18/12/2011
"cette sensualité mélangée de douceur..."
Je ne l'ai appris que ce matin en cliquant sur un lien du Blogit.
Miss Perfumado, la Reine Mornas est partie, dans son petit pays , "poor country full of love".
Malade, mais indisciplinée, elle n'aurait pas voulu renoncer à la cigarette, aux graisses, au chocolat.
"Je n'ai pas de force, pas d'énergie". Humaine, authentique dans cet aveu, comme dans ses apparitions sur scène ou dans ses interviews.
Elle imaginait que " e doce morrer no mar" et son désir a été exaucé...
Je l'écoutais en boucle il y a 5-6 ans. Je sais que tout le monde va en parler, moi-même je vais l'écouter encore pendant 2-3 jours. Ensuite je mettrai sûrement d'autres musiques pour accompagner mes activités.
Mais elle restera pour moi la légatrice de certaines prières païennes, de certaines injonctions qui débanalisent tout :
" bésame, bésame mucho/ Como si fuera esta noche/ La ultima vez"
" dixa'm more ta sonha/ Na sombra di oju maguadu"
" Nha cretcheu levanta pàm bem/Levantà pa'm bem beja-bo/Pàm caricia-bo en bâ face"
Celle grâce à laquelle des milliers de gens ont appris à lire et à écrire. Exploit qu'aucun ministre de l'éducation ne saurait réussir. Parce qu'elle était foncièrement solidaire avec les gens démunis.
Avec elle, avec ses musiques, on se sentait comme dans une arche de Noë où l'on aurait embarqué tous les sentiments...Et si l'on fermait les yeux, le temps d'un concert, le temps d'une chanson, on pouvait même franchir, nu-pieds, la porte du paradis sur terre.
"Et ainsi
Avec ma paix retrouvée
Je pourrais suivre la route de mon étoile
Qui s'est mise à briller"
09:58 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : cesaria evora