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22/04/2007

Les Arbres de l'Amour

 Il y a à Auckland  un petit parc où le conseil local et les parents ont planté un arbre pour chaque enfant né en 2003. Il y en a de toutes les formes et de toutes les tailles et j'aimerais bien réunir ces enfants histoire de voir s'ils ressemblent à leur arbre.

Un jour, en m'y promenant,  j'ai eu l'idée d'imaginer les amours  comme ces arbres uniques de la Nouvelle Zélande.

J'ai vu  des amours délicats, purs comme les petites fleurs blanches du NGAIO. Des amours comme les KAURI, arbre sacré et sage dont le bois est d'une solidité et d'une résistance à l'eau incroyables. Mais, lorsqu'on entaille l'écorce d'un KAURI, la sève s'échappe constamment et la blessure ne cicatrise jamais...

Il y avait  aussi des amours savoureux comme le goût des feuilles du CHOU- PALMISTE et des amours un peu hésitants, trébuchants comme les KOWHAI qui ont besoin de six jusqu'à dix ans pour bien fleurir et s'épanouir ou, au contraire, des amours "inflammables" comme le MIMOSA d'HIVER qui a une croissance rapide mais une durée de vie relativement courte !

Des amours envahissants, dévorateurs comme un RATA qui commence à pousser par une graine déposée au sommet d'un arbre lequel va devenir son support et qui, en faisant descendre, petit à petit , des racines aériennes, finit par étrangler son arbre support !

Mais mes amours favoris sont les POHUTUKAWAS, les "arbres de Nöel " de la Nouvelle Zélande , qui resplendissent en fait presque toute l'année de leur manteau rouge vif, remplis de leurs magnifiques fleurs. Ce sont des amours heureux, sereins, solides dont les racines peuvent longer les rochers tout en prenant des formes très tourmentées. Car ce n'est que pour chercher le meilleur chemin pour soutenir par la suite tout le poids de l'arbre adulte. De l'amour grand, mûr...

Je n'ai pas pu   m'empêcher de penser aux amours stériles, aux amours voués à l'échec dès le début. Aux amours qui restent à distance ou à ceux qui se consomment dans le noir, par écrans interposés. Des amours clandestins...J'ai pensé aux amours effrités , naufragés, artificiels , surfaits. Aux amours irréalisés, qui se sont arrêtés à mi-chemin ou qui, comme disait une  amie, ont été écourtés par une réalité trop brutale.

Des forêts qui auraient pu être... Des forêts qui ne le seront jamais...

Commentaires

J'ose à peine imaginer quel arbre collerait à mes amours...

Écrit par : E. | 15/04/2007

Beaucoup de délicatesse dans cette vision écrite.
J'imagine les arbres, j'imagine l'amour...
Bien à toi.
(ta participation sur le thème de mars en ligne, merci).

Écrit par : Ambroise | 15/04/2007

Et moi je pense que tout arbre a été avant tout "graine" et deviendra graine. Par conséquent l'amour sera éternel parce qu'il sera toujours graine. Merci Dana, pour ce message symbolique à travers ces nobles, puissants et parfois délicats êtres vivants. Puisse cet amour se semer au gré du vent !

Écrit par : HK | 15/04/2007

Superbement écrit. Je me suis reconnue quelque part... :-)

Écrit par : Brigitte | 15/04/2007

Merci pour cette note très belle, très bien écrite et réfléchie.
Bonne journée.

Écrit par : elisabeth | 16/04/2007

.
Ben moi, si je devais être un arbre, j'aimerais être un saule pleureur, pour vivre toujours au bord de l'eau...
le problème, c'est que je serais toujours triste... snif...

Je sais, c'est hors sujet, mais je pensais à ça...

Écrit par : BW | 20/04/2007

E. > Je t' offre ce poème de N. Stanescu

" Il m'a tendu une feuille telle une main à doigts
Moi je lui ai tendu une main telle une feuille à dents
Il m'a tendu une branche comme un bras
Telle une branche j'ai étiré le bras
Lui c'est penché vers moi avec le tronc
tel un lourd pomrnier
Moi j'ai baissé mon épaule comme un nouveau tronc,
j'entendais sa sève pousser
comme le sang.
Il entendait mon sang monter
lentement comme la sève.
Moi j'ai traversé son corps!
Lui, il a parcouru le mien.
Moi - je suis resté un arbre solitaire
Lui - un homme tout seul. "

( Les nonmots)

Ambroise > J' imagine aussi...

Brigitte > ;-)

HK > L’histoire de l’univers est un grand et merveilleux roman bien que cela soit un peut difficile à comprendre. Dans la littérature orientale, plutôt persane, il y a un concept très joli , on compare l’univers à une grenadine un système fermé et unique et en même temps quand on l’ouvre il y a d’ innombrables graines qui ont fabriqué l’univers c’est l’unification , unification en pleine diversité et diversité en pleine unification.

elisabeth > Merci à toi.

BW > Je sais que tu es un homme d'eau salée... Mais , même ainsi, tu serais gratifié par la reconnaissaice de ceux qui trouveraient refuge à ton ombre. Tu serais le témoin discret de leurs amours, de leurs rêveries...

Écrit par : Dana | 22/04/2007

@Dana,
Ta remarque va dans le sens d'une conception "holiste" du monde. La littérature orientale (Inde en particulier, Krishnamurti) a souvent mis en avant la notion d'unité du monde. Et l'on revient vers une vision où toutes choses sont liées. Les êtres vivants entre eux, l'air et l'eau, le principe mêle et le principe femelle, la vie et la mort. Il n'y a pas d'oppositions ! Le monde forme un tout comme un vaste organisme.
Belle journée.

Écrit par : HK | 23/04/2007

Merci.

Écrit par : E. | 23/04/2007

HK > Tout se tient dans les grains de la Terre. Et, comme disait Montesquieu, " l' univers est régi par les lois immuables d'une raison éternelle".

E. > Je suis ravie si le poème te plaît.

Écrit par : Dana | 23/04/2007

Excellent texte, tout plein d'inspiration et de sensibilité.

Écrit par : Louis le bipolaire | 17/05/2010

Louis > Merci, c'est grâce à ta note sur les arbres que j'ai ressorti ce vieux texte de derrière les fagots.

Écrit par : Dana | 19/05/2010

Les commentaires sont fermés.