnée au XIXème siècle ne voulait pas en "pâtir". Mais, lorsque Phileas Fogg acheta le bouquin que sa fille avait fignolé en guise de cadeau, d'hommage, j'ai craqué, je l'ai effleuré et ensuite plongé comme dans un bain bienfaisant. 

J'ai découvert un esprit libre, ouvert, sans barrières

un frileux de l'âme sous sa cuirasse d'insolence, de charité et de colère gonzesse

un irresistible vanneur, sarcastique, tendre et lubrique

qui jouait avec la langue française en lui faisant des enfants dans le dos

un loup de velours prêt à se laisser submerger par l'émotion à la moindre occasion

l'incroyable humanité qui était sa sève d'écrivain et

son amour forcéné pour sa femme à laquelle il écrivait chaque jour de petits mots et des lettres d'amour

parenthèses de pureté et de vérité dans la frénésie du temps qui va...

 

 

" Mon sublime amour,

Tu  m'as d'abord apporté toi et je t'attendais sans t'espérer. Je t'attendais parce qu'il me fallait une femme totale, une femme à moi, rien que pour moi et qui fût aimante, sensuelle, compréhensive, vigilente, intelligente, dévouée à son amour.

Tu m'as apporté la connaissance qui me manquait: la connaissance de moi-même et celle d'un certain art de vivre qui s'appelle le bonheur.

Tu m'as apporté la sérénité du temps qui s'écoule en montant et non plus en descendant. Le nôtre, à présent, est une pyramide qui s'édifie et qui laissera notre histoire comme un monument d'amour que je veux et je crois indestructible.

Apporte-moi encore une chose d'absolument nécessaire, ô, ma tendre femme chérie, apporte-moi ta confiance en la vie. Tu es mon beau présent et je te veux pour futur comme je t'ai voulue pour épouse, toi, la mère de ma fille, la mère de mon livre. Toi que j'aime. "

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 " Rien n'est plus fort que le mutisme lorsqu'on a quelque chose d'important à se dire. "

" Le plus difficile ce n'est pas de dire à une femme qu'on l'aime, c'est de le lui taire. "

" S'aimer, c'est se devenir indispensables." (Frédéric Dard)

Et s'il avait raison ? Et si on faisait "attaquer aux potaches la littérature qu'ils parlent et remonter les âges pendant qu'ils grandissent et se familiarisent avec Duras et San Antonio ?

Alors qu'avec du Bellay, Ronsard, Marot, les pauvres mômes te la prennent en vilaine horreur, les gonziers à fraise avec leur français à la Jeanne d'Arc, si coton à se farcir. "

 

P.S.- Je m'envole dimanche matin vers la Bulgarie, mais jusque là, les paperasses et le rhume vont encore m'éloigner de l'écran.

Mais je provoque les lecteurs, oui, s'il y en a encore, à écrire une lettre d'amour à leurs compagnes, à leurs femmes, à leurs chéries...

Je ramasserai les copies à mon retour !

A bientôt. 

 

 

15/09/2010

la reine de cadoudal

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" Les rencontres sont les seules aventures de notre vie. Bonnes ou mauvaises, elles nous modifient. Je dis qu'il y a rencontre lorsque la personne dont je croise la route produit sur moi une impression forte et durable. Certaines rencontres m'ont enrichi; d'autres m'ont appauvri,  mais peut-être à propos de ces dernières, n'était-ce qu'une autre forme d'enrichissement. " (Frédéric Dard)

" j'arrive. voiture grise *** " Tu t'égares un peu, mais finalement tu l'aperçois. Silhouette fine, démarche décidée, cheveux courts, yeux d'émeraude.

Elle t'accompagne vers sa maison, tu y pénètres timidement, et là, miracle. C'est la maison de tes rêves. Avec le mur framboise de la cuisine à l'américaine, quelques meubles, le téléscope au cas où l'envie la prendrait de parler aux étoiles, et la table. Imposante. Pour la convivialité, le partage. Et parce qu'elle aime bien te nourrir de la tête aux pieds.

