Je prends souvent mon "dîner" dans une petite cafétéria, nouvellement réaménagée. Je sors pour m'éloigner un peu de mes pensées et pour me réchauffer un peu le coeur, car tout ce décor avec des chaises en cuir vert et aux bras en fer forgé, des hamacs accrochés aux arbres et le gazon vert (en été), une musique douce, agréable convient à mon état d'esprit.
Moi je prends toujours du thé ; je choisis à chaque fois un autre, accompagné d'un petit pot de miel et de trois petits gâteaux délicats. Mon dernier thé, le "55", était un mélange de thé vert, avec de la peau d'orange, des clous de girofle, du gingembre et de l'ananas.
D'abord, je le respire et les parfums de l'Orient me rappellent les poèmes de Baudelaire :
"des arbres singuliers et des fruits savoureux..."
Puis je prends une gorgée en laissant voguer mes pensées, et je lis :
"Le thé symbolise la liqueur des gens qui accomplissent un rituel et, pareil aux pluies à verse amenées par la mousson, apporte le calme et encourage la conversation et la détente. Idées et traditions se mélangent délicatement dans la transparence raffinée et légèrement vaporeuse du thé." ( Pascal Bruckner)
Je bois une deuxième gorgée, je pense à toi et je lis :
"L'homme est incapable de comprendre la vérité et la beauté avant d'avoir siroté un peu de thé." (proverbe japonais)
Une troisième gorgée, je pense à toi et je lis :
"L'extase, c'est une tasse de thé et un morceau de sucre tenu à la bouche" (Aleksandr Pushkin) et je me dis que j'aimerais être un de ces morceaux de sucre qui ne se dissout pas facilement dans ta bouche...
Les vertus du thé se répandent en moi et je me sens revigorée et je souris en lisant ces mots de Nancy Reagan :
"Les femmes sont comme les sachets de thé. Elles ne doutent de leur force jusqu'à ce qu'elles se réveillent dans de l'eau bouillie."
Et je finis la première tasse, je la remplis de nouveau et je me tais ou bien je note toutes ces réflexions qui me traversent l'esprit. Mon amie n'est pas bavarde et l'endroit est presque désert à cette heure-là.
Les souvenirs sont là et ce décor tamisé en nourrit le flot, mêlant de la douceur à une amertume jamais douloureuse...
Epices indéchiffrables.
Arômes, saveurs, rêveries...
Commentaires
Belle image mais aussi belle vérité que celle des femmes qui sont comme des sachets de thé. Elles doutent souvent de leurs forces mais souvent elles savent empoigner la vie plus qu'un homme oserait le faire...
HOJIKA - Un coeur à l'âme voyageuse
Écrit par : HOJIKA | 12/02/2007
.
Et nous les mecs, ça serait plutôt le genre sachet de café en poudre...
Quand on est en forme, c'est le café chaud, fort et corsé...
Quand on est pas en forme, c'est le vieux décaféiné mal réchauffé...
Ok, je m'en vais...
snif.
Écrit par : BW | 13/02/2007
magnifique texte;)
on a une spécialité chez nous: le thé au coings ;c délicieux;)
Écrit par : adib | 14/02/2007
HOJIKA: ne dit-on pas que la force de la femme est sa faiblesse ?
BW : tu sais, des fois , surtout le soir, on préfère un décaf... Et puis, le café ce n'est pas que le caffeine, c'est aussi le rituel, l'arôme, les vapeurs volupteux qui nous plongent dans un état d'ivresse rêveuse...
adib : j'aime déjà bien la confiture de coings et les coings cuits au four , le jus qui s'en écoule, aigre- doux...Si le thé a cet arôme, alors je suis curieuse d'en goûter !
Écrit par : Dana | 14/02/2007
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