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06/03/2011

andi-amo !

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Encore un mot italien que je vais religieusement ranger dans ma collection, à côté de l'"attraversiamo" offert par Elizabeth Guilbert et que Javier Bardèm et Julia Roberts se disent confiants à la fin du film "Eat, pray, love". L'histoire ne nous dit pas ce qui va arriver aux héros, ou alors dans le deuxième roman que je n'ai pas encore lu. J'espère, pour eux, qu'ils n'auront pas le sort  de Zerlina et du triste Don Giovanni qui a beau l'exhorter "Andiamo, andiamo, mio bene/ A ristora le pene/ D'un innocente amor. "

C'est ce mot qui, dans un moment de sublime révélation, pareil à celui où l'on trouve le nom de notre enfant, s'est imposé comme titre du bouquin au lancement duquel j'ai été invitée ce week-end.

Double bonheur : voir en "vrai" ma journaliste préférée et écouter, en deuxième partie, un groupe folk, musique de mon adolescence rebelle, sauvage où je prenais le train sur un coup de tête pour assister à ces concerts, une sorte de Woodstock des Carpates. On y chantait la liberté sous l'oeil vigilant de la Securitate, les espoirs, les saisons et l'amour.

" Andiamo" est issu d'un grand amour. Des deux écrivaines pour les voyages et pour les hommes qui ont laissé sur elles des empreintes indélébiles. Des événements de la signification desquels on ne se rend, souvent, pas compte qu'après coup. Un concert de Peter Gabriel, l'achat d'une paire de jeans Armani, un sms reçu depuis un Blackberry ou bien la première leçon de conduite...Une route qu'on n'a pas prise , une ombre que l'on fuit ou un fantôme qui nous hante... Tout y est et pour tous. Comme la Joconde sourit à tous ceux qui la regardent et qui la regarderont, ces deux femmes ont pris leur meilleure plume pour nous offrir des bribes d'âme et de pensées jamais éparpillées, jamais gaspillées.

Française dans l'âme comme je me plais parfois à m'appeler, je suis, ce soir-là, retombée en amour de l'italien et de ma langue aussi. Car la sève de leurs mots, et des chansons qui ont suivi, jamais elle ne me nourrirait mieux qu'en roumain. Intraduisibles les sonorités, la nostalgie, l'attente, les illusions chantées par les deux interprètes aux temps argentées, mais aux voix tout aussi envoûtantes qu'il y a vingt-cinq ans...

Attraversi-amo.

Andi-amo.

Amo, amas, amare.

Il neigeait sur ma ville lorsque j'ai quitté la somptueuse salle de l'hôtel et on s'avançait, l'âme en apesanteur, en chantant avec ma copine " În fiecare an aștept să ningă să te pot vedea/ Dacă privești, dacă asculți, dacă mai înțelegi ceva..." Avec, au bout des doigts, un désir irrépressible de dépoussiérer ma vieille guitare et de partager ces moments bercée par la tendresse et la lueur d'un amour accompli.

 

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