Et puis... deuxième miracle ! T'es dedans, mais en même temps dehors. Un tour de main et la maison s'ouvre. Vers le jardin, vers la forêt, vers la mer que l'on pressent au bout de la route. Tu vois ?

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Elle t'explique, elle te parle à demi-tons, à quart de ton, elle chuchotte les mots. Comme si elle les caressait. Maintenant tu sais : la maison, la table, le pain qu'elle pétrit chaque soir pour le bonheur de ses hôtes et le nôtre, son PC, son iPhone, son laboratoire de l'âme, son plat de légumes vapeur : poivrons, tomates, patates. Des carottes aussi ? Je ne me rappelle plus.

Plus tard, elle t'amène en vadrouille sur le chemin de Cadoudal,  te montre la mer, les maisons des ostréiculteurs, la forêt. Tu fouilleras sur le net et apprendra que :

 "La Forest est un magnifique observatoire permettant de surveiller sans être vu. Cette région parfaitement sûre pour les chouans et leur chef est appelée l'ile du Bonheur. C'est là que Cadoudal se retrouve avec ses compagnons et les prêtres réfractaires. Au cours du remembrement de 1971, le site est menacé. Grâce à de multiples interventions, un ancien chemin bordé de talus et de pierres est débroussaillé. Il conduit le visiteur des ' caches de Cadoudal ' jusqu'aux falaises qui surplombent le bras de mer d'Étel."

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Mais rien ne vaut ses histoires ! Tu peux les lire ici : 
 
 
 
Tu poses des questions, tu crapahutes, tu grimpes et, amusée par tes enfantillages, elle te proclame "la reine de Cadoudal" .
Vous rentrez, c'est l'heure de la tisane. Elle te laisse choisir. Le sachet, le CD. T'es comme chez toi. C'est calme, c'est beau, c'est bon. Le gâteau au beurre et le thé rouge à la vanille. Tu sens ? Oui, tu sens.
 

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Un dernier signe de main, elle reste là, enveloppée par la nuit. Tu te retournes et regardes la route. Silencieuse. Mais quelque chose en toi palpite. Ca doit être ton âme.
 
P.S. - J'ai essayé de faire du Tifenn style. Le résultat devrait peut-être m'inciter à  la modestie, mais j'ai bien aimé.
 
 
 

13/09/2010

Plus Européen, tu meurs ! (2)

Voilà, la pré-rentrée glandouille, comme l'appellait ma Jeanne est finie. Aujourd'hui on a repris pour de vrai. C'est reparti pour trois mois sans interruption !

Quoi de neuf ? Notre ministre a décidé de distribuer, chaque jour, à chaque élève, sauf les lycéens, une pomme ! (ça doit venir de loin, lorsqu'il regardait la scène où Gepetto offrait à son petit Pinocchio une belle pomme après l'avoir bien frottée avec un pan de sa chemise ; je suppose que beaucoup d'élèves vont faire pareil, car il y a encore, à la campagne, des écoles sans eau courante). Avec le croissant et le lait qu'ils distribuaient déjà, ça fera un sacré mélange !

Autre nouveauté : chaque maternelle va recevoir deux lots de poupées : un lot de poupées ayant des infirmités, un autre : des poupées de races différentes .  3 millions d'euros !

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Ha ! J'espère qu'ils ne viendront pas réquisitionner le couple breton offert par mon Phileas Fogg.

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Quant à moi... j'ai reçu et offert des sourires et des fleurs :

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 une lettre de ma chère Tiffen, un vrai cataplasme de tendresse, accompagnée d'une recette "du coeur" :

 http://senourrir.wordpress.com/2010/09/12/lettre-a-dana-e...

et des stylos-bille fluo pour corriger les copies. Après trois mois de pause, je pressens que ça va scintiller de partout !

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Des cadeaux qui me mettent des étoiles dans les yeux et qui fortifient mon bouclier contre "l'amertume d'une période sombre"...

