Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/05/2007

Les acacias

L' autre jour, en entrant en classe, j'ai froncé les sourcils. Toutes les fenêtres étaient larges ouvertes et il y avait un courant d'air terrible. Mais les élèves s'en fichaient.

Je me suis dirigée, d' un pas décidé, vers la fenêtre la plus proche et là, je  me suis figée. Juste devant moi , un acacia fleuri dont j'ignorais l' existence , tendait ses grappes vers moi.

J'ai fermé les yeux - car ce n'est que les yeux clos que l'on peut s'abreuver d'un tel parfum - et j'ai  senti...

Le goût des crêpes étranges préparées par ma mère

La soie  des lèvres qui , une nuit d' été, ont goûté des fleurs d' acacia sur les miennes

Amadouée, je suis revenue à ma place, pour finir , à grand- peine, le cours.

Car j'entendais mon âme qui ne cessait de frissonner, de murmurer cette chanson d'un troubadour moderne roumain :

" Les acacias sont devenus fous

De tant de printemps

Ils se promènent , l'âme au vent

Elle est ivre, elle aussi, la forêt

Et, il se passe, il paraît

Quelque chose avec le monde tout entier

Oui, les acacias sont devenus fous

Et tu veux que je sois sage ? "

 

Pendant tout ce temps, évidemment, les fenêtres de la classe sont restées larges ouvertes.

 

TUDOR GHEORGHE- Salcamii ( Les acacias)