12/02/2013
fake away
Bon, j'ai édulcoré un peu le titre, car j'étais tentée d'écrire "fuck away" tellement j'en ai marre d'entendre les mots "fuck", "fucking" dans des chefs d'oeuvre cinématographiques récentes et j'ai nommé "The Master" que la pensée unique veuille que l'on adore sinon on est classé greluche ou incapable d'en saisir la profondeur, le jeu magnifique des acteurs (pas mal, je vous l'accorde) etc.
Pour revenir aux "fake", aux "contrefaçons" donc, vous vous souvenez peut-être le fameux sujet de bac français "Présentez les formalités à accomplir par le maroquinier qui souhaite protéger pour une durée de 20 ans sa marque contre des contrefacteurs opérant en Roumanie."
On en a parlé un peu, 5 minutes, mais c'est vite parti aux oubliettes. En revanche, lorsqu'il a fallu trouver un bouc-émissaire pour la viande de cheval présentée comme viande de boeuf, on s'est pas gêné, une fois de plus, de dire qu'elle proviendrait de la Roumanie. Avant même de se demander quelle est cette logique qui veut qu'on rachète en Chypre de la viande achetée par la Hollande, viande étiquetée à Aude et transformée au Luxembourg , les Roumains, rois du contrefaçon, hein, sont "le suspect de service".
N'ont-ils pas bu de l'ersatz de café pendant le communisme et mangé du salami avec du soja pendant des années sans réchigner ?
Actuellement le trend veut qu'on s'habille vintage et que l'on porte des Vuittons en plastoche, qu'on n'arrête pas de vanter les vertus du soja, de la chicorée et du pois chiche, vrais passeports pour la santé. Mais les Roumains, eux, ils ont pas droit.
Eux, ils doivent mourir pour de bon au Mali en dignes victimes collatérales d'une guerre dont ils n'ont rien à cirer , mais si cela fait monter François Hollande dans les sondages, ça vaut bien un 'tit sacrifice de rien du tout, non ? A défaut d'un passeport français, c'est un passeport pour l'éternité qu'on leur offre généreusement.
Parfois la vie l'emporte sur le cinéma et l'armée algérienne n'est pas menée, hélas, par la baguette magique d'un Ben Affleck "déguisé en playmobil" dixit mon Philéas, et j'y adhère, décidément, on est tous les deux à bannir par l'Académie Américaine de Film ! Et j'ai comme un doute que même l'Académie française ne voudra pas de moi, car j'ai trouvé "Camille redouble" (là, le titre est vraiment bien trouvé) une piètre copie de "Peggy Sue s'est mariée" sauf qu'il m'a fallu plus de courage et un vrai café pour affronter le sourire amer de Noémie Lvovsky que les éclats de rire de Kathleen Turner.
Mais n'est pas Coppola qui veut et je pense qu'il vaut mieux que j'arrête là mon bavardage avant que la saint Valentin ne me rattrape. Si ça se trouve, on va nous attribuer même cette fête que tout le monde déteste, que c'est commercial et tout.
Alors qu'on a notre propre fête, le 24 février et que, même si le low-cost tend à s'imposer , que j'ai dans mon armoire des vêtements de marque reçus de mes copines, et que je conduis -rarement- une voiture d'occasion, je prépare moi-même le hachis parmentier, je garde dans ma mémoire que les beaux souvenirs et dans mon coeur les véritables amis, mon corps se nourrit d'huile précieuse bio, ma passion est haut de gamme, mon âme-soeur n'est pas un succédané et je n'ai pas besoin d'un jour spécial pour lui déclamer " l'irrésistible immortel invincible inconditionnel intégralement réel pluri-émotionnel multispirituel tout-fidèle éternel amour " (Sarah Kane) que j'ai pour lui .
10:30 Publié dans humeurs | Lien permanent | Commentaires (11)