10:49 Publié dans n'importe quoi | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : bahut, rentrée

11/09/2010

Where are you from ?

 Je me suis posé à plusieurs reprises la question : " Quelle idée un Français peut-il se faire aujourd'hui de la Roumanie au travers de ce qu'il côtoie et de ce que veulent bien en dire ou montrer la presse, les médias, le cinéma ? "

Il y a quelques ans on annonçait un film : l'histoire d'une mère maquerelle qui arrive d'un lointain pays, le mien, avec trois jeunes filles dans les bagages, jeunes filles à qui elle a bien l'intention  de faire faire le trottoir. Voilà donc un film qui laissait à penser que la Roumanie, improbable pays, est peut-être un réservoir de prostituées. Je ne sais pas si vous l'avez vu, mais il y a eu sûrement un public, d'autant que le rôle-titre y était tenu par Charlotte Rampling, l'épouse de Jean-Michel Jarre, le spécialise ès-synthétiseur de la musique duquel même les Chinois ont eu à souffrir.

Plus tard, on a assisté à "Je vous trouve très beau" avec la réplique qui tue : " Les Roumaines sont prêtes à tout pour épouser un Français !"

Autrefois, à l'occasion de la journée pour l'enfance,  mon ami JL m'a raconté qu'une chaîne publique française avait présenté un reportage sur la pédophilie et la prostitution des enfants. Où donc ce reportage, à votre avis ? Je vous le donne en mille : en Roumanie !

Est-ce que la pédophilie n'existe pas ailleurs ? Oh, que si. Même Polanski et certains prêtres en savent quelque chose. Mais mieux valait de montrer le flanc d'un autre, et si possible dans un pays dont l'opinion publique a , en général, une piètre idée.

Vous avez donc eu droit à une promenade sur les quais de la gare centrale de Bucarest où des enfants de 12 à 14 ans, cigarette au bec, désoeuvrés, tristes et fanfarons racontaient qu'ils se "donnaient" pour des sommes modiques. Puis ce fut l'interrogatoire dudit pédophile par la police roumaine. Et voilà notre homme expliquant qu'il n'était pas fier de lui, mais que c'est plus fort que sa volonté, que cet impérieux besoin sexuel vient peut-être de ce qu'il fut lui-même violé par son père etc. , etc. En guise de conclusion, il expliquait qu'il emmènait ces enfants au cinéma, dans les meilleurs restaurants de Bucarest...un peu plus , et il nous aurait persuadés qu'il faisait oeuvre de philanthropie !

J'ai le sentiment que depuis la fin du communisme dans les pays de l'est, il y a une sorte de hit-parade de ces pays qui s'est installé dans les esprits, et j'y vois mon pays en assez mauvaise place. Il y a, certes, les "bons élèves", Tchéquie, Hongrie, Pologne, et puis il y a les autres, les "canards boiteux", ceux qui ont, auront, du mal à s'en sortir.

C'est pourquoi, pour revenir aux Roms, je suis chagrinée par les actes de certains membres de cette ethnie, actes qui nuisent peut-être irrémédiablement à l'image de mon pays et des Roumains qui y étudient ou triment honnêtement, tout en supportant les affres d'un exil volontaire.

Imaginez le désarroi de ma fille montant dans un train où sont collées ces affiches :

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 La solution ? L'expulsion ! Car on aura toujours moins de scrupules à raccompagner à la frontière un Rom... et voilà, le Pen jubile, le président monte un peu dans les sondages, alors que dans le Parlement européen Cohn-Bendit se démène, défenseur de toutes les minorités, surtout celles que l'on "opprime", bonne âme, l'indignation à fleur de peau, toujours prêt à être contre mais sans alternatives crédibles.

 Rappelez-vous aussi l'émission de cet humoriste raté qui apprennait aux Français le salut roumain :

 

Enfin, plus récemment, le fin humour d'un autre esprit bien-pensant :

 


Drôle de blague de Nelson Monfort sur les Roumains
envoyé par LePostfr. - L'info video en direct.

 A tous ces gens, je leur dis que je suis Roumaine et fière de l'être et je leur offre ces mots de Frédéric Dard , celui qui aimait bien les cons, mais à condition qu'ils soient à la table d'un autre :

" L'intelligence c'est la tolérance. Elle ne doit s'insurger que contre la connerie, lorsque la connerie atteint ses points culminants, qu'elle devient tyrannique, répressive, contraignante. "

 

10:28 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (26)

06/09/2010

rencontres, y a d'la joie !

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On s'est donné rendez-vous sur le quai de cette ville jolie, coquette et tranquille, surtout en cette période de l'année.

Les jumeaux sont arrivés ensemble.  J'ai pris Louis par les mains ... et j'ai serré très fort Jeanne qui m'a murmuré "bonjour, ma Dana" avec une chaleur à embuer la rétine.

On s'est amusés de constater qu'on avait tous des mirettes bleues, ensuite j'ai pris le temps de regarder ces êtres que j'avais commencé à affectionner à travers leurs notes sur les blogs. Une complicité enchanteresse, prolongée par les mails et des lettres fignolées avec les doigts d'argent de Jeanne.

Plus tard, on a découvert la maison de Jeanne, on a fait la connaissance de son mari ( adorable ! ) et de leurs enfants auxquels j'ai dû aussi dispenser des mots qui, à mon insu, m'ont valu le titre de "reine des compliments"...

Je ne me souviens plus ce que j'ai raconté... ou alors j'ai du mal à exprimer toute cette émotion qui m'accablait...

Jeanne nous a fait goûter à tout ce qui m'avait mis l'eau à la bouche à la lecture de ses notes : verrines, fruits de mers, un plat à base de viande, délicieux et parfumé...

On était les hôtes choyés d'une famille d'une gaieté ivre et qui éveille la tendresse.

A mesure que, à la faveur d'un verre de punch, ma langue se liait, j'ai pris le plaisir de les écouter.

Louis, à l'élocution facile et dont l'intelligence n'a d'égal que sa gentillesse sans bornes. Un coeur enfantin, tendre et altruiste,  malgré cette fichue maladie qui le rattrape de temps en temps...

Jeanne aux doigts lestes, qui, presque chaque jour, nous livre des histoires qui font rire, jubiler, réfléchir, et qui, l'air de rien, bricole plein de petits miracles au quotidien.

Avec son goût pour le truculent, son don de faire surgir des images, sa façon d'envisager les choses de la vie, son incroyable empathie,  elle est, résolument, une femme du soleil. On le devine même à travers la  jovialité de sa tunique multicolore et de ses boucles d'oreilles assorties hand made.

 Tard, dans la nuit, dans le lit de la chambre d'amis, je pensais au sens du mot paradis : "jardin clotûré" ... Comme celui de cette maison, entourée par une grosse muraille qui les protège du bruit et des regards indiscrets. Une maison solide comme l'amour qui les relie et les fortifie...  

Le lendemain, après une balade en ville,  une autre surprise m'attendait. Dans le jardin public de la ville du bord de l'eau, devant le "lac aux tortues" , Virginie, la blonde cendrée à la voix suave, nous guettait , l'APN prêt à immortaliser l'arrivée des "starlettes". 

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Deux heures entre filles pour papoter à n'en plus finir et rire à gorge déployée. Le temps a filé trop vite et on a dû se séparer, avec des espoirs et des promesses de retrouvailles. J'ai senti, oui, sans exagérer, comme un lien sororal et on a, évidemment, évoqué, une autre soeur d'âme, lointaine mais si proche, notre Chriss...

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Le coeur remis d'aplomb, nous sommes partis, en fin d'après-midi,  à la rencontre d'une autre tisseuse d'histoires...

Pour entendre l'autre son de la cloche, c'est par ici... : )

 http://anecdotesdhieretdaujourdhui.hautetfort.com/archive...

http://www.lesrevesdusimorgh.net/wordpress/?p=4780